Forum de Peyroules C'est bien le diable si je ne trouve pas dans ce village un bistrot où je pourrai casser la croûte. Jules Romains |
| | Lexique des termes provençaux et des « mots d'ici » A | |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Lexique des termes provençaux et des « mots d'ici » A Ven 28 Sep 2012, 12:55 | |
| Traduction des noms de villes et de ses habitants en provençal
Ville |
Vilo |
Habitant |
Abitant |
Aix-en-Provence |
Ais de Prouvènço (z'Ais) |
Aixois |
Sestian, Sestiano |
Antibes |
Antibo |
Antibois |
Antiboulen, Antiboulenco |
Apt |
Ate |
|
Atés, Ateso |
Arles |
Arle |
Arlésien |
Arlaten, Arlatenco |
Aubagne |
Aubagno |
Aubagnais |
Aubagnen, Aubagnenco |
Avignon |
Avignoun |
Avignonnais |
Auvignounen, Avignounenco |
Bandol |
Bandòu |
|
Bandoulen, Bandoulenco |
Barcelonnette |
Barcilouneto |
Barcelonnette |
Barcilounés, Barcilouneso |
Baux (Les) |
Baus (Li) |
|
Baussen, Baussenco |
Beaucaire |
Bèu-Caire |
|
Bèu-Cairen, Bèu-Cairenco |
Berre-l'Étang (13) |
Berro |
|
Berraten, Berratenco |
Bollène |
Bouleno |
|
Boulenen, Boulenco |
Brignoles |
Brignolo |
|
Brignoulen, Brignoulenco |
Cagnes |
Cagno |
Cagnais |
Cagnen, Cagnenco |
Carpentras |
Carpentras |
Carpentrassiens |
Carpentrassen, Carpentrassenco |
Cassis |
Cassis |
|
Cassiden, Cassidenco |
Cavaillon |
Cavaioun |
Cavaillonnais |
Cavaiounen, Cavaiounenco |
Châteaurenard (13) |
Castèu-Reinard |
|
Castèu-Reinarden, Castèu-Reinardenco |
Ciotat (La) |
Ciéutat (La) |
Ciotaden |
Ciéutaden, Ciéutadenco |
Digne |
Digno |
Dignois |
Dignen, Dignenco Dignés, Digneso |
Embrun |
Ambrun |
Embrunais |
Embrunés, Embruneso |
Forcalquier |
Fourcauquié |
Forcalquiérain |
Fourcauqueiren, Fourcauqueirenco |
Fréjus |
Frèju |
|
Frejulen, Frejulenco |
Gap |
Gap |
Gapençais |
Gapian, Gapiano |
Gardanne |
Gardano |
Gardannais |
Gardanen, Gardanenco |
Grasse |
Grasso |
Grassois |
Grassen, Grassenco |
Guillestre (05) |
Guihèstro |
Guillestrin |
Guihestren, Guihestrenco |
Hyères |
Iero |
Hyérois |
Ieren, Ierenco |
Istres |
Istre |
Istréen |
Istren, Istrenco |
Lorgues (83) |
Lorgo |
Lorguais |
Lourguian, Lourguiano, Lourguen, Lourguenco |
Maillane (13) |
Maiano |
Maillanais |
Maianen, Maianenco |
Manosque |
Manosco |
Manosquin |
Manousquin, Manousquino |
Marignane |
Marignano |
Marignanais |
Marignanen, Marignanenco |
Marseille |
Marsiho |
Marseillais |
Marsihés, Marsiheso |
Martigues |
Lou Martegue |
|
Martegau, Martegalo |
Menton |
Mentoun |
Mentonnais |
Mentounasc, Mentounasco |
Nice |
Niço |
Niçois |
Niçard, Niçardo |
Nîmes |
Nime |
Nîmois |
Nimesen, Nimesenco, Nimoués, Nimoueso |
Ollioules (83) |
Ouliéulo |
|
Ouliéulen, Ouliéulenco |
Oraison (04) |
Auresoun |
Oraisonnais |
Auresounés, Auresouneso |
Pertuis |
Pertus |
|
Pertusen, Pertusenco |
Pierrefeu (83) |
Pèirafuec |
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|
Rognonas (13) |
Rougnouna |
|
Rougnounen, Rougnounenco |
Saint-Maximin |
Sant-Meissemin |
|
Sant-Meisseminen, Sant-Meisseminenco |
Saint-Raphaël |
Sant-Rafèu |
|
Rafelen, Rafelenco |
Saint-Rémy |
Sant-Roumié |
|
Sant-Roumieren, San-Roumierenco |
Saint-Tropez |
Sant-Troupès |
Tropéziens |
Sant-Troupesen, Sant-Troupesenco |
Les Saintes-Maries de la Mer |
Li Santo |
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Santen, Santenco |
Salon-de- Provence |
Seloun |
Salonnais |
Selounen, Selounenco |
Sanary |
Sanàri |
|
Sanarian, Sanariano |
La Seyne-sur-Mer |
La Segno (La Sèino) |
|
Segnen-Seinen, Seinenco |
Sisteron |
Sisteroun |
Sisteronnais |
Sisterounen, Sisterounenco |
Six-Fours |
Sièis-Four |
|
Sièis-Fournen, Sièis-Fournenco |
Tarascon |
Tarascoun |
Tarasconnais |
Tarascounen, Tarascounenco |
Toulon |
Touloun |
Toulonnais |
Toulounen, Toulounenco |
Vaison-la-Romaine |
Veisoun |
Vaisonnais |
Veisounen, Veisounenco |
Valréas |
Vaurias |
|
Vauriassen, Vauriassenco |
Vence |
Vènço |
|
Vencen, Vencenco |
Volx (04) |
Vòus |
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Vóussan, Vóussano |
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| | | Faï Tirà Peyroulienne
Nombre de messages : 16435 Date d'inscription : 07/10/2008
| Sujet: F Lun 29 Déc 2008, 14:56 | |
| Fàbi Jarre. La fabi de l'òli : la jarre à huile. Fabrego Basilic (Ocimum Basilicum), plante aromatique de la famille des labiées. Fabrego Forge, atelier de forgeron, usine métallurgique (lat. fabricare ; prov. fabrega, forger, fabriquer). Fabregoulié, falabréguié Micocoulier (Celtis australis), arbre de la famille des Celtidées. Falabregoulo désigne la micocoule, fruit du micocoulier. Fabrègues Végétaux semblables au serpolet, aux essences odorantes (cf. fabrego, basilic). Fabrician Marguillier (laïc qui administrait les biens de la paroisse). Fachouire Foëne, ou fouine : harpon à plusieurs branches pointues pour claver les poissons plats, les seiches, les poulpes, etc. Fàci d'Or Face d'or (surnom d'un steam-boat La Seyne-Toulon (La Seyne n° 3) en raison de sa figure de proue dorée. Fada, fadade, fadòli Idiot, imbécile, niais (du prov. fado, fée) ; d'où fada, fadado, enchanté par les fées. (On ne naît pas fada, on le devient sous l'influence des fées). Quand le Maire exposait ses plans, ses adversaires ricanaient, le considéraient comme un utopiste et n'hésitaient pas à le traiter de fada. Le mot fada est également employé pour désigner un fanatique, dans le sens de mordu de : « Çui-là, il est fada de l'OM ». Fadé Terme mal expliqué; entendu dans l'expression : Il y a des gens qui sont pas fadés (?) dans la vie (Il y a des gens qui n'ont pas de chance, qui sont marqués par le destin). Peut-être y a-t-il un lien avec le prov. fado (fée), du lat. fatum, destin ? Faï bouilli Bouilleur de cru (du prov. fai, faire, et boui, bouillon, ébullition). Faiòu Haricot. Faire Peut avoir, entre autres, le sens de : planter (Cette année, je vais faire des haricots à dégrener) ; de ramasser, récolter (Faire de l'herbe pour les lapins. Où on ira faire les moules rouges maintenant ?) ; de dire (Alors, il me fait : « T'es pas madu de croire çà ? ») ; d'enseigner (C'est M. Muraccioli qui nous faisait la géographie) ou, plus généralement d'exercer un métier (Ma petite, elle veut faire professeur...) ; de fonctionner, de se déclencher (pour un signal) (Ce midi, la sirène a encore fait) ; de prendre, d'absorber (La bette faisait de l'eau) ; d'uriner (Il paraît que le Président va faire démolir toutes les pissotières de Marseille ! Et pourquoi ? Pour empêcher Gaston de faire !) ; de déféquer (cf. la phrase sibylline autrefois écrite sur un mur du W.-CN du cinéma Rex : « Ici, laissez parler celui qui doit le faire... ». « Va te faire... », sans préciser la suite, est aussi une expression très vulgaire. Faire petit Vivre chichement. L'expression fait petit ! est également utilisée à table, lorsque le repas d'un enfant est servi (et lorsqu'il s'agit d'un aliment qui a coûté cher), pour exiger qu'il fasse de petites bouchées, qu'il n'avale pas la ration d'un trait. Faiseur Fanfaron, fier-à-bras, hâbleur, olibrius, m'as-tu-vu (cf. arleli, estraio-braso). Fait Enduit de, taché de : un papier fait de merde, un linge fait de sang. Fait tirer ! (fai tira !) Expression d'impuissance ou de résignation devant un évènement contre lequel on ne peut rien. Équivalent de : laisse tomber ! ou encore : continue ! avance tout de même ! Fan (Oh) ! Diminutif de enfant, très fréquemment utilisé dans des formules exclamatives, dans toutes sortes de situations : surprise, étonnement, admiration, désarroi, etc. : Fan de garce ! Fan de petan ! Fan de chichourle ! Fan des pieds ! Oh ! Fan ! etc. Fangue (Prov. fango). Fange, boue, crotte, vase (cf. s'enfanguer). Fanny (baiser) En Provence et dans la vallée du Rhône, il est de tradition qu'un joueur de pétanque battu par 13 à 0, avant de payer sa tournée, aille « baiser Fanny », c'est-à-dire embrasser le posétrieur dénudé et rebondi d'une effigie féminine, en règle générale accrochée derrière le comptoir du jeu de boule. Il est intéressant de noter que, dans l'argot américain, le mot fanny signifie précisément « cul » ! Faoucado Groupe de personnes, famille, se déplaçant ensemble, le plus souvent pour une partie d'agrément au bord de mer. Le soir, les faoucado reprenaient le chemin de la maison. Du prov. foucado, baignade de famille, partie de pêche en famille. Farfouiller Fouiller en mettant tout sens dessus dessous. L'escavénier devait farfouiller patiemment dans la vase dans l'espoir de découvrir un mouredu. Farigoule, farigoulette Thym vulgaire (Thymus vulgaris), plante aromatique de la famille des labiées (prov. farigoulo). Farot Feu, système d'avertissements de pratique très ancienne, par la fumée pendant le jour, par la flamme pendant la nuit qui, allumé, signalait l'arrivée de bateaux ennemis ou suspects. Farot, faraud Fier, prétentieux ; élégant, coquet. Etre farot, ça peut être aussi : être bien installé, se trouver dans des conditions enviables, ne manquer de rien. On dit alors : « le roi d'Italie n'est pas ton cousin ! ». Farrat, ferrat Seau, plus spécialement seau en bois, cerclé de fer ; contenu d'un seau : un farrat d'aigo (cf. bouiòu). Fascine, faissine Petites branches, entassées, liées en fagots, autrefois utilisées pour chauffer les fours des boulangers (prov. faissino). Fatche Autre exclamation dérivée du provençal fàcho, fàci, face (cf. it. faccia), qui entre dans la composition de nombreux jurons marquant la surprise ou l'admiration, tels que fatche de con ! Fatigué Euphémisme pour gravement malade. « Oh ! Il a été bien fatigué ! » (Il a été à l'article de la mort). Faudiou, faudau Tablier, sarrau. Fausse-perruque Perruque, tout simplement. « J'ai rencontré Madame S., elle avait le faux-cul, la fausse-perruque, tout ! ». Faveloun Laurier Tin (Viburnum Tinus), aux baies d'un bleu métallique. Favouille (n.f.) Crabe (du prov. favouio, crabe, écrevisse de mer). Fède (n.f.) Brebis (prov. fedo). Fenestron, fénestron Petite fenêtre, vasistas, lucarne ouvrant au nord (prov. fenestroun, dimin. de fenestro, fenêtre). Fénière Grange à foin, fenil (prov. feniero ; de fen, foin). Fère, ferre Sauvage, qui n'est pas cultivé (utilisé pour les salades ou chicorées sauvages : salade ferre) (prov. fèr, fèro) Festival Se faire un festival signifie : briller, très bien marcher (à une épreuve d'examen ou à une composition). « A la lecture du sujet, j'ai cru que j'allais me faire un festival ! Et puis non, ça a pas été ça ! ». Feu de Dieu Désigne, par antithèse, quelque chose de diabolique ou d'exceptionnel. Un aïòli du feu de Dieu, c'est un aïoli de tous les diables. Se trouver au feu de Dieu, c'est se trouver au diable. Fève Désigne, entre autres, le gland de la verge dans un certain nombre d'expressions imagées (prov. favo, même sens). « Avoir la fève » (avé la favo) signifie aussi : avoir la guigne, le guignon, la malchance. Ficous Délicat sur le choix des aliments, dédaigneux. Siés ben ficous ! Fasié lou ficous e semblavo qu'avé pòu de s'empouiouna. Fielas, Fielat Congre, anguille de mer (Conger vulgaris, ou Muraena Conger, famille des Anguillidés), poisson marin gris-bleu foncé atteignant 2 à 3 mètres, très vorace, qui vit dans les creux de rochers [du prov. fiela, filer, réduire en fil, effiler, ou fielas, filet), poisson de mer ainsi nommé parce qu'il est effilé comme une anguille, on bien parce qu'il entortille sa queue autour de ceux qu'il prend comme le ferait un filet (?)]. Fiéragno, darado Nerprun Alaterne, Bourgue-épine (Rhamnus alaternus), arbuste commun des maquis et garrigues du Midi (famille des Rhamnacées). (cf. aladèr). Filadou Celui qui file, fileur de profession (À La Seyne, la rue Marius Giran s'appelait autrefois rue du petit Filadou). Filles d'artichaut Nom sous lequel les jardiniers désignent les rejetons (oeilletons) d'artichaut, utilisés pour la multiplication. Fioupelan, fièu-pelan Sorte de crabe aux pattes velus (de fiéu, fils et pelan, poilu) (cf. caban, fòu, fòu-barrois, favouille). Fleurette "Fleur de vin", pellicule blanche, moisissure, qui se forme à la surface du vin dans une bouteille mal bouchée, ou stockée verticalement. (cf. chano, chouano, cano). Flopée Une flopée : une grande quantité, une tapée, une tripotée. « Ils sont arrivés une flopée (et) encore un peu ». Foire Terme utilisé pour fête foraine. « Ce soir, je vous mène à la foire ». Foncer Payer, fournir des fonds, rembourser une dette. « ... Et ce sont encore ses parents qui ont dû foncer ». Fòu Sorte de crabe velu à grosses pinces (cf. favouille, caban). Pourquoi disait-on un fòu barrois ?? - d'ailleurs déformé à tort en crabe faux-barrois. Fouale Fou, insensé, extravagant. « Aquéu es fouale ! », disaient les premiers spectateurs de Charles Trenet, qu'on appela d'ailleurs le Fou chantant. Fouant, fous, font Fontaine, eau vive, source. La Fouant dèi Can (dans la forêt de Janas). Fouaro, defouaro Dehors, en dehors de. Dire à quelqu'un : « Acò, ès caga fouaro lou pot et emmerda la manilho ! » (Ça, c'est caguer en dehors du pot et aller même jusqu'à souiller l'anse !), signifie qu'il a exagéré - et même dépassé les bornes... Fouasse Beaucoup, une grande quantité, un grand nombre (prov. fouarço, forço). Dei pignets ? N'avié pas fouasse ! Fouirous Foireux (du prov. fouiro, foire, diarrhée). « A fa un pet fouirous... ». Foulandre Extravagant, fantasque, folâtre (prov. foulastre). Fourbi Attirail embarrassant, grand nombre de choses sans grande valeur. Tout le fourbi (cf. bataclan, saint-frusquin). Fousc, fusco, fousque Couvert, voilé, nébuleux, trouble (lat. fuscus). La luno es fusco, deman ploù ou bouffe (la lune est voilée : demain, ou il pleut ou il fait du vent) - prévision que les plaisantains déformaient en : La luno es fusco, a lou cercèu, ou ploù ou bouffe,... ou ben fa beou. Foussat ! Reproche gentil à un enfant coquin, espiègle. Peut-être de fourçat, galérien, forçat (La Seyne était tout près du bagne de Toulon...). Frachan Terre mêlée de gravats, débris de matériaux de construction, menus décombres de démolition, plâtras. Dire à quelqu'un : au frachan ! c'est lui signifier qu'il est totalement incapable et bon pour le rebut. Frais Frêne (arbre) (lat. Fraxinus). Franciot, Francihot Nom donné par dérision à un Français du nord, ou à un Méridional qui affecte de parler français, ou qui prend l'accent du nord. Frégit, fragi Frit (cf. Chichi frégit). Freirets Petits frères. Désigne chez nous les rochers de Sicié : Les Deux Frères. Fréquenter (se) Etre presque fiancé. Frérastre Péjoratif (frérâtre, construit comme marâtre) de beau-frère. « C'était le fils de mon frérastre ! », dit un jour, en sanglotant, une parente du mort lors d'une veillée funèbre (provoquant l'hilarité de l'assistance...). Frier (se) Se briser en menus morceaux, partir en poudre (de friable, du lat. friare, réduire en morceaux). « Ces biscuits, on peut pas les manger : dès qu'on les touche, ils se frient ! ». Frisons Fins copeaux de menuisier (prov. frisoun ; vieux fr. frison ; bas lat. frisum, frange). Froumage, froumatge Fromage. « Un froumage coumo un mortier, lou manjaren in compagnié… ». Fromage (manger du) Faire une faute de pied, notamment à la pétanque (être trop avancé, avoir les pieds qui dépassent du rond, au moment où l'on joue sa boule). Frottadou Terme d'argot marseillais qui vient du provençal freta, frotter, équivalent de flirter. Les frottadous désignent donc des couples de jeunes gens qui s'affichent, qui flirtent ouvertement. On peut dire aussi fretadou, qui est davantage conforme à l'étymologie. « Les pescadous de la Martiale, sont les rois, voyez-vous, des frottadous... » (extrait de l'opérette Un de la Canebière, interprété par Alibert vers 1935). Frumo (n.f.) Femme, épouse. « Genous d'ome, cuou de frumo, nas de can, soun gela tout l'an ! ». Furer Draguer, flirter (du prov. fura, fouiller, fureter). Fusiù Fusil. L'expression : « Mi fas toumba la pèiro daù fusiù ! », qui se réfère à l'époque des fusils à pierre, signifie : « Tu me désespères, tu mets ma patience à bout, tu me désarmes ! ». _______________________________________
Rien ne changera, à moins que les citoyens prennent eux mêmes les choses en main !
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| | | Faï Tirà Peyroulienne
Nombre de messages : 16435 Date d'inscription : 07/10/2008
| Sujet: E Lun 29 Déc 2008, 14:51 | |
| Estrasser (s') Se déchirer. Au figuré, s'estrasser de rire : éclater de rire, se tenir les côtes de rire (à s'en déchirer comme une estrasse). Estron Matière fécale moulée, étron (prov. estroun). « Je viens de trouver trois estrons fumants devant ma porte ! » (dixit le curé d'Apinac, à l'occasion d'un épisode de querelles avec les colonies de vacances laïques de la ville de La Seyne...). (cf. également nifle, sentinelle). Estrop Cordelette ou lanière de cuir servant à attacher l'aviron à son tolet. Estubade Prendre une estubade : être essoufflé, avoir du mal à reprendre son rythme respiratoire ; être en nage, fondre en sueur. « En poussant le charreton par n'importe quel temps, l'hiver on se gelait le pessegon et l'été on prenait de belles estubades ». Du prov. estuba, étuver, prendre un bain chaud. Eteindre Eteindre le feu, c'est boire un grand verre d'eau à la fin d'un repas bien arrosé. Évescat Évêché, siège ou demeure épiscopale. Nom d'un quartier de La Seyne où fut autrefois édifié un prieuré (chapelle Saint-Louis) qui accueillit les évêques de Toulon. _______________________________________
Rien ne changera, à moins que les citoyens prennent eux mêmes les choses en main !
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| | | Faï Tirà Peyroulienne
Nombre de messages : 16435 Date d'inscription : 07/10/2008
| Sujet: E Lun 29 Déc 2008, 14:51 | |
| Eissàrri Anée, charge d'un âne, plus exactement besace formée de deux grands cabas qu'on plaçait sur le bât des bêtes de somme et qui servait au transport des petites denrées (prov. ensàrri). Eisserò Vent de mer qui souffle du sud-est, sorte de sirocco (cf. largade, pounent, labé, miéjour, etc.) Emballer (Du prov. embala) Emporter, enlever, emmener, entraîner, voler. « Lou pòu d'èr qué l'a, lou mistraou l'embalo ! » (Le peu de brise qu'il y a, le mistral l'emporte !). Embarnisser Empoisser, couvrir d'une substance visqueuse, salir (prov. envernissa, embernissa). « Regarde un peu ta chemise, que tu t'es tout embarnissé de sauce tomate ! ». Embastarder Abâtardir, hybrider accidentellement (une plante). « Je crois que ces nouvelles semences de pois chiche m'ont embastardé les petits pois ». Embouligue Nombril (du prov. embouligo, embourigo). Embrailler (s') Passer ou rajuster son pantanlon, se culotter, mettre ses chausses (prov. s'embraia). « Aquèu que voudra ma fille, s'embraira haut ! ». Embroncher (s') S'accrocher les pieds à un obstacle, trébucher. Verbe prov. s'embrounca d'origine incertaine. A peut-être été amené en Provence par les compagnons couvreurs pour qui embroncher les tuiles signifie : disposer les tuiles sur un toit de façon qu'elles se chevauchent. Embrouille Mettre d'embrouille : semer le trouble; le désordre, la pagaille ; mettre le pàti. Emé Avec. S'es marridade emé un goi (Elle s'était mariée avec un boiteux). Emmasquer S'emmasquer : se déguiser. Etre emmasqué : être ensorcelé (cf. masque, du prov. masco, sorcière, magicienne ; et enmasca : ensorceler, jeter un sort, charmer, enchanter. Empega Poisser, coller. Aquelo empego ! Expression signifiant : Ça alors ! Elle est drôle, celle-là !. Voir aussi : « Ah ! par exemple, celle-là elle empoisse ! » (Maurin des Maures, de Jean Aicard) Empégué Ivre, saoul (du prov. pègo, poix, et empega, poisser, coller) : l'homme saoul marche un peu comme s'il avait les jambes collées. Etre empégué a également le sens de se débattre dans des difficultés, dans une sale affaire. Se faire empéguer est aussi se voir infliger une amende, une contravention. « Ce soir, s'empegan ! », dit-on, dans un moment d'euphorie, ou après avoir reçu une heureuse nouvelle, pour annoncer qu'on va boire sans retenue. Encafourner Cacher dans un recoin (du prov. encafourna ; de cafourno, caverne, ou cafournoun, cafournoli, recoin, débarras). Encuei Aujourd'hui. « Mistrau de nuei, Durara pas encuei » (Le mistral qui se lève la nuit ne durera pas aujourd'hui (Marcel Pagnol, Manon des sources). [L'expression populaire : « Mistrau de nuei, Dura com' un pan cuei » (Le mistral qui se lève la nuit ne dure que comme un pain cuit) serait donc un faux sens]. Enfanguer (s') S'embourber, se crotter, s'empêtrer dans une mauvaise affaire (prov. enfanga, embourber ; de fango, fange, boue, crotte, vase). Empouillouna Empoisonner (du prov. pouilloun, poison). Enca, encaro Encore. Enca' pau (encore un peu). « Sant-Silvèstre, enca'n pau pouvié pas l'estre... ». « Se piquas enca'n pau, sera lèu demoulido ! ». cf. panca, pancaro. Encaper En terme de marine, c'est prendre et tenir un cap grâce à un amer visuel (on encape sur Saint-Elme). Autres sens possibles : On encape quand on se recouvre le dos avec une cape pour se protéger du vent ou de la pluie ; mais on encape aussi lorsqu'on construit une chape en ciment. On peut aussi encaper quand on atteint son but, quand on conçoit un projet ou quand on encaisse son dû. Ne pas confondre avec encapeler qui signifie : se couvrir d'un chapeau et qui a donné capelan ou capelage (noeud de tête de mâture). [définitions fournies par Serge Malcor]. En-cas Sorte d'ombrelle susceptible d'abriter de la pluie. Comme ! Tu as perdu l'encas de Bléneau ! Enfant Garçon. Un père peut dire ainsi : « J'ai eu deux enfants et une fille ». Enrabia Enrager, bisquer ; faire enrager, tourmenter. Es enrabia ! (Il est enragé !). Enraguer (s') Peut-être du prov. raga, terme de marine : frotter durement en grippant. Par extension, coincer son hameçon dans des pierres u des rochers. Ensuquer Assommer, frapper sur la tête, accabler (prov. ensuca, de su, suc, tête). Au fig., être ensuqué, c'est être fou, dérangé, idiot. Sias ensucat de monta sus aquéu batéu (Vous êtes fous de monter sur ce bateau). Entention Déformation de attention (« Fais bien entention ! »), peut-être par corruption de : intention, intentionné, dont le provençal est entencioun, entenciouna. Enterre-mort Fossoyeur (prov. enterro-mort, aclapo-mort). Envisquer (s') S'engluer, se salir avec une substance gluante (prov. s'envisca). Eouvé, éuve, éuse Chêne vert, yeuse, arbre de la famille des fagacées (cf. blacas, suve). Épine Arête de poisson. Ce poisson est plein d'épines. Épine (être) Etre épine, ou être une épine (prov. estre uno espino) signifie être une peste, ou être quelqu'un de procédurier, retors, dur en affaires. Èr Air, souffle de vent léger et agréable, brise. « Lou pòu d'èr qué l'a, lou mistraou l'embalo ! » (Le peu de brise qu'il y a, le mistral l'emporte !). Escaboua Troupeau de brebis ou de chèvre, troupeau d'un particulier. Les grands troupeaux transhumants se composent avec les escaboua des particuliers (prov. escabouet). Escafougner (s') S'effondrer, se démolir, s'affaisser. S'applique par exemple à un château de cartes, à un empilement d'objets, à une pièce montée qui n'a pas résisté à la chaleur, etc. A peut-être un lien avec escafigna, écraser, ou escafouia, presser quelque chose de mou. Escagasser Détruit, démoli, affaissé, qui a cagué (du prov. escagassa, affaisser, écraser, aplatir). Etre escagassé, c'est être éreinté, exténué, fatigué de façon excessive. Se faire escagasser, c'est prendre un mauvais coup. S'escagasser, c'est aussi se décarcasser, se démener. Escaner Au sens propre : étrangler, étouffer. S'emploie chez nous davantage au sens figuré : duper, voler (en faisant surpayer), ou chaparder (sans doute du prov. escana). Escaper (s') S'échapper, s'évader, fuir, sortir du danger. « Quante le pauvre André soufflait dans son baryton, là, avec son incisive manquante, l'air, au lieu de passer par l'instrument, il s'escapait par la brèche ». Escaragòu Petit escargot, colimaçon (cf. limaçoun). Escaufèstre Accident, catastrophe, mauvais coup du sort. Escavène Esche, arénicole des pêcheurs, ver annélide utilisé comme appât par les pêcheurs (cf. esque, mouredu, mouron, bibi) (prov. escaveno, escareno, de escava, creuser des galeries). Le terme escavène désigne aussi vulgairement les boulettes de crasse noire qui s'accumulent dans les replis de la peau, entre les orteils, chez les personnes qui font rarement leur toilette. « Sabès pa ! A pres mau a l'abat Moutoun ! An vougu lou desabilha per lou coucha : avié dei escavènes dins lei pé, coumo aco ! ». Escavenier Ancien gagne-petit de la mer, l'escavenier se livrait à la capture des vers marins qu'il vendait aux pêcheurs. Sur les bords vaseux de la baie du Lazaret, ils creusaient profondément au moyen d'une pelle-pioche à large ferrure, renversaient les mottes de lise croulantes et les fouillaient de leurs dix doigts à la recherche des escavènes fugitives. D'autres escaveniers mieux nantis disposaient d'un bateau qu'ils mouillaient au-dessus des mates avec des amarrages serrés à des partègues. Esclariat, esglariat, aglariat Salsepareille d'Europe, salsepareille rude (Smilax aspera) : liane-arbrisseau épineuse à fleurs odorantes et à fruits rouges en grappes, qui bloque souvent toute progression dans les sous-bois. Infusions de racines sudorifiques et diurétiques. La fleur était autrefois utilisée pour parfumer des liqueurs (cf. rin vierge, saliège, tiragasso). Escolo École. Nostré pichoun fiù séra mèstre d'escolo (Notre petit-fils sera instituteur). Escoube (n.f.) Balai (prov. escoubo, du verbe escouba, balayer, emporter, faire rafle). Par dérision et jeu de mot, s'utilise aussi pour ballet : « Tu va voir Faust au théâtre ? Eh bè, là tu en verras des escoubes ! ». Escoubette Petit balai terminé par un hérisson de chiendent, autrefois utilisé pour ramasser le crottin ou pour le lavage des toupines. Escoubier, escoubilhé, escoubihaire Balayeur de rue, éboueur, personne qui faisait la collecte des détritus de toutes sortes dans les villes et qu'ils revendaient aux paysans. Escoulanter (s') Se tremper, se mouiller extrêmement, se rendre ruisselant (prov. coulanta, escoulanta). Escoundre (s') Se cacher. Jouga à l'escoundre : jouer à cache-cache. Escoundu : caché. Mountè sies escoundu ? Escraso-merdo Désigne familièrement une grosse chaussure, un croquenot. « Mi sièu croupa un pareu d'escraso-merdo... ». Escupiègno Salive, crachat composé de salive. « A qua manja d'escupiegno ! ». Escura (s') Se râcler de la gorge, s'éclaircir la voix, tousser, expectorer, se débarrasser les bronches. Esgourde (n.f.) Oreille. « Ouvre bien tes esgourdes ! ». On dit de quelqu'un qui est sourd, ou qui ne veut pas entendre, qu'il a les esgourdes oblitérées (ce qui correspond à l'argot français : avoir les portugaises ensablées). Espaloufi Pâle, blême, défait par la maladie (du prov. espeloufi, mais dont le sens mistralien est plutôt de : dépeigné, hirsute ; de péu, poil, cheveu). Espargo-fèro Asperge sauvage, asperge à feuilles aiguës (Asparagus acutifolius) (cf. roumaniéu couniéu). Espilla Dépecé, écorché, dépouillé (prov. espéia, espelha). « Il est maigre comme un ga espilla ». Espigueto Briza grande, herbe de la famille des graminées dont les épis ont la forme de clochettes (Briza maxima). Espincha Lorgner, épier, observer, guetter. L'espinchaire est celui qui épie. L'espinchou est l'action de guetter, de lorgner, de regarder du coin de l'oeil. D'où le surnom de Spinchou donné autrefois à un professeur bin connu de l'école Martini... Espous Éclaboussement, aspersion, retombée de gouttelettes (prov. espousc). « Comme il a plu à Toulon, je croyais qu'à La Seyne vous auriez au moins reçu quelques espous ». Espóutir Écraser, broyer, ruiner, mettre en bouillie, mettre en pâte (prov. espóuti). Esque Esche, annélidé, ver de vase (genre Hesione) utilisé comme appât par les pêcheurs provençaux (prov. esco). (cf. escavène, néréis ; mouredu, arénicole des pêcheurs, mouron, bibi ; cf. esquer, se faire désesquer). L'expression : « Va te faire une soupe d'esques ! » est employée pour se débarrasser d'un gêneur, pour l'envoyer se promener. (Ce serait le plat de résistance d'un pêcheur rentré bredouille : il ne lui reste plus qu'à confectionner son repas avec le reste de ses appâts...). Un chapeau « pour aller faire les esques » est un vieux chapeau déformé et à fond arrondi, semblable au récipient souple utilisé par les pêcheurs d'esques. Esquer Enfiler une esque, un ver de vase, ou un autre type d'appât (moule, limaçon, etc.) sur l'hameçon. Le verbe opposé est désesquer. Esquicher Presser, serrer, comprimer (prov. esquicha). Esquicher (s') Se presser, se serrer, serrer les rangs (prov. s'esquicha) ; se forcer, faire des efforts (pour aller à la selle) ; s'épuiser, donner au delà de ses moyens. Esquichon Indidu de petite taille, mal venu, nabot ; enfant minuscule. « Elle a juste pris huit kilos de toute sa grossesse : elle va sûrement nous faire un esquichon ». Esquigne (n.f.) Dos, échine (prov. esquino). Esquille Écharde, éclat de bois (prov. esquilho). Esquinade Araignée de mer (Maia squinado) (prov. esquinado) (cf. chèvre de mer). Esquinchole Désigne d'une manière imagée un être à la fois malingre, osseux et chétif. Le terme provient certainement d'esquicher (presser, comprimer). On employait couramment ce terme aussi bien au cours des jeux (pour expliquer qu'untel ne "ferait pas le poids") que dans la vie de tous les jours : « Il y a un poussin plus esquinchole que les autres ». Est Le x n'existant pas en provençal, il est remplacé par st Estama, estamaïre Étameur, ou rétameur (prov. estamaire) (l'un des santons de la crèche provençale). Estampeù Vacarme, bruit, tapage. Faire un estampeù : tenir tête à quelqu'un, faire scandale. Estancaïre Celui qui estanque, terme parfois utilisé par les joueurs de boules qui s'écrient, après un tir réussi, un palet en place : « Je l'ai estanqué ! ». (Du prov. estanca, arrêter, bloquer, mettre obstacle ?). Estéou, estèu Récif, écueil, roche voisine des côtes, étoc. Le récif de l'Estéou est une pointe située à l'extrémité de la plage de Mar Vivo, qui se découvre à marée basse. Estira Repasser du linge ; étirer, allonger, étendre. Estomagade Grande frayeur, grande émotion, choc nerveux (prov. estoumagado, de estouma, estomac, poitrine. Estoquefich, estocofi, stocofi, stocofish Morue séchée à l'air, à odeur forte dont nos grands-mères s'accommodaient mal de la prononciation anglaise stockfish. « Il est maigre comme un estoquefish ! ». « Ça sent le stocofi pourri ! ». Estordi Étourdi, qui agit sans réflexion, sans attention (prov. estourdi). (cf. caffalo, darnagas, djèdjè, fada, fadòli, tòti, etc.). Estornèu Étourneau, sansonnet (oiseau) (prov. estournèu). Estraio-braso Fanfaron, hâbleur, personne tapageuse et importune (du prov. estraia la braso : éparpiller la braise, faire plus de bruit que de besogne) (cf. babouate, arleli, faiseur). Estrambord Transport d'enthousiasme où l'on déborde de soi, excès, extravagance, mouvement passionné, exaltation, délire. Estransiné Dans les transes, dans les affres de la peur, sous l'effet d'un violent choc émotif (de estransi ou estranci, angoisse, chagrin) (cf. estomagade). Estraper Gratter avec les pieds, piétiner (s'applique plutôt au chien qui gratte la terre, qui creuse avec ses pattes) (prov. estrapa). Estrasse Chiffon, vieux linge, hardes, loques (prov. estrasso, d'estrassa, déchirer, mettre en lambeaux). _______________________________________
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| | | Faï Tirà Peyroulienne
Nombre de messages : 16435 Date d'inscription : 07/10/2008
| Sujet: D Lun 29 Déc 2008, 14:44 | |
| Dache Aller à dache : aller au diable, au bout du monde. Terme d'origine obscure, dérivant peut-être de mots régionaux (diache) signifiant diable. Mais pour les Marseillais Dache aurait été le nom d'un célèbre déménageur qui, après avoir longtemps exercé à la Belle-de-Mai, aurait migré à l'opposé de la ville, vers Endoume. De là serait alors née l'expression aller à dache (?). [On a aussi parfois utilisé le terme dache par confusion avec l'argot français dalle dans que dalle (rien du tout), qui est devenu que dache]. Daïmé (n.m.) La dîme. À La Seyne, Lou Daïmé désignait le bâtiment (hôtel de la Dîme) où était prélevé l'impôt, bâtiment qui fut affecté en 1833 à l'école de l'Enseignement Mutuel, qui deviendra l'école Martini. Les latrines publiques du Daïmé, dans l'enceinte de l'école, furent l'objet de polémiques qui durèrent plus d'un siècle, d'où l'expression locale : aqui sente lou daïmé. Dame-jeanne (n.f.) Bonbonne, ou grosse bouteille de grès ou de verre (en souvenir de la reine Jeanne de Provence). Damote (n.f.) Dame qui prend de grands airs, femme snob, parvenue, nouvelle riche (prov. damoto, diminutif péjoratif de damo, dame). Les familles modestes ne se sentaient pas toujours à l'aise à voir défiler des damotes aux longues robes soyeuses. Darado, fiéragno Nerprun Alaterne, Bourgue-épine (Rhamnus alaternus), arbuste commun des maquis et garrigues du Midi (famille des Rhamnacées). Darboussié Lieu planté d'arbousiers. Darnagas Pie-grièche, oiseau passereau plutôt bête, qui ne voit pas le danger (prov. darnagas ou tarnagas). (Darnagas serait une onomatopée du chant de cet oiseau). Qualifie aussi quelqu'un de nigaud, pas dégourdi, butor. Aqueou grand daranagas - qu'a lei pè plats... De De peut s'utiliser à la place de du ou de de la devant un substantif ayant un sens qualitatif : « Tu as de force, toi ! », « J'ai bien de peine », « Cette viande, elle est dure comme de bane », « Çui-là, il faut qu'il mette d'embrouille », « Acò, es de marlusso ! ». Par ailleurs, de est rajouté devant des mots où il n'est pas utilisé en français : De sûr, de segur (à coup sûr), de longue (sans cesse), de droit (étant en position debout), se mettre de propre, et aussi peuchère de moi !. Debalage, desbalage Déballage, étalage de marchandises en vrac. « Qué debalage ! : li trouveroun de froumage, de moustarde, mé dé tabac ! Qué debalage ! » (chanson populaire, où il est question de la découverte d'un lieu de stockage d'objets volés par deux femmes). Débesquiller Désarçonner, faire chuter, faire tomber (au sens figuré) : un concurrent placé premier, un homme politique de sa position de leader, etc. (du prov. bequiho, bequilho, béquille). Cf. déquiller. Défaire (se) Se dégrafer. « Quelle chaleur ici ! Ça vous gêne pas si je me défais un peu ? ». Dégargaillé Débraillé, aux vêtements défaits ; plus particulièrement : décolleté, dépoitraillé (prov. desgargaia, despoitrina) (cf. dépenaillé). Dégourdi Oh ! Dégourdi ! qualifie précisément celui qui n'est pas dégourdi (qui fait preuve de maladresse). Dégourdi sans malice ! est une autre forme de reproche, plutôt amical. Dégrener Employé pour égrener (prov. desgrana, degrana, séparer le grain de la paille ; ou degruna, égrapper), détacher les grains d'un épi, les graines de haricot sec de la gousse. « Cette année, je vais faire des haricots à dégrener ». Dégun Pronom indéfini signifiant : personne, aucun, nul. « Ai vist degun » (je n'ai vu personne). Déjeuner Petit-déjeuner, repas du matin (dejuna). En Provence, l'on dîne à midi (dina) et l'on soupe le soir (soupa). Dènti, dènte Denté, poisson de mer (Sparus dentex ou Dentex vulgaris), famille des sparidés. Les dènti adultes ont souvent une bosse frontale. Déparler Employer des mots que l'on ne devrait pas, déraisonner, dire des inconvenances, devenir grossier lorsqu'on a été mis en colère (prov. desparla, deparla). Dépéguer (se) Se sortir d'une embrouille, d'un pastis ; se débarrasser d'un problème. Du prov. si despega ; de pego, poix, colle. (cf. pègue, empéguer). Déquiller Faire tomber, récupérer un objet perché (quillé) (prov. desquilha). (cf. débesquiller). Dérisoire Terme employé abusivement pour : exagéré, excessif, qui dépasse les bornes. « Huit heures du soir, et il est toujours pas rentré ! C'est dérisoire, ça ! ». Derracher Arracher, déraciner, extraire (une plante, une dent) (du prov. derraba). Désesquer En termes de pêche, on se fait désesquer (enlever l'esque) lorsque le poisson ne fait que mordiller, endommager ou enlever l'appât, sans se faire prendre à l'hameçon. Destraouquer Trouver, dénicher (prov. destrauca, de trau, trou). Destrùssi Destructeur, démon, vandale, brise-fer, enfant peu soigneux de ses habits ou de ses jouets. Diable ! Interjection employée pour : mais, bien sûr ; bien évidemment ; naturellement. Diéu, Diou, Dioù Dieu. Couquin de Diéu ! Juron classique. Couquin de pas Diéu ! Galéjade à l'adresse du diable. Le diable croit qu'on jure... et il se trouve bien attrapé (Jean Aicard, Maurin des Maures). Noum dé pas Dioù ! Un lapin ! (id.) Digue Francisation du provençal digo, impératif du verbe dire (dire) « Et perqué ? digue mi ? » (Et pourquoi, dites-moi ?). Le fait que, en provençal, dire puisse signifier aussi demander, permet des jeux de mots comme [Il s'agissait de deux femmes qui cherchaient les clés de leur maison] : « Digue-z'y s'a lou passe ? » (Demande lui si elle a le passe / Dis lui salopasse !), à quoi il est répondu : « Digue-z'y s'a lou parié ! » (Demande lui si elle à l'autre clé de la paire / Dis lui saloperie !).
Dîner Déjeuner, prendre le repas de midi (cf. déjeuner, souper). Djèdjè ou djèdji Niais, imbécile, nigaud, arriéré, simple d'esprit, fada (prov. jijeù) (cf. babalu, caffalo, darnagas, fadòli, etc.). Djédjé vient peut être d'un personnage de la pastorale de Maurel, un certain Jiget, valet de la ferme Benvengu, faire valoir de Pistachié, dont l'air tòti, le bégaiement et le caractère peu marqué lui ont valu une assimilation avec le ravi [Proposition de Serge Malcor]. Un djèdjè de coq désigne un homosexuel masculin. Pourrait peut-être (?) provenir de l'expression « couple de coqs djèdjè », c'est-à-dire de coqs fadas, qui auraient une tendance à se rapprocher entre eux au lieu de rechercher les poules. Doganier Douanier. « Mon frère, il est doganier ». De l'italien doganiere, douanier ; mot importé en Provence maritime par les immigrants italiens. Doigt de pied Certains utilisent doigt de pied à la place de orteil, mot qu'ils jugent sans doute trop savant. Donner En parlant d'un tissu, donner c'est se relâcher, s'étirer à l'usage (dans d'autres régions, on dit prêter). Dorée (n.f.) Poisson de mer, autre nom du saint-pierre (ou zée, ou poule de mer). Désignerait aussi la saupe ou bogue saupe (?). Dormiasse (n.f.) Personne qui dort beaucoup, ou qui a de la peine à se tirer de son sommeil. « Allez, debout ! Dormiasse ! » (prov. dourmias ; de dourmi, dormir, et suffixe augmentatif -as. Douna Donner, être excessivement généreux. (cf. le proverbe : « Douné dounavo : lou cuou moustravo. Un jou, Douné douna plus : lou cuou moustra plus »). Dourgue, douire Cruche (prov. douiro). Dresser (se) Se lever, se mettre debout (prov. si dreissa).
Droit Debout. « Mademoiselle, levez-vous ! - Mais monsieur, je suis droite ! ». Faire quelque chose de droit (étant en position debout). « Douarmi de dré et mangi de coucha ! » (chanson populaire). Du Employé à la place de pour dans « pour cent ». On me retient le dix du cent. Dubert Ouvert. Le dicton populaire : « De placards dubert, de marrit gouvèrs » stigmatise une maison où l'on néglige de refermer les portes des placards, témoignant d'un ménage mal tenu. Dure (la) « La dure, la molle, la casserole ! » : C'était une épreuve, qu'entre adolescents, on faisait subir à un individu dont on voulait se venger parce qu'il s'était mal conduit vis à vis de la raille, ou qu'on n'aimait pas. On prenait alors le "coupable" pour cible et, en l'encerclant, on le canardait à coups de pierres, de fruits, de boue, etc., tout en criant : « La dure, la molle, la casserole ! », probablement parce que molle est l'inverse de dure, et casserole parce que çà rime avec molle. Voir également à Bourrine. _______________________________________
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| | | Faï Tirà Peyroulienne
Nombre de messages : 16435 Date d'inscription : 07/10/2008
| Sujet: C Lun 08 Déc 2008, 23:42 | |
| Couatte Taloche, calotte (coup donné sur la tête avec une main ouverte) (du prov. coueta, calouta, donner des taloches). Coucou (à) En position accroupie, à croupetons. Coucourde Courge, citrouille, potiron, gourde ; mauvais melon ; homme vain et présomptueux (prov. coucourdo, cougourdo). Coucourdié Plante de courge, lieu ensemencé de courges. Coumbien n'as cueilli ? Tout lou coucourdié pourri ! Coudoulet Caillou, galet, lieu rocailleux où la marche est difficile (prov. code, còdou). (cf. roumpi-cuou). (cf. le quartier de Six-Fours nommé La Coudoulière ou Coudourière). Couffe Manne, grand panier, grand sac de sparterie, sac à quatre poignées utilisé par les charbonniers ; son contenu (généralement, 50 kg de charbon) : « Il m'a livré une couffe qui faisait à peine 40 kgs ! ». Couffe Sottise, bourde, bévue (prov. coufo). « J'ai fait une brave couffe ! ». Coufle, gounfle (adj.) Gonflé, repus. (N'en sièu gounfle, j'en ai tout mon soûl). A également le sens de : gros de larmes, très affligé, le coeur gros. Couifo Coiffe (uno couifo a canoun). Couillon, couilloun, couioun, coulhoun Imbécile, benêt. « Sies ben couilloun ! » (Tu es bien couillon !). « C'est couillon ! ». (c'est bête, c'est stupide !). « Sies trop coulhoun per gagna quauquarèn ! » (Tu es trop bête pour gagner quelque chose). Au jeu de cache-cache, on se criait : « Bello luno, bèou souluou, fai te vèire ! », pour s'entendre répondre : « Pas tant couilloun ! ». Qualificatif désobligeant associé aux habitants de divers villages varois : Lei couillouns de Cuers. Couilles en l'air Dans le langage de la construction de navires en bois, désignait une scie à lame renversée, permettant de scier du bas vers le haut, dans des recoins du navire d'accès difficile. Couillon de la lune Une des variantes de cet adjectif dévalorisant servant à traiter quelqu'un d'imbécile. Comme autres injures populaires, citons aussi : Couillon droit ! Couillon d'ai (d'âne) ! Un couillon dans un siéton ! Ce n'était pas la moitié d'un couillon ! (que l'on a pu interpréter soit par : ce n'était qu'un imbécile, soit, au contraire par : ce n'était pas un imbécile du tout). On connaît aussi l'adage populaire : « Qui fait des vers sans le vouloir est un couillon sans le savoir ! ». Couillonime (n.m.) Alors qu'une couillonade est une sottise, une bétise, une bévue, une maladresse ponctuelle, le couillonime (prov. couiounige, ou couiounun) désigne la bétise intrinsèque, le caractère de stupidité permanente d'un individu, le fait d'être couillon. Couler Couler la lessive : verser de l'eau bouillante sur le linge entassé dans une baille, un cuvier. Couler les pommes de terre : introduire doucement les pommes de terre dans l'eau bouillante. Couleur (n.m.) Le couleur : le linge de couleur (dans le langage des bugadières). Coumprendre Comprendre. « Coumprenès ? » (Comprenez-vous ?). « As coumpré ? » (Tu as compris ?). « Se manjavo, serié guerido, digo lou medecin ; soulamen manjo pas, as coumpré ? ». Coup de poing Arriver avec les coups de poing tous faits : bouillir de colère, arriver furieux, la colère prête à éclater. Coupe-pied Appellation locale du perce-oreilles, ou forficule, insecte orthoptère dermaptère qui attaque les légumes ou les fruits mûrs (cf. également taille-cèbe). Couquin ! Coquin (interjection à partir d'un adjectif pour exprimer la surprise ou l'émoi) : Couquin de Diéu ! Couquin de pas Diéu ! Couquin de bouan sang ! Par ailleurs, un couquin de Diéu désigne un enfant particulièrement insupportable, un vrai démon : « Ils ont une fillette, c'est un vrai couquin de Diéu ! » (cf. tron de l'air). Couronner (se) Se couronner les genoux : s'écorcher les genoux (cf. se descourouna, se découronner, verbe que l'on applique aux chevaux qui, en tombant, s'écorchent le devant de la patte). Courrejolo Liseron des champs (Convolvulus arvensis) ou autre plante (par exemple, la Renouée Faux-Liseron : Polygonum Convolvulus) à très longue tige rampante ou grimpante (cf. prov. courreja, courir de côté et d'autre, aller çà et là, vagabonder). Coustelline, cousteline Salade sauvage amère, très recherchée, du genre Picridie (Picridium vulgare, ou Reichardia picroides). Coustignous, croustignous Fromage fermenté, d'odeur particulièrement forte et piquante (du prov. couissignous ou coussinous, cuisant, piquant), préparé chez soi dans un bocal avec tous les restes de fromages auxquels on ajoute un petit verre d'aigo ardent (pour éviter aux vers de devoir se développer...). On rajoute les restes de fromages au fur et à mesure, puis on laisse reposer le mélange une bonne demi-douzaine d'années en remuant de temps à autre pour bien mélanger les ingrédients. Craindre Avoir honte, être penaud, baisser les yeux, avoir l'oreille basse, accuser le coup (prov. faire crento) : « Son père l'a grondé et il l'a craint ! ». Craniger, créniger Produire un bruit aigre, grincer, ou également craqueter, crépiter (prof. creniha, craneja, cracineja). Peut s'employer pour le bruit que l'on fait en croquant un biscuit. On a dit aussi : « On fait cran-cran la dent ». Creba Crever, éclater, percer, mourir (en parlant des bêtes), s'arrêter ou s'apaiser (en parlant du vent) : Lou mistraou a creba ! Cregnènt Craintif, timide (aquèu pichoun, es cregnènt) ; qui a de la répugnance, délicat sur le manger. Creissu Crû, accrû, grandi (participe passé du verbe crèisse, croître). « Aquèou a creissu ! », dit le Provençal devant un individu de très grande taille (qui n'est manifestement pas de race provençale), et il ajoute « Dou veni d'un pays de mounte plou ! » (Il doit venir d'un pays où il pleut...). Assimilant trop grande taille et bétise, le Provençal va même jusqu'à dire : « Lou bouan Dièu, mai t'a fa grand, mai t'a fa couilloun ! ». Crespèu Crêpe, pâtisserie cuite à la poêle. Par extension, en langage vulgaire, peut désigner un crachat épais particulièrement dégoûtant, un graillon (cf. molard). Crespinettes Avoir les crespinettes : être énervé, irrité, bouillir : « Cette cliente m'a fait venir les crespinettes ! ». Terme très vivant en français populaire seynois. A sans doute un lien avec crespa, crispa, tu me crispes. Crier Gronder, réprimander quelqu'un. « Il m'a crié après ». Cropatta Corbeau (ou corneille ?) (du prov. croupatas, groupatas). Croumpa Acheter. Croumpa 'n chut : se taire. Croustet Croûton, morceau de pain grillé, parfois frotté d'ail, qu'on apporte aux champs. Çui-là Celui-là. C'est çui-là qui colle les affiches, la nuit. Cul cousu Personne qui ne rit jamais (prov. cuou courdura). Cul-rousset Queue-rousse, rouge-queue, fauvette des Alpes (?) (Phoenicurus phoenicurus) (prov. cuou-rousse, cuou-rous). Cuou Cul, derrière, fond, partie inférieure. « Genous d'ome, cuou de frume, nas de can, soun gela tout l'an ! ». « Se senti lou cuou merdous (ou lou cuou paious) » : se sentir coupable. « Lou cuou mi tocavo pas la camiso » : J'étais transporté de joie, je frétillais de plaisir. _______________________________________
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| | | Faï Tirà Peyroulienne
Nombre de messages : 16435 Date d'inscription : 07/10/2008
| Sujet: C Lun 08 Déc 2008, 23:42 | |
| Cochon (pas) Pas cochon : Généreux, large, ne regardant pas à la dépense lorsqu'on invite quelqu'un, ou lorsqu'on fait un cadeau. Còli ! Imbécile, sot, ballot (du prov. còli, colis, caisse, ballot ?). Comblage Zone de comblement (comblage n'est pas un mot de la langue française). Pour les vieux Seynois, le Comblage désignait la zone située entre les Esplageols et les coteaux de Brégaillon, autrefois composée de terres marécageuses, et qui a été assainie et développée en zone industrielle par comblement des marécages. Comme ! S'emploie, pour exprimer la stupéfaction, à la place de comment ou de comment se fait-il ? : « Comme ! T'es pas parti ! ». Commission Dans le langage des écoliers d'autrefois, demander à sortir de classe pour faire la petite commission, c'était pour faire pipi ; quand c'était pour faire la grosse commision, c'était pour faire caca. Comprenence Compréhension, facilité à comprendre les choses (prov. coumprenenço). « Çui-là, il est dur de la comprenence ! ».
Con à la voile Expression insultante qualifiant les premiers immigrés italiens arrivés sur nos côtes au moyen de leur bâteau de pêche : - como sei venuto ? - con la vela (avec la voile). Volontairement mal entendue, l'expression con la vela ! a donné : con à la voile ! qui qualifie un abruti complet. Connaître Savoir, reconnaître, deviner. « Çui-là, ça se connaît que ses parents sont blonds ! ». Conque Bassin d'une fontaine, vasque, cuvette, bassine de cuisine (prov. conco, du latin conca, maie d'un pressoir, récipient pour collecter l'huile de pressage). Cònsou Consul ; nom que prirent les magistrats municipaux des communes du Midi aux XIIe et XIIIe siècle, et qu'ils portèrent jusqu'en 1789. Còpi Quolibet, brocard, qualificatif désobligeant. « Chaque personne qui passe a son (sa) còpi » (douno sa còpi en cadun) : chacun reçoit son coup de langue. Cordonnier (Prov. courdounié) Type d'insectes aquatiques qui marchent sur l'eau avec des mouvements saccadés, tels que le gerris, l'hydromètre, le notonecte, la "punaise à avirons". Cornue Cuve de bois munie de deux poignées et servant au transport des grappes de raisin ou du marc de vendange (raque). Corsoise Localement, une Corsoise désigne une femme d'origine Corse. Còu, colle Colline (la Colle d'Artaud - et non le col d'Artaud). Còu, couale Cou. « Oh ! Moun bèou, coumo va lou còu ? ». _______________________________________
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| | | Faï Tirà Peyroulienne
Nombre de messages : 16435 Date d'inscription : 07/10/2008
| Sujet: C Lun 08 Déc 2008, 23:42 | |
| Chilet Appeau, sifflet de chasse. Chin Chien (cf. can). « Fa tout ce que póu..., coum'un chin quand cague... ». Chincharro Mésange bleue (Parus caeruleus) (Chincharro est l'onomatopée du chant de cet oiseau). Chique L'expression familière : « mou comme une chique » signifie : dépourvu d'énergie. Mais à quel sens de chique correspond-elle ? Ce ne semble pas être la chique, morceau de tabac que l'on mache (utilisé dans l'expression : clair comme du jus de chique). Ne serait-ce pas l'autre sens de chique, celui de petit cocon mou et peu fourni en soie ? D'autre part, avoir la chique signifie familièrement : avoir une fluxion dentaire, une inflammation des gencives ou des autres muqueuses buccales avec gonflement de la joue, due à un foyer infectieux dentaire (cf. mourrau).
Chivau
Cheval. A chivau : à cheval. « Lou pichoun gibous, can anave a la casse, a chivau su la limace, can anave o moulin, a chivau su lou lapin » (chanson populaire). « A chivau douna, se regarda pas lei dent », expression signifiant : quand on vous fait un cadeau important, on ne va pas se plaindre pour des détails. Chopin Chopin de morue (choupin de merlusse) : Tranches de pain sur lesquelles on a versé du poisson bouilli, soupe de poisson. (cf. choupin, croûton que chaque marinier a le droit de tremper dans le court-bouillon d'un bateau de pêche). Chouc Ivre, gai, émoustillé. émoustillé. Du prov. chouco jus de la treille, chuca, boire, et chucaire, celui qui boit avec passion, qui savoure. Chuscle (n.f.) Poisson de mer du genre mendole, famille des mendidés (Maena jusculum ou Maena maena), à bouche très protractile, pouvant s'allonger en tube (prov. juscle) (cf. gerle). Ciapacan, chapacan Fonctionnaire préposé à la capture des chiens errants et à leur transport à la fourrière. Ce nom provençal (qui dériverait de l'italien acchiapacani) servait aussi à désigner un individu un peu marginal qui vivait du commerce des chiens qu'il attrapait dans les rues et revendait pour leur peau. Cici Oiseau minuscule, tel que le pipit des buissons, oiseau passereau insectivore du genre Anthus (cf. vichou). Cicòri, cicòri fèr, cicòria Chicorée sauvage (Cicorium Intybus), l'une des salades sauvages les plus recherchées. Ne pas confondre avec Cicòria amar, ou chicorée amère (Urospermum Dalechampii). Cigale de mer (Prov. cigalo ou cigaloun de mar, ou chambri de mar). Nom vulgaire de la scyllare, crustacé décapode de nos côtes, à abdomen rabattu en dessous, et reconnaissable à ses écailles antennaires (sa paire d'antennes s'est transformée en deux excroissances larges qui lui donnent la physionomie d'une cigale). Il existe la grande cigale de mer (qui peut atteindre les neuf cents grammes) et le cigalon qui ne dépasse pas les 10 cm et qui vit dans les herbiers de posidonies. C'est ce dernier qui est très estimé pour décorer la bouillabaisse. A ne pas confondre avec la galathée (Galathea squamifera) qui est un décapode possédant de fortes pinces. Cisampe (n.f.) Courant d'air froid, vent coulis (prov. cisampo, vent glacial, vent du nord, bise). Civada Avoine cultivée (Avena sativa). Clafi (ou cafi), clafide Rempli, gorgé, farci, bondé, comble, infesté (du prov. cafi ou clafi : remplir en pressant, farcir, gorger, combler). « L'herbe était clafide de crottes de moutons et de biques ». Clar Clair. D'aigo claro : de l'eau claire. Le vin clair : le vin rosé. Clavelan Biòu clavelan, ou Clavelan, ou Droite épine, bigorneau dont le canal siphonal est plus long que l'ouverture (Murex brandaris). Claver Clouer (prov. clavar), percer de part en part. Exemple : capturer une seiche, un poulpe, un poisson à l'aide de la fachouire (föene). « D'un peu, il me clavait le doigt ! ». Faire clave (prov. clave ou clàvi), c'est se rendre, donner sa langue au chat (ce que l'on exprime en passant son index dans un rond formé par le pouce et l'index de l'adversaire). Clavèu Clou, pointe de charpentier Clergeon Petit clerc, enfant de chœur (prov. clerjoun). Clovisse (n.f.) Coquillage comestible (prov. clauvisso ; latin Tapes virgineus, ou Tapes pullastra), voisin de la palourde de l'Océan. Cluisser Gémir, geindre, se plaindre, soupirer ; glousser (prov. clussa). Cocagne ! « Oh ! Vous autres, cocagne ! », signifie : « Vous n'êtes pas à plaindre ! » (vous avez abondance de biens ou de revenus). De : pays de cocagne, pays imaginaire où l'on a tout en abondance et sans peine, où la vie est agréable et facile. _______________________________________
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| | | Faï Tirà Peyroulienne
Nombre de messages : 16435 Date d'inscription : 07/10/2008
| Sujet: C Lun 08 Déc 2008, 23:37 | |
| Castagnade Soirée, réunion où l'on consomme des châtaignes rôties, arrosées d'un bon vin blanc ou d'un vin cuit traditionnel (prov. castagnado). Castagnaire Ramasseur de châtaignes ; marchand de marrons ou de châtaignes rôties. Castagne, castanha Châtaigne, marron (prov. castagno ; latin castanea). Le terme désigne aussi naturellement un coup (de poing) et une bagarre (ça va castagner !), mais c'est de l'argot français qui n'est pas spécifiquement provençal. Castagnié Châtaigner (Castanea sativa), arbre de la famille des fagacées. Castagnettes Testicules (du prov. castagno, même sens, dérivé de castagneto, petite châtaigne). Ce petit, on dirait qu'il a les castagnettes un peu molles... Castéou, castèu Château. Au sens fig., tira lou castèu : renifler ; tiras lou castèu ! : mouchez-vous ! (Viendrait en fait de tira lou candèu, tirer la chandelle). Catalan Chanter catalan : Sonner le cassé (pour un objet en verre ou en porcelaine, fêlé). Caterinette Coccinelle (prov. cacarineto, de catarineto, Catherinette). Càti, couti, coti Marque de coup reçu par un objet ; ébréchure, éraflure ; meurtrissure d'un fruit. Terme toujours vivant en français populaire seynois et au delà, apparemment provençal d'origine, mais certainement apparenté au vieux verbe français cotir qui (Littré) signifie « meurtrir, en parlant des fruits » : La grêle a coti ces poires. Cauquer, càuquer (Prov. cauca) : Fouler (les gerbes de blé, la vendange, la terre) par piétinement. D'où le nom de la rue Cauquière où il y avait autrefois de grandes cuves à fouler le raisin. On dit abusivement : « on cauque, ici », ou « on cauque l'eau » lorsqu'on marche sur un sol humide, spongieux. Caud Chaud, chaudement ; chaleur. « Avèn bèu tèms, ma fa un pòu caud ! » (Nous avons beau temps, mais il fait un peu chaud). Cavaioun Désigne un endroit perché, élevé (cf. le quartier Cavaillon à La Seyne). Cavet Insecte qui ronge le blé dans les greniers ; bruche du pois (cf. baboua). Cèbe (n.f.) Oignon (prov. cebo, lat. ceba, Allium cepa). « Pas proun de faiou, li fou enca la cèbe ! », parole d'un avare (pas assez qu'il a des haricots (dans son assiette), il lui faut encore un oignon !). Celle Celle de... est un sous-entendu pour désigner la petite amie ou la maîtresse d'un personnage connu. « Celle de l'amiral M. ». Cénille (Prov. ceniho) Litière de petites feuilles, d'aiguilles de pin, copeaux : Mettre de la cénille sous le feu (lorsqu'il est en train de s'éteindre). D'où le quiproquo entre un petit écolier et sa maîtresse qui lui disait : « Mets la cédille sous le c [seu] » et à laquelle il répondit : « Non, madame, on met la cénille sous le feu ». NB. Frédéric Mistral signale d'autres sens du mot ceniho : cendre fine qui retombe autour d'un feu, fin son, fécule, sédiment, etc.
Cese Pois-chiche (Cicer arietinum). « Déman ventaren lei faiou mé lei cese » (Demain nous vannerons les haricots et aussi les pois chiches. Chabi Débiter, vendre, liquider, se défaire d'une marchandise. (Dans notre région, chabi a davantage le sens de : consommer, user, voire dilapider). On dit d'une femme qui en est à son troisième mari : « n'a deja chabi tres ! ». Cha-cha Litorne (grive à tête grise et au ventre moins tâcheté que les autres espèces), ou draine (grive de grande taille, Turdus viscivorus). « Il a pris un cha-cha pour une grive ! ». Chaînette (la) Cordon rocheux sous-marin qui relie les Freirets (rochers des Deux Frères) au continent. Chalet de commodité, chalet de nécessité Autrefois, édicule, lieu d'aisance, construit dans le jardin d'une maison (cf. pàti, cagassière). Chambroun Petite chambre, chambrette ; resserre, pièce attenante à la cuisine. Chantou Nom familier et affectueux (prononcé 'tchantou) que les ouvriers seynois donnaient à leurs Chantiers de construction navale. Chanu Adjectif provençal (chanu, chanut, chanudo) désignant quelque chose d'excellent, de première qualité, et, par extension, quelqu'un de compétent dans une discipline, de fort, de ferré. Ils sont chanus à La Seynoise (ce sont des as, ce sont les meilleurs). Chaple (n.m.) Dégât, désastre, carnage, massacre, tuerie. Au figuré, faire un chaple : mettre du désordre, faire du tintamarre, faire un malheur, semer la zizanie et provoquer de la bagarre. « Son chien a poursuivi mon chat au milieu du potager, ils se sont battus : un chaple ! ». Charrer Causer, faire la conversation, jaser, bavarder, "tchatcher" (prov. charra, parler, et charraire, hâbleur). « Sur les deux heures que tu mets pour faire le marché, tu charres au moins une heure ! » Charradisse Conversation animée, longue causerie, conférence, entretien de plusieurs personnes (prov. charradisso). Charreton Petite charrette sans ridelles, charretin (du prov. carretoun, diminutif de carreto, charrette). Chasper Palper, tâter, tâtonner, fouiller avec les mains, pratiquer des attouchements (prov. chaspa). Faire les bigorneaux à la chaspe (en tâtant du pied dans les algues). Chaspavi dins la mouscaio per trouva moun veiré (je fouillai avec les mains au milieu des mouches pour trouver mon verre...). Châtaigne Prendre à la châtaigne : frapper violemment, à coups de poing. Chavanne Orage, nuée d'orage, pluie orageuse et passagère (du prov. chavano). Châtaigne-biscotte Farine de châtaignes-biscottes : probablement, farine de châtaigne aromatisée. Pour quelques sous, ils avaient une bonne mesure de poudre blanche qu'ils absorbaient à même le papier gris des épiciers de l'époque. Chèvre de mer Autre nom de l'araignée de mer ou esquinade. Chichette Pénis d'un enfant (cf. quiquette). Maladroit, pataud. Aquel enfant es chichette (on dit aussi patè). Chichi Pénis, membre viril (cf. aucèu, chichette, quico, quiquette, vié, vier). Le chichi-de-ga et le couilloun-de-ga (du prov. ga, chat) sont deux variétés de raisin blanc à gros grains allongés. Chichi-bèli Lambeau de chiffon ou de papier qu'on suspend au dos de quelqu'un pour faire rire à ses dépens. Egalement, morceau de chemise qui passe au travers du pantalon de quelqu'un qui a usé son fond de culotte. Chichi fregit, chichi fragi Sorte de gros beignet frit qui se vend à la fête foraine, ou au bas du Cours, et dont la forme et le volume permettent les plaisanteries faciles que l'on devine. Enroulé en spirale, le chichi fregit est découpé par la marchande avec de grands ciseaux à des longueurs variables, à la demande des clients (cf. prov. fregi, ou fragi, frire). Voir également le chapitre Place du Marché dans notre Tome III. Chichois (théâtre) Dans les années 1920 ou 1930, nom d'une baraque à la place de la Lune à La Seyne, petit théâtre où se jouaient des sketchs comiques. Chichourle (n.f.) Jujube (prov. chichourlo), fruit du chichourlié (jujubier). Cf. fan de chichourle. Chicouloun Très petit coup de vin, doigt de vin, gorgée (du prov. chicoula, boire avec délices, siroter ; chiquet, petit coup de vin ; chiquetoun, doigt de vin. S'applique aussi à l'eau-de-vie : un chicouloun d'aigo-ardènt. _______________________________________
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| | | Faï Tirà Peyroulienne
Nombre de messages : 16435 Date d'inscription : 07/10/2008
| Sujet: C Lun 08 Déc 2008, 23:37 | |
| Caban Gros crabe velu (ou petite araignée de mer ?), quasiment invisible au fond de l'eau (de caban, manteau à manches et à capuchon ?). Cabanu Ai cabanu : utilisé pour qualifier une personne sotte et ignorante, équivalent de : âne bâté. Mais étymologie douteuse car si le dictionnaire de Frédéric Mistral indique bien pour ai cabanié ou ase cabanié : « l'âne qui marche en tête du troupeau, âne fieffé, butor, ignorant », la racine de cabana, cabano, cabanié, etc. est toujours liée à une cabane (?) ou à un grand panier d'osier : cabau ou cavan (?). Il est peut-être plus intéressant de noter que, dans le langage des manadiers de Camargue, l'expression : « il a cabané » (il a perdu la tête), ou « cabane-le » (dit-on pour faire changer de direction un taureau), pourrait être correspondre à la bonne explication car la notion de tourner, de virer, correspondrait mieux à l'idée d'ai cabanu : l'âne « fada », qui perd la tête, qui tourne sur lui-même, et qui refuse d'obéir. Cabech, cabeches Les toilettes, les cabinets (cf. pàti, cagassière). Cabre Chèvre (prov. cabra) : La cabre de Moussu Seguin. La Cabre : surnom d'un célèbre joueur de boules de La Seyne. Cabrette Petite chèvre (prov. cabreto). Cabrian Frelon ou également insecte hyménoptère à abdomen relié au thorax par un fin pédoncule (genres Ammophile (Ammophila sabulosa) et Pélopée (Sceliphron spirifex) qui paralyse ses proies (araignées) pour alimenter son nid. Cabucelle, cabucel Couvercle (prov. cabucello, cabucèu, curbucèu) et, par extension, la tête. Un simple d'esprit est un sinistré de la cabucelle. Cabùrni Avoir le cabùrni (prov. cavùrni ou caverno, caverneux) : avoir la voix caverneuse, la gorge qui râcle (cf. raclùn, rascléger, s'escura). Cacalouchou Capuchon, couvercle, chapeau, chignon (Du prov. coucoulucho, capuchon, cône, couronnement, faîte ou cime d'une montagne, comble d'une meule de paille). Le cacalouchou d'un citron givré. Cachimbau Pipe, plus spécialement pipe ornée de figures, pipe des turcs ou des nègres. Faire tuba lou cachimbau, fumer la pipe. Cachouflier Plante d'artichaut (prov. cachouflié). (Cachoflo désigne l'artichaut). Cade (n.m.), cade acadrié Nom vulgaire du génévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus). Cade (n.f.) Gâteau à base de farine de pois-chiche (cese) vendu aujourd'hui encore sur notre marché. La recette aurait été apporté vers 1800 par les femmes de travailleurs gênois que Napoléon fit venir pour aider à reconstruire la flotte. Ce gâteau était cuit à l'origine avec de l'huile extraite du fruit du cade, nom provençal du genévrier (voir définition précédente). Cadgé, caget,"cage" (n.m.) Épillet de diverses graminées sauvages muni de longues arêtes qui s'accrochent aux vêtements, particulièrement l'avoine stérile, l'avoine folle ou le brome stérile (du prov. cais, barbe de blé, ou calido, brome stérile). Il est plein de cages sur son pull-over ! (Voir également rapugué). A mon oncle qui avait baptisé sa propriété de Mar Vivo Le Bocage, alors que ce n'était qu'un campas, mon père dit : « tu aurais dû l'appeler Le Beau Cage ! ». Cadière Chaise, siège, chaire (prov. cadiero). Caffalo Imbécile, bêta, cornichon, etc. Terme encore très vivant encore dans le français populaire des anciens Seynois. Mais étymologie inconnue : française ? argotique ? terme de travail ? Cafournòli Petit réduit, cache, recoin, débarras où l'on entasse des objets sans valeur, foutoir, etc. (Du prov. cafournoun, recoin, creux, cachot, ou cafourno, caverne, grotte, ou cafoucho, recoin, cavité). Cagade Au figuré : entreprise manquée, pas de clerc, ânerie ; lâcheté. Cagagne Relâchement intestinal, forte diarrhée (prov. cagagno) ; grande peur. Cagassière Lieu d'aisance, latrines, chalet de nécessité, ou chalet de commodité (on dit aussi cagadou, ou pàti) (prov. cagassiero ou cagadouiro). On se souvient de l'air très populaire « Oh ! Oh ! O Cangaceiro ! » extrait du film brésilien O Cangaceiro (1953). Il n'en fallait pas plus pour inspirer les écoliers de l'époque puisqu'ils se rendaient aux latrines en chantant sur le même air : « Oh ! Oh ! Cagassières ! ». Caguer Aller à la selle, déféquer (prov. caga - forme méridionale de chier - du lat. cacare, même sens) : « Semblé que soun cuou cague pas dé merde ! » (langage des poissonnières à l'égard de clientes hautaines, prétentieuses ou méprisantes). « Iéu se vouliou, mi cagariou ei brayes. Lou cuou es mio, li brayes soun pagade... » (chanson populaire). « Vai te caga ! », ou « Vai caga à la vigno ! » s'emploie pour envoyer paître quelqu'un. « Je m'en cague » signifie : je m'en moque, je m'en fout. On dit d'un écolier qui peine en classe : « Fa tout ce que póu..., coum'un chin quand cague... ». On peut aussi citer la mésaventure du dénommé Calixte, qui, dit-on, « en cagant, perdié la visto...». Le verbe s'emploie fréquemment au sens figuré : « acò mi fa caga ». Il peut s'employer aussi dans le sens d'échouer, tourner mal (pour un coup qui a raté, une affaire manquée) : « La troisième mine, elle a cagué » (La Fille du Puisatier). Cago-au-niou, cago-niéu, cago-nis Le dernier éclos d'une couvée, le dernier né d'une famille. [L'un de nos correpondants a proposé l'étymologie suivante : caganis = cague + anis, l'anis étant une graine laxative que l'on donnait à un enfant constipé...]. Caliandre Grosse alouette, calandre (prov. caliandro, calandro). Caiòu Bizarre, étrange, singulier, ambigu, qui manque de loyauté. Sente caiòu (ou sente quicon) : Ça sent bizarre... (s'appliquait plutôt à l'odeur des selles se dégageant des couches du bébé). Cairon Sorte de moellon tendre ; appellation du parpaing, dans le Sud. Du latin carius, ou du celtique karn, pierre ?). Caisse Cercueil (prov. caisso ou caisso de mort) Caladé (Prov. calado, rue ou espace pavé). Pavé de pierres plates, empierré (une rue caladée) ; cf. la rue Calade ou La Calade (actuelle rue Louis Blanqui à La Seyne). Calamandrié Germandrée petit-chêne (Teucrium chamaedrys), sous-arbrisseau à fleurs roses, des terrains calcaires (cf. pichoun rouve). Cale Long plan incliné en bois, renforcé de cornières de fer, construit dans les criques rocheuses (on en trouve encore à La Verne et à Fabrégas) où un mouillage permanent n'est pas envisageable, sur lequel on hisse les bateaux de pêche, les pointus, à l'aide d'un treuil, pour les mettre à l'abri des vagues déferlantes. Pendant la saison de pêche, les bateaux ne sont remontés que de quelques mètres, alors qu'en période de tempêtes, le bâteau est tiré « en terre » et sanglé autour de la cale, tout à fait en haut de celle-ci. [Ce sens de cale, en Provence maritime, est différent de celui de la langue frnçaise pour laquelle une cale désigne un plan incliné sur lequel on construit les navires (on se rappelle des cales de nos anciens chantiers de construction navale)]. Calée Action de tendre les filets, de placer une ligne de pêche. Une calée de nuit (du prov. cala, caler, baisser, jeter dans la mer, tendre les filets). Caligner, carigner Faire des caligneries (en français, câlineries). Des jeunes gens avaient commencé à caligner un peu des jeunes filles. Les calignaïres sont les fiancés ou les amoureux qui se font des caligneries. Cambade Allée de vignes, espace compris entre deux rangée de ceps (du prov. cambado, enjambée). Cambo Jambe. « Vòu mai qu'un còup de ped davans la cambo » (Ça vaut mieux qu'un coup de pied devant la jambe) [expression utilisée lorsqu'on éprouve du plaisir, par exemple lorsqu'on déguste un verre d'une excellente liqueur]. Cambaròu, cambarot, gambarot Crevette de mer. Cambouler Transporter une personne sur sa bicyclette, par exemple sur le porte-bagages (prov. cambala, litt. enjamber, d'où porter une personne à cheval sur un moyen de locomotion). Camèu Chameau. Utilisé aussi bien pour désigner l'animal que comme qualificatif insultant. Camèu ! est également une exclamation de dépit devant une opération manquée, un objet brisé, un plat de nourriture renversé, etc., parfois complété (sans doute en raison de la rime) en Camèu de rastèu ! Camin de ferre Train, chemin de fer. Pourquoi les enfants répétaient-ils : « Serre, Biderre, Lou camin de ferre » ?? Camiso, camié Chemise. Bagna camiso, se mettre en nage. « Lou cuou mi tocavo pas la camiso » : J'étais transporté de joie, je frétillais de plaisir. Campas Champ inculte, mauvaise friche, terrain impropre à l'agriculture (de l'ancien prov. camp, champ). Can, chin Chien. « Genous d'ome, cuou de frumo, nas de can, soun gela tout l'an ! ». Quand les jours commencent à s'allonger, on dit aussi : « A la sainte-Luce, au pas d'une puce ; au jour de l'an, au pas d'un can ». Caner, canner Faire canner quelqu'un, c'est le faire crever de dépit, le rendre jaloux, le faire bisquer ou maronner (alors qu'en argot français, caner c'est reculer, céder, lâcher pied, et également mourir). Canestèu Corbeille en cannes refendues ou en osier, utilisée par exemple par les pêcheurs pour leurs coquillages ou pour le rangement de leur palangre (canestèu de palangre), le transport du raisin (canestèu de rasin), le linge (canestèu de linge), etc. (cf. banaste). Canne Canne de Provence (Arundo Donax), roseau à quenouille, roseau refendu (cf. cannisse). [Arundo est le nom latin du roseau ; Donax est son nom grec ; le mot Canne est sémitique]. Les adolescents fabriquaient autrefois des pipes avec les cannes de Provence, pipes qu'ils bourraient avec des feuilles d'armoise séchée... Cannier Roselière, lieu humide où se développent les roseaux. Cannisse Sorte de claie, confectionnée avec des cannes assemblées. Canta Chanter. Lou souluou mi fa canta (e la cèbo mi fa ploura...). Digo li en cantan ! (Dit-on à un bègue...). Cantaire Chanteur, choriste, crieur public. Cantoun Coin. « Lou bouan cantoun », nom de villa. Cantre (n.f.) Nom catalan de la Canthare (Cantharus cantharus, Linné 1758) ou (Cantharus lineatus Montagu 1815), poisson sparidé partiellement herbivore, au profil assez droit, dont le dos est d'un gris métallique et les flancs sont argentés avec quelques bandes longitudinales noirâtres diffuses. On le rencontre en Atlantique, de la mer du Nord jusqu'aux îles Canaries. Il pénètre parfois en Méditerranée le long des côtes d'Espagne et très exceptionnellement dans le golfe du Lion. On l'appelle aussi Griset ou Pironneau sur l'Atlantique. Dans le Var, les poissonniers le nomment Dorade grise. Avec la dorade rose et la dorée, c'est une espèce prisée des poissonniers, et des restaurateurs, qui arrivaient à les écouler auprès des estivants en lieu et place des vraies daurades [Définition fournie par Serge Malcor]. Caoussido Chardon épineux, cirse des champs (Cirsium arvense). Capélan Curé, prêtre, ecclésiastique (terme plutôt péjoratif). Capéou, capèu Chapeau. « L'as paga lou capéou ! » est une moquerie que l'on lance à celui dont le chef est couvert d'un chapeau ridicule ou trop grand (il est tellement moche qu'il n'est pas possible que tu l'aies payé). Capéou désigne aussi la couverture nuageuse d'un sommet montagneux : « Quand la Bouano Maire a lou capéou pren ta capo et vait'en lèou » (Quand Notre-Dame du Mai a le chapeau (de nuages), prend ta cape et va-t'en vite), ou « ... s'a pas plòugu, plòura lèu » (s'il n'a pas plu, il pleuvra bientôt). Capoun Juron tiré du substantif provençal capoun (voyou, fripon, coquin, chenapan), exprimant l'étonnement, souvent accompagné de bouan Diou (capoun de bouan Diou !). Caque Lie de l'huile, sédiment, ordure. « Ca sent la caque d'huile ! ». Caracou Gens du voyage (prov. caràco, gitane), que le langage populaire désigne aussi par romanichels, bohémiens, nomades, et que l'on utilise aussi à l'adresse de quiconque est un peu ambigu sur ses moyens d'existence, ou sur sa mise fantaisiste. Caramentran Nom provençal dont le sens original est Carnaval (mannequin que l'on brûle ou que l'on noie à la fin d'un carnaval provençal), et qui est représenté par un habillement burlesque. Traiter quelqu'un de caramentran (litt. carême entrant), c'est se moquer de ses oripeaux aux couleurs mal assorties. Au figuré, désigne une personne laide ou débauchée : « Mais dis, caramentran, on va pas perdre notre travail pour tes beaux yeux, non ! » (langage des bugadières des Moulières). Cardelle Laiteron, plante aimée des lapins (Sonchus oleraceus, ou Sonchus asper) (prov. cardello). Carderine (n.f.) Chardonneret, oiseau qui se nourrit des graines de chardon (prov. cardelino, cardalino, cardarino). « Comment s'appellent ces deux oiseaux, madame » ? « Un quinson et une carderine » (Un pinson et un chardonneret). Carrèu Terme qui désignait autrefois le carreau, ou tuberculose des ganglions mésentériques des enfants, ou plus généralement toutes les maladies abdominales infantiles où le ventre était gros et dur. Avoir lou carrèu (ou le carreau), c'est avoir gros ventre, par suite d'une habitude de consommation excessive de féculents. Carretado (n.f.) Charretée, charge d'une charrette. Cascavéou Grelot (des chiens de chasse, des chèvres ou du bouc du troupeau). Cassis Etre comme le tambour de Cassis (à qui, disait-on, il fallait donner 1 sou pour le faire commencer à jouer... et 5 francs pour l'arrêter) : qualifie quelqu'un de bavard, une basarette qu'on n'arrive plus à faire taire lorsqu'elle a commencé de s'exprimer. Arbre de Cassis : appellation incorrecte de l'arbre à cassie, espèce de mimosa à grosses fleurs, dit Mimosa de Farnèse (Acacia farnesiana), famille des légumineuses-mimosoïdées, originaire d'Amérique centrale et utilisé en parfumerie. Une légende disait de cet arbre de Cassis qu'il porte malheur : celui qui en plante un, meurt dans l'année... Mais on souvent confondu à tort cet arbre avec le Cassier ou Faux Séné, dont on extrait la pulpe purgative appelée casse - ou encore avec le Cassissier, espèce de groseiller (Ribes nigrum) dont les fuits servent à faire la liqueur connue sous le nom de cassis. Cassaïré, cassaire Chasseur. _______________________________________
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| | | Faï Tirà Peyroulienne
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| Sujet: B Dim 16 Nov 2008, 21:13 | |
| Brassole Bas de ligne d'un zigou-zigou. Brave En Provence, brave n'a pas le sens de courageux. Brave s'emploie pour grossir ou exagérer un fait (Il fait un brave mistral. J'ai un brave travail. J'ai eu une brave peur !), ou au contraire pour qualifier la niaiserie ou l'indulgence de quelqu'un (Il est brave, peuchère !) (cf. bounias). Brigadèu, brigadello Bredouilleur, barbouilleur, bambin, imbécile. Tanto Brigadello a tres chin - Li fai dansa sero e matin (chanson populaire). Brigues, brègues (Du prov. brigo) Lèvres, mâchoires, gencives. Connu dans l'expression faire six pans de brigues, ou faire les brègues : faire la tête, faire la moue, faire la gueule, bouder (voir aussi bèbe, mourre) Bronde (n.f.) Terme local de navigation. Désigne l'endroit où le fond marin descend brutalement, causant des turbulences au bateau qui y passe (du prov. bronda, de branda, branler, remuer, tanguer). Broque (n.f.) Désigne un individu bon à rien, maladroit, incompétent (cf. brancàssi). Brouillade Recette de cuisine inspirée des oeufs brouillés, mais dans laquelle on mélange aux oeufs du coulis de tomate ou divers légumes finement hachés (brouillade d'asperges). Brouisso, bruisso Callune (Calluna vulgaris), sorte de bruyère naine (famille des éricacées) qui fleurit en automne. Brouméjer (Prov. broumeja) Attirer le petit poisson en jetant à la mer du broumet, une sorte de pâte à base de mie de pain et de fromage fort, ou de marmelade de viande ou de poisson. S'emploie aussi pour exprimer l'action de vomir par-dessus bord. Brousse Fromage à la crème, fait en forme de pelote, avec du lait de brebis, sans présure et qu'on mange tout frais (prov. brousso, caillebotte, masse de lait caillé). Brousser, c'est tourner, cailler spontanément, en parlant du lait. Brulo bano Brûleur de cornes. Lei brulo bano fut un sobriquet des anciens Seynois qui viendrait, dit-on, des premières époques de la construction navale, où les chevaux qui tiraient les charrettes de bois de charpente devaient être ferrés régulièrement. D'où une odeur fréquente de corne brûlée qui, pour les habitants voisins, aurait inspiré ce sobriquet. Brusc, brusque, bruscas, brugas Bruyère. Brugas mascle : Bruyère arborescente (Erica arborescens L.); Brugas femèu : bruyère à balais (Erica scoparia L.) ; bois dont on se servait pour ramer les vers à soie ; fagots de branches ou de souches de bruyère entassés près ces cales de halage dans les ports de pêches, que l'on faisait brûler pour faire fondre et gratter l'enduit (goudron ou peinture) des coques de bateaux. D'où l'expression brusquer (chauffer légèrement, ou faire griller, par exemple les appâts de pêche), et l'origine possible du nom du hameau de pêcheurs Le Brusc. [N.B. Brusc peut désigner aussi, entre autres, les branches de bruyère utilisées pour ramer les vers à soie (magnan), de sorte que la proximité du Brusc et du vallon de Roumagnan pourrait fournir une autre explication toponymique, vu que les anciens pêcheurs du hameau du Brusc complétaient leurs revenus avec l'élevage du ver à soie (explication proposée par M. Serge Malcor)]. Brusquer Flamber l'extérieur d'un navire avec de la bruyère (prov. brusca). Brutau (adj. et n.m.) Brutal, violent. « Oh ! brutau ! » (se dit, pour le calmer, à un enfant turbulent ou tapageur). Bugade Lessive, linge de lessive (prov. bugàdo ; anc. fr. buer, faire la lessive). Plou, fa souluou, lou diable ba sa frume ? Lis anges fan bugade ?? Bugadière Lavandière, buandière, blanchisseuse. Buou Bœuf [A Aix, Marseille et Toulon - alors que dans les autres régions, c'est le mot biòu qui est davantage usité pour désigner le bœuf]. Lou Buou : nom d'un personnage folklorique seynois, d'une force herculéenne, du début du XXe siècle. Buou l'aigo Audibert Buou l'aigo : surnom d'un ancien Seynois, un paysan si avare qu'il ne buvait que de l'eau pour vendre tout son vin (de buou, il boit, et aigo, eau). _______________________________________
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| | | Faï Tirà Peyroulienne
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| Sujet: B Dim 16 Nov 2008, 21:13 | |
| Bouillir Fermenter, en tant que terme de vinification. « Le vin a fini de bouillir ». Bouiòu Grand seau pour vider les bateaux (cf. farrat). L'aubijaïre utilise aussi un bouiòu dont le fond vitré remplace une lunette sous-marine. On dit : « as la teste dins un bouiòu de pègue » a quelqu'un de particulièrement sot, bouché, apathique, ou qui comprend lentement. Bouléguer Bouger, mouvoir, agiter, émouvoir (prov. boulega, remuer, bouger). « Boulegant ! » (Remuons nous ! Dépêchons nous ! Bougeons nous !). « Bouleguès pas lou batèu » (Expression de pêcheurs en mer qui s'applique, au sens figuré, pour demander de ne plus bouger ou de ne plus faire bouger lorsqu'on est dans une situation d'équilibre précaire (échafaudage, échelle, etc.). Bouligue (n.m.) Au jeu de billes, bille de gros calibre (on dirait aujourd'hui boulard) (cf. patàri). Boumbardoun Outre le sens d'instrument de musique en cuivre (sorte de saxhorn basse), ce terme a désigné localement un énorme vase décoratif, à panse très renflée. Boumian Du prov. bóumian, bohémien et, par extension, clochard, celui qui est mal habillé. Bounias, bougnas Qualifie un individu bon enfant, bonasse, débonnaire, quelque peu benêt (cf. brave). Boun-jou, boun-jour Bonjour (Boun-jou en toutèi !). Bourras Frères Bourras : Ancienne confrérie de Pénitents gris (qui fonda la Chapelle du Saint-Esprit à La Seyne). Ils étaient revêtus d'une longue robe de bure (du latin burra, et du prov. bourras, étoffe de laine grossière). Bourrette Employé familièrement et par facilité de prononciation, notamment par les maçons, pour brouette. Bourguignoun C'est ainsi que les anciens pêcheurs appelaient le soleil levant. Aqui Bourguignoun ! Es l'ouro, fau s'en anna ! Bourguignoun, symbole, disaient-ils, de luminosité et de chaleur. L'origine de cette appellation est douteuse. On sait que Bourguignon a désigné en français comme en provençal, au XVIe siècle, et au delà, un casque léger que portaient les armées en question, appellation réapparue lors de la guerre de 14 dans l'argot des tranchées. Par extension, le mot féminisé et avec diminutif en "otte" a désigné en provençal une coiffe féminine de même forme. Donc quelque chose de demi-sphérique qui évoquerait aussi le demi-cercle du soleil levant sur l'horizon. Mais cela n'a rien à voir avec l'idée de lumière et de chaleur.
Bourrine Epreuve, humiliation qu'on faisait subir à un écolier dans les cours de récréation (pour le punir de quelque action qui avait déplu aux autres) : le temps d'une minute ou deux, plusieurs garnements s'en prenaient à ce pauvre gars qui tout à coup se retrouvait assailli par une avalanche de tapes du plat de la main sur le crâne. Les assaillants se rameutaient en criant « Bourriiiine ! » et ne quittaient leur victime qu'à l'approche d'un pion (voir aussi à la dure, la molle...). Bòscas, bouscas Grand bois, futaie épaisse, forêt, pinède (prov. bos, bòsc, bòsca : bois à brûler). Bouscarle Fauvette commune. Bousin En argot français, signifie : tapage, tumulte, boucan, et également lieu mal famé. Etre dans le bousin a été utilisé aussi pour signifier : être dans une situation confuse où il n'y a que des difficultés, être dans le merdier, dans le pétrin, dans le gangui. Bousquetier, bòscatier Bûcheron. Les patrons-pêcheurs de La Seyne, de Saint-Elme et du Brusc se fournissaient en rusco pilée auprès de bousquetiers du moyen Var. Boustiguer Remuer, fouiller, bouleverser, tisonner, aiguilloner, etc. (prov. boustiga). Boute, bouto Fût, tonneau (cf. le tonneau du torpilleur). Brailles, brayes Terme péjoratif pour pantalon (prov. braio, braies, culottes, haut-de-chausses). « Iéu se vouliou, mi cagariou ei brayes. Lo cuou es mio, li brayes soun pagade... » (chanson populaire). Egalement, à la plage ou à la pêche, le gobi de brailles désigne, très vulgairement, le membre viril. Bramer Appeler à grands cris, vociférer, brailler, mugir (du prov. brama, beugler, braire, bramer). Brancàssi, brancàci Bon à rien, maladroit, incapable, peut-être avec un sens de désordonné, bordélique. Nom propre, dérivé de Pancrace, qui qualifie un nigaud (celui qui, d'après le dicton, ne trouvait pas de place aux galères...). Bras Les bras m'en sont tombés (lis bras me toumbéron) : Je fus frappé de stupeur, je fus stupéfait. Brassijer Gesticuler avec les bras, faire des grands gestes ou des efforts des bras (prov. brasseja). (Voir de loin un pêcher à la palangrotte brassijer, c'est le signe qu'il est tombé sur un endroit poissonneux, qu'il est en train de faire pille). _______________________________________
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| | | Faï Tirà Peyroulienne
Nombre de messages : 16435 Date d'inscription : 07/10/2008
| Sujet: B Dim 16 Nov 2008, 21:12 | |
| Bòscas, bouscas Grand bois, futaie épaisse, forêt, pinède (prov. bos, bòsc, bòsca : bois à brûler). Bòscatier, bousquetier Bûcheron. Les patrons-pêcheurs de La Seyne, de Saint-Elme et du Brusc se fournissaient en rusco pilée auprès de bousquetiers du moyen Var. Botte (Adiou) Adiou botte ! Equivalent de : adieu veau, vaches, cochon, couvée ! de la fable de La Fontaine, utilisée dans une situation désespérée ou à l'issue d'une entreprise contrariée ou compromise. Expression qui tirerait son origine d'un savetier marseillais, qui se voyait travailler jusqu'à la mort à réparer des paires de bottes. On le saluait « Adiou Botto » (adieu bottes) et l'expression serait restée pour dire : bonjour et au revoir. Adiou botte sian foutus. Bou diou ! (Bou Diéu, Bouan Diéu) Du provençal boun, bouan, bon, et Diou, Diéu, le bon Dieu, Dieu. L'adjectif boun s'est désanalisé en passant en français dans l'expression bou diou ! qui est devenue une interjection extrêmement courante. On disait aussi Bon Dieu de bois ! en pensant à un Christ sculpté dans le bois. Et même : « Bon Dieu de bois, que votre tête est dure et que vos pieds sont froids... ». Bouan, bouen, boun, bon Bon. « Bouan appetit en toutèi ! », ou, plus humoristique : « Bouan appetit qu'agas !... » , c'est-à-dire : Bon appétit que vous ayez (Ayez bon appétit !). Bouanasso, bouenaço, bounaço Calme plat, temps doux et chaud, bonace (mer calme). « Es bouanasso ! E se lou mistraou si levo pas, anan si regala ! ». Bouasc (n.m.), bouasque (n.f.) Bois, forêt méditerranéenne, avec du maquis sous les grands arbres. Boucadou Bouchée, contenu de la bouche. Bouchon Petite boule, palet, généralement en bois, servant de but au jeu de boules (du prov. bocho, boule, et bouchoun, petite boule). C'est le cochonnet des Lyonnais, le but ou le petit des Parisiens. Bouchon à la rigole (avoir le) Etre content, joyeux, avoir une crise de fou-rire, ou parler beaucoup, comme le joueur qui peut jeter facilement sa boule sur le bur (prov. avé lou bouchoun à la regolo). Boudenfle, boudunfle Bouffi, enflé, gonflé de liquide ou de gaz, oedémateux. Boudrague (n.m.) Prov. boudrago, genre d'insectes orthoptères comprenant de grandes sauterelles à gros abdomen (éphippigères) qui fréquentent les coteaux plantés de vignes de toute la région méditerranéenne. L'éphippigère des vignes (Ephippiger ephippiger), ou porte-selle, est verte. L'éphippigère porte-croix (Ephippiger crucifer), rayée de brun, s'observe parfois par milliers d'individus, lors des orages d'automne, sur les routes du massif des Maures. Avoir un ventre de boudrago, c'est avoir un très gros ventre. Boufarèou Qui souffle. S'emploie pour désigner l'ange boufarèou, l'un des santons de Provence (représenté en train se souffler, les joues gonflées). On dit d'un enfant joufflu qu'il « semble l'ange boufarèou ». Boufau, boufaou (n.m.) Soufflet de cheminée. Boufe (n.f.) Du prov. boufo, soufflet, gifle. On dit aussi bacèu, bendèu, ou pastisson Boufer Souffler (prov. boufa). Lou mistraou boufe. La luno es fosco, deman ploù ou boufe (La lune est voilée, demain : ou bien il pleut, ou bien il fait du vent). A également le sens d'inspirer, respirer avec effort. Boufigue Prov. boufigo, vessie, baudruche, bulle, ampoule, pustule, boursouflure, bouffissure (gonflement des tissues cutanés et sous-cutanés, suite à une rage de dents, ou une piqûre d'insecte). Boufin Joue enflée par des aliments, grosse bouchée. Faire de brave boufins, c'est manger à pleine bouche, bouffer en mangeant, faire de gros morceaux, manger avidement (cf. galavard). Bougnette Francisation du prov. bougnèto, beignet, ou tache d'huile (que l'on peut se faire en mangeant). Le Colonel, il avait sa veste d'uniforme pleine de bougnettes ! Boui-abaisso Prov. boui, la marmite bout ; abaisso, abaisse-là parce qu'il ne faut qu'un bouillon pour cuire ce mets : bouillabaisse, matelote à la provençale, potage de poissons bouillis. Li pèis de boui-abaisso sont : la rascasso, lou serran, la girello, lou roucau, lou sarg, la saupo, lou fielas, etc. On peut aussi préparer le bouillabaisse d'oeufs (lou boui-abaisso d'uou, ou bouillabaisse borgne). Bouiguer Fouiller, tripoter, trafiquer, chercher quelque chose en remuant d'autres objets mal rangés (du prov. bouiga, bousiga : fouiller, manger dans l'auge, fouiller avec le groin, en parlant des porcs), _______________________________________
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| | | Faï Tirà Peyroulienne
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| Sujet: B Dim 16 Nov 2008, 21:12 | |
| Bicyclette Aquelle de bicyclette ! Expression d'étonnement, de surprise, comparable à ça alors ! elle est bien bonne celle-là ! ou à l'expression marseillaise aquèlo empègo ! Bicycliste Terme par lequel on désignait autrefois celui qui allait à bicyclette. Bidoulette A la bidoulette : à la pétanque, manière de frapper une boule, non de façon directe (au fer, en plein fer), mais après que la boule du tireur ait couru un instant sur le sol (cf. à la raspaillette). Bigue Outre les sens habituels de poutre, mât, chèvre soutenant un palan, etc., une bigue désigne chez nous un simple poteau télégraphique, un pylone électrique. Biòu Bigorneau, ou autre espèce de mollusque gastéropode (buccin, triton, troque, etc.). Dans la rade de Toulon, le biòu désigne plutôt le « bigourneau » du genre Murex, particulièrement le Murex trunculus [espèce la plus recherchée - et appelée la pourpre de Tyr - par les Anciens qui en tiraient la pourpre]. Le Biòu clavelan, ou Clavelan, ou Droite Épine, dont le canal siphonal est plus long que l'ouverture, correspond au Murex brandaris. Un biòu-arpu (du prov. arpu, qui a des griffes) désigne une coquille habitée par un bernard-l'ermite - qui laisse paraître ses pattes (cf. piade). [Dans d'autres régions, biòu désigne le bœuf, que nous appelons ici buou]. Biscànti (de) D'une manière discordante, de travers, de guingois (du prov. bescant ou biscant : chant faux, discordance). « Cette table a un pied qui part de biscànti ». Bisquer Enrager, éprouver du dépit, se mettre en colère, pester (du prov. bisca). Faire bisquer quelqu'un. Blacas Chêne blanc, chêne pubescent (Quercus pubescens), arbre de la famille des fagacées (cf. blacas, suve). Blade Poisson de la famille des sparidés, appelé aussi oblade (Oblada melanura L.), à dos brun ou bleu foncé, flancs et ventre d'un gris argenté, avec une dizaine de bandes longitudinales brunes et une bande transversale noire sur la base de la queue, commun en Méditerranée. Blaguer Causer, faire la conversation, jaser, bavarder, tchacher, avoir une grande volubilité, du bagou (cf. charrer). Blin, blin-blin (Du prov. blesin). Bruine, petite pluie. A fa un blesin : il a fait une petite pluie. Fa de blin-blin : il bruine. (cf. il fait des gouttes). Bocho Boule en bois ou boule de pétanque (bocho ferrado). Jouga ei bocho : jouer aux boules. Boers C'est ainsi que l'on appelait autrefois les glaces servies grâce à des moules sphériques ou quadrangulaires. Bogue (Employé chez nous au féminin, alors qu'en français bogue est masculin). Poisson de la famille des sparidés, à dos gris bleu, au ventre gris argenté et aux yeux globuleux, très commun surtout en Méditerranée, mais à chair peu recherchée (Boops vulgaris). Poser son regard de façon insistante peut être qualifié de « regarder avec des yeux de bogue ». Voir aussi saupe (ou bogue saupe) et bogue ravelle. Boire (n.m.) Un boire (en prov. un béure), c'est une boisson, un breuvage. Que vòu un bouan boire, si lou pren. Bois fumant Les adolescents appellaient ainsi les tiges sèches d'asphodèle (cf. pourraco), ou bâton-blanc, plante commune de la garrigue, dont la consistance poreuse permettait d'être fumée comme une cigarette. Le nom de bois fumant a été également donné à d'autres plantes à tiges poreuses comme les lianes de clématite (Clematis vitalba) qui, une fois séchées, permettaient de confectionner des sortes de cigarettes ou de cigares. Bole (n.f.) Genre de bol, de coupe sans anse ; son contenu. « San ! san ! san ! Fais-moi couler une bole de sang » (ancien jeu (stupide) des petites filles, qui s'amusaient à se frotter l'intérieur des narines avec des épis de graminées rugueuses, genre rapugué, et elles finissaient naturellement par saigner du nez...). Bomber Rebondir (prov. boumba). Tu as vu comme cette balle bombe bien. Bonnard, bonard Se dit de quelque chose qui se présente bien, qui se passe bien, qui est super. « Vous n'aurez pas de devoir pour demain », dit le maître. « Bonnard ! », répondent les élèves. Bordille Du prov. bordilho, détritus. Au pluriel, désigne le contenu des poubelles, les ordures, les balayures : « Je vais descendre les bordilles ». Au singulier, surtout au féminin bordillasse, c'est une insulte grave. Bordufle (n.f.) Toupie. _______________________________________
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| | | Faï Tirà Peyroulienne
Nombre de messages : 16435 Date d'inscription : 07/10/2008
| Sujet: B Dim 16 Nov 2008, 21:11 | |
| Battre Devoir se démener, avec le sens d'avoir une émotion forte (avoir le coeur qui bat) (mais employé ici comme verbe intransitif). « Pour remonter cette dorade de 1 kilo, j'ai battu ! ». Bauco, bauque (n.f.) Groupement végétal, pelouse sèche issue de la dégradation de le garrigue, riche en graminées de type Brachypodium. Bazar vauclusien Capharnaüm, cafournoli (mais pourquoi bazar vauclusien ?). L'un de nos correspondants nous a proposé (cf. le forum de notre site dans la rubrique Lexique provençal) une explication ayant rapport à la présence des juifs dans l'enclave du pape. En effet, lorsque les Papes étaient en Avignon, il y avait une concentration de juifs supérieure à celle qu'il y avait dans le reste de ce qui est aujourd'hui la métropole. Le pape les protégeait, ils avaient trouvé refuge sur les terres du pape, et d'ailleurs, pour certains, leurs descendants y sont toujours. Bè Transcription provençale de bien ! S'emploie pour exprimer une certitude (Bè, bien sûr !), un étonnement (Bè... qu'est-ce que tu fais ?), une hésitation (Bè, je sais pas trop...). Précédé de Hè, il traduit le français eh bien ! avec une nuance de lassitude (Hè bè, il est encore là ?). Bèbe Moue, grimace (prov. bèbo). Faire la bèbe : faire la moue, faire la gueule. Qu'est-ce qu'il a çui-là à toujours faire la bèbe ? Bécane Bicyclette, cyclomoteur, ou moto (cf. cambouler). Béchard Binette, houe fourchue (cf. magaou, trenco). Un béchard à trois banes. Bédélé, bédélet La panse (de budèu, budèl, bedèl, boyau ?). « J'ai mangé à m'en faire péter le bédélé ». L'expression se faire péter ou se crever le bédélé indique qu'on a fait des efforts surhumains, qu'on s'est décarcassé. « C'est moi le toupinier ... Qui dans tous les quartiers ... Fais mon petit métier... Et sans faire péter le bédélé ... Je vide tous les jours des toupines ... ». Béguer Bégayer. Mais y bègue pas votre enfant ! Bélugue Etincelle (prov. belugo), petite braise qui pétille, objet brillant. Bendèu Soufflet, gifle, emplâtre. On dit aussi bacèu ou pastisson. Benoitons Cheveux, tignasse (origine inconnue). Utilisé dans l'expression : « Va chez le perruquier te faire couper les benoitons ! ». Bèn-vengu Bienvenu. Estre bèn-vengu pertout (être bienvenu partout). « Segues li bèn-vengu, manjares ce qu'aves adu !... » (Soyez les bienvenus, vous mangerez ce que vous avez apporté !...), expression qui tourne en dérision les gens avares et peu hospitaliers. Beou, bèu Beau. « Aven beou temps ». « Em' acò, moun beou, coumo marcho ? ». Bertrand Fai de bèn a Bertrand, te lou rendra en cagant ! Locution utilisée pour stigmatiser l'ingratitude de quelqu'un. A l'origine, l'expression était : « Fais du bien à Bertrand, il te le rendra en te chargeant (en t'accablant) », mais l'humour marseillais a supprimé le R de cargant... Bertrand (l'os) Le sacrum, ou le coccyx. Se rapporterait au singe, qui portait autrefois le nom familier de Bertrand (cf. fable de La Fontaine Bertrand et Raton). Comme le singe montre son croupion, il est probable que l'os Bertrand ait pris de lui son appellation. Besagne Surnom d'un quartier populaire de Toulon, autrefois peuplé par les travailleurs italiens (de l'it. bisogna, travail, et bisognoso, besogneux). Bessai Peut-être. Il voulait me donner un rendez-vous pour le mois prochain ! Eh bè ! Bessai saren mouart ! (Peut-être nous serons morts !). Bestiasse Grosse bête, bête féroce (prov. bestiasso), renforcement du prov. bèsti, bête, animal. « Il avait tiré sur un vieux solitaire, une bestiasse de 100 kilos au moins... ». Le terme est aussi utilisé pour se moquer de quelqu'un de particulièrement sot, stupide ou seulement naïf : qu'elle est bestiasse ! Bétouar Oiseau passereau dont le bec a des mandibules croisées, appelé bec-croisé (Loxia curvirostra). Bette Bateau à fond plat, servant à la pêche (prov. bèto). Biasse Francisation du nom provençal biasso, besace, bissac, ou également repas froid que l'on emporte au travail. Bibi Gros ver blanc grisâtre de grande taille utilisé comme appât de pêche et dont les poissons sont très friands. Sorte de mouredu de grande taille (cf. mouredu, mouron, escavène, esque). Un bibi ayant la taille d'un doigt, il serait ainsi nommé par analogie supposée avec le sexe d'un garçonnet (?). Bicou Surnom dont les Varois affublent volontiers leurs amis : « Ho ! Bicou ! ». A l'origine, dans les années 30, le Bicou était un personnage de carton à grosse tête, que l'on confectionnait pour le défilé du carnaval. Le plus grand des chars était celui du Bicou, le roi du carnaval toulonnais. Mais on représentait généralement le Bicou assis, car il ne devait pas être trop haut à cause des fils du tramway... _______________________________________
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Dernière édition par Faï Tirà le Lun 08 Déc 2008, 23:39, édité 1 fois | |
| | | Faï Tirà Peyroulienne
Nombre de messages : 16435 Date d'inscription : 07/10/2008
| Sujet: B Dim 16 Nov 2008, 21:06 | |
| Babalu Individu naïf, un peu couillon. Babau Etre imaginaire dont on fait peur aux petits enfants. Faire babau : paraître un instant et disparaître brusquement. Babi Terme de mépris par lequel on désignait les premiers immigrés italiens (cf. piàntous, macaroni). Du prov. bàbi, crapaud, mais aussi babouin ; peut-être aussi de l'italien babino, lèvres épaisses ?). Baboua Ver ou larve d'insecte qui ronge les fruits ou les légumes (prov. babouet, baboui) (cf. cavet). Babouatte (n.f.) Petit poisson du genre blennie (Blennius). On qualifie aussi de babouatte un individu hâbleur et fanfaron (cf. estraio-brazo). Babouatte était aussi le surnom d'un coureur cycliste local, du genre bouffon, qui prenait la course en route, à l'entrée de la ville pour faire croire qu'il était le leader : « Eh non ! C'est pas les coureurs qui arrivent, c'est encore Babouatte ! ». Bacèu, bassèu, basseou Au sens propre, désignait le battoir utilisé par les bugadières (lavandières). Comme le battoir est fait pour battre, un bacèu est aussi un coup retentissant porté un visage, un soufflet, une gifle, un emplâtre, un pastisson. « Te mandi un baçèu ! ». « J'y aurais envoyé des basseous à ces garces... ». Bada Petit supplément de marchandise pour le même prix, rabiot. Petit supplément pour faire plaisir à une bon client, pour lui assurer que la quantité demandée a été délivrée avec un léger excès (faire bon poids). De bader (voir ci-dessous) : le bada est ce qu'on donne à celui qui bade (bouche bée). Badai Bâillement. Faire de badai : faire des bâillements. Darrié badai : dernier soupir. Faire li badai : rendre les derniers soupirs, avoir le hoquet de la mort. Badaia Bâiller, rendre le dernier soupir ; s'entr'ouvrir : li castanié badaioun, les châtaigners ouvrent leurs hérissons. Badasse, blanquetto Dorycnium buissonnant (Dorycnium suffruticosum), sous-arbrisseau à fleurs blanches avec des taches noirâtres, commun dans le Midi (famille des légumineuses). Bader Regarder bouche béante, béer, bayer, contempler, admirer (rom. cat. bada ; it. badare). N'a plus qu'à bada e mouri (Il n'a plus qu'à bader et mourir : il n'a plus qu'à rendre le dernier soupir). Un badaire est un bayeur, un badaud, un admirateur. Bàfi Nom d'origine italienne désignant les moustaches. Se prononce en insistant sur la première syllabe. Bagnar, banhar Mouiller. « Aro que sian bagnas... » (Maintenant que nous sommes mouillés...), c'est-à-dire, au sens figuré : « Au point où nous en sommes des dépenses..., au point d'endettement où nous en sommes... (ça ne fera guère de différence si nous faisons un achat de plus...) ». Li Bagnas : Ancien sobriquet des habitants d'Ollioules (la cité des Bagnas), car on prétendait qu'il pleuvait toujours, chaque année, le jour de la fête d'Ollioules...). Bagne camiso, Bagne camié (sentier de) Tronçon (à pente relativement raide) du sentier reliant la Forêt de Janas à l'Aire des Mascs, sur lequel les pèlerins de Notre-Dame du Mai transpiraient à grosses gouttes et donc mouillaient leur chemise. (De bagnar, mouiller, et camiso, ou camié, chemise). Baguier Laurier-sauce (prov. baguié, abaguié), laurier femelle, laurier qui porte les baies (Laurus nobilis L.). La rue des baguiers. Baille (n.f.) Espèce de baquet, de cuvier, servant au lavage (prov. baio, balho). Balarguer Mot construit sur balancer et larguer qui signifie lancer très vigoureusement. « Allez, balargue ! », dit-on à propos d'une ligne de pêche, d'une ancre de bateau, d'une bouée, etc. Balès Qualifie familièrement quelqu'un de fort au plan physique (équivalent à costaud) ou intellectuel (être balès en math). On dit en français : balaise ou balèze. Bal (préparer le) Préparer le bal, c'est se curer le nez avec le doigt. On s'entend dire alors : « Tu prépares le bal ? » - « Pourquoi ? » - « Parce que je vois que tu nettoies la salle ! ». Baletti Petit bal populaire (prov. balet, ballet, danse figurée ; de l'ital. balletto). Terme encore utilisé par les càcous, qui vont aujourd'hui en discothèque. Ballon (le) Le football. Baloufe, balouffe Lycoperdon, ou vesse-de-loup, genre de champignon blanc en forme de poire retournée, rejetant une poussière de spores à maturité (de loup ? ou de l'argot français louf, louffe, pet ? avec référence à l'anc. fr. vesse, pet émis sans bruit ?). Banaste Panier, corbeille en osier (prov. banasto : banne, manne, grande corbeille, panier de bât)(cf. canestéu). S'utilise aussi comme insulte pour qualifier quelqu'un de lourd, ignare, ou borné : « Teisa te, banasto ! ». Bancau, bancaou Gradin d'un terrain en pente, terrasse de culture (cf. restanque). Bane Corne, antenne d'insecte, bois d'un cerf, dent d'un outil de jardin ou d'une fourchette. Dur comme de bane (prov. dur coume de bano) : dur comme de la corne. Faire li bano : faire les cornes. Avoir les banes (aqueou pichoun, a li bano ; a lei bano touti drecho) : être très méchant (allusion aux cornes du diable). Le piochon à trois banes (ou lou magaou a tres bano) est un outil de jardinier. Les banes (ou bannes ?) désigneraient aussi les glandes orangées (gonades) comestibles des oursins. Des oursins aux bannes flamboyantes. Banette Gousse de haricot vert (du prov. baneto, petite bane, petite corne, gousse de haricot vert). Plou plou plou de banettes de banettes - Plou plou plou de banettes 'mé de faiòu... (air connu). Banu, banut Cornu, encorné. Baou, baù Escarpement, rocher : le Baou rouge, le Baou de Quatre Ouro (que l'on traduit, selon les auteurs, par baou des quatre vents, ou baou de 4 heures - parce qu'il servait, dit-on, d'horloge aux cultivateurs d'Évenos et de Six-Fours). Barbouillade Barbouillade de fèves (prov. barbouiado de favo) (ne pas confondre avec brouillade) : manière d'accomoder les fèves fraîches, dite également fèves à la ménagère, ou fèves à la paysanne, qui consiste à les faire mijoter dans un poêlon (parfois accompagnées d'artichauts) dans lequel on a fait revenir des oignons hachés dans l'huile d'olive, avec une laitue et de la sarriette (pèbre d'ai). Barbouillé Avoir l'estomac (ou le foie) babouillé : avoir une digestion difficile, être mal remis de quelque excès alimentaire (dérivé du fr. barbouiller le coeur, l'estomac : donner une légère nausée). Barigoule Partir en barigoule, c'est se dégrader, entrer en décadence, en déchéance, en déliquescence, en décomposition (à la suite d'une perte des valeurs morales), tomber en ruine, se détériorer, péricliter, s'en aller à vau-l'eau, etc. En provençal, le mot barigoulo (ou berigoulo, baligoulo,...) désigne un champignon (agaric, lactaire, morille, etc.) ou une préparation culinaire (les artichauts en barigoule sont des artichauts grillés avec du sel, du poivre et de l'huile). Le lien entre ces sens et la notion de détérioration qui se trouve dans l'expression partir en barigoule, ne semble pas clairement établi. Barjaquer Bavarder, parler pour ne rien dire (et fatiguer les autres). Vient du verbe provençal barja, bavarder, hâbler. Barjes Mâchoires, lèvres, babines, bajoues, bouche, en termes de mépris (prov. barjo). Baromètre Mot souvent utilisé par les anciens pour désigner un thermomètre d'appartement (le mot thermomètre étant, pour eux, réservé au thermomètre médical). Barquet Petite barque, canot, nacelle. Bas de ligne Partie terminale de la ligne de pêche à laquelle sont attachés les plombs et les hameçons. Le terme français est l'empile. Basarette, bazarette Bavard, babillard, pipelette, personne qui jase, papote, jacasse, souvent de façon malveillante ; faiseur de cancans, colporteur de ragots, commère, tambour de Cassis (prov. basaruto, bavarder, jacasser, parler d'abondance). Basséler, bacéler Battre avec un battoir (prov. bacela, de bacèu, battoir). Se dit pour battre le linge, ou battre un poulpe (bacela lou poupre) pour l'attendrir. Basséler, c'est aussi frapper à coups redoublés (forgeron), frapper sans cesse, travailler, agir bruyamment. Bastide Autrefois, grande maison de campagne que les bourgeois se faisaient construire dans les environs des villes (prov. bastido). Son sens actuel est multiple : bâtisse isolée, ou grande et solide demeure, ou encore pauvre maison (George Sand parlait des sordides bastides entre Les Sablettes et Tamaris). Dans ce dernier sens, on le confond même parfois avec cabanon. Bastidon Petite bastide, petite habitation rurale, petite ferme. Bastringle Déformation de l'argot français bastringue (bal populaire, guinguette), mais employé chez nous plus particulièrement pour : bagarre, rixe, désordre bruyant, tapage, dispute, querelle : « Y'a encore bastringle ! ». Bataclan Attirail embarrassant, grand nombre de choses sans grande valeur. Et tout le bataclan : et tout le reste, tout le fourbi, tout le saint-frusquin. Bateou, batèu Bateau, embarcation (voir aussi bette, barquet, pointu). Batti feux Sorte de lumignon que l'on agitait autrefois pour signaler l'entrée d'un port avant l'installation des feux de signalisation. Batti-batti Palpitations cardiaques dues à une émotion forte (du prov. bàti-bàti, forme redoublée du verbe batre, battre) (cf. estomagade). Batti lou bateou Ancien jeu des cours de récréation (on disait autrefois jouer à sèbe ou au cheval fondu). « Il y avait deux équipes qui se formaient autour de deux chefs qui faisaient "les pieds" afin d'avoir le choix prioritaire. Un équipier d'une équipe se positionnait dos au mur et joignait ses mains sur son ventre. Un second équipier y posait sa tête après s'être penché en avant et en se retenant de ses deux mains contre le mur. Un troisième individu plaçait sa tête du précédent, et ainsi de suite. Quand la chaîne était constituée, la deuxième équipe envoyait un après l'autre ses garçons qui prenant appui sur le premier, à saute-mouton, se propulsaient sur les dos et essayaient de s'y maintenir. Au bout de quelque temps, soit les assaillants, déséquilibrés, tombaient à terre, soit c'était la chaîne qui s'effondrait sous le poids. L'équipe qui perdait se mettait contre le mur alors que l'autre devenait l'assaillante. Les trois-quarts du temps, le jeu était interrompu par l'arrivée des maîtres et les plus agiles réussissaient parfois à éviter la correction... Le nom de batti lou batèu (je bats le bateau) provenait probablement du fait qui fallait faire couler le bateau ! » _______________________________________
Rien ne changera, à moins que les citoyens prennent eux mêmes les choses en main !
Dernière édition par Faï Tirà le Lun 08 Déc 2008, 23:39, édité 1 fois | |
| | | Faï Tirà Peyroulienne
Nombre de messages : 16435 Date d'inscription : 07/10/2008
| Sujet: Lexique des termes provençaux et des « mots d'ici » A Lun 03 Nov 2008, 15:58 | |
| Abramé Avide, cupide (francisation du prov. abrama, abramado, enflammé de désir, affamé, âpre à la curée). cf. abramadisso : avidité, cupidité, désir immodéré. Acaner Abattre les olives avec un roseau (canne), gauler les fruits, les amandes, les noix, etc. (prov. acana, decana). Achoper Attraper (qqch ou qqn), contracter (un mal) (de l'argot français choper) (cf. aganter, pessuguer). Aclaper, enclaper Couvrir de pierres, enterrer, enfouir, ensevelir (prov. aclapa, de clapas, bloc de pierre, ou clapié, amas de pierres). Acò Ça, cela (pronom démonstratif neutre, 3e personne du singulier). Qu'ès acò ? (Qu'est-ce que c'est ?). Adiéu, adiou Adieu. Adiéu ! s'emploie pour dire à la fois bonjour et au-revoir, et aussi comme interjection, à l'annonce d'une mauvaise nouvelle, d'un malheur, un peu comme : Malédiction ! On dit aussi : Adiéu botte, sian foutus ! (dans une situation fatale ou désespérée, ou à l'issue d'une entreprise contrariée). Adu Participe passé du verbe provençal adurre : apporter, amener. « Segues li bèn-vengu, manjares ce qu'aves adu !... » (Soyez les bienvenus, vous mangerez ce que vous avez apporté !...), expression qui tourne en dérision les gens avares et peu hospitaliers. Agachoun Lieu d'où l'on épie, échauguette (du prov. agacha, guetter, épier, observer) ; espèce de hune adaptée au sommet d'un pin, où les chasseurs s'embusquent pour tirer au vol les oiseaux de passage. Aganter Verbe de structure française tiré du provençal aganta, attraper (cf. achoper, pessuguer). Agassin, agacin Cor au pied (durihoun), oeil-de-perdrix, excroissance (lùpi). Derraba un agassin (extirper un cor). On a mal à l'agassin quand le temps va changer. Age, Agi Grain de raisin. Lis agié : les grains tombés à terre, oubliés lors de la vendange. Aglariat, esclariat, esglariat Salsepareille d'Europe, salsepareille rude (Smilax aspera) : liane-arbrisseau épineuse à fleurs odorantes et à fruits rouges en grappes, qui bloque souvent toute progression dans les sous-bois. Infusions de racines sudorifiques et diurétiques. La fleur était autrefois utilisée pour parfumer des liqueurs (cf. rin vierge, saliège, tiragasso). Agrada Agréer, plaire, trouver à son gré. M'agrade de parla prouvençau (Cela me plaît de parler le provençal). Aquéu m'agrade mai (Celui-là me plaît davantage). Ah ! - Oh ! Employée avec un accent interrogatif « Ah ! - Oh ? », cette expression traduit une marque d'intérêt, parfois un peu affectée. Ainsi, lorsque mon arrière grand-mère arriva toute estransinée à la maison en annonçant à son mari : « Sabès pa ! A pres mau a l'abat Moutoun ! », mon arrière grand-père (occupé à peaufiner un nouveau type de piège - et qui se moquait complètement de ce qui pouvait arriver à l'abbé Mouton) lui répondit paisiblement : « Ah ! - Oh ? ». Par contre, lorsque l'expression « Ah ! - Oh ! » est utilisée (avec un o très ouvert) comme réponse vive à une observation, elle marque une dénégation ou un doute, un peu comme : « Et puis quoi ? Non, ça va pas ! ». Ai Aïe ! Ahi ! Ah ! (Interj. de douleur et de surprise). Ai de ma tête ! Ai de mes reins ! (Quelle douleur à ma tête ! à mes reins !). Ai, Aie, Ase Ane, bourriquet. Au mes de maï, si marridon que leis ais ! (Au mois de mai, seuls les ânes se marrient !) (cf. saumo, soumo, ânesse, bête de somme, bourrique). Un ai cabanu est un sot, un butor, un vrai âne, un âne bâté (prov. ai, ase cabanié : celui qui vient en tête du troupeau). Pourquoi cabanu ou cabanié ? (le prov. cabanié signifie : qui habite une cabane). Peut-être un lien avec cavan, grand panier d'osier, qu'on imagine accroché au bât de l'âne pour le transport des fardeaux ? « Siou decida de mounta su moun ai - per ana vèire s'es verai » (Pastorale Maurel). « Que naï ! » Quel âne ! (le n est rajouté pour renforcer l'exclamation et éviter l'assonance avec ai !). Aici, eici Ici, par ici. Eici lou bon froumage ! Aiet, alhet Ail (Allium sativum), plante de la famille des liliacées, utilisée dans l'aiòli. De sèbe emé d'aiet (de l'oignon avec de l'ail). Veno d'aiet, gousse d'ail. Aiganha, eigagno Rosée du matin (prov. eigagna, faire de la rosée, bruiner). Aigo Eau. Audibert buou l'aigo : surnom d'un ancien Seynois, un paysan si avare qui ne buvait que de l'eau pour vendre tout son vin. Belle aigo (belle eau), expression qui aurait donné son nom au quartier de Balaguier. « Gaire d'aigo ! » (pas beaucoup d'eau !), disait systématiquement un célèbre Seynois - avec sa voix de rogomme - quand on lui préparait son pastis. Aigo-ardènt Eau-de-vie (litt., eau ardente). Aigo-sau Saumure, eau salée, mets de poissons bouillis (litt., eau et sel). A l'aigo sau ! : C'était l'appel du marchand d'escargots et de limaçons blancs. Aladèr Filaire ou philaria, arbrisseau thès commun de la garrigue, de la famille des oléacées. L'espèce philaria à feuilles étroites (Phillyrea angustifolia) est l'aladèr mascle ; l'espèce à larges feuilles est le gros aladèr (cf. alavèr, taradèu). Aladèr semble aussi désigner le Nerprun alaterne (cf. fieragno) ou l'olivastre (oulivastre). Alibòfi Nom masculin pluriel désignant les testicules en termes grossiers (M'a rompu lis alibofi !). Trouve son origine dans aliboufier, nom commun du styrax (Styrax officinalis), arbuste de la famille des styracacées qui fournit une résine balsamique, et dont la forme des fruits rappelle les glandes génitales de l'homme. Aller Raccourci pudique de « aller à la selle », déféquer. « Prenez cette tisane, ça fait aller ». On disait aussi « aller en diarrhée ». (cf. lieu, aller au lieu). Allude Fourmi ailée utilisée comme appât par les braconniers pour prendre les oiseaux passereaux au piège (prov. aludo, arudo ; esp. aluda). Alors A la question : « Alors ? » ou « Et alors ? » que l'on pose à quelqu'un pour prendre de ses nouvelles, les plaisantins répondent parfois : « Et à l'or, il vient pas la rouille ! ». Alors oui ! Expression utilisée pour dissuader un enfant de faire une bétise. Amande sucrée En Provence, on ne dit pas dragée, mais amande sucrée. Amandon Au sens propre, amande fraîche, amande qu'on mange verte (prov. amendoun) ; au sens figuré, testicules. Amouasser Réduire au silence, baisser d'un ton, mettre un bémol (prov. amoussa, éteindre). Amouassez un peu, les femmes ! An pèbre Année passée lointaine et indéterminée : « ça remonte à l'an pèbre ». Anchoïade (Prov. anchouiado) Sauce à l'anchois préparée à partie d'anchois et d'ail, que l'on fait fondre tout doucement dans de l'huile d'olive. Anchoye, anchoio Anchois, poisson de mer (Engraulis encrasicholus, famille des clupéidés). L'Anchoye : nom d'un personnage folklorique seynois du début du XXe siècle. Andaillon Forte risée (clapot) levée dès le matin par le vent de l'Est (prov. andaioun, mouvement ondulatoire d'une masse d'eau). Ange bouffareou (Prov. ange boufarèu) Désigne l'ange de la crèche qui souffle dans sa trompette pour annoncer aux bergers la nouvelle de la naissance de Jésus. Par extension, on l'emploie pour évoquer un enfant joufflu, un visage ou un objet rebondi. Anguille Mot quelquefois prononcé anguile par les provençaux, peut-être sous l'influence du niçois anguilo ou du catalan anguila. Aoustin Petit poulpe du mois d'août (cf. póupre). A peu près Expression utilisée comme adjectif pour : correct, valable. Un outil à peu près. Il me reste encore un pantalon à peu près. Api (Prov. àpi, céleri). Employé dans l'insulte tronche d'àpi ! Apoltroni Apeuré, effrayé (prov. poultroun : poltron, couard, pusillanime). Après Parfois remplacé par à l'après. « Je te cours à l'après ». « Qu'un estron te courre à l'après... ». Aque Avec, probablement par contraction de l'ancien français avecque ou avecques. « Tu viens aque moi ? ». « Un aïoli du feu de Dieu, aque les escargots et la morue ! » (Marcel Pagnol). Aquéu, aquest, aquel, aquelo, aqueli Ce, cette, celui, celle, ceux (adj. ou pron. dém.) Sias ensucat de monta sus aquéu batéu (Vous êtes fous de monter sur ce bateau). Aqueli piantou que venoum mangea lou pan déi Seignen ! (Ces Italiens qui viennent manger le pain des Seynois !). Aquéu de cop ! (Ah ça alors !). Aquelo de bicyclette ! Aquelo empego ! (Elle est drôle, celle-là !). Aquelo d'aqui m'agrado mai (Celle-ci me plaît davantage). Aquéu pouarc de pichoun ! (Ce cochon d'enfant !). Aqui Là (près du lieu où l'on est), voilà. Que fas aqui ? (Que fais-tu là ?). Ve-l'aqui (le voilà). Aqui mai ! (Encore ! Et une fois de plus !) Aquidgé Marqué, bouleversé, choqué, sonné, très affaibli après une grave maladie ou un coup dur (mais quelle étymologie ??). Aquo, aco Cela, ça (pron. dém.) Aquo, par exemple ! Qu'es aco ? (Quest-ce que c'est que ça ?). Arapède Mollusque gastéropode comestible à coquille conique, appelé patelle (Patella caerulea), bernique, ou chapeau chinois, très abondant sur les rochers découvrant à marée basse. Par extension, s'emploie pour désigner une personne importune, dont il est difficile de se défaire : « Ils sont comme un biou-arpu et une arapède ». Arbous Arbousier (Arbutus Unedo), aux fruits d'hiver rouges et comestibles. Un lieu planté d'arbousiers est un arbousset, arboussié, ou darboussié. Arcan Individu sans scrupules, sans moralité, capable de combinaisons douteuses ou malhonnêtes ; magouilleur dont il faut se méfier. Arcinat Aubépine (Crataegus monogina). Le fruit rouge de l'aubépine est l'arcino, ou poumeto de paradis. Argeiras Genêt épineux, Ajonc de Provence, ou Calycotome épineux (Calycotome spinosa). Arlèri Désigne par dérision l'arlésien, habitant de l'ex-capitale de la Provence, considéré autrefois comme un homme orgueilleux. On dit il fait l'arlèri en parlant de quelqu'un d'infatué et fier de lui (cf. estraio-braso, esbroufaire, bravejaire). Arnaou (Meste) Maître Arnaud. Dires des contes de Meste Arnaou ou des histoires de Meste Arnaou : raconter des histoires hors du commun, extraordinaires, incroyables, farfelues. Faire des comptes de Mestre Arnaou : faire des comptes d'apothicaire. Arnavèu, arnavès Paliure (Paliurus Spina-Christi), arbrisseau très épineux de la famille des rhamnacées, également appelé Épine-du-Christ, Porte-Chapeaux, ou Argolou. Arriba Arriver, parvenir, atteindre, advenir, survenir. « Arribo lou marchand... et puis s'en va mai ». « Arriban plus, capoun de Bouan Diou ! ». Aroumi, roumias Ronce (Rubus fruticosus), liane épineuse de la famille des rosacées, qui donne les mûres. Arpu, arpudo Qui a des griffes (prov. arpo, griffe) : Un biòu-arpu est une coquille habitée par un bernard-l'ermite - qui laisse paraître ses pattes (cf. piade). Qui a les doigts crochus ou les ongles longs, qui est toujours prêt à prendre. Arsenacat Employé de l'Arsenal de Toulon. Le pas de l'Arsenal, démarche lente et tranquille (cf. plan-plan) qui constituait autrefois une image du rythme de travail prétendument détendu des employés de l'Arsenal. Arsinat, poumédo de paradis Aubépine (Crataegus monogyna), arbuste de la famille des rosacées, à fleurs blanches et à baies rouges. Assaché Avis, annonce de faire-part des naisances, mariages, décès (du français assavoir, synonyme vieilli de savoir, qui ne s'emploie plus que dans l'expression faire assavoir). Deman, anaren faire lis assaché. Assèti Pierre plate, siège de fortune dans la nature. Ato ! Ato sur ! Ato segu(r) ! Interjection signifiant : Eh ! bien, dame ! certainement, évidemment, d'ailleurs, du reste. Ato sur ! Le Maire, il l'a dit qu'il était pour de créer une société de musique. Aubijade Pêche à faible profondeur, à l'aube (à l'heure où la mer n'est pas encore agitée par les vents et à la condition expresse d'une parfaite limpidité des eaux). Aubijaïre Pêcheur qui exerce son activité à l'aube ; pêcheur qui pratique une variété de pêche appelée aubijade, qui collecte tous les animaux comestibles des mates ou des vaïres. Les engins qu'il utilise sont : la grapette, la fachouire, l'oursinière, le bouiou, le salabre, le gantchou. Aubo (n.f.) Peuplier blanc (Populus alba) (cf. piblo, pibo, peuplier noir). Aubo (n.f.) Aube, moment qui précède l'aurore, aurore. A l'aubo ! A l'aubo ! : C'était l'appel du marchand de sardines d'aubo, sardines pêchées au lever du jour. (Les sardines pêchées le soir sont des sardines de primo). Auceloun Oisillon, petit oiseau. Aucèu Oiseau, animal emplumé. Au péjoratif, individu quelconque, homme léger, sans valeur. Peut aussi désigner familièrement le pénis. Aucyprès Autrefois utilisé dans les campagnes pour cyprès. Le provençal de cyprès a en effet les variantes suivantes : ciprès, aciprès, auciprès, aucipriè, etc. Auco (n.f.) Oie. Auro, ouro, òuro Vent, souffle Aveni (d') De race : provençau d'aveni (provençal de race). Arrivé par accident. Es vengu d'aveni : S'applique par exemple à une plante potagère qui s'est resemée seule et s'est développée en dehors de l'endroit habituel. _______________________________________
Rien ne changera, à moins que les citoyens prennent eux mêmes les choses en main !
Dernière édition par Faï Tirà le Lun 08 Déc 2008, 23:38, édité 1 fois | |
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