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C'est bien le diable si je ne trouve pas dans ce village un bistrot où je pourrai casser la croûte. Jules Romains
 
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 Les expressions de grand-mère

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Faï Tirà
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MessageSujet: Expressions françaises   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeLun 22 Fév 2010, 09:06

- Mettre du beurre dans les épinards
- Démarrer sur des chapeaux de roue
- Couper les cheveux en 4
- Boire du petit lait
- Arriver sans tambours ni trompettes.

Essayez de traduire cette phrase pour un japonais, il se demandera pourquoi il doit venir accompagné d'un orchestre.

- Filer à l'anglaise.....
- Prendre des vessies pour des lanternes
- Manger la soupe à la grimace
- Sonner le glas
- Montrer les dents
- En avoir gros sur la patate
- Faire le poireau
- Pousser comme un champignon
- courir sur le haricot
- c'est un navet
- être sans un radis

Quelle complexité pour un étranger !!!! surtout si on lui dit "çà va vous coûter la peau des fesses et les yeux de la tête!"

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeLun 22 Fév 2010, 09:14

« L'habit ne fait pas le moine »
Proverbe dont on trouve les premières traces au XIIIe siècle et qui serait tiré du latin médiéval.

Etre au taquet

Courir comme un dératé

Avoir du cul / Avoir du pot / Avoir du bol

Tirer à hue et à dia

Avoir le bourdon

Oeil pour oeil, dent pour dent / Loi du talion

Dieu nous a donné la parole pour mieux cacher ce qu'on pense !

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeLun 22 Fév 2010, 09:14

Expression:
« Se mettre le doigt dans l'oeil »

Signification:
Se tromper grossièrement.

Origine:
Attention, cette explication est réservée aux personnes majeures, à l'esprit ouvert. Pour les autres,.

Chacun sait qu'un doigt dans l'oeil, non seulement cela peut faire très mal, mais cela peut aussi l'abîmer irrémédiablement.

Certaines explications sur l'origine de cette expression évoquent la pauvre grenouille de bénitier qui fait le signe de croix de manière si maladroite qu'elle se plante malencontreusement le doigt dans l'oeil (l'histoire ne dit pas si elle enchaîne alors par une danse du scalp autour du bénitier).

Mais leurs auteurs se mettent probablement le doigt dans l'oeil.
Car c'est oublier qu'en argot, l'oeil désigne aussi l'anus et que, dans le langage populaire, l'erreur est souvent exprimée par des termes évoquant des choses placées sous la ceinture.
Ainsi, quand on se trompe, on peut dire "se foutre dedans" et quand on est trompé par quelqu'un, les allusions à la sodomie deviennent fréquentes.

Quant au doigt, dans un contexte pareil, il est facile d'imaginer ce qu'il réprésente.
De là, on comprend qu'on puisse évoquer, sinon réellement pratiquer, l'auto-sodomie en se mettant le doigt dans l'oeil lorsqu'on est lourdement trompé par soi-même.

Complément:
Le doigt et l'oeil n'étant généralement compris que dans leur sens normal (et c'est probablement tant mieux), à la suite de cette expression, et selon l'ampleur de l'erreur, on rajoute parfois "jusqu'au coude" ou même "jusqu'à l'omoplate".

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeLun 22 Fév 2010, 19:17

Expression
« Donner de la confiture à un cochon »

SignificationDonner quelque chose à quelqu'un qui ne le mérite pas, qui ne sait pas l'apprécier ou qui n'en a aucune reconnaissance.
Gâcher quelque chose.

Origine
« Ne jetez pas vos perles aux porcs, de peur qu'ils ne les piétinent et que, se retournant, ils ne vous déchirent ».
Voici, paraît-il, ce que disait le Christ, lorsqu'il recommandait à ses fidèles de ne pas transmettre les paroles sacrées à ceux qui s'en moquent.
Autant dire que l'expression remonte à loin.

Cela veut dire que les animaux à la queue en tire-bouchon ne valent vraiment pas qu'on se décarcasse pour eux :
Ils ne sauraient en aucun cas apprécier des perles
Ils pourraient même se retourner contre celui qui vient les lui donner (ah les cochons !)
Avec le temps, le porc est resté et les perles se sont transformées en confiture (c'est moins coûteux et plus digeste), mais la métaphore reste la même : il est inutile d'offrir une bouteille de Pommard 59 à celui qui n'apprécie pas le vin (une bon litron de Kiravi ou de Préfontaines suffira) ou, si vous avez le portefeuille vraiment bien garni, un Picasso à celui pour qui 'peinture' est obligatoirement synonyme de 'monocouche'.
Tout comme il est stupide de vouloir faire du bien à quelqu'un qui ne saura pas apprécier votre geste.


Exemple d'utilisation dans la vraie vie :
Vous savez que les adorateurs du Macintosh vouent Windows aux gémonies. Or, sur les nouvelles machines Apple qui sont depuis peu à base de processeurs Intel (comme les PC), il est maintenant possible d'y faire démarrer Windows à la place de MacOS.
C'est pourquoi j'ai récemment pu lire dans un forum de 'Macophiles', donc de 'Windowsophobes', la phrase suivante :
"Faire démarrer Windows sur une aussi belle machine, c'est comme donner de la confiture à un cochon".

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeLun 22 Fév 2010, 19:18

Expressions provençales



avé de pan à la paniero : avoir du pain sur la planche
peta plus aut que soun cuou : péter plus haut que son cul (être prétentieux)
chanja l'aigo dis óulivo : changer l'eau des olives (pisser) et écrire au pape, c'est caguer ; le papier pour écrire au pape, c'est le papier-cul !
avé lou cuou borda d'anchoio : avoir le cul bordé d'anchois (avoir du pot)


Fai pas bon travaia quand la cigalo canto
: il ne fait pas bon de travailler quand la cigale chante
Mies vau pan à la paniero qu'un bèl ome à la carriero : Mieux vaut du pain dans la corbeille qu'un bel homme dans la rue
Qu mies noun pòu èstre, emé sa mouié se couche : Faute de mieux, on couche avec sa femme
Se fai pas lou civié avans d'avé la lèbre : On ne fait pas le civet avant d'avoir le lièvre
(on ne met pas la charrue avant les bœufs)
Quau à ben dina crèi lis autre sadou : Qui a bien mangé croit les autres rassasiés (cf. saturé)
Jamai sant de païs a fa miracle : Jamais saint de pays n'a fait un miracle
(nul n'est prophète en son pays)
L'esperanço es lou pan di miserable : L'espérance est le pain du pauvre
S'acò's pas vuei, sara deman :Si ce n'est aujourd'hui, ce sera pour demain
Noun es pas riche qu'a de bèn, mai aquéu que se contènto : N'est pas riche qui a des biens, mais celui qui se contente
Qu toujour pren e rèn noun douno, A la fin cadun l'abandouno : Qui prend toujours et jamais ne donne A la fin, chacun l'abandonne
Es pas bèu ço qu'es bèu, es bèu ço qu'agrado : N'est pas beau ce qui est beau, est beau ce qui plaît

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMer 24 Fév 2010, 16:29

EXPRESSIONS REUNIONNAISES

Faire z'oreilles cochon. Faire comme si on ne voulait pas entendre.
Casse pas la tête: la plie y farine, soleil va revenir. Après la pluie le beau temps.
Chercher carapate su' la peau be'f Chercher la petite bête pour rien
Foutans y engraisse pas cochon! La critique est aisée, l'art est difficile.
Ti lanm, ti lanm lentement mais sûrement
Gros poissson y becque su l'tard une bonne affaire se fait parfois attendre !
Y fait pas la boue avant la pluie ne pas faire de conclusions hâtives
Out'canard l'est noirt'as du souci à te faire...
La langue n'a point le zos. bavardage
Rouler en charrette chaviréeRouler à fond le train
Le chien y sent sa queueChacun voit midi à sa porte



Expression
« Avoir vu le loup »

signification
Avoir eu des relations sexuelles, en parlant d'une jeune fille.

Origine
Avant le début du XVIIIe siècle, date d'apparition de son sens actuel, cette expression était simplement liée à la chasse au loup, activité considérée comme dangereuse. Elle désignait une personne aguerrie, expérimentée.

Mais au XVIe siècle, "la danse du loup" désignait l'acte sexuel et au XVIIe, "danser le branle du loup" voulait dire "faire l'amour" (exercice pour ce soir : dire à son conjoint « dis-moi chéri(e), et si on dansait le branle du loup ? »).

Avec le temps, la perte des valeurs liées à la chasse au loup, a transformé la signification de l'expression en la mêlant à celui des deux autres locutions, tout en y gardant le sens de 'expérimenté' : la jeune fille qui a "dansé le branle du loup" a maintenant de l'expérience dans ce domaine, même si elle n'est que balbutiante.

L'expression aurait pu simplement être : "avoir dansé le branle du loup". Mais, avec le mot 'branle', elle aurait été trop explicite et comme il ne fallait parler de ces choses-là qu'à mots couverts...

Complément
Pour signifier la même chose autrefois, on a aussi dit, entre autres : "laisser le chat aller au fromage" ou "recevoir quelque passager dans sa barque".




Expressions Alsaciennes





Er het Glattiss in de Schlappa
il a du verglas dans les savates

Dran hänge mit Hüt un Hoor
y être profondément attaché ( par la peau et les cheveux)

s'isch hegschti Isebahn, mach di uf d'Socke
il est grand temps,va! ( mets-toi sur tes chaussettes!)

Der Düepfeleschisser höehrt sogar e Schnoock hüschta
le pointilleux entend même tousser un moustique

a hosaschiesser
un peureux ( qui "fait" dans ses culottes)

do sin Hopfa un Malz verlora
rien ne va plus ( houblon et malt sont perdus)


as isch noch kä Gelehrter vum Hemmel awa kejt
nul savant n'est tombé du ciel ( on apprend tous les jours)

doppelt genahjt hebt besser

ce qui est cousu deux fois tient mieux

ar isch maschugges
il est fou ( proviendrait du judéo-alsacien)

m'r hät's nit liicht awar liicht hät's ei'm

rien n'est facile, mais vous êtes facilement malade ou mort


sich langsam dummla
se hâter lentement

in d'r Not frisst d'r Teifel Mucka
dans la détresse le diable mange des mouches
( nécessité fait loi)



Krütvertannawald

juron intraduisible

a kaib
une personne (péjoratif : a fracha kaib = une personne insolente; du judéo-alsacien : un cheval crevé)


da kat m'r inlada wia lang Hai
il se laisse facilement inviter
(on peut l'inviter comme on charge le foin)

im a Ochs ins Horn pfatza

sans effet (pincer la corne d'un boeuf )



in null komma nix

en un rien de temps

Lehrgald ga
apprendre à ses dépens


a Bock schiessa
faire une gaffe

er setzt do wia a Aff uf'm a Packla Düwak
expression évoquant l'attitude " bizarre " de quelqu'un

do esch d'Walt met Bratter zuagenagelt

un endroit de bout du monde

er isch met alla Wasser gwascha

il connaît toutes les ficelles

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Rien ne changera, à moins que les citoyens prennent eux mêmes les choses en main !


Dernière édition par Faï Tirà le Sam 17 Avr 2010, 20:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMer 24 Fév 2010, 16:30

Expression

« Avoir un coup de pompe »

Signification
Avoir un brusque accès de fatigue, parfois très intense, et pas toujours avec une raison connue.

Expression
« Un foudre de guerre »

signification
Une personne forte, capable, compétente.
Un objet puissant, performant.

Expression:
« Mon petit doigt m'a dit »

Signification:
Je l'ai appris ou entendu par une source que je ne veux pas dévoiler.
Je soupçonne que tu veux me le cacher.

expression
« Homme (individu, gens) de sac et de corde »

signification
Personne peu recommandable, condamnable (au sens propre du terme), malfaiteur, truand.

Expression,
« Avoir l'oeil (sur quelqu'un) / Avoir (tenir) quelqu'un à l'oeil »

Signification:
Surveiller quelqu'un avec attention.

Expression:
« Fil rouge »

Signification,
Fil conducteur d'une énigme, d'un jeu.
Idée directrice, quelque chose qui donne une cohérence à un ensemble disparate.
Elément répétitif, point de repère qui revient régulièrement dans une discussion, un récit, une présentation.

Origine,
L'origine de cette expression n'est pas très nette.
La première trace que l'on connaît de son emploi se trouve chez Goethe, en 1809, dans "Les affinités électives".

Voici ce qu’il y écrit : « Tous les cordages de la flotte royale, du plus fort au plus faible, sont tressés de telle sorte qu'un fil rouge les parcourt tout entiers et qu'on ne peut l'en extraire, sans que l'ensemble se défasse, et le plus petit fragment permet encore de reconnaître qu'ils appartiennent à la couronne ».

Ce fil rouge était donc à la fois un élément permettant de repérer l'appartenance du cordage, mais aussi quelque chose dont l'absence le rendait inutilisable.
D'où le parallèle avec les points de repère dans un récit ou le maintien de la cohérence d'un ensemble.

Complément,
Il existe des romans ou des films où un objet fait office de fil rouge (exemple : "Les crimes de l'accordéon" d'Annie Proulx, également auteur de Brokeback Moutain). Il traverse des époques différentes, est manipulé par des personnes qui n'ont normalement aucun lien entre elles, mais assure la cohérence de l'histoire et maintien l'interêt du lecteur malgré le côté disparate des histoires qui se succèdent.

Un animateur de télévision joue aussi le fil rouge en reliant les séquences de l'émission.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeJeu 25 Fév 2010, 09:39

Expression,
« Une tempête dans un verre d'eau »

Signification,
Beaucoup de bruit ou d'agitation pour pas grand chose.

Origine,
Lorsque Météo France nous signale un avis de tempête, on peut, sauf erreur de prévision (si, si, il leur arrive de se tromper !), se préparer à une nature véritablement agitée, que ce soient des arbres fortement brassés par le vent, des rivières qui débordent alimentées par des pluies diluviennes ou une mer déchaînée avec d'énormes vagues s'écrasant contre les rochers (et déchiquetant de manière atroce les pauvres petits poissons drossés par les flots et écrasés contre les récifs - Ah, monde impitoyable !).

Mais quelle est la taille et la force des vagues qu'une tempête pourrait bien provoquer dans un verre d'eau ?
Ce ne serait qu'une toute petite agitation dérisoire, sans aucun effet dévastateur que ce soit aux limites ou en dehors du verre (*), sauf dans le cas peu probable où celui-ci aurait une taille conséquente comparable au moins à un grand lac ; récipient qui serait difficile à trouver au supermarché du coin et un peu long à remplir.

Donc, en estimant très faibles les chances de tomber un jour sur un verre aussi grand, on ne peut que considérer sans risque de se tromper qu'un avis de tempête dans notre verre d'eau ne serait que beaucoup de bruit pour pas grand-chose et ne risquerait pas semer la panique.
CQFD.

C'est depuis 1849, date de la première attestation de cette expression, que l'homme semble avoir renoncé à trouver de très grands verres pouvant contredire la démonstration.

(*) A notre échelle à nous, pas à celle d'un acarien, bien sûr !

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeJeu 25 Fév 2010, 09:43

Expression,
« Tranquille comme Baptiste »

Signification,
Très tranquille, parfaitement serein.
Dégagé de tous soucis.

Origine,
Cette expression ne semble être attestée qu'à partir du début du XIXe siècle.

Elle a toutefois trois origines possibles sans aucun lien entre elles.

La première viendrait du personnage de Baptiste (très souvent aussi nommé Gilles), personnage qui, à cette époque, faisait le niais dans les parades ou les farces, et qui subissait, avec un flegme quasiment britannique, les coups qui lui étaient infligés, à la plus grande joie des spectateurs.

La deuxième serait due à un acteur des premières années de la révolution (celle de 1789, bien sûr), nommé Baptiste, qui jouait parfaitement les niais tout en gardant un calme olympien et faisait rire tout Paris.
Mais dans cette époque très agitée dans toutes les classes de la société et où beaucoup perdaient la tête (au sens propre), les parisiens qui remplissaient pourtant les théâtres, auraient eu coutume de dire "Ah, quand serons-nous tranquilles comme Baptiste ?"

Une autre viendrait de beaucoup plus loin, puisque ce serait Baptiste, le baptiseur de Jésus qui en serait à l'origine.
Il était en effet décrit par Matthieu et Luc comme un personnage se contentant de très peu de choses (*), et ne se souciant ni du passé, ni du futur.

(*) Vêtu d'un vêtement fait de poils de chameau, il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage, ne mangeait pas de pain et ne buvait pas de vin.





Expression,
« Une goutte d'eau dans l'océan (dans la mer) »

Signification,
Une chose insignifiante.
Une chose sans conséquence.

Origine,
Quand, comme vous et moi, on a pour livre de chevet le Siracide (ou l'Ecclésiastique) écrit en 200 avant J.C. (), on peut y lire quelque chose comme "une goutte d'eau dans la mer" à un endroit où est évoqué la durée de la vie d'une homme en comparaison avec l'éternité.

Mais selon Alain Rey, cette expression ne serait réellement utilisée que depuis la fin du XVIIe siècle, alors qu'au XVe on disait "une goutte d'huile dans le feu".

L'image est extrêmement facile à comprendre : qu'on parle d'un grain de sable dans un désert ou d'une goutte d'eau dans un océan, il ne s'agit que d'une chose infime par rapport au reste et, même si certaines théories disent le contraire (*), en enlever ou en rajouter un ou une n'a strictement aucun effet vérifiable.

(*) Du genre de celles qui affirment que le brassement des ailes d'un papillon en Amazonie peut, par réactions successives, provoquer une tempête au Tadjikistan, par exemple.


Pour en revenir à ces théories des réactions en chaîne, remarquez que si, lors d'un séjour dans le Sahara, un grain de sable vient se nicher dans le col de votre chemise et, alors que vous êtes sur le tarmac, prêt à monter dans l'avion de retour, le vent emporte ce grain et le dépose à l'intérieur d'un des réacteurs, que ce réacteur tombe en panne en vol au dessus de la vallée du Rhône et que, suite à une erreur de pilotage, l'avion s'écrase sur la centrale nucléaire du Tricastin, on pourra dire que ce fichu grain de sable ôté du Sahara aura eu un impact non négligeable en Europe. Non ?

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeVen 26 Fév 2010, 09:23

La langue propre de la Provence est la langue d'oc,


....que les Provençaux désignent le plus souvent comme provençal, plus rarement comme occitan.

Les variétés parlées en Provence sont le vivaro-alpin au Nord et le provençal au Sud (composé du maritime, du rhodanien et du niçois).

La distance entre provençal stricto sensu et vivaro-alpin est récusée par certains partisans du provençal comme langue distincte de l'occitan ; ceux-ci utilisent le concept de langue polynomique, tiré de l'exemple du corse pour justifier cette variété.

Le niçois, qui présente plusieurs traits archaïques, est parfois revendiqué comme une variété littéraire à part.

La Provence comporte aussi, traditionnellement, des enclaves de langue ligurienne, dont le parler est parfois appelé figoun à Biot, Vallauris, Mons et Escragnolles.
Le mentonasque, parlé à Menton, constitue un parler de transition à dominante occitane.

L'immigration au XIXe siècle et au XXe siècle a également établi d'importantes communautés de langue italienne (dans toute sa variété dialectale), puis d'autres langues, liées à l'attrait touristique de la côte d'Azur, au rapatriement des Pieds-Noirs et à l'immigration d'origine africaine qui a accompagné le développement économique et industriel des années 1950 et 1960.

Jusqu'au milieu du XXe siècle, le terme provençal, associé aux troubadours, désignait l'ensemble de la langue d'oc.
En 1854, autour de Frédéric Mistral se forme le Félibrige, association littéraire qui se donne pour objectif la renaissance nationale du Midi par la littérature et particulièrement la poésie. En 1904, Mistral obtient le prix Nobel de littérature pour l'ensemble de son œuvre littéraire et philologique.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeVen 26 Fév 2010, 09:25

Le français est une langue romane.

L'histoire de la langue française commence avec l'invasion de la Gaule par les armées romaines sous Jules César en 59 av. J.-C.

Parlé en France, Canada (majoritairement au Québec et en Acadie), Belgique (principalement en Région wallonne et en Région de Bruxelles-Capitale), Suisse (Romandie), une trentaine de pays d'Afrique francophone, Haïti, etc., soit au total 51 pays dans le monde .

Parlée comme langue maternelle, en 2008, par environ 184 millions de personnes (soit environ 2.7% de la population mondiale) selon les estimations officielles d'Ethnologue et d'Encarta (Liste des langues par nombre total de locuteurs), elle est la 8e langue maternelle la plus parlée du monde.

La majorité du fonds lexical français provient du latin (en tant que langue-mère) ou bien est construit à partir des racines gréco-latines.

La langue française a cette particularité que son développement et sa codification ont été en partie l'œuvre de groupes intellectuels, comme la Pléiade, ou d'institutions, comme l'Académie française.

C'est une langue dite « académique ».
Toutefois, l'usage garde ses droits et nombreux sont ceux qui malaxèrent cette langue vivante, au premier rang desquels Molière : on parle d'ailleurs de la « langue de Molière ».

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeVen 26 Fév 2010, 09:27

L’Occitanie peut être définie comme l’espace linguistique et culturel de l’occitan.

L’occitan constitue avec le catalan le groupe occitano-roman de la Romania occidentale : il fait la transition entre gallo-roman et ibéro-roman.

L’occitan et le catalan sont proches linguistiquement et permettent l’intercompréhension.

Le catalan est plus proche de l’occitan qu’il ne l’est du castillan (communément appelé "espagnol") ou du portugais.
De même, l’occitan est plus proche du catalan que du français ou que du francoprovençal.

L’occitan ou langue d’oc est une langue romane parlée dans la moitié sud de la France, les Vallées occitanes et la Guardia Piemontese (en Italie), le Val d’Aran (en Catalogne) et à Monaco (niçois).

Les différents dialectes de l’occitan sont :

Le limousin
L’auvergnat
Le vivaro-alpin
Le gascon, considéré parfois avec ses spécificités comme une langue du domaine "ibéro-roman" à l’instar du catalan
L’aranais est la variété de gascon pyrénéen en usage dans le Val d’Aran (en Catalogne), où elle a un statut de langue officielle.
Le béarnais a été considéré comme une langue distincte du gascon jusque aux années 1930.

La langue sifflée pyrénéenne était utilisée dans la vallée d’Ossau (Béarn, village d’Aas).

Elle se base sur la phonétique du gascon de cette région.

Les langues sifflées sont rares dans le monde.

Dans le cas des Pyrénées, elle permet une communication à longue distance.
Documents sur une langue sifflée pyrénéenne

le languedocien
le provençal
le shuadit ou judéo-provençal est considéré comme éteint depuis 1977, disparition imputable à la Shoah.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeVen 26 Fév 2010, 09:27

Le latin est de la famille des langues indo-européennes, langue-mère des langues romanes.

Le latin est toujours aujourd'hui la langue officielle de l'Église catholique.

La langue officielle du Vatican est quant à elle le français avec, de facto, l'italien.

L’expression latin contemporain, appelé naguère latin moderne ou latin vivant, se rapporte à l’utilisation contemporaine du latin.
La période du latin contemporain succède à celle du Néo-latin.

Le Néo-latin est une version post-médiévale du latin, utilisée lors de la Renaissance et jusqu'au XIXe siècle. Il précède ce qu'on appelle maintenant la période du Latin moderne.

Cette période se caractérise par l'emploi d'une langue plus grammaticalement correcte que celle du Moyen Âge et formée d'après les meilleurs modèles de l'Antiquité.

Le terme s'est largement diffusé dans le milieu les linguistes et les scientifiques dans les années 1980.

Langue liturgique et officielle de l'Église catholique (textes doctrinaux ou disciplinaires, droit, etc.), elle est toujours une des quatre langues officielles de l'État du Vatican.

Elle est encore partiellement une langue d'enseignement dans les universités pontificales romaines.

Même là, la seule matière où une bonne maîtrise du latin est exigée pour les cours est le droit canon.

Son enseignement au futur clergé en tant que langue parlée est généralement abandonné dans les séminaires locaux.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeVen 26 Fév 2010, 09:35

Expression,

« Se faire du mouron »

signification,

S'inquiéter, se faire du souci.

Origine,

Le chat aime se faire du mou, mais peu lui chaut qu'il soit rond, cubique ou dodécaédrique (essayez un peu de demander du mou dodécaédrique à votre boucher, pour voir).
D'ailleurs, le chat n'est pas vraiment un animal qui a l'air de se faire du souci. Ses rares moment de fébrilité sont pour chercher sa pitance ou trouver un endroit où faire une de ses nombreuses siestes quotidiennes. Heureux animal !

Qu'est-ce donc que ce 'mouron' ?
Cette expression est citée par Gaston Esnault en 1948, soit assez récemment.

A la place du 'mouron', on peut aussi "se faire de la bile" ou "se faire du mauvais sang".
Dans ces locutions, le sens de "se faire" doit être compris comme "s'en faire". Ce qui ne nous avance pas plus sur le 'mouron'.
Il s'agit en fait d'un mot d'argot qui, depuis le milieu du XIXe siècle, désigne... la chevelure.
Autrement dit, vous faire du mouron, ce n'est ni plus ni moins que "vous faire des cheveux", mis à la sauce argotique.

Quelques esprits tatillons, qui veulent rien faire qu'à m'embêter, pourraient dire que, quand on a des soucis, on a plutôt tendance à "s'arracher les cheveux". Il semble donc illogique de "se faire des cheveux" ou du 'mouron' quand on est inquiet.
Mais c'est oublier que cette autre expression, à l'origine de la nôtre, est en fait un raccourci (une ellipse, en terme académique) de "se faire des cheveux blancs". Ce qui, là, est beaucoup plus en phase avec ce que l'on sait de l'inquiétude et des soucis.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeLun 01 Mar 2010, 09:03

expression,
« Marcher à côté de ses pompes »

signification,
Faire n'importe quoi.
Être dans un état anormal (en train de rêver, mal réveillé, pas encore dégrisé, totalement déconcentré...).

origine,
En guise d'introduction de cette très courte explication, il n'est pas inutile de rappeler que les 'pompes', ici, désignent les chaussures.
Ce mot d'argot date de 1848 et provient à l'origine de vieilles chaussures prenant l'eau par la semelle et agissant donc comme des pompes aspirantes lorsqu'on marchait avec dans des flaques.

Cette expression qui daterait du XXe siècle est, bien entendu, une plaisanterie du même genre que "ne pas avoir les yeux en face des trous".
Elle n'a aucun lien avec la réalité dans notre univers cartésien. Bien sûr, quand on est dans un état anormal, on a tendance à se comporter de manière bizarre, à faire n'importe quoi. Mais de là à réellement "marcher à côté de ses pompes" !
Notez que cela permettrait quand même de moins user les chaussures.


Ceux qui ont des problèmes de santé et qui considèrent la radiesthésie comme une solution possible, pourront s'entendre dire que leurs centres vitaux sont décalés par rapport à leur corps et se déplacent donc à côté.
Faut-il y voir un lien avec notre expression ?
--------------------------------------------------------------------------------


Expression,
« Être bien ou mal luné »

Signification,
Être de bonne ou mauvaise humeur.

Origine,
On sait que la lune a une influence très importante sur un certain nombre de choses comme la durée de la rotation de la terre, les marées, le comportement de certains animaux ou la pousse des plantes, par exemple.

Or, qu'est-ce qu'un humain, sinon un animal avec juste un poil d'intelligence supérieure (encore qu'on puisse parfois se le demander) et un vernis de civilisation (qui ne demande qu'à s'écailler) ?
Il est donc possible que, sans qu'on sache vraiment le déterminer, la lune ait aussi un effet sur nous (*).

Cette expression date d'une époque où les hommes étaient persuadés que le satellite de la Terre avait une très nette influence sur leur humeur ou leur psychisme.
Celui qui était bien luné était donc dans une phase favorable, propice à la bonne humeur, et inversement pour le mal luné.

Au milieu du XVIIIe siècle, on employait "être dans une bonne ou une mauvaise lune" pour dire exactement la même chose.


--------------------------------------------------------------------------------


Expression,
« Une chiffe molle / (Quelqu'un) mou comme une chiffe »

Signification,
Une personne sans énergie.
Quelqu'un de faible, lâche, veule.

Origine,
Quest-ce qu'une chiffe ?
D'après le Robert, ce mot vient d'abord d'un assemblage, au début du XIVe siècle de l'anglais 'chip' pour "petit morceau" et du français 'chiffre' pour "objet sans valeur", ce mélange ayant donné dans certains dialectes du Nord et de l'Ouest le mot 'chipe' qui veut dire 'chiffon' et qui se serait ensuite transformé en 'chiffe'.

Et nous y voilà déjà ! Une 'chiffe' n'est donc rien d'autre qu'un chiffon dont la mollesse a facilement permis la comparaison avec le bonhomme sans énergie physique ou morale.
Cette expression date du début du XVIIIe siècle.

Pour désigner le même type d'individu, on entend aussi parfois "une chique molle" ou "mou comme une chique", mais cette fois, c'est la mollesse gluante du tabac mâché qui sert d'élément de comparaison.

--------------------------------------------------------------------------------


Expression,
« Être dans la lune »

Signification,
Être distrait.
Être perdu dans ses pensées.

Origine,
Depuis longtemps la Lune est associée au rêve, à la distraction.
Chez Mirabeau (), au XVIIIe siècle, elle est le symbole de l'imaginaire dans "L'empire de la lune".

Celui qui, par une nuit de pleine lune, est allongé dehors dans la position du guetteur d'avions et contemple notre satellite avec béatitude, ne peut qu'être temporairement décroché des réalités de notre monde (sauf si un moustique teigneux vient lui bourdonner aux oreilles).

Dans le cas du distrait, on voit tout de suite l'opposition avec celui qui "a les pieds sur terre".

Enfin, il ne faut pas oublier le qualificatif "de la lune" qui, autrefois, servait à désigner un distrait ou un rêveur.
Marcel Achard () l'a remis au goût du jour avec sa pièce de théâtre "Jean de la lune".


Certains astronautes américains (*), s'ils ont pu "être sur la lune", n'avaient certainement pas intérêt à "être dans la lune".

(*) Pléonasme, pourraient dire certains, puisque ceux des autres pays s'appellent des cosmonautes, des spationautes ou des taïkonautes.
Mais ce serait oublier que des astronautes de diverses nationalités se sont succédés dans la navette spatiale (notez que ce dernier terme reste féminin et qu'on ne parle jamais du navet spatial).
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Expression,
« Avoir une dent contre quelqu'un »

Signification,
Avoir de la rancune, du ressentiment, des griefs envers quelqu'un.
En vouloir à quelqu'un.

Origine,
Le rancunier est souvent quelqu'un d'amer. On peut donc légitimement se poser la question de savoir s'il ne s'agirait pas ici des dents de l'amer ?
Quoi qu'il en soit, une maman digne de ce nom ne peut avoir de ressentiment grave envers son enfant, quand bien même serait-elle maire et amère. On éliminera donc sans regrets les dents de l'amère mère maire.

Il faut remonter au XIVe siècle pour trouver les premiers usages de cette expression où on disait plutôt "avoir la dent (les dents) à (sur) quelqu'un". Nul doute qu'à l'époque, les individus devaient facilement avoir une dent contre les arracheurs de chicots qui sévissaient sans vergogne, à la tenaille et sans anesthésie.
Lorsque, dans cette ancienne forme de l'expression, on remplaçait la personne par une chose, la locution signifiait alors "être passionné par", "convoiter ardemment" ou "s'acharner sur".

Mais pourquoi une dent ? Pour le comprendre, il suffit de savoir qu'à partir du XIVe siècle, le mot 'dent', au sens figuré, exprimait l'agressivité ou la malveillance.
On en imagine aisément la raison : non seulement la dent est à la fois un symbole de dureté et de morsure, mais l'animal qui "montre ses dents" a un comportement agressif. Ne disait-on point, d'ailleurs "ne faire apparaître aucune dent" pour "ne montrer aucune agressivité" ?

A la même époque, "une dent de lait" était une rancune, une animosité de longue date. C'est pourquoi, un peu plus tard, on retrouve chez Molière, dans "Le bourgeois gentilhomme", l'expression "avoir une dent de lait contre quelqu'un".

Toutefois, rien ne dit pourquoi on a glissé de la ou les dent(s), articles définis, à une dent, article indéfini.

Complément,
Luis Mariano et Dalida n'ont rien inventé :
Les individus qui venaient de se faire charcuter par un arracheur de dents rentraient ensuite chez eux en chantant "mes chicots, mes chiiiiiiiiiiicots, sous ton soleil qui chante, iiiiiiiiii..." (air connu, paroles ici et extrait là ).
Et ceux à qui il restait encore quelques dents pourries parsemées dans la bouche, chantaient plutôt : "chicot chicot par ci, chicot chicot par là..." (autre air connu, paroles ici et extrait là )

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMar 02 Mar 2010, 22:09

Expression,
« Mine de rien / Faire mine de »

Signification,
Sans en avoir l'air / Avoir l'air de, faire semblant de

Origine,
Ces expressions datent de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe.

Qu'est-ce que la mine, dans le contexte de ces expressions ?
Il ne s'agit aucunement de celle de minerai ou de celle du crayon, mais de l'aspect extérieur, de l'apparence, de l'allure ou même du visage (comme dans "avoir bonne mine", par exemple), significations qui existent depuis le XVe siècle.
On comprend donc aisément que "(faire) mine de rien", c'est "faire croire qu'on ne fait rien", et "faire mine de", c'est "se donner l'apparence de".

Complément,
Aux XIVe et XVe siècles, la 'mine' était aussi une mesure de volume pour le grain, la farine ou d'autres matières sèches. Elle correspondait, comme chacun sait, à six boisseaux, mais aussi à un demi-sétier.

Quand on va au charbon, il ne faut pas confondre mine de rien et gisement épuisé. D'ailleurs, que peut-on extraire d'une mine de rien, à part des mines de rien qui ne doivent pas rapporter grand-chose ?

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Expression,
« Tenir les cordons du poêle »

Signification,
Dans un enterrement, marcher à côté du cercueil ou immédiatement derrière.

Origine,
En général, une poêle est tenue par un cordon bleu. Mais cet objet n'a rien à voir avec un poêle et il est rare qu'on tienne le cordon bleu pendant qu'il cuisine. On admettra donc à regret qu'il ne s'agit pas ici de cet ustensile de cuisson.
Comme l'usage de notre expression est lié à un enterrement, peut-être peut-on chercher quelque chose du côté de l'incinération : un poêle à charbon ? un poêle à bois (*) ? un poil dans la main ?
Eh bien non, vous n'y êtes pas du tout !

Autrefois, tenir les cordons du poêle, c'était tenir les cordons reliés au drap funéraire qui recouvrait le cercueil.
Car le 'poêle', entre autres significations, désigne aussi le drap mortuaire ou la grande pièce de tissu noir ou blanc dont on couvrait le cercueil pendant les cérémonies funèbres. Il disposait auparavant de cordons généralement cousus aux coins et sur les bords, cordons qui, alors que le cercueil était amené à l'autel pour la cérémonie funèbre, étaient tenus par des proches ou membres de la famille, ou des personnes de haut rang, selon le défunt.

Aujourd'hui, même si on ne tient plus les cordons, on dit toujours de ceux qui marchent près du cercueil qu'ils tiennent les cordons du poêle.

(*) Cela me rappelle une ancienne photo vue récemment, prise en Bretagne dans les années 30, où un autocar bondé transportait un poêle parmi les nombreux bagages placés sur sa galerie de toit. La légende de la photo, d'une banalité affligeante, était tout simplement : "Vannes : un autocar de l'entre-deux guerres". Si le journaliste avait eu un peu plus d'imagination, elle aurait pu être : "Le poêle à bois et le car à Vannes passent". (**)

(**) Oui, je sais... mais comme le sujet est grave il faut bien tenter de dérider un peu l'assistance avec quelque vanne (plus ou moins) bien sentie, non ?

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMer 03 Mar 2010, 23:09

Expression,
« C'est kif-kif »

Signification,
C'est pareil, c'est la même chose.
Cela revient au même.

Origine,
Pour certains, le 'kif', c'est le hashich, cultivé en grande quantité au Maroc, pour le bonheur des paysans qui en tirent quelques revenus plus conséquents qu'avec d'autres cultures (avec un gouvernement qui ferme les yeux pour éviter l'exode rural - et ).
Mais kif-kif, ce n'est pas une double dose de shit.

Il s'agit d'une expression qui date de 1867 et qui a été empruntée à l'arabe maghrébin et ramenée en France par les soldats des armées d'Afrique du Nord.
C'est un dédoublement du mot arabe 'kif' qui signifie 'comme'.



Complément,
On trouve des variantes intensives comme "kif-kif le même sac" ou, plus souvent, "kif-kif bourricot", cette dernière étant une adaptation libre, mais plaisante, d'une locution arabe "pareil à l'âne".

Notez que "kif-kif bourricot" peut aussi être remplacé par la locution "blanc bonnet et bonnet blanc". Alors pour peu que le bonnet en question soit celui d'âne, on reste bien chez nos équidés brayants.

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Expression,
« Un oeil au beurre noir »

Signification,
Un oeil entouré d'une ecchymose due à un coup.
Un oeil poché.

Origine,
En argot, l'oeil désigne l'anus, entre autres. Quant au "beurre noir", avec une telle acception du mot 'oeil', on peut assez (scato)logiquement imaginer ce dont il s'agirait.
Mais quel pourrait être le rapprochement avec un véritable oeil maltraité ?
En réalité, c'est probablement et heureusement ailleurs qu'il faut aller chercher l'origine de cette expression.

Cette expression est attestée en 1585, sous la forme "les deux yeux pochés au beurre noir".
Et c'est grâce à cette forme plus explicite qu'on peut comprendre son histoire. En effet, ce qu'on faisait pocher au beurre noir, ce sont les oeufs. Et de "deux oeufs pochés au beurre noir" à "deux yeux pochés au beurre noir", il y a soit une équivoque, soit une volonté de plaisanterie, mais un lien plus que probable.
D'autant plus que, dans la poêle, le blanc des oeufs entourés du beurre noirci d'avoir trop cuit, peut être comparé au blanc des yeux entouré du bleu foncé qui apparaît un peu après le coup reçu.

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Expression,
« Un chouïa »

Signification,
Un peu.
Une petite quantité.

Origine,

Cette expression est citée en France à la fin du XIXe siècle, entre autres par Gaston Esnault.
Elle vient de l'arabe maghrébin où 'chouya' signifie 'un peu'.

L'orthographe varie un chouïa, puisqu'on trouve aussi 'chouia', 'chouya' ou 'chouilla'.

A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, 'chouïa' tout seul, ou parfois dédoublé ('chouïa-chouïa'), était une interjection qui signifiait 'doucement' (utilisée comme telle par Courteline, par exemple).

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Expression,
« Donner des noms d'oiseau »

Signification,Injurier, insulter.

Origine,
Pauvres bestioles à plumes ! N'est-ce pas leur faire injure que d'utiliser leur nom comme des insultes ?
Eh bien pourtant, l'homme ne s'est pas privé de le faire. En voici quelques exemples :
Ne traite-t-on pas de 'bécasse' () une femme peu intelligente (car il en existe, et elle ne sont pas obligatoirement blondes) ?
Est-ce qu'un homme ignorant et sot (il en existe aussi, et ils ne sont pas forcément blonds) n'a pas droit au doux surnom de 'buse' () ?
Et puis un 'butor' (), c'est un homme grossier, un goujat, un rustre (un de ceux qui ne savent pas se tenir avec les blondes) ;
On a encore l'autruche () qui désigne l'hypocrite ou celui qui ne veut rien voir ;
Et puis la vieille 'chouette' qui est une femme méchante (et dont la couleur des cheveux importe peu) ;
Sans oublier la 'grue' () qui désigne une prostituée ;
Enfin, on terminera par la poule () qui, lorsqu'elle est mouillée, désigne un poltron, un trouillard.
Avec cette liste non exhaustive, on comprend aisément pourquoi on considère que, donner des noms d'oiseaux à quelqu'un, c'est l'abreuver d'insultes, et cela depuis la fin du XIXe siècle.

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Expression,
« A bras raccourcis »

Signification,
En donnant des coups violents.
Pour attaquer ou agresser.

Origine,
Autrefois, cette locution était précédée de verbes comme 'frapper', 'taper' ou 'cogner' (quelqu'un). Maintenant, on utilise plutôt 'sauter' ou 'tomber' (sur quelqu'un).

Cette expression est déjà citée dans le premier dictionnaire de l'académie, en 1694, avec le sens de "sans aucune mesure, très violemment".
Mais sachant qu'on donne en général un coup avec le bras en extension, donc allongé, qu'est-ce qui peut justifier ce lien entre 'violent' et 'raccourci' ?
On peut imaginer que cela vient du repliement du bras qui précède le mouvement du coup, d'autant plus qu'en 1740 l'Académie signale l'expression "raccourcir le bras" pour "replier le bras".

En fait, la vérité semble être ailleurs.
Le bras n'est en effet pas le membre, mais la manche (comme dans la locution "en bras de chemise"). Et l'expression ancienne "les bras retroussés" confirmerait alors l'allusion à ces manches qu'on retroussait, donc qu'on raccourcissait, avant de sauter sur le dos de l'adversaire pour tenter de lui mettre une pâtée.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeVen 05 Mar 2010, 09:34

Expression,
« Ne pas se moucher du pied (du coude) »

Signification,
Se croire quelqu'un d'important.
Avoir de grandes prétentions.

Origine,
Au XVIe siècle, quelqu'un qu'on "mouchait du pied" était quelqu'un qu'on bernait facilement. Donc un niais, assimilé à une chandelle qu'on aurait pu 'moucher' (ou éteindre) sans même avoir besoin d'y mettre la main.
Le verbe 'moucher' y avait d'ailleurs aussi le sens de 'tromper' ou 'séduire avec des arguments trompeurs'.

C'est à partir du XVIIe siècle que la signification a évolué.
A cette époque, les saltimbanques (donc des gens de basse classe) pouvaient, dans la rue et grâce à leur souplesse, se contorsionner et se passer le pied sous le nez, comme s'ils se mouchaient avec.
Par comparaison, les gens de la haute ne risquaient pas de se moucher du pied.

A cette époque également, beaucoup de personnes de condition modeste avaient l'habitude de se moucher sur leur manche et quelqu'un qui se mouchait de la manche ou du coude était un malappris, aisément reperé par les taches vertes et gluantes sur son bras.
Par contre l'élite de la société utilisait un mouchoir et n'avait donc aucun besoin de se moucher du coude.

Ces deux variantes de l'expression permettaient de bien différencier la piétaille de l'aristocratie.

Cette locution, dans sa forme négative, est petit à petit devenue ironique, pour désigner des gens imbus d'eux-mêmes, prétentieux, qui affichent de grands airs ou qui tentent de se faire passer pour des personnes raffinées, aisées ou intelligentes.

Complément,
Peut aussi se dire, en termes moins élégants : "péter plus haut que son cul".
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Expression,
« L'affaire est dans le sac »

signification,
Le tour est joué.
L'entreprise ne peut pas échouer.
L'affaire doit ou va réussir.

Origine,
Aux alentours du XVIIe siècle, à une époque où, au cours des procès, nombre de documents étaient écrits sur les rouleaux de papier (voir "être au bout du rouleau" et "vider son sac"), les avocats et magistrats transportaient ces pièces dans des sacs et non pas dans des attaché-cases (*).

Une première explication de l'apparition de notre métaphore vient des avocats :
A la fin du procès, l'avocat certain d'avoir bien défendu son client, rangeait ses documents dans son sac en attendant le verdict, en pensant que l'affaire était dans le sac, puisqu'il n'aurait plus besoin de les ressortir.

La deuxième explication vient tout simplement de l'archivage : toutes les pièces du procès étaient également rangées dans un (ou des) sac pour être archivées. A partir de ce moment, l'affaire (terminée) était dans le sac.

(*) Ces sacs étant fermés par des cordes, certaines personnes malicieuses ont appelé les avocats véreux des "hommes de sac et de corde", expression qui désigne normalement des personnes condamnables ou des truands.

-----------------------------------------------------------------------

Expression,
« Être (rester) baba »

signification,
Être stupéfait.

Origine,
Ce baba-là n'a rien à voir avec le succulent gâteau, généralement imprégné de rhum, venu de Pologne.
Il n'est pas directement lié non plus à ce baba situé sous la ceinture qu'on trouve dans l'expression "l'avoir dans le baba" (déjà traitée dans ici-bas).

Il vient du bas-latin, latin médiéval (), issu lui-même du latin des environs du Palatin, soit du côté de rhum Rome.
En bas-latin, donc, 'batare' voulait dire 'ouvrir la bouche' (*). C'est ce mot qui a d'ailleurs donné nos verbes 'ébahir', 'bailler' ou 'béer', entre autres.

Et c'est justement de 'ébahir' que vient notre expression, baba étant d'abord une onomatopée obtenue par redoublement du radical 'ba' de ce verbe et créée à la fin du XVIIIe siècle.
A cette période, on l'utilisait aussi comme un nom propre dans l'expression "rester comme Baba" ou "rester comme Baba, la bouche ouverte". Ce n'est qu'un siècle plus tard que notre version a commencé à prendre le dessus.

(*) Afin de lever tout doute, et malgré la similitude, je précise que ce n'est pas du tout de là que vient l'injure "espèce de batard" que tout parent digne de ce nom adresse à son gamin qui refuse d'ouvrir la bouche pour avaler sa purée ou un médicament immonde, par exemple.


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Expression,
« Des grosses ficelles »

Signification,
Des procédés grossiers, très visibles.

Origine,
Vous connaissez tous l'expression "les ficelles du métier" qui désigne des procédés, plus ou moins secrets, propres à la maîtrise du métier en question.
Cette expression avait autrefois un sens péjoratif, ce qui n'est plus vraiment le cas maintenant. On disait d'ailleurs "les ficelles d'un art" pour désigner les artifices grossiers qu'on y employait.

'Ficelle' comme 'fil' est un mot qui, dans un emploi métaphorique, était ainsi utilisé en liaison avec la tromperie.
"Faire de la ficelle à quelqu'un", c'était "le tromper", une "vieille ficelle", c'était "un vieux malin" et "tirer les ficelles", c'est toujours "manipuler", en pensant, bien sûr, à celles qui permettent de faire bouger les marionnettes.

Les "ficelles du métier" se doivent d'être discrètes, mais si elles s'épaissisent au point de devenir des grosses ficelles bien visibles, c'est que les procédés sont grossiers, au point de devenir "cousus de fil blanc".

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeLun 08 Mar 2010, 20:32

Ca vous intéresse toujours, on continue d'apprendre ??

Expression,
« Triple buse »

signification,
Très idiot, complètement stupide.

Origine,
Pauvre rapace () !
Le docteur Mabuse, malgré sa méchanceté légendaire, aurait dit que c'est un animal qui ne mérite pas vraiment qu'on l'assimile à un niais, si je ne m'abuse.

En effet, depuis le XVIe siècle au moins, un fat, un imbécile, un lourdaud est traité de 'buse'.
A cette époque, on disait d'ailleurs : "d'une buse, on ne saurait faire un épervier" pour indiquer qu'un imbécile était irrécupérable et qu'on ne risquait pas de pouvoir le transformer en quelqu'un d'important, l'épervier étant alors considéré comme un oiseau très noble.

Il va donc de soi qu'une 'triple buse' est triplement péjoratif pour la personne visée.
Mais pourquoi tant de haine ?

Certains prétendent que c'est lié au fait que, quand il est en vol ou perché sur un poteau, par exemple, sa tête reste complètement immobile, comme pour quelqu'un de figé ou manquant totalement de vivacité (physique, donc d'esprit), contrairement à d'autres rapaces à la tête très mobile.
Mais c'est en vérité un oiseau très habile pour capturer ses proies et ce n'est pas parce que sa tête serait peut-être moins mobile lorsqu'il cherche à les repérer qu'il est plus empoté que ses confrères.

La réalité vient des anciens fauconniers qui, lorsqu'ils se sont rendu compte qu'il était impossible de dresser cet animal comme d'autres rapaces, l'ont considéré comme un imbécile et lui ont accordé une réputation injustifiée qui l'accompagne depuis.

----------------------------------------------------------------------

Expression,
« Être à la bourre »

Signification,
Être pressé.
Être en retard.

Origine,
'Bourre' est un mot aux multiples significations aussi bien dans le vocabulaire normal qu'en argot.
Pour n'en citer que quelques-uns, on trouve :
La touffe de poils ras qui sert (servait) à fabriquer du feutre ;
La matière qui servait à comprimer la charge dans les anciennes armes
Le coït (ne souhaite-t-on pas une "bonne bourre !" à celui qui va s'envoyer en l'air ?) ;
La bonne qualité ("un costar de première bourre") ;
La matière servant à rembourrer des matelas ou des coussins ;
...
En ce qui nous concerne, selon plusieurs sources, il viendrait, depuis le début du XXe siècle, du verbe 'bourrer', compris au sens de 'bloquer' ou 'arrêter'.
Le lien n'est pas évident, sauf si on considère que celui qui a été bloqué dans son avance ou qui s'est arrêté a pris du retard et, du coup, est devenu pressé.

Notez qu'une autre hypothèse de Duneton en situe l'origine chez les Occitans qui pratiquaient le jeu de cartes qui s'appelle la 'bourre' et chez lesquels il existe la locution ''es a la borra" ("il est à la bourre") liée au contexte du jeu en question.
Cette bourre-là, serait le 'duvet' (celui qui sert à bourrer les oreillers, entre autres) restant à celui qui s'est malheureusement fait 'plumer' au jeu.
Mais le lien avec le fait d'être en retard ou pressé est difficile à faire.

Complément,
Voici la description du jeu de 'bourre' que donne Duneton :
La bourre, à présent passée de mode, mais très en faveur à la campagne il y a trente et cinquante ans, se joue à deux, à trois ou à quatre, chacun pour soi, avec cinq cartes par joueur. L'ordre de valeur y est : roi, dame, valet, as, etc. Chacun mise une somme égale, décidée en commun, laquelle est partagée en fin de tour selon le nombre de levées que chacun a faites. Le joueur qui n'a pas fait un seul pli est "bourru", il doit mettre sur le tapis le double de la somme qui vient d'être partagée par ses adversaires. Il peut y avoir plusieurs perdants, plusieurs fois consécutives, et le pot atteint alors une certaine importance.
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Expression,
« La fin des haricots »

Signification,
La fin de tout.
La perte complète d'espoir.

Origine,
Voilà une expression récente, puisqu'elle date du début du XXe siècle. Malgré sa "fraîcheur", son origine réelle reste aussi obscure que le mauvais côté de la force.
Mais les explications généralement proposées ne sont pas légion pour autant.

L'une d'elles viendrait d'avant l'apparition de la télévision, la lucarne qui a tué la convivialité et les discussions familiales, phénomène encore aggravé par l'arrivée d'Internet (*).
A cette époque, les jeux de société étaient une occupation plus que courante. En famille, les mises ne se faisaient pas avec de l'argent, mais avec des choses diverses dont des haricots secs. Et quand un joueur n'avait plus de haricots, c'était vraiment la fin de tout pour lui, puisqu'il était éjecté de la partie (et qu'il ne pouvait même pas se rabattre sur sa PS2 ou sur un épisode des Shadoks ou de Desperate Housewives, par exemple).

L'autre viendrait de ces haricots, nourriture bas de gamme qui était l'ordinaire des écoliers dans les internats, des prisonniers ou des gens trop pauvres pour s'acheter des aliments de meilleure qualité (le nom de haricot était alors utilisé pour des gousses diverses comme les fèves, les pois ou les haricots).
Et, pour ces derniers, lorsqu'ils n'avaient même plus l'argent nécessaire pour s'acheter ces féculents, cela devenait vraiment la fin de tout.

(*) ...sans lequel expressio n'existerait pas. Comme quoi Internet n'est pas qu'une mauvaise chose.
----------------------------------------------------------------------

Expression,
« Se brosser »

Signification,
Être obligé de se passer de quelque chose que l'on désire.

Origine,
Il va de soi que cette expression n'a rien à voir avec le fait de se passer un coup de brosse dans les cheveux, de se brosser les dents ou de faire reluire les chaussures.

En argot, "faire brosse", cité en 1808 par Dhautel, voulait dire 'manquer' ou 'faire défaut'.
Puis, en 1828, Vidocq () cite "se brosser le ventre" pour dire "se passer de manger", expression utilisée en joignant le geste à la parole, la main frottant le ventre comme dans l'espoir de faire passer cette faim qui tenaillait.

Puis, par extension et au figuré, on ne s'est plus seulement passé de manger mais de tout ce à quoi on aspirait, et le ventre a progressivement disparu de l'expression.

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Expression,
« Cousu de fil blanc »

Signification,
Très grossier et visible (pour un procédé).
Extrêmement prévisible (pour une histoire).

Origine,
Si les amateurs de viande connaissent bien le faux-filet, les couturières (qui ont le droit d'aimer aussi la viande) savent parfaitement ce que veut dire faufiler, utiliser un fil d'une couleur qui tranche avec le tissu et le coudre avec de longs points pour maintenir le tissu en place avant la couture définitive.
La plupart du temps, ce fil est blanc (sauf sur du tissu blanc !) et on peut donc dire qu'on a affaire avec quelque chose qui est cousu de fil blanc.
Mais si nous allons bien rester dans la couture, là n'est pas la véritable origine de l'expression.

Elle vient simplement du fait que toute couturière qui se respecte sait parfaitement que, pour qu'une couture soit la plus discrète possible, il faut qu'elle soit faite avec un fil exactement de la même couleur que le tissu ; sinon, elle se voit comme le nez au milieu de la figure, ce qui n'est généralement pas l'effet voulu (sauf sur certains types de vêtements comme les jeans, par exemple).

La métaphore est donc facile à comprendre. Le fil blanc rejoint ici les "grosses ficelles" qui, par rapport aux procédés, ont la même signification.

Cette expression est attestée depuis la fin du XVIe siècle.

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Expression,
« Tomber comme à Gravelotte »

Signification,
Pleuvoir très fort.
Tomber en grandes quantités ou de manière très rapprochée.

Origine,
Il faut remonter du 16 au 18 août 1870, lors du long match France-Prusse de 1870-1871, pour comprendre d'où vient cette expression.
Nous sommes en Lorraine, pas très loin de Metz. D'un côté, nous avons l'équipe de France, constituée d'environ 113 000 hommes, et de l'autre, l'équipe de Prusse, forte d'environ 190 000 soldats. Autant dire que le match, qui se déroule sur un espace 'un peu' plus grand qu'un terrain de foot, s'annonce déséquilibré, alors que, pourtant, personne n'a pris de carton rouge du côté français.

Le capitaine de l'équipe de France est le maréchal Bazaine, son homologue adverse est le maréchal von Moltke.
Au coup de sifflet de l'arbitre (dont l'histoire n'a pas retenu le nom), la bataille commence.
A la fin de la tuerie (), on compte 12500 français hors de combat (dont 1100 tués) et 19200 allemands (dont 5000 morts). Aucun camp n'a une victoire nette et Bazaine doit se replier dans Metz.

Toujours est-il qu'au cours de cette bataille, il est dit que les balles et les obus d'artillerie tombaient avec une telle densité, que les participants à cette petite boucherie en ont été très impressionnés, au point que, renforcé par le nombre très important de pertes (les hommes tombaient comme des mouches), notre expression en est née.

Elle ne s'emploie pas que pour la pluie, mais aussi lorsque diverses choses (généralement non souhaitées) se succèdent rapidement, comme des statistiques indésirables, par exemple.

Complément,
Il est intéressant de préciser que la bataille de Gravelotte s'appelle ainsi du côté des Allemands, mais s'appelle la bataille de Saint-Privat du côté français.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMar 09 Mar 2010, 20:34

Expression,
« En avoir marre / c'est marre ! »

Signification,
En avoir assez, être excédé / ça suffit !

Origine,
Cette expression argotique date de la fin du XIXe siècle (début du XXe pour la forme c'est marre !).

L'origine est source de batailles entre lexicographes.
La plus couramment citée viendrait de l'ancien verbe "se marer" ou "se marrir" qui voulait dire "s'ennuyer" (contrairement à "se marrer").
D'autres moins fréquentes évoquent l'espagnol 'mareo' qui signifie "mal de mer" puis "ennui" ; il y a aussi l'arabe "andelk marra", "tu as eu une fois" d'où serait tiré le sens "ça suffit".

Mais Alain Rey en a un peu marre de ces hypothèses qui ne le font pas marrer et qui le laissent fort marri. Il jette donc un pavé dans la mare en nous narrant que :
'mar' ou 'maré' est un mot d'argot des années 80 (de la tranche 1800) qui désignait la part du produit d'un vol (telle qu'issue d'un partage entre les voleurs après le larcin). Ainsi, "avoir son mar", c'était "avoir son compte" au sens de "avoir ce qu'il faut".
Tout en se déformant, l'expression aurait ensuite évolué de la juste mesure jusqu'à exprimer la saturation.

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Expression,
« Avoir l'esprit de l'escalier »

Signification,
Manquer de répartie.
Ne pas pouvoir ou savoir répliquer sur le moment, mais après coup.

Origine,
Sauf si vous avez un sens fulgurant de la répartie, il vous est certainement arrivé de vous dire, après coup et en vous donnant tout un tas de noms d'oiseaux, que c'est telle ou telle chose que vous auriez dû rétorquer au malotru ou au brillant esprit qui vous a adressé la parole quelques minutes auparavant.
Et si c'est le genre de réflexion qui vous vous faites beaucoup plus souvent que vous n'aimeriez, alors c'est que vous avez l'esprit de l'escalier.
Cela ne veut pas dire que votre esprit ne 'marche' pas, mais simplement que vous avez le cerveau lent (donc efficace uniquement les jours de grand vent...).

D'où vient donc cette appelation ?
Dans son ouvrage "Paradoxe sur le comédien" écrit entre 1773 et 1778, Diderot disait : « ...l'homme sensible comme moi, tout entier à ce qu'on lui objecte, perd la tête et ne se retrouve qu'au bas de l'escalier ».
Il voulait dire par là que si, au cours d'une conversation, on lui avait objecté quelque chose, il en perdait ses moyens et ce n'était qu'une fois sorti, arrivé en bas de l'escalier de son hôte (donc trop tard), que la réponse qu'il aurait dû faire lui venait à l'esprit.
L'escalier est ici le symbole de la déception de n'avoir pas dégainé à temps la réplique qui tue et qui met les rieurs de son côté, celle qui permet de briller en société.

Certains attribuent la paternité de cette expression à Jean-Jacques Rousseau dans ses 'Confessions'. La période est la même, mais si Rousseau déplore bien ce qu'on appelle maintenant son esprit de l'escalier, je n'ai pas trouvé d'extrait où il utilise l'expression telle quelle.

Bien sûr, on pourra objecter qu'on aurait pu aussi l'appeler "l'esprit du couloir" ou "l'esprit du portail", par exemple.

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Expression,« L'enfer est pavé de bonnes intentions »

Signification,Les meilleures dispositions d'esprit, les bonnes intentions peuvent conduire aux pires résultats.

Origine,
Voilà une expression qui manifeste un 'optimisme' démesuré, ne donnant que de faibles chances à certains de ceux qui sont pleins de bonne volonté.

Dit autrement, si, malgré une volonté évidente de bien faire, on s'y prend comme un manche et on produit une catastrophe, on sera damné (et peut-être bien pour l'éternité).
Interprété autrement : gardez les doigts de pieds en éventail, ne tentez surtout rien, même si vous en avez envie, car ça risquerait de vous retomber dessus. Très bon exemple pour les enfants !

Ici, 'pavé' est une métaphore ancienne (il ne s'agit pas vraiment des pavés sous lequels on a pu trouver la plage en 68) pour signifier 'recouvert complètement'.

Chez nous, cette expression n'est utilisée que depuis le XIXe siècle, mais elle semble avoir une longue histoire.
Saint François de Sales, au XVIe siècle en cite une version latine de Saint Bernard datant du XIIe. Puis, chez nos amis Grands-Bretons, au XVIIe, on disait (en anglais, bien sûr) "l'enfer est plein de bonnes intentions" avant qu'au XVIIIe le 'plein' soit remplacé par 'pavé de', sous l'influence de l'expression du XVIe qui disait "paver la voie à (quelque chose)" pour "préparer la voie...".
Ce n'est qu'ensuite, une petite traversée de la Manche plus tard, qu'elle est citée dans nos dictionnaires.

Mais on peut remonter encore plus loin, dans la tradition chrétienne, où il est dit que "les bonnes résolutions ne suffisent pas, sans leur réalisation, à éviter le mal et la damnation".
Avec ici une nuance importante : l'absence d'exécution mène à l'enfer, alors que dans notre locution il est dit, au contraire, que c'est la (mauvaise) réalisation qui y mène.

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Expression,
« Fumer comme un pompier »

Signification,
Fumer (du tabac) beaucoup.

Origine,
Les pompiers fument-ils plus que le commun des mortels ? Les statistiques là-dessus sont formelles (*) : ce n'est pas le cas ! Ou alors, ils le font en cachette dans des endroits où personne ne peut aller à leur place.

Peut-être qu'ils réfléchissent tellement lorsqu'ils sont confrontés à un incident ou un incendie quelconque, qu'ils en ont "les oreilles qui fument" ?
A moins qu'il leur arrive, lorsqu'ils se frottent d'un peu trop près aux flammes, d'avoir quelques éléments de leurs vêtements qui commencent à s'enflammer et à dégager de la fumée ?

Vous ne croyez pas si bien lire ! Cette dernière élucubration n'est pas loin de la réalité.
L'origine de l'expression remonte en fait à une époque où les vêtements ignifuges n'existaient pas et où nos valeureux soldats du feu, vêtus de simple coton ou de laine, se faisaient copieusement arroser d'eau avant d'entrer dans un endroit enflammé.
Une fois dans l'enfer, cette eau portée à haute température se transformait en vapeur. Et lorsqu'ils ressortaient, une grande quantité de fumée du lieu et de vapeur d'eau s'échappait de leur tenue.

L'image de ces pompiers qui fumaient a ensuite été transposée à ces fumeurs invétérés, toujours entourés de leur nuage toxique à la fois pour eux, ce qui est leur problème, mais aussi pour leur entourage, ce qui devient un problème de santé publique.

(*) Et on peut certainement s'y fier, même si, selon de récentes statistiques, 90% des statistiques sont fausses ; ce ne sont après tout que des comptes de faits.

Complément,
Bien entendu, ici il n'est pas du tout question de ce 'pompier' que les hommes aiment se faire pratiquer, car s'il se mettait à y avoir un fort dégagement de fumée au cours de cette gâterie, il y aurait de quoi se faire du souci...

J'ai lu quelque part une autre explication qui dit que sur les navires à vapeur, les cheminées s'appelaient aussi des pompiers. Et que, comme ceux-ci fumaient obligatoirement beaucoup, l'amalgame avec le fumeur compulsif a été vite fait. Mais j'attends toujours de trouver une preuve de cette autre appellation de la cheminée d'un navire.

----------------------------------------------------------------------

Expression,
« Mener (quelqu'un) en bateau / Monter un bateau (à quelqu'un) »

Signification,
Tromper, duper, mystifier.

Origine,
Comment le bateau, cet objet flottant parfaitement identifié, peut-il avoir un sens de tromperie ?
C'est parce qu'ici, il n'est pas de ceux qui flottent. Il ne s'agit pas non plus de la dépression de bordure d'un trottoir destiné à faciliter le passage.

Ce 'bateau' est né d'une confusion avec le mot d'origine du 'bateleur', ou le saltimbanque, mais aussi le prestidigitateur ou l'escamoteur, avec le 'batelier', celui qui conduit un bateau.
Le 'bateleur' vient de l'ancien mot 'baastel', outil ou instrument de l'escamoteur.

C'est ce mélange entre le 'baastel' (lié à celui qui dupe) et le 'bateau' qui explique l'apparition et le sens du 'bateau' de nos expressions.

'Monter' est utilisé ici au sens de 'élaborer' ou 'fabriquer', comme dans "monter un coup".
Donc monter un bateau, c'est élaborer quelque chose destiné à mieux entraîner le dupe.

Quant à 'mener', il part d'une ancienne association d'idées entre le fait d'imposer un déplacement et la tromperie : le trompeur qui fait croire quelque chose à sa victime l'emmène ou l'embarque (en bateau, donc) avec lui.

Complément,
On peut noter que ce 'baastel' a donné naissance, à partir du XVIe siècle, à encore une autre variante du mot 'bateau' dans les expressions "être étonné du bateau" ou "être étourdi du bateau" qui voulaient dire "ne pas s'être remis d'un incident fâcheux".

----------------------------------------------------------------------
Expression,
« Bon comme la romaine »

Signification,
Extrêmement bon ou gentil, être d'une bienveillance extrême.
Être voué à subir une situation désagréable.


Origine,
Que vient faire une Italienne par ici ? Et de laquelle s'agit-il ? Parce des Italiennes, il y en a à foison dans les rues de Rome, quel que soit le chemin par lequel on y est allé. Des grandes et des petites, des jeunes et des vieilles, des blanches et des vertes...

Oui, des vertes ! Si vous regardez bien, vous en trouverez facilement une sur un marché, qui s'expose sans retenue, faisant admirer ses charmes à tous les passants et que vous pouvez vous offrir à vil prix pour vous la faire... avec une bonne vinaigrette.

Car c'est de la laitue romaine (), dont il est ici question.
Cette salade, arrivée d'Italie et introduite en France au XVe siècle, était considérée comme tellement bonne (au goût) qu'à partir de "vous êtes très bon" (ou gentil), l'usage populaire y a ajouté par plaisanterie un élément de comparaison qui est finalement resté, même si le sens de 'bon' n'est pas du tout le même.

La bonté dont il est question ici comporte en général un sous-entendu de faiblesse : quelqu'un qui est bon comme la romaine est tellement bon que quelqu'un d'autre est capable d'en abuser facilement.

La deuxième signification de l'expression vient du mélange de la locution initiale avec "être bon" au sens de "être fait", "être piégé" ou "être très mal engagé (dans quelque chose)".
Le lien avec la situation désagréable à laquelle peut mener le fait d'être faible n'y est pas étranger non plus.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMer 10 Mar 2010, 19:09

Expression,« Langue de bois »

Signification,
Langage figé, coupé de la réalité, et qui véhicule, de manière artificielle, un message intentionnellement truqué.

Origine,
La langue de bois est un langage à part entière dont on se demande s'il n'est pas enseigné à l'ENA (*).
Parmi ses nombreuses 'utilités', il permet de cacher la vérité, de répondre à côté de la question ou de noyer une absence de pensée ou de connaissance d'un sujet sous un déluge de paroles creuses.
La langue de bois peut aussi servir à faire croire à quelqu'un qu'on ne lui est pas hostile alors qu'on le manipule pour l'amener à ses propres fins.

Ce langage est un outil qui confirme parfaitement ce qu'a cité Stendhal en le mettant dans la bouche d'un Jésuite, mais qui est généralement attribué à Talleyrand : « la parole a été donnée à l'homme pour cacher sa pensée ».

Cette expression est récente en France puisqu'elle n'y est apparue qu'au cours des années 70.
A l'origine, ce sont les Russes qui, avant leur révolution, utilisent l'expression "langue de chêne" pour se moquer du style administratif employé dans leur bureaucratie tsariste étouffante.
L'ère bolcheviste n'améliore pas véritablement ce style ; les manières de parler et d'écrire y sont codifiées et pleines de clichés ; la locution continue donc à être utilisée mais le 'chêne' se fait progressivement remplacer par le 'bois', tout simplement.
L'expression aurait transité par la Pologne avant d'arriver chez nous.

(*) Pour les nombreux lecteurs d'expressio qui ne sont pas familiers des institutions françaises, l'ENA (), Ecole Nationale d'Administration, est l'établissement duquel sortent la plupart des hommes politiques français.

Complément,
Bien sûr, pour ceux qui connaissent la politique française, il ne faut pas confondre la langue de bois avec le Lang de Blois qui, par ailleurs, en a une excellente maîtrise, sans toutefois arriver à la cheville de certains maîtres de tous partis.

Parmi les choses bizarres de la nature, il est intéressant de savoir que les bovidés peuvent attraper un champignon qui provoque la formation d'une tumeur dure sensible soit sur les maxillaires, soit sur la langue, qui devient alors rigide, d'où le nom de langue de bois lorsque c'est cet organe qui est touché.

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Expression,
« Par coeur »

Signification,
De mémoire (à propos de choses à rapporter / rapportées fidèlement)

Origine,
Depuis quand le coeur est-il le siège de la mémoire ?
Eh bien il faut aller voir chez les Grecs, à l'Antiquité. Chez ces gens-là, cet organe était le siège à la fois du courage (le mot à la même racine), de la sensibilité, de l'affectivité ou même de l'intelligence.

Plus tard, malgré une meilleure connaissance du rôle réel du coeur, il est resté associé aux sensations, aux émotions, aux passions...
Au Moyen Âge, il était utilisé dans l'expression "souper par coeur", ce qui signifiait "manger par la pensée / par l'imagination" ou, autrement dit maintenant, "se serrer la ceinture", c'est-à-dire ne pas avoir de quoi manger.

C'est au début du XVIIe siècle, chez Cholières, que l'expression "savoir par coeur" semble apparaître pour la première fois. On la trouve ensuite chez Rabelais.

Cette utilisation de 'coeur' comme siège de la pensée ou de la mémoire s'est maintenant complètement perdue, ce qui rend l'origine de l'expression assez incompréhensible.
Certains évoquent quand même le fait que quand on aime quelqu'un (*), on ne peut pas l'oublier. C'est ainsi que le lien de l'organe à la mémoire serait fait.

(*) Parce qu'il est bien connu que le coeur est le siège de l'amour, non ? Il suffit de demander à ce pauvre Cupidon qui s'évertue à y planter ses flèches !

----------------------------------------------------------------------


Expression,
« Arriver comme les carabiniers »

Signification,
Arriver en retard, lorsque tout est terminé.

Origine,
Cette expression est issue de l'opéra-bouffe Les brigands d'Offenbach, qui chantaient :
Nous sommes les carabiniers
La sécurité des foyers
Mais par un malheureux hasard
Au secours des particuliers
Nous arrivons toujours trop tard.

La réputation des carabiniers devait être très mauvaise pour qu'il y soit fait allusion de manière aussi marquée dans le livret de cette oeuvre.

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Expression,
« Ne faire semblant de rien »

Signification,
Faire comme si de rien n'était, ne manifester volontairement aucune réaction.

Origine,
Cette expression date de la fin du XIIe siècle.
Elle s'oppose simplement à 'faire semblant de' qui signifie "simuler une attitude (pour donner le change)" ou "se donner l'apparence de".

En ancien français, on disait "montrer semblant" pour "simuler".
Bizarrement au premier abord, "montrer bel semblant", voulait dire "faire bon accueil" ; mais si on prend "sembler" pour "paraître", alors on comprend que "bel semblant" puisse signifier quelque chose comme "bon accueil" (l'hôte faisant tout pour paraître sympathique).

----------------------------------------------------------------------

Expression,
« Se casser la nénette »

Signification,
Se fatiguer, se dépenser, se décarcasser (pour faire quelque chose).
Réfléchir profondément.
Se faire du souci.

Origine,
Cette expression, qui serait apparue chez Céline en 1944, a plusieurs sens, relativement proches, puisqu'ils sont tous liés au travail des méninges, que ce soit pour la réflexion ou l'angoisse.

Ceux qui ont un certain nombre d'années à leur compteur personnel connaissent bien la Nénette
(), cette brosse à lustrer les automobiles, née en 1947.
Mais à ceux-là, je suis obligé d'avouer que la nénette à se casser n'a aucun lien avec cet objet qui a fait le bonheur de moult possesseurs de voitures, autrefois.
Aujourd'hui, même si la Nénette est toujours en vente (avec son inséparable Nénétol), il existe de moins en moins d'adeptes qui se cassent la nénette à utiliser cet objet magique, nos voitures étant plus souvent soumises à la torture des brosses à rouleaux.

Notre nénette du jour, qui est un mot d'argot, a deux origines possibles.
Le premier vient d'une abréviation du mot 'comprenette' ou "faculté de jugement".
Le second est une abréviation soit du mot 'trombinette', soit du mot 'bobinette' (*), les deux désignant le visage ou la tête (n'utilise-t-on pas aussi "se casser la tête" pour dire la même chose ?).

(*) Pas celle qui va choir une fois tirée la chevillette de la porte de la mère grand.

Complément,
On peut aussi dire se casser la tête, le tronc, le cul...

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeJeu 11 Mar 2010, 21:45

Signification,
Boire / Boire souvent (de l'alcool)

Origine,
Même si certains ivrognes sont capables d'avaler des mixtures peu ragoûtantes dignes de ce qu'on trouve dans les égouts, ce n'est pas d'une dalle de bouche d'égout dont il est question ici ; ni d'une dalle funéraire, même si certains abus de boisson peuvent mener directement au cimetière, car si on boit, c'est que tout n'est pas si rose !

Au XIVe siècle, 'dalle' vient de l'ancien nordique 'daela' qui signifie 'évier' (de cuisine), mais aussi 'rigole' ou 'gouttière'.
Ce sont ces deux dernières significations qui, au XVe, ont donné naissance au sens métaphorique de 'gosier' (*), ce dernier pouvant finalement n'être considéré que comme une rigole qui dirige le liquide vers l'estomac.

Malgré l'ancienneté de la métaphore, ces deux expressions ne sont nées qu'au XIXe siècle.
A la même époque, 'boire' se disait aussi "se rincer le corridor".

Notez que se rincer la dalle s'utilise pour n'importe quelle boisson, y compris de l'eau la plus plate possible, et même en petite quantité, alors que avoir la dalle en pente s'applique aux grands buveurs de boissons alcoolisées.

(*) qu'on appelait aussi "la dalle du cou" à cette époque.
---------------------------------------------------------------------


Expression
« Jouer à touche-pipi »

Signification,
Se toucher les parties génitales.
Faire l'amour.

Origine,
"Faire pipi" est une forme enfantine et plus politiquement correcte de "pisser" qui date de la fin du XIXe siècle (alors que 'pipi' remonte à la fin du XVIIe).
Notre expression n'apparaît qu'en 1920.

L'être humain faisant pipi via un orifice urinaire, le méat (*), situé à proximité très immédiate des parties génitales, on comprend aisément que jouer à touche-pipi puisse désigner le fait de se toucher ces parties.
Cette expression ne s'utilise pas pour le self-service (ou l'onanisme ) : il faut être au moins deux.

Mais son usage reste assez large, puisqu'il peut aller depuis un simple tripotage mutuel jusqu'à la faute grave, le coït (grave uniquement si elle a lieu hors mariage, bien sûr).

(*) Quand le méat coule pas, ce n'est pas de notre faute ou de notre très grande faute, c'est qu'on envisage un petit rôle dans 'miction impossible'.


Une extrapolation réelle mais nettement plus rare fait qu'il existe aussi "jouer à touche-caca" pour les sodomites (jusque là, ce n'est pas une plaisanterie ; j'en suis un peu moins sûr pour la suite).
Bien entendu, il ne faut pas confondre les sodomites avec les stalagmites ou les dolomites : d'après le très connu suffixe 'mite' pour 'qui monte' (*), on sait que les sodomites sont ceux qui montent des seaux d'eau au quatrième étage (et plus si affinités) sans ascenseur et sans eau courante ; les stalagmites étaient, pendant la seconde guerre mondiale, ceux qui étaient malheureusement contraints de monter les baraquements dans les camps d'internement allemands ; les dolomites sont les membres (virils) d'une tribu africaine qui montent leurs épouses en faisant n'dolo n'dolo dans leur case.

(*) Tout comme le suffixe 'tite' pour 'qui tombe' - ainsi, une otite désigne une cascade. Je vous laisse deviner pour stalactite...

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Expressions niçoises... allons-y!!

Expression: Siès une sauta mi davant
Littéralement: tu es une saute moi devant
Correspondance: tu pète plus haut que ton cul

Expression: Fas de ben a bastian lou ti rende en cagant
Littéralement: Fais du bien à Bastien il te le rends en chiant
Correspondance:
ça veut bien dire ce que ça veut dire non? lol!

Expression: Sien ben de malhoun!!
Littéralement: On est bien de maison!! (ton ironique pour dire le contraire)
Correspondance: On est pas sortis de l'auberge... on est bien montés... on est dans de beaux draps... on est dans le pétrin...

----------------------------------------------------------------------

Expression,
« Le roi n'est pas son cousin »

Signification,
Il est plus heureux (ou plus fier) qu'un roi.

Origine,
Il est bien connu qu' "être heureux comme un roi", c'est la félicité suprême.
On peut donc comprendre la construction de cette expression de deux manières :
On est si heureux qu'un roi lui-même serait peu digne d'être un parent proche (on suppose alors pouvoir être encore plus heureux qu'un roi)
On est si heureux qu'être un cousin du roi ne suffit pas, il faudrait au moins en être le frère ou la soeur, afin de s'approcher du niveau de bonheur auquel seul un roi peut prétendre.
Cette expression indique une notion de plénitude, de satisfaction, pour avoir obtenu quelque chose que l'on a souhaité très fort et/ou attendu très longtemps.
Mais elle contient aussi parfois une notion de fierté excessive, proche de la prétention.

Elle s'emploie, par exemple, quand on désigne un père lors de la naissance de son premier enfant, ou un lauréat d'un concours, les deux étant à la fois extrêmement heureux et fiers.

A la fin du XVIe siècle, on disait "le roi n'est pas son ami".
Et Furetière, en 1690, écrit "on dit de celui qui a obtenu une chose qu'il souhaitait fort : maintenant le roi n'est pas son cousin"

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeDim 14 Mar 2010, 20:08

Expression,
« Etre à l'ouest »

Signification,
Être dans un état anormal (de fatigue, d'hébétude, d'inattention…).
Avoir la tête ailleurs.

Origine,
Les Bretons sont à l'ouest. Faut-il en tirer des conclusions sur leur état habituel ?
Le soleil se couche à l'ouest ? Est-ce parce qu'il est très fatigué qu'il se couche, et dans cette direction uniquement ?
Autant de questions dont les réponses resteront probablement tout aussi incertaines que l'origine de cette expression qui est très récente, puisqu'elle date de la fin du XXe siècle.

La plus probable des origines vient d'une adaptation de la locution anglaise "to go west" ("aller à l'ouest") qui, au moment de la première guerre mondiale voulait dire "mourir" ou "être tué", elle-même venue de l'argot des voleurs chez lesquels "to go west" voulait dire "être pendu" (après avoir été attrapé et, peut-être, jugé).
En traversant la manche, elle aurait perdu de son intensité, la mort étant remplacée par une sorte d'hébétude.

En voici deux autres qu'on trouve ici et là, mais qui me semblent un peu capillotractées.

La première viendrait du théâtre du début du XXe siècle. Il paraît qu'à cette époque, les ateliers de décors et les théâtres se situaient principalement à l'est de Paris, alors que les acteurs habitaient surtout à l'ouest.
A la fin de son spectacle, l'acteur très fatigué retournait chez lui, à l'ouest.

La seconde a au moins l'avantage d'être amusante, même si elle est peu probable.
Chacun connaît le professeur Tournesol, alias Tryphon, ce personnage de Tintin qui est toujours à côté de la plaque (donc à l'ouest). Dans "Le trésor de Rackham le rouge", Tournesol n'arrête pas de dire que son pendule lui indique qu'il faut chercher toujours plus à l'ouest. C'est de cette obsession mêlée à l'état naturel du Professeur que viendrait l'expression.

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Expression,
« Les doigts dans le nez »

Signification,
Sans effort, très facilement.

Origine,
L'expression serait apparue en 1912 dans le langage des courses hippiques : le jockey est arrivé premier les doigts dans le nez.

C'est une image qui montre la facilité, l'insouciance qu'a eu le jockey à gagner, puisqu'au lieu d'avoir l'esprit complètement préoccupé par sa course, il a pu prendre le temps, comme les enfants insouciants, de se mettre les doigts dans les nez.

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Expression,
« Tomber dans les pommes »

Signification,
Perdre connaissance, s'évanouir.

Origine,
L'apparition de cette expression est confirmée en 1889, mais l'origine réelle en est inconnue.

Certains on supposé que les 'pommes' étaient une déformation de pâmes (tomber en pâmoison, s'évanouir), mais ce terme n'a plus du tout été employé depuis le XVe siècle et il est donc extrêmement peu plausible qu'une déformation verbale ait pu avoir lieu au XIXe siècle.

L'origine la plus probable, viendrait d'une locution que George Sand emploie dans une lettre à Madame Dupin, dans laquelle elle écrit "être dans les pommes cuites" pour dire qu'elle est dans un état de fatigue avancée, à rapprocher de l'expression être cuit.
Cette locution, peut être influencée par l'ancien se pâmer aurait donné l'expression actuelle.

----------------------------------------------------------------------

Expression,
« Un vent à décorner les boeufs »

Signification,
Un vent très violent.

Origine,
Je ne sais pas vous, mais moi j'imagine bien que, pour qu'il soit capable d'arracher les cornes de bovins, il faudrait que le vent soit extrêmement fort et emporte aussi les tuiles de toit et les antennes satellite, qu'il oblige même les hérissons et les hippopotames à s'accrocher très fort de leurs petits bras musclés aux branches des arbres où ils gambadent habituellement, pour éviter d'être emportés.

L'image est donc claire, mais à ma connaissance et à celle de Météo France, personne ne s'est jamais plaint de s'être pris une corne dans la figure un jour de tempête.
Comment une telle image a donc t'elle pu germer dans l'esprit de ceux qui l'ont inventée ?

La seule explication plausible qui court les champs est la suivante :
Lorsqu'ils sont parqués en stabulation libre () dans une étable, les bovins sont susceptibles de se blesser mutuellement avec leurs cornes et d'être gênés pour accéder à leur nourriture. Pour leur éviter ça, il faut donc les écorner (*).
Mais cette opération, qui se pratique alors que les animaux sont en liberté dans les champs, provoque des saignements qui attirent les mouches et autres insectes en grandes quantités, ce qui n'est pas très recommandé pour les plaies.
C'est pourquoi les paysans fûtés, profitant du fait que les mouches préfèrent faire une belote au chaud chez elles les jours de grand vent, pratiquent l'opération à ces moments-là, permettant ainsi à la plaie de sécher et cicatriser bien plus facilement.

Limpide, non ?
Mais alors que répondre lorsqu'un paysan vous assure à juste titre que l'écornage des boeufs pour la stabulation libre ne se pratique que depuis le milieu du XXe siècle et qu'on sait que l'expression est attestée depuis le XIXe ?
Eh bien il suffit de lui rétorquer que, même hors besoins liés à l'étable, l'écornage des animaux se pratique au moins depuis le XIIe siècle (date d'apparition du mot) et que, par conséquent, on peut imaginer que les paysans ont eu, depuis ce temps, largement le temps de constater l'influence du vent sur la présence des mouches et la cicatrisation des plaies.

(*) Il existe pourtant des voix qui s'élèvent contre cette mutilation des animaux qu'ils considèrent comme inutile car il existerait des élevages où des bovins à cornes sont en stabulation libre sans aucune gêne.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMar 16 Mar 2010, 09:13

Expression,
« Con comme un balai »

Signification,
Vraiment con.
Complètement stupide.

Origine,
Pourquoi un balai plutôt qu'un rateau, une épuisette ou un presse-citron, me direz-vous ?
Eh bien c'est une excellente question à laquelle je vais, comme d'hab, tenter (j'ai bien écrit tenter) d'apporter une réponse.

Il faut probablement remonter à l'expression "con comme une bite" pour arriver, par des chemins à peine tortueux, jusqu'au balai.
Dans cette expression, 'con' a un double sens. Il y est en effet ajouté une opposition volontaire entre le 'con', sexe de la femme (appelé ainsi au moins depuis le XVe siècle), et la 'bite', sexe de l'homme, dont on peut confirmer qu'il (le sexe - mais l'homme aussi) ne brille pas par son intelligence, prêt qu'il est à s'amarrer à n'importe quel orifice un tant soit peu accueillant sans réfléchir aux conséquences éventuelles (adultère, paternité, maladie sexuellement transmissible...).

Or, en argot, la 'bite' se dit aussi le 'manche'.
Les disciples d'Onan () "s'astiquent le manche" et un type stupide est aussi "con comme un manche".

Et que trouve-t-on souvent au bout d'un manche ?
C'est ainsi que, par associations d'idées successives, un "con comme une bite" serait devenu con comme un balai sans que, malheureusement pour lui, cela change beaucoup son Q.I. ou, du moins, la perception que les autres en ont
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Expression,
Malheureux comme les pierres »

Signification,
Extrêmement malheureux.

Origine,
Les pierres sont supposées être des objets inanimés, donc dépourvus d'âme et de sentiments. Comment pourraient-elles être malheureuses ?

Ce n'est bien sûr que pour une simple raison d'anthropomorphisme : on leur prête ici les mêmes sentiments qu'aux êtres humains.
Car, imaginez-vous, pierre parmi d'autres, enfoncée à demeure dans la terre d'un chemin au revêtement duquel vous participez. Imaginez-vous régulièrement piétinée par les passants. Imaginez votre 'visage' écrasé par le fer d'un sabot d'un des chevaux qui tirent une diligence dont une roue cerclée de fer vient achever de vous meurtrir la face (car l'expression remonte au XVIIIe siècle).
Tout cela sans pouvoir réagir, sans pouvoir vous extirper de cet endroit où tous vous foulent et vous massacrent sans vergogne (mais sans haine aussi, je vous rassure), sans pouvoir hurler pour vous faire reconnaître.
Est-ce que, en de telles circonstances, vous ne seriez pas extrêmement malheureuse ?

Et si cela ne vous suffit pas, vous pouvez aussi imaginer que votre regard a malheureusement croisé celui de la Gorgone Méduse (). Vous voilà d'un coup complètement et définitivement pétrifié, mais avec votre capacité de réflexion encore intacte. Comment ne pas être une pierre très malheureuse, dans une telle situation ?

----------------------------------------------------------------------


Expression,
« Un appel du pied »

Signification,
Une invite discrète.
Une proposition allusive.

Origine,
Malheureusement, cette expression ne semble pas avoir d'origine et de date de naissance claire.

Si elle n'a aucun rapport avec le pied d'appel, celui sur lequel on prend appui au moment de sauter, certains lui voient une relation possible avec l'appel du pied qui existe en escrime.

Mais le lien le plus probable est plutôt avec "faire du pied", pratique qui existe depuis que les hommes (et les femmes) se mettent ensemble autour d'une même table, et qui est également une invitation discrète à passer à d'autres plaisirs que ceux du repas.

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Expression,
« En (à la) file indienne »

Signification,
L'un derrière l'autre.
En se suivant un à un.

Origine,
Parfaitement synonyme de "à la queue leu leu" (également traitée dans ces pages), cette expression date du XIXe siècle.

Elle viendrait de l'engouement qui existait à cette époque pour les récits d'Indiens d'Amérique du Nord (comme "le dernier des Mohicans" de Fenimore Cooper, par exemple), dans lequel ils étaient décrits comme se déplaçant, dans certaines circonstances, les uns derrière les autres, en file indienne.


Je précise pour ceux qui ne le sauraient pas que, si les Indiens d'Amérique du Nord s'appellent ainsi, c'est uniquement parce que les Espagnols, lorsqu'ils débarquèrent en Amérique, croyaient avoir atteint les Indes, et nommèrent donc les autochtones du nom d'Indiens.
Mais les anthropologistes utilisent plutôt le terme suffisamment explicite d'Amérindiens, ce qui permet d'éviter la confusion avec les Indiens de l'Inde (les Hindous étant les pratiquants de l'hindouïsme).
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Expression,
« Tout de go »

Signification,
D'emblée, directement, d'un seul coup.

Origine,
Expression apparue au milieu du XVIIe siècle.
Elle est une déformation de l'expression 'tout de gob', gob étant un substantif tiré du verbe gober.
'Avaler tout de gob' voulait dire "avaler d'un trait".


Le mot gob ou go n'étant plus utilisé, seule subsiste l'expression complète, qui est très utilisée par les adeptes de la secte des 'gobeurs de Flanby' .

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMer 17 Mar 2010, 11:38

Expression,
« Secret de polichinelle »

Signification,
Faux secret, que tout le monde connaît.

Origine,
Le personnage de Polichinelle (marionnette venue du Pulcinella de la commedia del'arte - ) parle beaucoup, à tort et à travers, au point de ne jamais savoir tenir sa langue ou garder un secret.

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Expression,
« A la bonne heure ! »

Signification,
Voilà qui est bien ! J'y consens !
Tant mieux ! Soit !
A votre aise ! (avec ironie)

Origine,
Prise isolément (hors d'une phrase comme "vous arrivez à la bonne heure" où la notion de temps est évidente), cette expression qui apparaît au XIVe siècle sous la forme "a bonne heure" a eu, parallèllement, plusieurs significations.

Avant le XVIe siècle, on l'employait plutôt logiquement pour dire "au moment propice", en opposition à "à la male heure" qui, elle, voulait dire "au mauvais moment", "mal à propos".

Du XVe à la fin du XVIIIe, elle s'employait aussi pour dire "heureusement, sous de bons auspices".

Mais le glissement qui a conduit au sens qu'elle a conservé aujourd'hui, d'approbation ou d'assentiment (des fois de manière ironique), ne semble pas vraiment expliqué.

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Expression,
« Dorer la pilule »

Signification,
Présenter sous une apparence trompeuse, trop favorable.
Faire accepter une chose désagréable au moyen de paroles aimables, flatteuses

Origine,
Qu'est-ce qu'une pilule ?
C'est un assemblage de substances diverses presenté sous la forme d'une petite boule et supposé avoir un effet positif sur nombre de maux. Autrefois, elles étaient directement fabriquées par les apothicaires.

Mais ces pilules avaient deux gros défauts :
Elles avaient souvent un goût infâme ;
Elles avaient tendance à coller entre elles
Pour contrer ces désagréments, les pharmaciens de l'époque avaient pour habitude d'utiliser une pratique décrite au XVIIe siècle : ils enrobaient ces choses d'une couche de sucre (*) ou, pour certains, d'une fine pellicule d'argent, voire d'or.
Il va de soi que, avec ce dernier type de revêtement, le prix du médicament montait alors en flèche. Mais dans tous les cas, la pilule était alors autrement moins dure à avaler.

C'est ainsi que dorer la pilule est devenu une manière de présenter sous un jour favorable une chose peu agréable.

(*) D'où l'expression "pilule ensucrée" pour désigner une personne enjôleuse, cherchant à tromper.

Complément,
Sous sa forme pronominale, "se (faire) dorer la pilule" apparue au début du XXe siècle voulait dire "se faire des illusions", mais, depuis les années 80, peut-être par mélange avec "se dorer les miches" ou simplement avec "se dorer", cette expression est devenue synonyme de "se faire bronzer", avec un sous-entendu de farniente, de détente complète, donc "se la couler douce".

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Ca ne casse pas trois pattes à un canard
Se mettre martèle en tête
Rira bien qui rira le dernier
Chercher midi à quatorze heures

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expression,
« Lever (soulever) un lièvre »

signification,Détecter une difficulté imprévue, s'en apercevoir avant les autres.

origine,
Cette expression date du milieu du XVIIe siècle.
Elle est simplement empruntée à la chasse, lorsque le trucideur de pauvres petits animaux sans défense (ou son chien), débusque le lièvre de son gîte, obligeant le gibier à courir très vite, enchaînant les zigs et les zags, avec l'espoir fou d'échapper au tir même pas vengeur que le tueur ajuste avec rapidité.
Et lorsque le pauvre lièvre finit par comprendre qu'il est condamné, il s'en trouve très abattu.

Dans le cas d'un groupe de chasseurs, c'est celui qui le voit le premier qui a des chances de l'abattre, s'il n'est pas trop mauvais tireur.
On retrouve donc bien cette notion de "voir avant les autres".

Mais pourquoi une difficulté est-elle comparée à un lièvre ? En réalité, il faut plutôt la considérer comme un problème bien dissimulé (puisque personne ne l'a encore vu jusque là), comme l'est le lièvre avant qu'il ne soit débusqué.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeSam 27 Mar 2010, 15:08

expression,
« Il n'y a pas de rose sans épines »

signification,
Toute joie comporte une peine.
Aucun plaisir n'est absolu.
Toutes belle chose cache un défaut.

origine,
Prenez ma femme, par exemple ! Physiquement, elle est canon, à en faire baver d'envie tous les mâles qui passent à proximité, mais c'est pourtant une emmerdeuse de première (*). Ce qui confirme bien l'expression.

Mais revenons à nos roses !
Ces fleurs sont superbes, même si elles ne plaisent pas à tous, mais leur beauté cache une chose bien désagréable, leurs épines.
La métaphore de notre expression est donc cette fois très facile à comprendre.

Elle est citée par Furetière à la fin du XVIIe siècle, mais la version plus ancienne "nulle rose sans épines" date du début du même siècle.

(*) Chérie, si tu me lis, prend ça au douzième degré, bien sûr, tu sais parfaitement qu'il n'y a pas une once de vérité là-dedans (dans la deuxième partie bien sûr). C'est juste une autre de ces plaisanteries faciles que je ne peux pas laisser passer quand le contexte s'y prête. De toutes façons, tu sais comme je t'adore, ma petite panthère (rose) en sucre roux.
Et puis, juste entre nous, toutes les femmes ne sont-elles pas un peu des emmerdeuses (**) ?

(**) Mesdames, si vous me lisez, prenez ça au douzième degré, bien sûr, vous savez parfaitement qu'il est inutile de m'envoyer sur les roses ou de vous désabonner...

complément,
On peut dire aussi "toute médaille a son revers".

Et comme disait le Petit Prince de Saint-Exupéry : « Les épines ça ne sert à rien, c'est de la pure méchanceté de la part des fleurs ! »
------------------------------------------------------------------------------

Expression,
« Au fur et à mesure »

signification,
En même temps.
Au même rythme, dans la même mesure ou proportion.

Origine,
Que voilà un maginifique pléonasme !

Car il ne s'agit pas ici d'une faute d'écriture : on n'a jamais vu un furet servir d'instrument de mesure.

La 'mesure', vous savez tous de quoi il s'agit (enfin j'espère...).
Mais qu'est-ce que ce 'fur' ?
C'est un mot qui date du XVIe siècle et qui avait le sens de 'prix' ou de 'valeur'. Aujourd'hui, il n'est plus utilisé que dans cette expression.
Lui-même est issu de 'fuer' qui, après le XIIe siècle, était employé dans des locutions comme "a nul fuer" qui signifiait "à aucun prix" ou bien "au fuer de" pour "en proportion".

Au XVIe siècle, "au fur" signifiait également "en proportion" ou "à mesure".
Au XVIIe, le sens du mot se perdant, certains lui on accolé un intensif "à mesure", créant ainsi un pléonasme, genre qui était autrefois assez courant, puisqu'il nous en est resté des locutions comme "sain et sauf" ou "bel et bien".

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeSam 27 Mar 2010, 15:12

expression,
« Etre patraque »

signification,
Se porter mal.

origine,
Le mot patraque, apparu au XVIIe siècle, viendrait du mot lombard patracca, lui-même issu d'une déformation du mot italien patacca qui désignait une monnaie sans réelle valeur.

D'abord appliqué à un mécanisme ou une horloge qui ne marche pas bien (donc sans grande valeur), ce terme a ensuite été associé à une personne dont la santé se détériore.

----------------------------------------------------------------------------------

Signification,Se priver de profits futurs importants pour satisfaire des intérêts immédiat.

Ou encore :
L'avidité et l'impatience sont de vilains défauts.

Ou plus généralement :
N'agir que pour le court terme, sans aucune vision à long terme.


Origine,
Cette expression du XVIIIe siècle est tirée d'une fable de La Fontaine, elle-même inspirée d'une morale d'Ésope, fabuliste grec de l'Antiquité.

Complément,
Pour ceux qui auraient oublié la courte fable en question, il y est question d'un avare dont une poule pondait des oeufs d'or. Croyant que cette poule contenait un trésor, l'avare l'a tuée pour se rendre compte, dépité, qu'elle était semblable à ses autres poules et qu'il venait de tuer bêtement ce qui pouvait l'enrichir sans fin.


----------------------------------------------------------------------------------

Expression,
« Frotter le lard ensemble »

Signification,
Forniquer, faire l'amour.

Origine,
Cette expression du XVIe siècle est tombée en désuétude.
Bien que désignant l'acte sexuel d'une manière peu ragoûtante, on comprend qu'elle ait pu avoir cette signification dans certaines couches basses de la société d'alors.


Christine, je sais que tu vas encore jazer, mais j'y peux rien, il était temps que je la place celle là...

----------------------------------------------------------------------------------


Expression,
« Avoir une araignée au plafond »

Signification,Etre un peu fou, avoir des lubies, mais sans que ce comportement soit gênant ou dangereux pour les autres.

Origine,
Apparue dans la deuxième moitié du XIXe siècle, cette expression aurait été utilisée par les prostituées parisiennes de l'époque, parmi de nombreuses autres qui ne sont pas passées à la postérité.

Dans cette métaphore, le plafond est le sommet intérieur de la boîte crânienne dans laquelle, l'araignée, animal habitué des intérieurs un peu négligés, peut tisser sa toile sans être dérangée.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMer 31 Mar 2010, 19:55

Expression,« Se porter comme un charme »

Signification,
Très bien se porter, être en parfaite santé.


Origine,
Le charme est ici à prendre dans son sens magique, comme un enchantement ou un sortilège.
Cette expression est employée depuis le début du XIXe siècle, alors que comme un charme date du XVIIIe où parler comme un charme, c'était parler comme un enchanteur et aimer comme un charme, c'était aimer passionnément.
Dire de quelqu'un qu'il se porte comme un charme, c'est constater qu'il va très bien, avec parfois une pointe d'étonnement voire de jalousie.
Pour Pierre Larousse, puis d'autres, cette expression se rapportait à l'arbre (), comme on dit se porter comme un chêne par allusion à un arbre fort et résistant.
Mais le charme n'a pas du tout les caractéristiques de puissance du chêne et cette explication ne semble pas tenir la route.

-------------------------------------------------------------------------------

Expression,
« Etre Gros-Jean comme devant »

Signification,
Ne pas être plus avancé.
Avoir eu un espoir important (de réussite, de progression sociale, de gains...) et se retrouver comme avant du fait de l'espérance déçue.

Origine,
Autrefois, un Gros-Jean était un rustre ou un niais. Et devant était compris comme avant.

Complément,
Un Gros-Jean qui n'arrivait pas à comprendre quelque chose, même après qu'on lui ait donné des informations susceptibles de l'aider, était donc aussi stupide après qu'avant.

C'est Jean de la Fontaine qui a popularisé cette expression dans La Laitière et le Pot au lait ()


Le Gros-Jean était aussi présent dans l'expression inutilisée aujourd'hui : "Gros-Jean en remontre à son curé" pour parler de celui qui ne sait rien mais prétend apprendre des choses à celui qui détient le savoir.

-------------------------------------------------------------------------------

Petites Ignorances de la Conversation

Conter fleurettes

Il y a deux manières très-différentes d'expliquer cette expression ; elles correspondent assez bien aux deux manières de conter fleurettes : à chacun d'adopter celle qui caractérisera les moyens de persuasion qu'il emploie pour manifester ses sentiments.

La fleurette autrefois, dans le temps des monnaies de toutes les formes et de toutes les grandeurs, était une pièce d'une valeur de 20 deniers tournois ou 16 parisis ; elle devait son nom de fleurette aux petites fleurs dont elle était parsemée, comme l'écu devait le sien à l'écu des armoiries de nos rois. Qu'on admette maintenant que les fleurettes, malgré leur minime valeur, aient été assez puissantes pour tenir lieu d'éloquence, pour remplacer avec avantage les propos galants et les tendres discours, — et conter fleurettes se traduira littéralement par compter de la monnaie. Dans ce cas seulement, le verbe ne sera plus le même, et il faudra écrire compter fleurettes. Cette étymologie prosaïque est peu de notre goût ; elle ne répond pas à l'idée qu'on se fait des fleurettes et des amourettes ; elle empêcherait Molière et bien d'autres d'isoler le joli substantif fleurettes du vilain verbe compter,

... Et votre femme entendra les fleurettes.
( École des Maris, acte I, sc. III.)

elle est mesquine, désobligeante, et puis enfin, de nos jours, elle est trop invraisemblable. A supposer que les dames du temps de Charles VI fussent très-modestes dans leurs prétentions, il n'en est plus ainsi, et nous ne pourrions raisonnablement accepter cette explication monétaire, qu'en proposant à l'Académie de remplacer désormais compter fleurettes par les mots compter napoléons.

Conter fleurettes, ce n'est pas peindre la violence de sa passion, ce n'est pas non plus outrager ou corrompre, c'est encore moins faire un marché. — Conter fleurettes, c'est parler d'amour, avec la tête plutôt qu'avec le cœur, c'est faire des compliments gracieux, c'est dire des choses jolies, flatteuses, séduisantes, et cela dans un langage qui ne soit pas trop le langage de tout le monde ni de tous les jours ; c'est donc s'exprimer avec une certaine recherche et dans un style fleuri.

J.-J. Rousseau pense que « le jargon fleuri de la galanterie est beaucoup plus éloigné du sentiment que le ton le plus simple qu'on puisse prendre, » — et c'est en cela que les petites fleurs du discours, c'est-à-dire les fleurettes représentent justement les propos amoureux et légers de celui qui conte fleurettes. Il ne veut pas être sincère, mais agréable ; il veut plaire un instant, il ne prétend pas se faire aimer. « Ne soyez pas la dupe des fleurettes que l'on ne vous débite que pour vous surprendre. » (Saint-Évremond.) — Comme on l'a fort bien remarqué, notre conter fleurettes équivaut au rosas loqui des Latins : dire des roses, c'était dire des choses aimables et flatteuses.

Si la locution conter fleurettes n'avait pour origine ni les pièces de vingt deniers, ni les petites fleurs de rhétorique, — ni la prose, ni la poésie, — d'où pourrait-elle venir? — A cette question, voici ce que répondent les auteurs du Dictionnaire étymologique : « Conter fleurette ou florette ne viendrait-il pas de l'usage où on aurait été d'écrire les billets doux sur du papier où des fleurs, de petites fleurs étaient peintes ou découpées, tels qu'on en voit aujourd'hui. On aurait d'abord dit écrire, envoyer des florettes, et ensuite dire, conter des florettes, ou fleurettes, c'est-à-dire conter des propos doux, semblables à ceux qu'on écrivait. » — ??????

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMer 31 Mar 2010, 19:57

Expression,
« Ne faire semblant de rien »

Signification,
Faire comme si de rien n'était, ne manifester volontairement aucune réaction.

Origine,
Cette expression date de la fin du XIIe siècle.
Elle s'oppose simplement à 'faire semblant de' qui signifie "simuler une attitude (pour donner le change)" ou "se donner l'apparence de".

En ancien français, on disait "montrer semblant" pour "simuler".
Bizarrement au premier abord, "montrer bel semblant", voulait dire "faire bon accueil" ; mais si on prend "sembler" pour "paraître", alors on comprend que "bel semblant" puisse signifier quelque chose comme "bon accueil" (l'hôte faisant tout pour paraître sympathique).

--------------------------------------------------------------------------------------


expression,
« Rester (être) le bec dans l'eau »

Signification,
Etre déçu après avoir espéré quelque chose.
Ne pas obtenir ce qu'on attendait.

Origine,
Cette expression est une évolution de celle qui, au XVIe siècle, était "tenir le bec dans l'eau à quelqu'un" et qui signifiait "le faire attendre, lui faire miroiter certaines choses, l'amuser (et même l'abuser) par de belles paroles".

Le bec, c'est la bouche, bien sûr.
Bien que ce soit incertain, l'eau c'est peut-être la salive de quelqu'un à qui on aurait mis l'eau à la bouche par de belles promesses finalement non tenues.

Complément,
A la même époque, "ne point tenir à quelqu'un le bec en l'eau", c'était l'empêcher de s'enivrer.

----------------------------------------------------------------------------------------


Expression,
« Bon sang ! / Palsambleu ! »

Signification,
Juron, interjection.

Origine,
A l'origine, il y avait le juron "par le sang (de) Dieu !", cité au XIVe siècle.
Mais vous pensez bien qu'à certaines périodes comme l'Ancien Régime (du XVe au XVIIIe siècle), par exemple, où la noblesse et le clergé étaient tout puissants, un tel juron était blasphématoire.
Palsambleu serait donc une déformation 'politiquement correcte' de ce juron (*) dont on trouve déjà en 1402 la version "par le sanc bieu".
Molière a utilisé "par le sang bleu" et "par la sangbleu".

"Bon sang !" est de la même veine, si j'ose dire.
En effet, "bon sang de bon dieu" est un équivalent plus récent (XIXe siècle) de "par le sang de Dieu". En version écourtée, il a donné une de nos expressions qui, elle-même rallongée, a donné les variantes "bon sang de bois" ou "bon sang de bonsoir".

(*) Contrairement à ce qu'on pourrait facilement imaginer ("pâle sang bleu"), il n'y a pas de lien avec le 'sang bleu' des nobles à propos duquel une des explications viendrait de la pureté de leur lignage, ne comportant que des gens au teint très clair, donc aux veines bleues beaucoup plus visibles que sur une peau mate qui serait forcément venue d'un quelconque métissage (explication qu'on retrouve aussi avec le "sangre azul" des Castillans fiers de n'avoir pas de sang maure dans leurs veines).
Les autres anciens jurons que sont 'ventrebleu', 'corbleu', 'sacrebleu' ou 'morbleu' confirment que ce suffixe 'bleu' est une déformation de 'dieu', comme l'étaient aussi les suffixes 'bieu', 'buy' ou 'guié', entre autres.

Complément,
Ceux dont les artères commencent à sérieusement se boucher se souviendront probablement du commissaire Bourrel, de la série policière "Les cinq dernières minutes" () qui, à la fin de chaque épisode (*) avait une illumination qui lui faisait découvrir le coupable, découverte qu'il accompagnait de son habituel "Bon sang, mais c'est... Bien sûr !", tout en se frappant le front du plat de la main.

(*) Au cours des cinq dernières minutes, bien sûr, ce qui explique que la série ne se soit pas appelée "les deux premières minutes", sans quoi on aurait pu se brosser pour le suspense.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMer 31 Mar 2010, 20:06

Expression,
« Rigoler (rire, se marrer) comme un bossu »

signification,
S'amuser beaucoup, rire franchement.

Origine,
La date d'apparition de cette expression n'est pas précise, mais elle semble dater du XIXe siècle.

Sa compréhension est très simple, basée sur deux équations sans aucune inconnue :
- De quelqu'un qui rit beaucoup, on dit qu'il "se tord de rire"
- Un bossu est quelque peu tordu.
On en déduit donc aisément et concomitamment que quelqu'un qui se fait péter la sous-ventrière (tiens, encore une expression !) se marre comme un bossu.

On aurait aussi pu dire "rire comme une cuiller d'Uri Geller ()" ou bien "rire comme ma voiture après mon accident", mais Uri Geller n'était pas né au XIXe et ma voiture n'a pas trop l'habitude de rire, surtout après un accident.
Alors qu'un bossu peut rire, même si c'est de manière sardonique, lui qui est souvent considéré comme un personnage sarcastique.

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Expression,
« Être (mettre) sur le gril »

Signification,
Être (rendre) anxieux ou impatient.
Être (mettre) dans une situation pénible ou embarrassante.

Origine,
Ceux qui ont déjà eu l'occasion de poser leurs fesses sur la grille d'un barbecue allumé (la plupart du temps par pure inadvertance) savent à quel point cette situation est à la fois pénible (un tant soit peu douleureuse) et embarrassante (une fois que le maillot de bain en nylon a fondu, montrant ainsi les noisettes grillées).
Et les autres sont parfaitement capables de l'imaginer.

L'image est donc suffisamment parlante pour qu'elle n'ait pas vraiment besoin d'être expliquée.

Mais quelle en est l'origine ?
Cette expression se trouve en 1740 dans le dictionnaire de l'Académie, avec le premier sens cité qui s'est donc renforcé avec le temps pour donner le second.

D'après Alain Rey, il se pourrait qu'il s'agisse d'une allusion au martyre de Saint Laurent () qui, en 258 à Rome, fut brûlé sur un gril par le préfet de la ville sous le règne de l'empereur Valérien.

Complément,
Savez-vous que les recruteurs aiment la cuisine ?
La preuve, c'est qu'avant un entretien d'embauche, ils font en général mariner celui qu'ils vont mettre sur le gril. Peu importe s'il bout d'impatience ! Il vont le laisser mijoter avant de le faire cuire à petit feu.

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Expression,
« Tenir le bon bout »

Signification,
Être sur le point de réussir.
Tenir l'avantage.

Origine,
Pour les vantards adeptes des pratiques solitaires et, par conséquent, un peu durs d'oreille, je précise d'entrée qu'il ne s'agit pas du tout ici de "se tenir le bambou".
Ce bon bout là () est un bout qu'il ne faut surtout pas lâcher sous peine de rater son coup.
Mais de quel bout s'agit-il ? Le bout du nez, le bout du tunnel, le bout de la nuit, le bout de ficelle, le bout du rouleau, le bout tabou, le bout dinblanc... ?

En réalité, il ne faut pas voir ce 'bout' au sens propre comme l'extrémité de quelque chose. Il a, au figuré, la même signification que celle qu'on trouve dans l'expression du XVe siècle "prendre quelque chose ou une affaire par le bon bout" qui signifie plus "de la bonne manière" ou "par le bon côté". Et une fois qu'on l'a pris, ce bon bout, il n'y a plus qu'à bien le tenir pour avoir des chances de terminer l'affaire favorablement ou de garder l'avantage.
Avec le même sens, on peut aussi "prendre quelqu'un par le bon bout" ("Je ne sais pas par quel bout le prendre !") en fonction de son caractère ou de sa susceptibilité.

Au XVIIe siècle, on utilisait l'expression "tenir le bon bout par devers soi" qui voulait dire "être nanti", mais aussi "avoir déjà des avantages assurés dans une affaire", ce qui, pour le deuxième sens, est très proche de celui d'aujourd'hui.

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Expression,
« Avoir son content »

Signification,
Avoir tout ce que l'on désire, être comblé.

Origine,
Cette expression date de la fin du XVe siècle.

Ici, le content n'est pas celui de la banque, même si on est content quand on a son content sur son compte en banque.

Notre 'content' n'est pas un adjectif (comme dans "Je ne suis pas content de ne pas pouvoir payer comptant") mais un nom qui n'est plus que très rarement utilisé, au sens proche de 'contentement', mot qui, selon le Robert, est synonyme de béatitude, satisfaction, bonheur, félicité...

Avec quelques expressions analogues ("manger son content"...), cette locution est le seul usage connu de nos jours pour ce sens du mot 'content' dans la langue usuelle, même s'il est encore parfois utilisé dans certaines régions ("à son content" pour "tant qu'on veut", par exemple).

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Expression,
« In extenso »

Signification,
Intégralement, de bout en bout.

Origine,
Cette expression vient du latin signifiant "dans toute son étendue".

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeVen 16 Avr 2010, 10:18

Expression,
« Rouler quelqu'un dans la farine »

Signification,
Duper quelqu'un, lui mentir.

Origine,
Cette expression date du XIXe siècle.
Elle serait l'association de 'rouler' (au sens de tromper - "Je me suis fait rouler") et d'emplois variés du mot 'farine' où ce terme désignait des arguments trompeurs.

Une autre interprétation voudrait que la 'farine' utilisée ici serait celle dont s'enduisaient les comédiens de l'époque pour se maquiller, ce qui empêchait de les reconnaître et leur permettait ainsi de tromper les gens.

Complément,
Pendant le quinquennat de Jacques Chirac (2002-2007), certains ont déformé cette expression en disant que le premier ministre de l'époque, Jean-Pierre Raffarin, roulait la population dans la raffarine.

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Expression,
« Sucrer les fraises »

Signification,
Être agité d'un tremblement nerveux.
Être gâteux.

Origine,
Qui se délecte de bonnes fraises fraîches, sait que, armé d'une main d'une coupe pleine de ces fruits rouges et de l'autre d'un sucrier (en poudre), il faut secouer le second au-dessus du premier afin d'obtenir d'excellentes fraises au sucre (la chantilly en plus n'est pas interdite pour qui ne craint pas pour sa ligne).

Le geste ainsi fait rappelle malheureusement celui qui agite les membres de personnes, généralement âgées (d'où le sens "être gâteux"), atteintes d'une maladie dégénérative qui provoque des tremblements incontrôlés.
C'est par une plaisanterie un tantinet douteuse que ces mouvements ont été assimilés à celui du sucrage des fraises pour donner naissance à notre expression.

A l'origine, c'est Louis-Ferdinand Céline () qui, en 1936, a utilisé 'sucrer' seul pour désigner les tremblements d'un ivrogne. Et en 1940, c'est Francis Ambrière, dans "Les grandes vacances", qui a rajouté les fraises à propos de tremblements séniles, la locution étant ensuite passée à la postérité.

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Expression,
« Chat échaudé craint l'eau froide »

Signification,
On craint jusqu'à l'apparence de ce qui fait souffrir.
Toute expérience malheureuse doit servir de leçon de prudence.

Origine,
L'image de cette expression est très facile à comprendre.
Un chat, un chien ou un hippopotame qui se serait jeté dans un récipient d'eau brûlante (gros, le récipient, pour l'hippopotame) sans savoir qu'elle l'était et l'effet que ça lui ferait, n'oserait même plus tremper une patte dans un récipient d'eau froide, pourtant bien inoffensive, craignant à nouveau de s'y brûler.

Pareillement, un humain, après avoir vécu une expérience désagréable dans un lieu précis ou à cause de quelque chose, aura une forte tendance à se méfier du lieu ou de la chose, la fois d'après (sauf s'il est un peu niais sur les bords).

Cette expression date du XIIIe siècle, sous la forme "chat échaudé craint l'eau". Dans le "Roman de Renart" (XIIe et XIIIe), on trouve aussi "l'échaudé craint l'eau".

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Expression,« Une réponse de Normand »

Signification
Une réponse ambigüe ou évasive.

Origine,
Y a-t-il des Normands dans la salle ?
Si oui, savez-vous que, depuis très longtemps, vous êtes considérés comme des gens rusés (au sens péjoratif du terme) et peu fiables ?
Mais qu'est-ce qui peut bien vous valoir cette sale réputation, presque certainement usurpée (*) ?

D'après l'Allemand Walter Gottschalk, dans son ouvrage sur la langue française publié en 1930, cela viendrait d'une ancienne loi normande qui permettait à quelqu'un ayant signé un marché, de s'en dédire dans les 24 heures. D'où le proverbe "un Normand a son dit et son dédit".
En clair, cela voulait qu'on ne pouvait aucunement se fier à la parole et même à la signature d'un Normand puisque, une fois que vous aviez le dos tourné, il pouvait casser votre accord.

Nous disposons d'une grande quantité de vocabulaire très peu châtié pour désigner ce genre de comportement, et même si ce n'est pas ici le sujet, imaginez simplement que, par exemple, le lendemain de la signature du compromis de vente de votre appartement, l'autre partie vous annonce que vous pouvez vous brosser pour qu'elle achète votre bien, et le vocabulaire en question vous reviendra vite.

La réputation des Normands étant ainsi faite, on constate que, plus tard, chez des auteurs comme La Fontaine, Fontenelle ou Madame de Sévigné, un Normand est devenu synonyme de "rusé" ou "madré".

Il existe même plusieurs locutions ou proverbes où le Normand trouve une bonne place :
Une "réconciliation normande" est simulée
Garde-toi d'un Gascon ou Normand, l'un hâble, l'autre ment
Un Manceau vaut un Normand et demi
Ce qui va faire plaisir aux Normands, c'est qu'ils ne sont finalement pas seuls à être mal considérés. Et les Manceaux (de la région du Mans, les spécialistes de la rillette) seraient même pires encore !
Y a-t-il des Manceaux dans la salle ?

(*) Enfin moi j'ajoute ça juste pour ne pas me faire mal voir ; mais je ne connais aucun Normand et ne sait donc pas si cette réputation est si fausse que ça...

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeSam 17 Avr 2010, 20:31

Expression,
« Laisser pisser le mérinos »

Signification,
Laisser courir, laisser aller les choses, laisser faire.

Origine,
Qu'est-ce qu'un mérinos ? Il se dit dans les milieux autorisés qu'il s'agit d'un ovidé (*) et, plus précisément, d'une race particulière de mouton dont la laine était très appréciée (en fait, deux races, puisqu'on trouve en France les mérinos d'Arles et ceux de Rambouillet ).
Mais est-ce que le mérinos urine de manière particulièrement importante, suffisamment pour avoir marqué les esprits ? Il semblerait que oui, mais pas plus que les autres ovidés, et que, par conséquent, l'origine de l'expression ne soit pas vraiment liée à ça.

Au début, il y avait "laisser pisser la bête", locution venue, au XIXe siècle (et peut-être avant), des gens qui menaient des attelages et qui choisissaient de s'arrêter pour laisser leurs animaux faire leur petit besoin car, si l'on sait que ces bestiaux, qu'il s'agisse de chevaux ou de boeufs, défèquent volontiers en marchant, il semblerait qu'il leur soit beaucoup plus inconfortable d'uriner en avançant, avec des risques de retenue pouvant provoquer des troubles. Il y avait donc d'obligatoires pauses pipi au cours des longs trajets.
Entre l'avance lente des animaux et les arrêts nécessaires, il fallait que les cochers ou conducteurs d'attelages et les éventuels passagers soient détendus, peu pressés, zen, état d'esprit qui est sous-entendu dans la signification de l'expression qui est ensuite passée dans le langage commun pour signifier "laisser faire".

A la même époque, le mérinos, ou du moins sa laine, était en vogue, le mot étant donc souvent sur les lèvres des gens.
De là, des plaisanteries (la locution ne paraît-elle pas absurde, donc amusante ?), ont provoqué la substitution de la simple bête par notre animal à poils laineux.

(*) Et non pas, pour ceux du fond près du radiateur, d'une marque de literie.

En provence on dit Faï Tirà lol!

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Expression,
« Manger (bouffer) de la vache enragée »

Signification,Vivre dans la misère.
Mener une vie de dures privations.

Origine,
De nos jours, la vache folle () est devenue un problème préoccupant pour la santé.
Qui sait ? Peut-être que vous ou moi nous avons déjà une multitude de petits prions vigoureux qui grouillent dans notre cerveau et qui le grignotent lentement mais sûrement ? Mais vu le rythme auquel ils travaillent, nous ne le saurons que dans quelques années, si la grippe aviaire ou le virus Ebola (entre autres) nous épargnent d'ici là (*).

Quoi qu'il en soit, bien avant que l'homme ne joue aux apprentis sorciers avec la nourriture des animaux, il y avait déjà la vache enragée.

Cette expression date en effet du XVIIe siècle sous la forme "manger la vache enragée".
Les gens très pauvres n'étant pas vraiment regardants sur la nourriture, ils pouvaient être amenés à manger des animaux écartés de la consommation normale pour des raisons d'hygiène ou de maladie.
Ce serait ensuite le mélange de "mener une vie enragée" propre à ceux qui doivent lutter pour arriver à survivre et "manger de la vache malade" qui aurait donné naissance à notre expression.

Complément,
(*) Bon, faut pas paniquer non plus ! Entre les chauffards, les tremblements de terre, les attentats ou les artères bouchées, on a bien d'autres raisons de passer de l'autre côté. Sans compter le futur changement accéléré du climat qui nous attend, auquel expressio contribue un peu (votre ordinateur et le mien qui tournent inutilement et consomment de l'électricité, participant ainsi très indirectement à l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère), et qui va nous amener une cohorte de soucis dont on n'a pas encore idée (dont, peut-être, nous obliger à manger de la vache enragée).
N'oubliez pas : carpe diem !


De nos jours, par méconnaissance de l'origine de l'expression et parce son sens semble évident, beaucoup de gens croient à tort que cette expression signifie quelque chose comme "être très énervé (ou excité)" ou "être de mauvaise humeur", comme si le fait de manger un animal lui-même excité (par la rage) transférait les symptômes chez le mangeur.


---------------------------------------------------------------

Expression,« Soupe au lait »

Signification,Qui change rapidement de caractère, qui s'emporte brutalement.

Origine,
Expression issue au XIXe siècle de la locution monter comme une soupe au lait.
Il suffit d'avoir expérimenté une seule fois le comportement du lait (ou de la soupe au lait) lorsqu'il se met brutalement à bouillir pour comprendre cette association avec une personne dont l'humeur change très brutalement.


---------------------------------------------------------------

Expression,
« Mettre son grain de sel »

Signification,
S'immiscer, en général mal à propos, dans une une conversation ou une affaire.

Origine,
Expression récente du XXe siècle, elle viendrait d'une traduction du latin 'cum grano salis' qui signifiait "avec un grain de sel".

Ici, le 'grain de sel' doit être compris comme une 'contribuction active' mais peu souhaitée, sans que l'origine du sens négatif ou péjoratif ne soit connu.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMar 20 Avr 2010, 09:46

Expression,
« Il n'y a pas un chat »

Signification,
Il n'y a absolument personne.
L'endroit est désert.

Origine,
Ca y est, on va encore donner dans la grivoiserie !
Est-ce ma faute à moi si les français, au fil des siècles, ont ainsi construit nombre de leurs expressions sur des allusions à des choses situées sous la ceinture ?
Cette locution-là a une explication évidente et une autre qui l'est un peu moins.

Pour la version limpide, il suffit de considérer que les chats se trouvent en général là où il y a des hommes. Car si ces animaux sont très indépendants, ils aiment quand même bien que quelqu'un s'occupe d'eux lorsqu'ils en ont envie, en particulier pour la nourriture.
Donc, si on arrive dans un endroit où il n'y a pas un chat, c'est probablement qu'il n'y a pas un homme non plus (*). Autrement dit, que l'endroit est désert.

C'est pour l'origine cachée qu'on va encore aborder un sujet qui en fâche certains qui, pour la plupart, ne sont plus là pour le lire.

On sait que, depuis au moins le XVIe siècle, le 'chat' désigne le sexe féminin (**). Ce n'est qu'au début du XIXe qu'il est devenu la 'chatte' par simple féminisation du mot précédent, en raison du sexe de la propriétaire (***).
Cette appellation vient d'un calembour car le mot caractérise un animal poilu, certes, mais qui se prononce aussi comme le 'chas' d'une aiguille, donc un trou ou une fente. Eh oui, je n'invente rien !
Ainsi, lorsque des jeunes gens en chasse et en rut arrivaient dans un endroit où il n'y avait personne, donc surtout pas de 'gibier' à leur convenance, ils pouvaient dire trivialement "il n'y a pas un chat".

(*) A moins qu'il n'y ait dans l'endroit que des hommes qui n'aiment pas les chats...
(**) On disait d'ailleurs d'une jeune fille qui venait de perdre sa virginité qu'elle "avait laissé le chat aller au fromage".
(***) A cette époque, certaines femmes n'hésitaient pas à dire en termes très élégants "j'ai la chatte à l'agonie" pour "je suis sexuellement très excitée".

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Expression,
« Donner carte blanche »

Signification,
Laisser la libre initiative.
Donner les pleins pouvoirs pour accomplir une tâche.

Origine,
Le blanc est souvent le symbole de la pureté, mais c'est aussi fréquemment le symbole du vide, de la nullité, de la chose sans aucune valeur.
Prenez le bac blanc, par exemple. Il ne vaut rien, puisque ce n'est pas la véritable épreuve. Il n'empêche que celui qui a la joie d'y participer a quand même la hantise de la feuille blanche.
D'ailleurs, la veille, le candidat aura probablement passé une nuit blanche de peur de faire chou blanc.

Cette carte blanche est attesté avec cette signification depuis 1451.
Il faut la voir comme une feuille sur laquelle toutes les consignes de la mission sont clairement écrites. Et comme elle est désespérément blanche, c'est qu'on peut faire ce qu'on veut, utiliser tous les moyens, y compris, si le contexte et l'humeur s'y prêtent, les plus cruels, retors ou illégaux (*).

Mais dans un contexte de guerre, cette carte blanche a eu aussi des significations un peu différentes : "mander la carte blanche", c'était "se mettre à la merci du vainqueur, se rendre sans conditions", alors que "donner la carte blanche à quelqu'un", c'était au XVIIe siècle, "lui laisser dicter ses conditions".

(*) Mais si un membre de votre équipe disparaissait, nous nierons avoir eu connaissance de vos agissements. Bonne chance, Jim ! Cet ordinateur s'autodétruira dans les cinq secondes...

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Expression,« Prendre la poudre d'escampette »

Signification,
S'enfuir.

Origine,
Ah, voilà qui est intéressant !
Donc, il suffirait de cueillir deux ou trois escampettes bien mûres, de les laisser sécher à coeur avant de les réduire en poudre, puis de mélanger cette dernière avec un peu de bave de crapaud et de fiente de cormoran, pour obtenir une mixture capable de permettre à un fuyard de courir bien plus vite ?
Ah mais, que nenni !
D'abord, comme les escampettiers n'existent pas sous nos latitudes (ni ailleurs, me dit-on en régie), on aurait bien du mal. Et, de nos jours, la fiente de cormoran n'est plus ce qu'elle était, ma bonne dame !
Ce qui prouve incontestablement qu'il faut chercher dans une autre direction.

C'est donc en allant plutôt par ici, à peu près vers le nord-nord-est (mais on peut aussi aller par là, si on préfére) qu'on découvre que l'escampette est un diminutif de 'escampe' qui, au XVIe siècle, désignait la fuite, mot lui-même issu du verbe du XIVe 'escamper' qui voulait dire 'fuir' (mais qui était considéré comme un mot vulgaire).
De nos jours, le mot 'escampette' n'est plus utilisé que dans cette locution qui date du XVIIe siècle.

Quant à la poudre, on ne sait pas vraiment s'il s'agit de celle qui, en explosant, provoque la fuite, ou plus probablement de la poussière du chemin que soulève le fuyard en courant.

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Expression,« Plier les gaules »

Signification,
Terminer une activité, un travail.

Origine,
On pourrait imaginer que Vercingétorix, grand manitou de ce qui restait de la Gaule en 52 avant J.C. (mais plutôt des Gaules, car la Gaule était en réalité composée de plusieurs régions, intégrant entre autres la Belgique et une partie de la Suisse), Vercingétorix, donc, avant d'espérer mettre une bonne pâtée à Jules César à Alésia (), avait consulté sa grande carte plastifiée au 25000e pour préparer les mouvements de ses troupes et, avant de passer à l'attaque, l'avait repliée.
Comme il est connu qu'il était amateur de mots faciles, il aurait dit à ce moment-là : "J'ai plié mes Gaules".
En fait l'histoire montrera que c'est lui qui s'est pris une avoinée, que les cartes aux 25000e n'existaient pas encore (surtout les plastifiées), que notre expression n'existait pas non plus, et que, par conséquent, son jeu de mots aurait fait un bide total (présageant son échec). On ne peut donc qu'en supposer que presque tout ce qui précède n'est qu'affabulations issues d'un cerveau probablement très dérangé.

C'est pourquoi nous allons très discrètement quitter Alésia pour nous rapprocher des bords de la Loire où un pêcheur, un tantinet agacé par sa journée sans aucune prise est en train de plier ses gaules.

Si vous avez été très attentif jusqu'à maintenant, vous avez lu que la phrase précédente est terminée par plier ses gaules.
Car c'est effectivement de la pêche que nous vient cette expression : dans ce monde plein de 'zenitude' (il faut être extrêmement calme et patient pour attendre des heures qu'un poisson veuille bien venir mordre à l'hameçon pendant qu'un pauvre asticot gentiment empalé dessus s'y tord de douleur avant de finir par mourir noyé s'il n'est pas juste avant gobé par un poisson vorace), dans ce monde impitoyable, donc, la canne à pêche s'appelle aussi une gaule (*) et, lorsque le pêcheur a fini sa journée d'intense dépense physique consacrée à faire mourir de pauvres petits poissons, il plie les gaules (**).

Du coup, par extension, parce que les pêcheurs sont aussi parfois des travailleurs et ont emmené leur vocabulaire à leur boulot, plier les gaules marque la fin d'un travail ou d'une tâche quelconque.

(*) Ce mot date du XIVe siècle et désigne au départ une longue perche ayant divers usages, mais dont on pouvait aussi se servir pour faire une canne à pêche. Puis le mot est resté dans le milieu des trucideurs d'animaux aquatiques à écailles où une 'gaule' est maintenant composée de plusieurs morceaux qu'on 'plie' lorsqu'on les démonte.

(**) Comme d'habitude, je vois ceux du fond qui se marrent. Je suppose que cette fois, c'est parce qu'ils ont à l'esprit le sens argotique et érotique de la 'gaule' qui, dans un certain état, devient plutôt difficile à plier et remballer.

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Expression,
« Vingt-deux (22) ! »

Signification,
Attention !

Origine,
Selon Rey-Chantreau, l'origine de cette expression est inconnue.

Mais Duneton en donne une issue du milieu des typographes pendant la seconde moitié du XIXe siècle.
Ces ouvriers travaillaient dans de grands ateliers où la concentration, donc le silence, était de rigueur afin de minimiser les erreurs dans les documents produits.
Lorsque leur 'contremaître' (qu'on appelait un prote) s'absentait, le bavardage et d'autres échanges plus ou moins vifs démarraient.
Dès qu'un d'entre eux voyait revenir le prote, il criait "22 !" pour avertir ses collègues et faire revenir le silence.

Avant d'expliquer pourquoi ce '22', il est intéressant de savoir aussi que lorsque c'était le patron qui apparaissait, le signal devenait "44 !", en rapport avec l'importance de la personne.

En imprimerie, la taille des lettres, qui s'appelle le corps, est désignée par des chiffres.
Si les corps 9 et 10 sont des tailles ordinaires, le corps 11 commence déjà à être plus grand (*).
Inutile de dire que le corps 22 était d'une dimension largement supérieure et que le 22 était donc tout désigné pour signifier l'importance hiérarchique du chef d'atelier.
Et il pouvait s'utiliser sans sans trop éveiller l'attention dans un milieu où il était régulièrement nécessaire de le prononcer.

(*) Le corps 11 était appelé le 'corps beau' ("Jeu de mots !", aurait dit Maître Capello). Et le "11 !" servait cette fois à désigner l'arrivée du curé, habillé de noir, comme le corbeau.

Complément,
Depuis la fin du XIXe, cette expression, répandue hors du milieu de l'imprimerie par les gamins de Paris, est souvent suivie de "v'là les flics" ou, plus récemment, "v'là les keufs".
Elle est très utilisée parmi les bandes de 'sauvageons' pour signaler l'arrivée inopinée de la police.

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Expression,
« La moutarde lui monte au nez »

Signification,
L'impatience l'envahit.
La colère le gagne.

Origine,
Ceux qui ont tenté l'expérience d'avaler une cuillère à soupe de moutarde forte ont une petite idée de l'image contenue dans cette expression.
Pour les autres, même si c'est plutôt l'heure du petit déjeuner, faites d'abord l'essai avant de continuer à lire.

Bien. Si vous lisez ceci, c'est que vous arrivez à nouveau à peu près à respirer. Séchez vos larmes, reprenez lentement votre souffle, on n'est pas pressés !
Alors maintenant que vous savez tous l'effet que ça fait, vous avez pu constater que ça vous a très fortement irrité les muqueuses nasales, en plus de quelques autres effets secondaires pas piqués des hannetons.

Donc, vous avez maintenant compris pourquoi le 'nez' est présent dans l'expression.

Pour le verbe 'monter', il va de soi que ce n'est pas la moutarde qui, de ses petits bras musclés, se hisse dans votre cavité nasale. Il s'agit simplement d'un usage classique dans le langage lors de manifestations physiques involontaires lorsque des mouvements d'humeurs corporelles marquent un changement de comportement : "le sang lui monte au visage" pour manifester la honte ou la colère, ou bien "les larmes lui montent aux yeux" pour indiquer une émotion particulière.

Ne reste plus qu'à expliquer la colère ou l'impatience, parce que s'il est vrai que le gobage de moutarde est un jeu stupide, il n'a pas pour autant de raisons de provoquer de tels sentiments.
En réalité, c'est un jeu sur le mot 'irritation', celle physique provoquée par la moutarde et celle psychologique liée à une impatience ou de la colère, qui justifie la naissance de notre expression.

Dans sa forme actuelle, elle date du XVIIe siècle, mais un siècle plus tôt, elle existait déjà sous la forme "la moutarde lui entre au nez".

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Faï Tirà
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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeLun 26 Avr 2010, 22:45

Expression,« Tirer des plans sur la comète »

Signification,
Faire des projets sur des hypothèses souvent peu vraisemblables ou vérifiables (et prendre un grand risque d'échouer).

Origine,
Mais pourquoi tirer des plans sur la comète et non une comète ?

Cette expression daterait de la fin du XIXe siècle.

Tirer (ou tracer) des plans implique de la précision et une certaine rigueur, comme celle nécessaire à la préparation correcte de projets importants.
Une comète (), elle, est toujours en mouvement et son passage à proximité de notre planète ou à notre vue est éphémère. Tout le contraire de la stabilité nécessaire pour tirer des plans corrects.

Cette opposition indique bien que la précision, ou la rigueur, nécessaire à la bonne exécution des projets risque fort de faire défaut à cause des hypothèses hasardeuses ou des fondements instables.

Quant à la comète, c'était celle 'du moment', en 1882, très remarquée car très brillante et qui provoqué la naissance de cette expression.

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Expression,
« Ne pas être tombé (né) de la dernière pluie »

Signification,
Avoir de l'expérience.
Être quelqu'un d'averti.

Origine,
Voilà une métaphore récente puisqu'elle ne date que du XXe siècle.

Combien de champignons nés de la dernière pluie ont manqué de la plus totale expérience pour se protéger de leurs prédateurs humains qui avaient l'intention de les accomoder en omelette ?
Peut-être se seraient-ils déguisés en amanite phalloïde () s'ils avaient eu le temps d'être averti de ce qui allait leur arriver ?

On sait tous que, les jeunes refusant de profiter de l'expérience de leurs aînés, il faut avoir vécu un certain temps pour devenir quelqu'un d'averti.
Cette expression marque simplement l'opposition de l'âge de celui qui a de l'expérience avec le caractère récent de la dernière pluie (du moins dans nos contrées, bien sûr).

Mais, malheureusement, personne ne semble avoir retrouvé pourquoi c'est 'la dernière pluie' qui a été retenue au lieu d'un autre quelconque événement fréquent.

Complément,
On trouve aussi : "Il n'est pas né de la dernière couvée"

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Expression,
« Faire un pataquès / En faire tout un pataquès »

Signification,
Parler en faisant une liaison vicieuse, faire une faute grossière de langage, faire une grosse gaffe / En faire toute une histoire pour des choses sans importance

Origine,
A l'origine ce mot pataquès désigne bien ces liaisons pas vraiment dangereuses mais inadaptées que font certaines personnes en parlant (*) comme dans "elle a cédé-r-à la panique" ou bien "il te parlait-z-à l'oreille", qui sont bien des liaisons "mal-t-à propos"..
Et faire un pataquès signifie bien commettre ce genre de bourde (ce qui peut également se dire "faire un cuir").

Mais d'où vient-ce t'il donc ?
C'est le grammairien Domergue (XVIIIe siècle) qui raconte l'histoire :
« Un jeune homme était au spectacle dans un théâtre, à côté de deux dames richement parées mais dont la conversation montrait bien le peu d'éducation qu'elles avaient reçue. Tout à coup, le jeune homme trouve sous sa main un éventail. "Madame, dit-il à la première, cet éventail est-il à vous ? - Il n'est point-z-à moi. - Est-il à vous, reprend-il en le présentant à l'autre ? - Il n'est pas-t-à moi. - Il n'est point-z-à vous, il n'est pas-t-à vous, dit le jeune homme, ma foi, je ne sais pas-t-à qu'est-ce ! ».
Cette raillerie du jeune homme aurait vite couru dans les cercles de l'époque et serait restée.
L'histoire est-elle vraie ? Nul ne le sait, mais elle est amusante.

Par extension, à la fin du XIXe siècle, le pataquès est ensuite devenu une faute grossière de langage, puis une gaffe grossière.

La signification de la forme en faire tout un pataquès n'a pas d'explication connue. Mais on peut imaginer que quelqu'un qui s'était fait réprimander pour cause de liaison vicieuse aurait répliqué cette version de l'expression.

(*) Il ne s'agit aucunement des liaisons "à la Chirac" qui met toujours un temps d'attente entre la liaison et ce qui suit : ainsi, au lieu de dire "il n'est pas à moi" (prononcez 'pasamoi') comme tout le monde, il dit "il n'est paz...amoi". Ces liaisons-là sont bonnes, bien que manquant de fluidité.
Jamais remarqué ? Ecoutez-le bien à la prochaine occasion !

Complément,
Deux pataquès célèbres parmi d'autres :
- Entre quatre-z-yeux
- Malbrough s'en va-t-en guerre
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Expression,« La cheville ouvrière »

Signification,Personnage principal, agent essentiel autour duquel s'organise et fonctionne une entreprise.

Origine,
Il ne faut pas confondre Arlette Laguillier (*) qui est la cheville ouvrière de Lutte Ouvrière avec la cheville que l'ouvrière s'est foulée en faisant de la lutte, ce qui l'empêche d'être la cheville ouvrière de sa petite entreprise.

A l'origine, la cheville ouvrière est, dans un assemblage mécanique, la pièce qui travaille le plus tout en supportant l'effort principal.
En 1694, Furetière écrit, à propos des carrosses et autres voitures de l'époque : "grosse cheville de fer sur laquelle tourne le train de devant, et qui l'attache à la flèche".
C'est donc une pièce maîtresse, totalement indispensable au bon fonctionnement d'un ensemble dans lequel elle oeuvre (d'où le 'ouvrière').

Apparamment, c'est Lesage qui, en 1715, utilise le premier la métaphore que nous connaissons aujourd'hui où la cheville ouvrière désigne en général une personne devenue indispensable à la bonne marche de son organisation.

(*) Oui, cette dame qui ressurgit de nulle part à chaque élection présidentielle et qui, alors, pousse régulièrement son cri rauque et sauvage à faire frémir les acariens et les castors aveugles : "travailleurs, travailleuses, on vous exploite, on vous spolie...".
On l'a aussi parfois vue en maillot rouge courir au ralenti sur une plage, dans "Arlette à Malibu".

Complément
Il est important de préciser que, dans la signification de l'expression, l'entreprise est aussi bien une société que, plus simplement, quelque chose que l'on entreprend de faire.

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Expression,
« A l'oeil »

Signification,
Sans payer, gratuitement.

Origine,
Au cours de la première moitié du XIXe siècle, cette locution voulait principalement dire "à crédit". Mais pour quelle raison ?
Eh bien selon Esnault, cela viendrait simplement du fait qu'un commerçant n'acceptait de faire crédit à quelqu'un qu'il ne connaissait pas vraiment que sur sa bonne mine, son apparence, donc sur un jugement à la vue ou bien à l'œil.

On comprend bien alors que le sens de 'crédit' ait pu évoluer vers celui de 'gratuité', à force d'avoir des débiteurs ne payant pas leurs dettes.

Mais Duneton indique qu'à cette époque, le sens de 'gratuité' a longtemps coexisté avec celui de 'crédit'. Il cite la phrase de Delvau en 1867 : "Baiser à l'œil : ne rien payer pour jouir d'une femme galante, comme font les greluchons".
Il suppose que, là aussi, cela vient de l'apparence, comme dans le cas du commerçant qui propose la gratuité (d'une petite chose, en général) à une belle jeune femme (*), comportement déjà attesté au XVIIe, mais qui existait très certainement bien avant.

Mais, pour la notion de crédit, il va plus loin (sans avoir de textes pour valider l'hypothèse) en évoquant une pratique citée par Furetière, indiquant que les commerçants, pour comptabiliser la dette de leurs clients, utilisaient des baguettes de bois dans lesquelles ils faisaient au couteau des entailles en fonction du montant dû. Les pauvres, prenaient du pain "à la coche" en attendant de pouvoir payer.
Or, de telles marques en 'v' faites au couteau sur la baguette ressemblent à des yeux. De là, pourrait venir "avoir quelque chose à l'œil" donc à crédit.

Et puis avec l'alphabétisation de la population, donc également des commerçants, la baguette en bois a progressivement disparu, souvent remplacée par une ardoise, ce qui explique la naissance de l'expression "avoir une ardoise chez quelqu'un".

De l'ancienne signification de 'à crédit' sont nées deux locutions inusitées aujourd'hui : "faire (ouvrir) un œil à quelqu'un" pour "lui ouvrir un crédit" et "fermer (crever) l'œil à quelqu'un" pour "lui refuser un crédit".

Enfin, on ne peut passer sous silence l'autre signification argotique bien connue de l'œil, à savoir l'anus, et la possibilité que la notion de gratuité soit venue d'une expression vulgaire du genre : "ma dette, je me la mets à l'œil".

(*) Mais jamais aux vieux, gros et moches. La vie est vraiment trop injuste, non ?

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Expression
« Etre mis (rester) sur la touche »

Signification,
Être mis (rester) à l'écart.

Origine,
Cette expression date du début du XXe siècle.
Les supporters de foot ou de rugby auront tout de suite compris son origine.

Dans ces jeux de ballon, la touche c'est la zone qui se trouve hors des limites latérales du terrain, celle où on n'a plus le droit de jouer.
Les bancs de touche sont ceux où sont assis les joueurs exclus ou en attente de rentrer sur le terrain.

Être mis sur la touche, c'est donc être exclu de la partie, ne plus avoir le droit d'y participer, qu'il s'agisse d'un jeu, de négociations, d'une direction d'entreprise ou de toute autre chose où il y a plusieurs acteurs ou participants.

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Expression,
« Faire faux bond »

Signification,
Ne pas répondre aux attentes, manquer à un engagement.
Ne pas aller à un rendez-vous.

Origine,
Cette expression est attestée au XVIe siècle comme signifiant "faire banqueroute", peut-être par malentendu avec "faire faux bon (de paiement)", pratique pouvant mener à la faillite.
A la même époque, "jouer un faux bond" ne signifiait pas quelque chose comme 'décevoir' mais plutôt comme 'trahir' ou 'nuire'.

L'origine de ce faux bond, qu'on le joue ou qu'on le fasse, vient du jeu de paume () où une balle peu franche, qui rebondit mal ou qui rebondit en déviant ne peut être renvoyée.

La personne qui fait faux bond est, par métaphore, assimilée à cette fichue balle qui déçoit profondément de n'avoir pas rebondi comme il le fallait.

Complément,
Vous aurez compris qu'ici, le 'bond' est un rebond ; il n'est ni le James, ni le saut.
Et pourtant, celui est est au bord d'une faille profonde et qui doit sauter de l'autre côté n'a vraiment pas intérêt à faire un faux bond.
Il doit donc bien prendre son élan, à supposer qu'il ait pu en emmener un avec lui, car vu la taille et le poids de l'animal (), c'est difficile à caser dans l'avion en bagage accompagné...
Et puis malheureusement, aucun manuel du genre du Kamasutra n'indique comment il faut le prendre, son élan, avant de s'envoyer en l'air avec lui au-dessus du précipice.
Sans compter que le poids de la bête (500 kg, excusez du peu !) ne facilite pas le saut...
En conclusion, si vous êtes au bord d'une faille profonde, ne cherchez surtout pas à passer de l'autre côté, quitte à faire faux bond à celui qui vous y attend ; en effet, avec élan, vous courez à la cata et sans élan, c'est pareil.
Et ne croyez surtout pas qu'un caribou () fera l'affaire à la place de l'élan, car malgré son poids deux à trois fois moindre, personne n'a jamais prétendu prendre son caribou avant de sauter.

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Expression,
« A l'impossible nul n'est tenu »

Signification,
On ne peut exiger de personne des choses infaisables.

Origine,
[ Origine inconnue ]Si vous pensez connaître l'origine de cette expression et avez des éléments et arguments convaincants, n'hésitez pas à utiliser le formulaire de contact sur le site pour me faire connaître cette origine et la faire insérer ici, anonymement ou avec votre nom, selon votre choix.

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Expression,
« Tuer le temps »

Signification,S'occuper ou se distraire pour échapper à l'ennui.

Origine,
Tuer le taon, je sais faire. Et avec une certaine jouissance, même.
Il suffit que je mette rapidement sur sa trajectoire un panneau avec "Oh taon, suspend ton vol !" marqué dessus au gros feutre rouge pour que, pris par surprise devant un ordre aussi soudain, il vienne s'y écraser avant de choir à terre où, d'un délicat et subtil mouvement du pied, je pourrais abréger ses souffrances.
On pourra dire qu'il est tombé dans le panneau...

Par contre, tuer le temps, cela peut être nettement plus difficile.
Sans compter que si le temps était effectivement tué, que se passerait-il ? Nous n'aurions plus du temps pour faire quoi que ce soit. Et sans temps, point d'argent ! Pire encore, sans temps, plus d'expressions décortiquées ! Bref, nous serions dans une sacré galère.
Je vous laisse taonter d'en imaginer les conséquences, ça vous permettra de tuer un peu le temps.

Tout ça pour dire qu'il ne faut surtout pas prendre cette expression au pied de la lettre, hein ?
Non, nous sommes ici simplement face à une des angoisses fondamentales de l'homme qui ne supporte pas l'inutilité de ce temps qui passe en ne faisant rien (*), en s'ennuyant, et qui doit chercher tous les moyens de le remplacer par des tranches de vie, par des occupations diverses qui vont l'empêcher d'avoir à supporter la vacuité de l'inoccupation, celle qui rend la perception du temps bien plus longue que la même durée occupée à faire quelque chose (**).
Et, au lieu de simplement le passer, ce temps, l'homme a choisi, dès le début du XVIIe siècle, d'être bien plus brutal et de carrément le tuer. Métaphoriquement, bien sûr !

(*) C'est vrai aussi pour la femme dont on sait qu'elle déteste ne plus avoir de vaisselle à faire, de linge à laver ou repasser, de bambin à changer, enfin toutes ces choses futiles nettement moins prenantes qu'une bonne bière devant un match de foot, mais avec lesquelles elle arrive quand même à tuer le temps.

(**) Ce qui a permis à Einstein de confirmer que le temps était quelque chose de très relatif.

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Expression,« Tuer (écraser, étouffer) dans l'oeuf »

Signification,
Arrêter quelque chose, étouffer une affaire dès le départ, dès le début.

Origine,
Exercice pour demain : laisser un oeuf fécondé veillir suffisamment pour qu'un poussin s'y forme, puis tuer le poussin dans l'oeuf sans casser la coquille.
Ceux qui ne réussiront pas n'auront plus le droit de venir sur ce site (*).

Depuis très longtemps, l'oeuf est le symbole métaphorique du germe, du commencement, par analogie avec l'état embryonnaire. N'est-ce pas dans un oeuf que naît la vie ?
Il n'y a qu'à remonter à Horace, au 1er siècle avant JC, et à sa locution latine 'ab ovo' () qui veut dire 'à partir de l'oeuf' pour en être convaincu.

Ce serait Victor Hugo qui, en 1830, aurait le premier utilisé la locution "écraser dans l'oeuf", reprise seulement à partir de 1932 par le dictionnaire de l'Académie française.

(*) Je vous garantis qu'il y a une méthode très simple ! Alors si jamais vous ne la trouvez pas, dites le moi, je vous donnerai la solution en douce. Faudrait pas non plus qu'il n'y ait plus de visiteurs sur ce site... Ca servirait à quoi, sinon, que je me décarcasse (décoquillasse) ?
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Expression,
« Tour d'ivoire »

Signification,
Position indépendante et solitaire de celui qui refuse de s'engager, de se compromettre.

Origine,
A l'origine l'expression vient du Cantiques des Cantiques où "collum tuum sicut turris eburnea" voulait dire "ton cou, comme une tour d'ivoire" et comparait le long cou blanc d'une femme à une tour faite d'ivoire (*).

Mais c'est Charles-Augustin Sainte-Beuve () qui, en 1830 dans Les Consolations, en a complètement détourné le sens alors que, dans un poème, il parlait d'Alfred de Vigny () : « (...) et Vigny, plus secret, comme en sa tour d'ivoire, avant midi, rentrait. »

Mais pourquoi cette image, vous demandez-vous ? Eh bien je m'en vais tout vous révéler !
La tour c'est l'endroit en hauteur où, comme Soeur Anne, on n'ivoirien venir. Mais pour le poète, c'est le lieu surélevé où il peut s'isoler du monde, au calme, loin de l'agitation des masses qu'il méprise, afin d'y ciseler tranquillement des vers, de manière aussi fine et minutieuse que l'artiste qui travaille l'ivoire.
Avec la tour d'un côté et le travail de l'ivoire de l'autre, vous tenez votre tour d'ivoire.

(*) Pour le plaisir des dames ici présentes, ce cantique disait aussi : « ton sein est une coupe arrondie, où le vin parfumé ne manque pas; ton corps est un tas de froment, entouré de lis; tes deux seins sont comme deux faons, comme les jumeaux d'une gazelle... »

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Expression,
« Sur le tas »

Signification,
Sur le lieu du travail.

Origine,
Sur le tas, certes, mais le tas quoi, ou de quoi ?
Le tas tamis, le tas race Boulba, le tas l'bonjourdalfred, le tas gliatelle, le tas Barly, le tas de Jmahall... La liste est très longue et je ne vous ferai pas l'injure de tous les mettre, ne serait-ce que parce que j'ai bien d'autres choses autrement plus intéressantes que ça à faire.

Nous savons tous ce qu'est un tas (enfin j'ose le supposer).
Officiellement, c'est un amas, une masse informe de substances généralement lourdes comme des pierres, du sable, de la terre, du bois, posées au sol sans volonté d'arrangement.
Mais notre grand ami Robert nous indique que c'est aussi :
Une masse métallique brute, grossièrement cubique, servant d'enclume ;
Des matériaux de construction rassemblés sur le lieu même où l'édifice va être bâti.

Et c'est cette dernière signification qui a un lien avec notre expression qui date de la fin du XIXe siècle.
En effet, le lieu de la construction, c'est aussi le lieu du travail.
Ainsi, une grève sur le tas est bien une grève sur le lieu de travail. Et c'est bien sur le tas qu'on apprend son métier.

Cette notion de tas vient de la maçonnerie où le tas a d'abord désigné l'endroit où étaient taillées les pierres à bâtir avant qu'il qualifie l'endroit même où les murs étaient construits ("être sur le tas" voulait aussi dire "être à pied d'oeuvre").

Des évolutions argotiques du terme ont également donné des expressions comme "arrêter sur le tas" pour le malfaiteur qui se fait prendre sur les lieux de son crime et non à son domicile, ou bien "mettre une fille sur le tas" pour indiquer qu'on fait faire du racolage à une fille.
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expression,
« Etre dans les choux »

signification,Echouer, perdre.
Être dans une mauvaise situation.
Être dans l'embarras.

Origine,
Ceux qui connaissent tout du miracle de la vie savent que ce sont les bébés mâles qui sont dans les choux, tandis que les bébés femelles sont dans les roses.
Alors pourquoi envoie-t-on sur les roses quelqu'un qui nous a mis dans les choux ?

Et puis comment peut-on assimiler cet excellent légume à un échec ou une situation embarrassante ?
Eh bien la réponse est très simple et va me permettre de la faire courte, pour une fois : c'est tout simplement à cause de la paronymie entre "les choux" et "é-chou-er" qui est le tout premier sens de cette expression semblant dater de la deuxième moitié du XIXe siècle.

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expression,
« Fier comme Artaban »

signification,
Être très fier, parfois même arrogant.

origine
Cette expression est d'origine littéraire.
Artaban est ici un personnage important d'un énorme roman, une épopée historique (12 volumes, 4153 pages), intitulé Cléopâtre et écrit par Gautier de la Calprenède () au milieu du XVIIe siècle.
Du succès de ce roman à l'époque n'est resté que la fierté et l'arrogance de son personnage, la sonorité de son nom ayant probablement aidé à la conservation de l'expression.


Parmi les altérations récentes de cette expression, on trouve "fier comme un bar-tabac" (popularisée par Coluche) ou "fier comme un p'tit banc".

Cet 'Artaban' là n'a rien à voir avec le nom de certains des fameux roi parthes de la dynastie des Arsacides

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMar 11 Mai 2010, 19:42

Pourrais tu chercher la signification de l'expression suivante:
" Avaler des couleuvres "
Cette expression risque d'étre utilisée prochainement.

Gégé
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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMar 11 Mai 2010, 22:46

ahaha mort de rire MDR



« Avaler des couleuvres »



Subir des affronts, des désagréments sans pouvoir protester.
Accepter comme des vérités n'importe quelles déclarations.


Si quelqu'un avale des couleuvres, c'est qu'il leur trouve bon goût, non ? Comme quoi, les goûts et les couleuvres...

La deuxième signification proposée, la moderne, est une évolution de la première qui, selon Furetière, existait au XVIIe siècle.
En effet, en partant de quelqu'un qui est obligé d'accepter ce qu'on lui propose ou inflige sans pouvoir le refuser ou le contester, et celui qui finit par gober n'importe quoi sans émettre la moindre objection, il n'y a qu'une petite distance à franchir.

Chateaubriand et Mme de Sévigné ont souvent utilisé cette expression.

Devoir accepter de subir des choses désagréables sans rechigner était autrefois le lot de toutes les personnes en position d'infériorité (comme le personnel de maison, par exemple).
Mais cela n'explique pas le lien avec nos charmants serpents.

Une des deux origines souvent citées viendrait d'une époque où les anguilles étaient très présentes dans nos rivières et servaient de plat commun.
Il est donc possible que certains hôtes facétieux ou désirant se venger de quelque chose, aient servi à leurs invités quelques couleuvres mélées aux anguilles d'apparence très proche. Et soit les invités ne s'en rendaient pas compte, montrant ainsi qu'il 'gobaient' n'importe quoi, soit ils s'apercevaient de la chose mais ils restaient bouche cousue pour ne pas faire d'esclandre ou ne pas se fâcher avec leur hôte.

Une autre origine, la plus probable, vient d'une ancienne signification de 'couleuvre' qui désignait aussi une insinuation perfide, le genre de chose à laquelle il n'est pas toujours simple de répondre et qu'on doit alors subir sans piper mot.
Ce sens du mot était bien entendu lié au comportement du serpent, cet animal qui a convaincu Ève de croquer la pomme.
Cet emploi aurait été renforcé par la confusion avec 'couleur' qui, du XVe au XVIIe siècle désignait une fausse apparence, encore symbole de perfidie (une bonne couche de peinture peut dissimuler bien des défauts).

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMar 11 Mai 2010, 22:52

Bon ceci étant,

Se mettre le doigt dans l'oeil, Mener (quelqu'un) en bateau,utiliser la langue de bois, Lever (soulever) un lièvre, Une réponse de Normand sont des expressions qui devraient te convenir ! lol!

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMar 11 Mai 2010, 22:59

Expression:« Etre dans le coaltar (coltar) »

Signification:
Etre à demi-inconscient ou hébété.

Origine:
Le coaltar est un goudron, dérivé de la houille, contrairement au bitume, dérivé pétrolier, ou à la poix, matière obtenue à partir du bois.
Ce nom vient de l'anglais coal (charbon) et tar (goudron).

Quelqu'un à demi-inconscient a autant de diffulté à se mouvoir qu'une personne qui serait plongée dans ce liquide collant et visqueux.

Cette expression renforce 'être dans le cirage'.
Elle viendrait de l'époque où certains utilisateurs de ce produit dans des lieux insufisamment ventilés devenaient hagards à force d'en respirer les émanations toxiques et ne devaient compter que sur d'autres personnes pour être extraits du lieu devenu dangereux pour eux.


Outre la couverture des routes, le coaltar servait à enduire la coque des bateaux pour la protéger des algues et des parasites, et la rendre étanche, ou en certains endroits, le bas du mur extérieur des maisons pour empêcher la pénétration de l'humidité.

Il est intéressant de savoir qu'en Nouvelle-Calédonie, le mot coaltar, aussi écrit coltar, comme il se prononce, (mais pas 'coltard', comme on le trouve souvent) est autrement plus employé qu'en métropole :
Une "route coltarée" y est une route goudronnée,
"Se faire coltarer" par les gendarmes, c'est se prendre une amende.

Cela viendrait de l'armée américaine qui, pendant la guerre du Pacifique, aurait goudronné ('coltaré') les pistes de l'île qui ne connaissait pratiquement pas le goudron, à part à Nouméa.

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Que veux tu manger de bon, aujourd'hui, me demande mon épouse ?

Mais ma belle, lui lançais-je en voulant me faire remarquer, que crois-tu pouvoir manger d'aussi goûteux, à l'heure actuelle, que cette nourriture du progrés dont nous sommes inondés ?
Tu sais bien que nous ne pouvons échapper à cette nécessité ?


Lorsque deux personnes se disputent, c'est assez souvent que l'on s'invective avec cette expression :
Je vais te faire passer le goût du pain !

Cette menace significative représente trés bien l'importance prépondérante que les gens donnent à leur besoin le plus essentiel : la nourriture.

Dans le temps, ceci avait quelque chose de symbolique, mais à présent,cela me semble bien dépassé.
Loin de vouloir être pris pour un utopiste, ni davantage faire rire, je souhaite pourtant donner mon point de vue.
Autrefois, les gens, obligés qu'ils étaient, vivaient chichement.
Mais cela ne signifiait pas que les aliments les plus simples qu'ils mangeaient, n'étaient pas savoureux, étant donné que leurs choix étaient des plus naturels.

Gilbert Mancini
Institut d'Estudis Occitans 06

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Expression,
« Les boeuf-carottes »

signification,
La police des polices (ou l'IGS, Inspection Générale des Services)

Origine,
Il existe deux origines à cette expression argotique datant de la deuxième moitié du XXe siècle.

La première, donnée par André Larue (dans 'Les flics' en 1969) viendrait du fait qu'une fois qu'un policier est passé à la moulinette de la police des polices et a été mis à pied, voire 'démissionné', il ne lui reste plus que la possibilité d'avoir du boeuf aux carottes à son menu, plat supposé peu cher donc au coût adapté à son nouveau budget.

La seconde est proposée en 1984 dans le film "Les Ripoux" de Claude Zidi, selon lequel l'IGS laisse longuement mitonner ou mijoter le présumé coupable (*), comme on le ferait d'un bon boeuf aux carottes.

(*) Sans s'adresser à lui, en l'ignorant, pour qu'il puisse bien gamberger et soit mûr pour passer à table au moment de son interrogatoire, mais certainement pas pour y manger du boeuf aux carottes.


La gendarmerie dispose aussi de ses boeuf-carottes, le BEC ou Bureau des Enquêtes et Contrôles.
En clair, chez eux, il ne fait pas bon tomber sur un BEC.
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Expression,
« Avoir les coudées franches »

signification,
Avoir une entière liberté d'action.

Origine,
En 1606, le Thrésor de la Langue Française (oui, le 'h' est d'origine) donne la définition suivante pour une coudée : "C'est depuis le ply du bras jusques au bout du doigt du milieu de la main".
La coudée est donc au départ une unité de longueur dont la valeur est quelque peu variable selon qu'on la mesure sur un nain, un basketteur ou un manchot.

Notre expression existe depuis le XVIe siècle.
Son sens d'origine était "avoir la liberté du mouvement des bras, les pouvoir étendre à droite et à gauche" comme, typiquement, lorsqu'on est à table sans être gêné par ses voisins.

Par extension, elle s'applique à toute action que rien ne vient contrarier ou pour laquelle on a carte blanche.

Selon les auteurs, on a pu trouver les variantes "avoir ses coudées franches", "avoir ses coudées plus larges" ou bien "étendre ses coudées".

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Expression,
« Il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler »

signification,
Il faut réfléchir (longuement) avant de parler.

Origine,
De nos jours, comme on parle de moins en moins et qu'on utilise de plus en plus un clavier, avant de taper des bêtises, on devrait plutôt dire "tourner sept fois son clavier dans sa bouche".
Refte que fa pove un problème de prononfiafion enfuite, à cauve des dents que fa fait fauter. F'est fûr !

La date d'apparition de ce proverbe n'est pas vraiment connue, mais il n'est cité qu'à partir de l'édition de 1832 du Dictionnaire de l'Académie Française.

Il est certain que tourner la langue dans sa bouche empêche de parler (contrairement à se frotter sept fois l'oeil ou se mettre sept fois le doigt dans le nez) et, pour peu qu'on ne soit pas trop préoccupé par la maîtrise de ces mouvements linguaux (pas d'or, bien sûr), permet de réfléchir un peu à ce qu'on va dire, évitant ainsi de sortir une ânerie de plus.

Mais pourquoi sept fois, me direz-vous ? Eh bien, si l'on oublie le ridicule de la situation face à votre interlocuteur qui se demande ce que vous attendez pour lui répondre, on peut déjà affirmer sans grand risque de se tromper que 7 est plus grand que 4 ou 5 et que, par conséquent, le délai de réflexion sera d'une durée supérieure.
Mais pourquoi sept au lieu de neuf ou douze qui permettraient d'avoir le temps de réfléchir encore plus longtemps ? Déjà parce qu'il y a le risque de voir partir l'interlocuteur et de passer pour un malade. Mais surtout parce que le chiffre 7 est depuis très longtemps un nombre 'magique' : les 7 jours de la semaine, les 7 planètes traditionnelles en astrologie, les 7 couleurs de l'arc-en-ciel, les 7 notes de la gamme, les 7 péchés capitaux, les 7 sacrements, les 7 centres subtils au yoga, et ainsi, presque à l'infini.

---------------------------------------------------------------
Expression,
« Avoir les côtes en long »

Signification,
Être paresseux

Origine,
Comment justifier qu'un paresseux puisse avoir les côtes en long, sachant qu'on ne parle pas ici du paresseux de l'ordre des xénarthres (), comme l'aï, mais du paresseux homo sapionce ?

Selon Rey & Chantreau, les seuls à s'être penchés dessus, cette expression est attestée en 1863, mais son origine reste incertaine.
Pour l'expliquer, ils citent une locution utilisée en 1900 dans les Hautes-Pyrénées, "auéras costas al loune" qui voulait dire "avoir les côtes au long" utilisée pour désigner quelqu'un qui ne voulait pas se courber, se ployer pour travailler (la terre). Un vrai paresseux, donc, dont le corps restait debout étiré dans toute sa longueur.
Et l'image du flemmard allongé de tout son long, entamant sa douzième sieste de la journée, n'est certainement pas étranger non plus à la naissance de cette expression.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMar 18 Mai 2010, 10:30


Expression,

« Etre fleur bleue »

signification
Être sentimental.
Par extension, être naïf.

Origine,
Cette expression contient un adjectif composé qui est extrait d'une locution parfois encore employée "cultiver, aimer... la petite fleur bleue".

Dans le langage des fleurs, le bleu pâle exprime une tendresse inavouée, discrète et idéale.

Il faut remonter à 1811 et à une oeuvre du jeune écrivain allemand Novalis (), qui était en réalité le baron Friedrich von Hardenberg, pour trouver l'origine de cette expression.
Dans son roman inachevé "Henri d'Ofterdingen" (Novalis est mort à 29 ans), il y évoque à sa manière la légende d'un trouvère médiéval qui, parti à la recherche d'un idéal, découvre la fleur bleue symbole de la poésie.
Les Allemands parlent d'ailleurs de "die blaue Blume der Romantik" ou "la fleur bleue du romantique".

En traversant le Rhin, la fleur bleue a un peu changé de sens, puisque de la poésie, elle a été associée à une sentimentalité mélée de naïveté.


---------------------------------------------------------------

Expression,
« A tombeau ouvert »

Signification,
Très (trop) vite. A une vitesse folle.

Origine,
Cette expression qui date de la fin du XVIIIe siècle s'utilise après des verbes indiquant le déplacement comme galoper (à l'époque), rouler, aller...

Elle doit être comprise au sens littéral des termes : celui qui roule à tombeau ouvert va si vite qu'il y risque sa vie et qu'il va probablement et volontairement terminer sa course directement dans le tombeau qui l'attend grand ouvert.

---------------------------------------------------------------

expression,
« Avoir le feu au cul (au derrière) »

Signification,
Cette expression a deux significations complètement différentes :
- Être très pressé, filer très vite
- Avoir des besoins sexuels intenses

Origine,
La première signification est attestée dès la fin du XVIIe siècle.
L'image est claire car on comprend bien que quelqu'un dont le derrière est en flammes se mette à courir très vite, par réflexe, dans l'espoir idiot de mettre de la distance entre le feu et lui, même si ce n'est forcément la meilleure réaction possible.

La seconde signification est apparue dès le milieu du XVIe siècle.
Elle est basée sur l'idée d'être (très) en chaleur, mais avec une localisation de cette 'chaleur' un peu imprécise.

Complément,
Selon Marcel Béliveau, au Québec, cette expression signifie 'être très fâché'.

---------------------------------------------------------------
Expression,« Les anglais ont débarqué »

Signification,
Avoir ses règles.

Origine,
Cette expression ne date pas de juin 1944, mais de bien avant.
Rappelez-vous ! En 1815, alors que Bonaparte a pris une dernière pâtée à Waterloo, les Anglais débarquent en France et vont l'occuper jusqu'en 1820.
A cette époque, ils étaient habillés d'uniformes rouges.

Le lien entre ce flot d'Anglais rouges envahissant le pays et la Capitale et le flux rouge du sang menstruel a été facile à faire dès 1820 dans le parler populaire parisien, en (mauvais) souvenir de l'occupant, alors qu'il rentrait chez lui.

Complément,
Compte tenu du sujet traité, il est de règles et pas super flux de rappeler quelques autres appelations très poétiques de la chose :
Avoir ses ours
Avoir ses ragnagnas ()
Ecraser des tomates
Être empêchée / gênée
Faire relâche
Jouer à cache-tampon
Recevoir sa famille
Repeindre sa grille au minium
...

Il est aussi intéressant de montrer l'avis qu'avait Pline l'Ancien () d'une femme menstruée en 78 après J.C. :
« [...] Dans toute autre époque les règles coulant, si la femme fait nue le tour d'un champ de blé, on voit tomber les chenilles, les vers, les scarabées, et les autres insectes nuisibles. [...] L'attouchement d'une femme en cet état gâte ressource les jeunes vignes, et fait mourir incontinent la rue et le lierre, plantes douées de vertus très puissantes. [...] Cependant il est encore certain que les abeilles désertent leur ruche touchée par une femme en cet état; que les lins noircissent dans la chaudière; que le fil du rasoir s'émousse dans la main du barbier; que les vases de cuivre touchés contractent une odeur fétide et se rouillent [...] »
J'en passe, mais si vous le souhaitez, vous trouverez la version complète ici au chapitre XXIII.

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Dernière édition par Faï Tirà le Mar 18 Mai 2010, 10:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMar 18 Mai 2010, 10:31

expression
« Etre aux anges »

signification
Être très heureux, être ravi.
Être dans l'extase.

origine
En voilà une facile à comprendre.

Dans beaucoup de religions, s'il y a un endroit où on ne peut qu'être extrêmement heureux, c'est bien le paradis, cet endroit merveilleux où nous allons tous nous retrouver après notre mort (enfin moi, parce que pour ce qui est de vous j'en suis moins sûr).

Et que trouve-t-on dans cet endroit de béatitude éternelle, virevoltant autour de nous ou assis sur les nuages ? Des anges en pagaille !

De là, il est facile de comprendre qu'être parmi les anges ou être aux anges est une image de grand bonheur.

Maintenant, messieurs, pour demander à votre épouse si elle est ravie au lit, il ne faudra plus lui dire "alors, heureuse ?" mais "alors, aux anges ?"


---------------------------------------------------------------

expression
« De concert / de conserve »

signification,
Ensemble, en harmonie, avec le(s) même(s) but(s)

Origine,
Comme, en général, ce sont les sardines ou les petits pois qui se déplacent de conserve dans leur boîte, et les musiciens qui voyagent de concert, ces deux expressions donnent souvent lieu à de grandes discussions, voire à des disputes pour savoir s'il faut employer l'une ou l'autre.
Elles signifient pourtant aujourd'hui la même chose. Reste à savoir comment il se fait. Et c'est là qu'expressio, une fois encore, lève le voile.

Le terme 'concert' n'a ici rien à voir (ni à entendre) avec la musique.
Il reprend en effet une ancienne signification de ce mot qui désignait un accord de personnes qui poursuivent un même but.
Vous avez des doutes ? Pensez au mot 'concertation'.
D'ailleurs, est-ce que les musiciens qui participent à un concert n'oeuvrent pas ensemble, en harmonie, avec un même but, celui de vous régaler les oreilles tout en se faisant plaisir ?
Donc, deux ou plusieurs personnes peuvent tout-à-fait travailler ou voyager de concert.

Et qu'en est-il de notre conserve ? Soyez rassurés, je ne cherche pas à vous mettre en boîte !
Il faut remonter dans la marine du XVIe siècle, une époque ou les pirates sévissaient, pour le comprendre. A cette période, selon Furetière, les navires allaient de conserve lorsqu'ils voyagaient ensemble dans le but de s'escorter, se défendre et se secourir. Autrement dit, leurs capitaines faisaient jouer leur instinct de conservation et s'associaient temporairement à des collègues suivant la même trajectoire pour se protéger mutuellement des méchants pirates.
Donc, deux ou plusieurs personnes peuvent tout-à-fait travailler ou voyager de conserve.

Si on tient vraiment à faire une différence entre les deux, on peut toujours associer à de conserve cette notion de défense, de protection qu'elle avait à l'origine.
Ainsi, on traversera la forêt amazonienne de conserve et on ira au concert de concert. Et comme je suis bon, je vous laisse le choix si vous allez au concert dans la forêt amazonienne.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeJeu 20 Mai 2010, 21:42

expression,
« Arrête ton char (Ben-Hur) ! »

signification,
Tais-toi ! N'exagère pas !
Cesse de raconter n'importe quoi !

origine
Nous avons là droit à un beau calembour, digne de l'Almanach Vermot et datant du milieu du XXe siècle.
Cette expression est tout simplement un jeu de mot avec 'char', le véhicule, et 'charre', l'exagération, mot dérivé du verbe populaire 'charrier', exagérer (*).
Elle assimile celui qu'on essaye d'arrêter de dire des bêtises au véhicule lancé à grande vitesse qu'il faut tenter de stopper.

L'ajout du nom du conducteur est venu un peu après la naissance de l'expression, en 1959, à l'époque du succès du film Ben-Hur

Les expressions de grand-mère Asaw3

dont on sait qu'un des passages les plus spectaculaires est une course de chars dans la Rome antique.

(*) 'charrier' veut normalement dire "transporter dans une charrette". Le sens d'exagération vient d'une altération de 'cherrer' au XIXe siècle et a donné 'charre' ou 'char' en argot pour désigner une exagération ou un bluff.
---------------------------------------------------------------

Expression,
« Tomber sous le sens »

Signification,
Être évident.
S'imposer spontanément à l'esprit.

Origine
Est-ce que ce qui tombe sous le sens est destiné à se faire écraser ?
Grave question existentielle à laquelle je vous laisse le soin de répondre.

Ce serait Blaise Pascal (), 'inventeur', entre autres nombreuses choses, du théorème qui porte son nom et de la pression atmosphérique ("la pression au niveau de la mer sera demain de 1025 hectopascals") qui serait à l'origine de cette expression au XVIIe siècle (*).

"Tomber sous", c'est "se présenter" (comme dans "tomber sous la main", par exemple).
Cette locution s'écrivait d'abord "tomber sous les sens" pour signifier "être directement perçu par les sens", donc sans qu'il soit besoin de le comprendre ou de l'apprendre, traduisant ainsi l'évidence de la chose.

Puis, parce qu'il faut bien montrer qu'on a du bon sens, elle a rapidement évolué vers l'expression d'aujourd'hui, ou le 'sens' désigne cette fois le jugement ou la raison.

(*) Bien sûr, Pascal n'a pas réellement 'inventé' la pression atmosphérique, mais c'est lui qui l'a mise en évidence, à la suite des travaux de Lavoisier, et c'est la raison pour laquelle son nom sert d'unité de mesure de la pression.
---------------------------------------------------------------

Expression,
« Travailler pour le roi de Prusse »

signification,
Travailler pour rien, ne pas être payé pour ses peines ou sa participation active.

Origine,
Apparue officiellement dans les textes vers la moitié du XIXe siècle, voilà encore une expression dont l'origine est incertaine.
Les suppositions vont bon train et au moins trois explications circulent, selon les auteurs d'ouvrages sur les expressions.

La première serait liée au fait que les soldes payées aux mercenaires du royaume de Prusse au début du XVIIIe siècle étaient dérisoires.

Une deuxième dit que l'expression viendrait d'une chanson de 1757 qui se moquait de la défaite du Prince de Soubise à Rossbach () et contenant la phrase : "il a travaillé pour le roi... de Prusse".

La troisième suppose qu'elle viendrait du roi Frédéric Guillaume 1er (père de Frederic II, vainqueur de Rossbach) qui était d'une cruauté et d'une avarice sans limites et qui ne devait donc pas ou très peu payer les gens qui travaillaient pour lui.
---------------------------------------------------------------


expression,
« En tout bien tout honneur »

signification,
Avec des intentions honorables.

Origine,
Expression qu'on trouve entre autres dans l'Avare, de Molière.
Elle s'appliquait dans les relations amoureuses pour signifier "sans relations sexuelles illicites" ou bien "en vue du mariage".


Elle est maintenant utilisée en dehors du cercle amoureux, y compris dans les affaires, pour signaler ou faire croire à l'absence de mauvaises intentions.

---------------------------------------------------------------

expression
« Aux petits oignons »

signification,
Avec beaucoup de soins et/ou d'attention.
Parfait, très bien.

Origine,
Cette expression s'emploie pour qualifier une action ou une entreprise quelconque.

Il ne faut pas chercher bien loin pour en comprendre le sens premier : il vient de nos cuisines !
N'est-ce pas, en effet, traiter un plat avec soin que de l'accommoder et le mitonner finement avec ces petits oignons de primeur, aussi onctueux que succulents ?

De là, assez naturellement, et depuis le milieu du XIXe siècle, l'expression purement culinaire s'est répandue dans bien d'autres domaines.

La première signification proposée s'applique lorsque la locution est utilisée avec un verbe (*) alors que la seconde correspond plutôt à l'expression isolée "c'est aux petits oignons".

(*) Comme par exemple dans "cette tapisserie a été posée aux petits oignons" ou bien dans "cette patisserie a été préparée aux petits oignons" ; encore que là, une tarte tatin ou une tropézienne aux oignons, petits ou gros, ça le fait pas trop.

complément,
On peut aussi l'employer ironiquement pour signifier exactement le contraire, lors d'un travail bâclé, par exemple.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeJeu 20 Mai 2010, 21:47

Expression,
« Etre dans les cordes »

signification,
Être dans les compétences (de quelqu'un).

Origine,
Donner l'origine de cette expression devrait être dans mes cordes, ce qui fait que vous ne devriez pas me renvoyer dans mes cordes.

L'édition de 1832 du dictionnaire de l'Académie Française indique qu'à cette époque, la corde désignait aussi la note de musique ou le son, par association avec la corde vocale, bien sûr.
On disait ainsi, par exemple, "la voix de ce chanteur est belle dans les cordes élevées".

De là, on comprend qu'un morceau musical puisse être dans les cordes d'un interprète, si sa voix lui permet de le chanter correctement ; autrement dit, si le chanteur est au niveau technique nécessaire pour interpréter le morceau.
Il est ensuite facile d'imaginer que cette expression s'est répandue dans d'autres domaines que la musique pour indiquer que quelqu'un a les compétences pour exécuter une tâche.

Complément,
Il semble qu'en Afrique, "je suis dans les cordes" veuille dire "j'ai des problèmes financiers".

---------------------------------------------------------------

Expression,
« Un de ces quatre »

Signification,
Un de ces jours, à bientôt.

Origine,
'quatre' est un nombre souvent utilisé dans les expressions, sans qu'on en connaisse vraiment la raison.
Certains évoquent le fait que l'homme normalement constitué à quatre membres, ou bien qu'il y a quatre saisons ou quatre points cardinaux.
Mais, en usage dans de nombreuses locutions, ce chiffre est en fait très imprécis. Il peut s'agir qu'une quantité faible ("ça vaut quatre sous", "c'est à quatre pas") ou plus importante ("lui dire ses quatre vérités", "se mettre en quatre", "couper les cheveux en quatre"). Elle peut aussi évoquer des choses autres ("entre quatre planches", alors qu'il en faut au minimum six pour faire un cercueil, "tiré à quatre épingles", "aux quatre coins du monde"...).

Ici, l'expression est un raccourci (une ellipse, diront certains) de "un de ces quatre matins", au sens de "un des quelques matins qui vont venir". Elle désigne bien une quantité faible et une durée courte, mais qui reste indéterminée, ce qui explique son imprécision et son équivalence avec "bientôt".

- Quand y'en a pour un y'en a pour quatre!!
- Je suis plié en 4 mais j'ai 4 sous de bon sens je freine des 4 fers et file en 4ème vitesseavant de me retrouver entre 4 murs à faire les 4 volontés de ces charmants quadruplés qui vont manger comme 4.
A la semaine des 4 jeudis!
Je me disperse aux 4 vents!


---------------------------------------------------------------

expression,
« Se lever du pied gauche »

signification,
Être de mauvaise humeur (dès le réveil).
Mal commencer une journée.

Origine,
Tout homme normal est droitier, c'est bien connu. Il est donc très maladroit (ou très gauche) de ses membres gauches.
Par conséquent, tout homme normal se lève de son lit en commençant par poser son pied droit par terre ; c'est d'une totale évidence.

Si, par malheur, il vient à poser d'abord son pied gauche à celui du lit, c'est que, par métaphore, la journée démarre très mal, ce qui, on le conçoit bien, peut mettre de fort mauvaise humeur.

Même si c'est un tantinet capillotracté, il ne faut pas chercher plus loin l'origine de cette expression.


Mais il n'y a pas que les humains qui soient concernés : dès le XVIIe siècle, on disait d'un cheval qui levait le pied gauche avant en premier, qu'il galopait sur le mauvais pied.
Est-ce que, pour autant, le canasson était de mauvaise humeur ? L'histoire ne le dit pas.

Il semble que cette expression ait changé de sens assez récemment, puisque le dictionnaire de l'Académie Française de 1932 indique que "partir du pied gauche", c'est "partir du bon pied, s'engager comme il convient dans une affaire".
---------------------------------------------------------------
Expression
« Avoir le coeur sur la main »

Signification,
Être généreux.

Origine,
Il semble étrange qu'une personne ait pu inventer une telle expression. Imaginez que quelqu'un s'ouvre la poitrine, s'en extraie le coeur et le tende sur la main pour prouver sa générosité.

Quoi qu'il en soit, sans qu'on y fasse attention, le coeur est un organe éminemment baladeur. Lorsque vous l'avez au bord des lèvres, c'est que vous avez des nausées ; et si vous l'avez sur les lèvres, c'est que vous êtes franc ou sincère.
Mais si vous l'avez sur la main, c'est que vous êtes prêt à offrir votre bien le plus précieux, et que votre générosité ne fait donc aucun doute.

Lorsque vous avez le coeur sur les lèvres, c'est en paroles que vous prouvez votre qualité morale. Si vous l'avez sur la main, c'est à vos actes qu'on vous juge.
Et comme, métaphoriquement, le coeur représente aussi la force d'âme, nous avons finalement là un ensemble d'ingrédients qui ont pu provoquer la naissance de cette locution à la fin du XVIIIe siècle.

Complément
Bizarrement, du XVIIe siècle jusqu'à la fin du XVIIIe, donc jusqu'à l'apparition de la signification actuelle de cette expression, il existait "avoir le coeur dans (ou dedans) la main" qui avait le même sens que l'actuelle, bien que vieillie, locution "avoir le coeur sur les lèvres".

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeLun 31 Mai 2010, 12:06

Expression
« Prendre des vessies pour des lanternes »

Signification,
Se faire des illusions grossières sur des choses ou des gens.
Se tromper lourdement dans ses appréciations.

Origine,
Cette expression est très ancienne, mais il existe au moins deux écoles quant à son origine.

La première part de ces vessies de porc (comme de boeuf) qui étaient autrefois gonflées et séchées pour servir de récipient, mais qui, profitant de la transparence de leur paroi, étaient parfois utilisées en lanternes de secours, une fois une bougie allumée placée dedans.
Du coup, il était facile de faire croire au nigaud de passage qu'une telle vessie pendue au plafond était une lanterne, en raison de leur similitude de forme.

La seconde juxtapose le mot lanterne qui, autrefois, signifiait des absurdités, des balivernes, et vessie, qui dans l'expression vendre vessie voulait dire 'vendre du vent', en raison de l'air qui gonfle la dite vessie, enveloppe de très peu de valeur.

---------------------------------------------------------------


Expresion,
« A la Saint-Glinglin »

Signifiaction,
A une date hypothétique, dans très longtemps, voire même jamais.

Origine,
Connaissez-vous quelqu'un qui se prénomme 'Glinglin' ? Dans votre calendrier, avez vous un jour où Saint Glinglin est présent ?

Heureusement non pour les nouveaux-nés, car ce 'saint' n'en est pas un. Il est le résultat de la déformation de seing (un signal, une signature, une marque apposée sur un document, comme dans blanc-seing ou sous seing privé) qui, en ancien français, a désigné une sonnerie de cloche puis la cloche elle-même.

Quant au fameux 'Glinglin', il est tiré de glinguer, forme dialectale de la région de Metz voulant dire "sonner, résonner", elle-même issue du klingen germanique signifiant la même chose.

Proposer de payer à la Saint-Glingin, c'est proposer à l'ignorant qui ne connaît pas le calendrier et qui ne sait pas que Glinglin n'a jamais été béatifié, de payer à une sonnerie de cloche, sans préciser laquelle, ni une date précise. Ce qui peut mener très loin dans le temps.

Complément,
D'autres expressions ont la même signification comme "aux calendes grecques", "quand les poules auront des dents" ou la semaine des quatre jeudis", par exemple.

---------------------------------------------------------------
Expression,
« La veuve poignet »

Signification,
La masturbation (masculine).

Origine,
Cette expression apparaît au début du XIXe siècle et son origine est incertaine.

La plus proposée viendrait d'une association entre le poignet dont les mouvements permettent d'arriver au but recherché et la 'veuve', présentée comme la remplaçante de l'ex-épouse du veuf qui, ne voulant pas prendre de risques avec des rencontres de passage, devenait un pratiquant assidu de la chose.

Clause Duneton évoque deux autres possibilités :
En gardant le poignet, une autre origine pourrait venir d'un jeu de mots sur la guillotine, aussi appelée la 'veuve' en argot, et qui a pour effet de 'décalotter' la vie / le vit d'un bonhomme.

Enfin, les veuves avaient, paraît-il, l'habitude de rassasier leur besoins avec des célibataires ou des adolescents (tous libres d'attaches conjugales), ce qui arrangeait bien ces mâles. Alors en cas d'absence d'une véritable veuve à se mettre sous la... main, l'un d'eux aurait pu inventer la veuve poignet, la seule toujours disponible ("Puisque les Anglais ont débarqué chez la veuve Dupont, il ne me reste plus qu'à faire appel à la veuve poignet").


Par extension, "épouser (ou aller chez) la veuve poignet" signifie "se masturber" (alors que lorsque la veuve désignait la guillotine, "épouser la veuve", c'était de faire trancher le cou).

---------------------------------------------------------------

Expression,
« Tourner (au) vinaigre »

Signification,
Tourner à la dispute, à la bagarre.
Mal tourner.

Origine,
Cette expression est une métaphore dont l'origine est simple à comprendre : si des relations deviennent aigres au point de tourner à la dispute, le rapprochement avec le vin qui peut, lui aussi, tourner à l'aigre est facile à faire.

Mais pour ne pas arrêter cette explication là, nous allons remonter un peu dans le temps.
Certains se souviennent peut-être de cette époque où les rues étaient parcourues par les marchands ambulants qui, pour faire connaître leur passage et attirer le client, criaient très fort des choses comme "vitrier !", pour celui qui remplaçait les vitres cassées, ou "rémouleur !", pour celui qui aiguisait les couteaux, parmi quelques autres métiers.

Eh bien en remontant jusqu'au XVIIe siècle, soit bien avant les souvenirs des plus vieux lecteurs de ces lignes, on trouvait aussi des vinaigriers qui, paraît-il, d'une voix aigüe, criaient "voilà le bon vinaigre !". En 1650, il en existait environ 600 qui parcouraient les rues de Paris.
Autant dire que les ménagères de l'époque entendaient ces appels aussi souvent que celles d'aujourd'hui entendent la chanson du moment à la radio.

Cette rengaine a donné naissance, dès 1660 à l'expression argotique "crier au vinaigre" qui voulait dire "appeler à l'aide", parce que les cris perçants poussés par les vinaigriers pouvaient passer pour des appels au secours.

C'est à la fin du XIXe siècle qu'apparaît notre métaphore tourner au vinaigre. Et, probablement parce que l'origine de "crier au vinaigre" avait été oubliée, cette dernière locution, en se calquant sur notre expression, a pris le sens de "se fâcher" au début du XXe siècle ; ainsi on peut dire de deux personnes dont le dialogue tourne au vinaigre qu'elles crient au vinaigre.

Et, pour rester dans les assaisonnements, en général, lorsqu'une discussion tourne au vinaigre, c'est que la moutarde monte au nez des interlocuteurs.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeVen 04 Juin 2010, 08:24

Expression,« En mettre plein la vue »

Signification,
Impressionner, épater, éblouir.

Origine,
Cette expression vient du XVIIe siècle mais avec un sens initialement différent.
A cette époque, "donner dans la vue à quelqu'un" était lié à un tissu, une étoffe, dont le brillant (synonyme de qualité et de cherté) attirait le regard et impressionnait.
Cette notion d'attirance s'est un moment prolongée avec un glissement du sens vers l'équivalent de "exercer une grande séduction" (ce qui brille séduit, n'est-ce pas mesdames ?).

L'apparition du 'plein' vient d'autres locutions comme "mettre en plein" qui voulait dire "atteindre le milieu d'une cible".
Autrement dit, comme c'est la vue qui permet un premier jugement, même inexact, celui qui cherche à en mettre plein la vue veut briller et vise métaphoriquement les yeux de la personne qu'il veut fortement impressionner.

Cette expression est maintenant considérée comme familière, ce qu'elle n'était pas à ses débuts, peut-être suite à la comparaison avec d'autres locutions familières comme "en avoir plein le dos".
Mais encore plus familier, il y a aussi "en foutre plein la vue".

Complément,
Il ne faut pas confondre cette expression avec celles argotiques principalement employées dans le sport comme "en mettre dans la vue" qui veut dire "vaincre" ou "avoir un meilleur résultat", ou bien celle-ci, moins utilisée, "en avoir dans la vue" qui veut dire "être vaincu".
Dans le dernier rallye de Chypre, par exemple, Sébastien Loeb a mis plus de vingt secondes dans la vue à Marcus Grönholm (notez le 'à' au lieu de 'de').

---------------------------------------------------------------


Expression
« Parler français comme une vache espagnole »

Signification
Parler très mal le français.

Complément
Avant tout, il est indispensable de se poser une question très importante : existe-t-il des cours de français spécialement destinés aux vaches espagnoles ?
Meuh non, pourraient-elles mugir dans nos campagnes ! Car, croyez-en mon expérience moultes fois confirmée, si vous allez demander à une vache, quelle qu'en soit la nationalité, de vous parler de la pluie, du beau temps ou de la cueillette des olives en basse Provence, elle se contentera de vous regarder fixement de son oeil bovin brillant d'une intelligence extrême (mais de quel côté, l'extrême ?) avant de recommencer à brouter son herbe, sans piper un seul mot intelligible.
Conclusion immédiate : les vaches sont très mal élevées, quoi que puissent en penser leurs éleveurs.
Question résultante : les bovins des pâturages étant manifestement privés de la parole, les espagnols y compris, comment pourraient-ils très mal parler le français ?

Ce n'est pas écrire une vacherie que de dire qu'il existe plusieurs hypothèses sur l'origine de cette expression qui est attestée dès 1640.

La plus classique, mais pas forcément la bonne, vient d'une altération de 'Basque' ("parler français comme un Basque espagnol"), car 'vasces' ou 'vasque', au XVIIe siècle, désignait un Gascon ou un Basque. Et il va de soi qu'un Basque du côté espagnol de la frontière ne parle pas bien le français, sauf s'il a été aux écoles pour l'y apprendre.

Une autre hypothèse, pas obligatoirement la bonne non plus, bien qu'il y soit question de bonne, viendrait d'une altération du mot 'basse' qui désignait une servante. On aura donc vite fait de croire qu'à l'époque, elles étaient plutôt espagnoles que portugaises et que leur maîtrise de notre langue n'était pas parfaite.
Mais ce 'basse'-là était tellement peu employé qu'il n'a pas laissé de traces sauf dans des formes régionales comme 'bassoteuse' pour "femme de ménage"[1].

Pourtant, selon Alain Rey, la plus probable des origines viendrait d'une combinaison de choses péjoratives propres à l'époque.
"Comme une vache" était en général, et est toujours, un terme intensif à connotation fortement négative[2]. Et, à la date d'apparition de l'expression, 'espagnol' était également un qualificatif désagréable ; on disait en effet "payer à l'espagnole" pour quelqu'un qui 'payait' en donnant des coups ou on désignait une "fanfaronnade" d'"espagnolade".
Alors la combinaison de ces deux termes, qu'on trouve dans la littérature dans l'expression "il est sorcier comme une vache espagnole" (c'est un incapable), aurait été un moyen de qualifier très négativement la manière de parler un mauvais français.

[1] D'ailleurs, dorénavant, on ne dira plus "technicienne de surface", mais "bassoteuse".
[2] Si, aujourd'hui, on a encore "gros comme une vache", dont on ne peut pas dire qu'il soit un qualificatif agréable, on trouvait autrefois des "dormir comme une vache" ou bien "pleurer comme une vache" pour désigner quelqu'un qui pleure constamment pour rien.

complément
Petite anecdote amusante : à l'issue de la finale de Roland-Garros de juin 1993 entre Jim Courier, Américain, et Sergi Bruguera, Espagnol, ce dernier, vainqueur du match, a baragouiné quelques paroles dans un français plus qu'approximatif, alors que Courier, dans un très bon français, s'est excusé de parler notre langue comme une vache espagnole, en regardant de façon appuyée son adversaire.

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« Tuer la poule aux oeufs d'or »


Se priver de profits futurs importants pour satisfaire des intérêts immédiat.

Ou encore :
L'avidité et l'impatience sont de vilains défauts.

Ou plus généralement :
N'agir que pour le court terme, sans aucune vision à long terme.



Cette expression du XVIIIe siècle est tirée d'une fable de La Fontaine, elle-même inspirée d'une morale d'Ésope, fabuliste grec de l'Antiquité.


Pour ceux qui auraient oublié la courte fable en question, il y est question d'un avare dont une poule pondait des oeufs d'or. Croyant que cette poule contenait un trésor, l'avare l'a tuée pour se rendre compte, dépité, qu'elle était semblable à ses autres poules et qu'il venait de tuer bêtement ce qui pouvait l'enrichir sans fin.

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Expression,
« Envoyer au bain »

Signification,
Econduire, envoyer promener (quelqu'un)

Origine,
Si jamais vous êtes quelqu'un d'acariâtre et qu'au moment d'Halloween[1], cette fête purement mercatique du côté européen de l'Atlantique, un gamin vient sonner à votre porte dans l'espoir de récupérer quelques bonbons, vous pouvez l'envoyer au bain.
Ou bien, quelle que soit votre humeur, si une paire de Témoins de Jéhovah vient vous importuner -ces gens-là ne se déplacent que par paires, comme quelques autres choses-, vous pouvez les envoyer au bain.

Cette expression date de la fin du XIXe siècle.
Elle dérive d'autres expressions populaires de l'époque comme "va te baigner" ou "va te laver", qui, si elles étaient utilisées de manière assez générale pour "envoyer paître"[2] quelqu'un, venaient d'abord de celles qu'on adressait à un personnage à l'hygiène déplorable afin de l'éloigner au plus vite pour qu'il arrête d'empester l'air ambiant.

[1] Ne pas confondre avec "Allo Gouines" le service d'aide aux lesbiennes en détresse.
[2] Expression qui date du XVe siècle.
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Expression
« Regagner ses pénates »

Signification,
Retourner à son domicile, son foyer.

Origine
L'origine vient du latin penates qui signifiait "les dieux de la maison" et penus, "l'intérieur de la maison, les provisions domestiques".
Par extension, dans cette expression, les pénates sont assimilées au foyer.


Dans les expressions nettement moins utilisées de nos jours, "installer ses pénates", "porter ses pénates", les pénates désignent les objets domestiques qu'on emporte avec soi lors d'un changement d'habitation.
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Allez, une autre pour aujourd'hui encore!




Expression,
« Mettre la main à la pâte »

Signification,
Participer au travail, à ce qu'il y a à faire.

Origine,
Utilisée dès le XIIIe siècle, le sens de cette expression a évolué, avec d'abord le sens de "agir, intervenir personnellement" ("mettre la main à l'oeuvre"), puis avec une connotation lucrative ("avoir un bon travail où on peut faire du profit").

Maintenant, mettre la main à la pâte, c'est faire comme le boulanger qui doit travailler lui-même sa pâte pour faire son pain.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeLun 28 Juin 2010, 22:05

Que vous soyez fier comme un coq, fort comme un boeuf, têtu comme une mule, malin comme un singe, chaud lapin ou fine mouche, vous êtes tous, un jour ou l’autre, devenus chèvre pour une caille aux yeux de biche.
Vous arrivez frais comme un gardon à votre premier rendez-vous et là, pas un chat ! Vous faites le pied de grue, vous demandant si cette bécasse vous pose réellement un lapin. Le type qui vous a obtenu ce rencard, avec lequel vous êtes copain comme cochon, vous l’a certifié : « Cette poule a du chien, Une vraie panthère ».
C’est sûr, vous serez un crapaud mort d’amour. Mais tout de même, elle vous traite comme un chien.

Vous êtes prêt à gueuler comme un putois, mais non, elle arrive. Bon, dix minutes de retard, il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un canard. Sauf que la fameuse souris est en fait plate comme une limande, myope comme une taupe, elle souffle comme un phoque et rit comme une baleine. Vous restez muet comme une carpe.

Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez, mais vous noyez le poisson. Vous avez le bourdon, envie de verser des larmes de crocodile. Vous finissez par vous inventer une fièvre de cheval qui vous permet de filer comme un lièvre.

Vous avez beau être doux comme un agneau, faut pas vous prendre pour un pigeon,pas question de retourner sa veste!

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeLun 28 Juin 2010, 22:07

Expression,
« Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse »

Signification,
A s'exposer sans cesse à un danger, on finit par le subir.

Origine,
D'aucuns prétendent que ce proverbe traîne depuis longtemps une faute de transcription et qu'en réalité, il évoque l'histoire d'une jeune fille très niaise qui, à force d'exposer ses charmes à la piscine, avait quand même fini par y trouver un mari ("tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se case").
Mais il n'est est rien, bien entendu, même si ce genre d'histoire peut parfaitement arriver.

Il s'agit bien ici d'un récipient, en général en terre cuite, servant à contenir des liquides divers, dont de l'eau.
Un tel récipient n'a pas une durée de vie infinie et, à force de l'utiliser, il finit bien par arriver un moment où il se casse, non par usure mais par une maladresse de son utilisateur.

L'image est donc facile à comprendre.
Elle semble naître au XIIIe siècle où on la trouve sous la forme "tant va le pot au puits qu'il casse". Puis, dans le Roman de Renart on trouve : "tant va pot à l'eau que brise".

Complément,
A propos des cruches (les pots en terre, pas les blondes), il existe un proverbe chinois bien vu (Lao-Tseu ? Confucius ?) qui dit quelque chose comme : "Si tu tapes une cruche contre ta tête et que tu entends un son creux, n'en déduit pas forcément que c'est la cruche qui est vide".
Alors ne tentez surtout pas l'expérience avec une cruche pleine, pour deux raisons :
1. Ca peut faire très mal
2. Le très long écho du son creux qui suit peut rendre sourd.
Croyez-en mon expérience...

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Expression,
« L'échapper belle »

Signification,
Echapper de peu à un danger.

Origine,
Lorsque, la-haut dans les pâturages montagnards, une belle brebis s'éloigne loin du troupeau, l'échappée bêle.
Et lorsque le berger la retrouve juste avant que le loup la croque, elle l'échappe belle, elle qui aurait pu devenir l'écharpée belle (quoique nettement moins belle après qu'avant)[1].

Je pars de l'hypothèse que le sens du verbe 'échapper' n'échappe à personne et que chacun se demande en quoi le 'belle' ici présent permet d'aboutir à la signification indiquée.

Si la forme actuelle de l'expression date du XVIIe siècle, au XVe on disait "qui belle l'eschappa", 'belle' ayant ici la signification de 'bien' avec un sous-entendu de soulagement dû à la proximité du danger évité de justesse.
Les différents sens anciens de 'beau' ou 'belle' (comme dans un "beau matin" ou "au beau milieu" où, cette fois, ils voulaient dire 'opportun' ou "qui convient parfaitement") se sont perdus depuis longtemps, mais les locutions sont restées.

[1] A ceux qui souhaiteraient avoir une idée de la vraie vie des brebis dans les montagnes, je ne peux que chaudement recommander la lecture de la série du "Génie des alpages" de F'murr. Petit aperçu ici : .

Complément:
Au jeu de paume, l'échapper belle voulait dire "manquer une balle bien lancée".

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expression
« Chaud devant ! »

Signification,
Expression des serveurs demandant le passage lorsqu'ils transportent un plat (ou d'autres choses) à amener à une table.

Origine
Il y a peu de choses à dire sur cette expression dont l'origine ne comporte pas d'envoûtant mystère.

Imaginez que les serveurs d'un restaurant, pour faire libérer le passage devant eux, disent quelque chose comme "Attention devant, j'arrive avec quelque chose de chaud, alors z'avez intérêt à vous écarter, sinon ça va chauffer ! Et si je fais tomber le plat parce que vous êtes dans mon trajet, ça va dégénérer grave, va y avoir du sang sur les murs ! Alors cassez-vous fissa !".
Vous comprenez bien que, comme ces gens sont généralement pressés et font des allers-retours constants entre la salle et les cuisines, cela deviendrait vite insupportable aussi bien pour eux que pour les clients. Du coup, ils ont légèrement raccourci ça en un chaud devant ! porteur du même message et tout aussi efficace.

Par extension, un chaud devant peut aussi signifier "ça va chauffer !" ou "c'est en train de chauffer !" comme quand une échauffourée s'annonce.
Elle s'utilise aussi plus rarement pour annoncer un évènement important qui va "casser la baraque", selon ses organisateurs.


Bizarrement, si on a derrière soi quelqu'un qui, de façon inattendue, nous crie "chaud devant !", ça peut faire froid dans le dos.
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Expressions
« Mettre les bouchées doubles »


Significations
Aller plus vite, accélérer une action.
Précipiter l'accomplissement de quelque chose.

Origine
Au départ, il y a la 'bouchée', quantité d'aliment qu'on met en une seule fois dans la bouche, et mot qui vient de 'buchiee' vers 1120, heureusement sans accent sur le premier 'e' car cela pourrait prêter à confusion.

Si, pour une raison quelconque, on veut manger rapidement ce qu'on a dans son assiette, il ne faut pas hésiter à doubler, voire tripler la taille de la bouchée (certains auteurs, par plaisanterie, utilisent d'ailleurs "mettre les bouchées triples").
Et dans les compétitions de consommation de hot-dogs () ou de cervelle de veau/boules de riz (oui, ça existe aussi !), ils font même plus que mettre les bouchées quintuples.

Par extension et parce qu'on n'a pas forcément besoin d'accélérer que la mise en bouche, mettre les bouchées doubles est devenu synonyme d'aller plus vite, d'accélerer le mouvement.

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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeVen 02 Juil 2010, 18:16

Expression
"Va pisser derrière un mur " et "Vaï caga à la vigna " =envoyer pêtre quelqu'un

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MessageSujet: Vive la langue française   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeLun 05 Juil 2010, 10:08

(Il ne faut surtout pas perdre le fil… car c’est très subtil !)


AVOIR et ÊTRE


Loin des vieux livres de grammaire,
Écoutez comment un beau soir,
Ma mère m'enseigna les mystères
Du verbe être et du verbe avoir.

Parmi mes meilleurs auxiliaires,
Il est deux verbes originaux.
Avoir et Être étaient deux frères
Que j'ai connus dès le berceau.

Bien qu'opposés de caractère,
On pouvait les croire jumeaux,
Tant leur histoire est singulière.
Mais ces deux frères étaient rivaux.

Ce qu'Avoir aurait voulu être
Être voulait toujours l'avoir.
À ne vouloir ni dieu ni maître,
Le verbe Être s'est fait avoir.

Son frère Avoir était en banque
Et faisait un grand numéro,
Alors qu'Être, toujours en manque.
Souffrait beaucoup dans son ego.

Pendant qu'Être apprenait à lire
Et faisait ses humanités,
De son côté sans rien lui dire
Avoir apprenait à compter.

Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités,
Pendant qu'Être, un peu dans la lune
S'était laissé déposséder.

Avoir était ostentatoire
Lorsqu'il se montrait généreux,
Être en revanche, et c'est notoire,
Est bien souvent présomptueux.

Avoir voyage en classe Affaires.
Il met tous ses titres à l'abri.
Alors qu'Être est plus débonnaire,
Il ne gardera rien pour lui.

Sa richesse est tout intérieure,
Ce sont les choses de l'esprit.
Le verbe Être est tout en pudeur,
Et sa noblesse est à ce prix.

Un jour à force de chimères
Pour parvenir à un accord,
Entre verbes ça peut se faire,
Ils conjuguèrent leurs efforts.

Et pour ne pas perdre la face
Au milieu des mots rassemblés,
Ils se sont répartis les tâches
Pour enfin se réconcilier.

Le verbe Avoir a besoin d'Être
Parce qu'être, c'est exister.
Le verbe Être a besoin d'avoirs
Pour enrichir ses bons côtés.

Et de palabres interminables
En arguties alambiquées,
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été.



Joli non ?

_______________________________________




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MessageSujet: Re: Les expressions de grand-mère   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeMer 07 Juil 2010, 11:16

Je suis plié en 4
mais j'ai 4 sous de bon sens
je freine des 4 fers
et file en 4ème vitesse
avant de me retrouver entre 4 murs
à faire les 4 volontés
de ces charmants quadruplés
qui vont manger comme 4.
A la semaine des 4 jeudis!
Je me disperse aux 4 vents!


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Que vous soyez fier comme un coq, fort comme un boeuf, têtu comme une mule, malin comme un singe, chaud lapin ou fine mouche, vous êtes tous, un jour ou l’autre, devenus chèvre pour une caille aux yeux de biche.
Vous arrivez frais comme un gardon à votre premier rendez-vous et là, pas un chat ! Vous faites le pied de grue, vous demandant si cette bécasse vous pose réellement un lapin. Le type qui vous a obtenu ce rencard, avec lequel vous êtes copain comme cochon, vous l’a certifié : « Cette poule a du chien, Une vraie panthère ».
C’est sûr, vous serez un crapaud mort d’amour. Mais tout de même, elle vous traite comme un chien. Vous êtes prêt à gueuler comme un putois, mais non, elle arrive. Bon, dix minutes de retard, il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un canard. Sauf que la fameuse souris est en fait plate comme une limande, myope comme une taupe, elle souffle comme un phoque et rit comme une baleine. Vous restez muet comme une carpe. Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez, mais vous noyez le poisson. Vous avez le bourdon, envie de verser des larmes de crocodile. Vous finissez par vous inventer une fièvre de cheval qui vous permet de filer comme un lièvre. Vous avez beau être doux comme un agneau, faut pas vous prendre pour un pigeon,pas question de retourner sa veste!


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MessageSujet: (Au nez et) à la barbe, pot aux roses et trempé comme une soupe   Les expressions de grand-mère Icon_minitimeLun 30 Aoû 2010, 10:58

Expression« (Au nez et) à la barbe »

signification,
En présence et en dépit (de quelqu'un).

origine
Cette expression date du XVe siècle. Ce n'est qu'une métaphore car la victime n'a pas obligatoirement une barbe, même s'il est fort probable qu'elle a un nez.

Elle est issue d'un mélange de deux locutions qui indiquent simplement la proximité immédiate, "sous le nez" et "devant la barbe", autrement dit, "devant le visage".
Mais elle comporte en plus une notion d'hostilité de la part de celui qui commet l'acte et, en général, de désapprobation de la part de la victime, si elle a pu constater l'action.

---------------------------------------------------------------

Expression,
« Pot aux roses »

Signification
Secret, mystère, réalité bien cachée.

Origine,
Cette expression remonte au XIIIe siècle.
Employée avec le verbe 'découvrir', elle est utilisée avec la même signification que découvrir le pot au XIVe et découvrir le pot pourri au XVe.

---------------------------------------------------------------

Expression,
« Trempé comme une soupe »

Signification,
Complètement mouillé.

Origine,
Cette expression est très ancienne.
Si on essaye de la comprendre aujourd'hui, on pourrait croire qu'elle veut dire 'aussi mouillé qu'une soupe peut l'être'.

Mais en réalité, autrefois, la soupe était la tranche de pain qu'on trempait dans le bouillon et qui en ressortait forcément 'trempée comme une soupe'.
Ce n'est qu'avec le temps que le terme 'soupe' a perdu son sens d'origine pour remplacer le bouillon initial.


Mais si son utilisation ancienne est avérée, son origine est très discutée.

Pour certains, cela viendrait du pot contenant le rose dont les femmes se fardaient. Sa découverte levait le voile sur la 'tromperie' que représentait leur teint si agréable.

La plus probable des explications viendrait d'un mélange entre le couvercle du pot, récipient banal, qui une fois soulevé permettait d'en découvrir le contenu, et du complément aux roses pouvant évoquer une préparation rare voire secrète.
Sans oublier l'ajout éventuel de la valeur érotique de rose pour désigner la virginité, l'hymen.

Enfin, M. Rat imagine (sans aucune preuve pouvant l'étayer) que l'expression viendrait du vase de roses que laissaient les belles au bord de leur fenêtre afin que leur galant puisse y déposer un mot doux, sa découverte révélant leur relation.

Complément
Ne pas confondre avec le poteau rose réservé aux ivrognes n'ayant pu trouver d'éléphant de la même couleur.


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Dernière édition par Faï Tirà le Lun 30 Aoû 2010, 11:05, édité 1 fois
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