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C'est bien le diable si je ne trouve pas dans ce village un bistrot où je pourrai casser la croûte. Jules Romains
 
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 La chronique de Marcel Brignoni.

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Faï Tirà
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MessageSujet: La légende des cigales.   La chronique de Marcel Brignoni. Icon_minitimeVen 05 Avr 2019, 15:20

La légende des cigales.





La chronique de Marcel Brignoni. Cigales




La chaleur accablante, à peine atténuée par l’ombre des platanes, inondait les derniers jours d’août.Deux parisiens vinrent s’installer à une table du seul troquet du village. Apparemment très éprouvés, ils commandèrent deux anisades.


 Le bruit des verres sur le formica de la table les fît sursauter. Le barman les regardait avec un petit sourire moqueur.





« Vous êtes pas tranquille , vous ! Pourtant avec l’accent qui est le votre, vous n’êtes pas d’ici ? Sans doute en vacances ! Aloura qu’est ce qui se passe ? « 

Les deux parigots le regardèrent puis se confièrent :

« On ne peut pas se reposer. Impossible de faire une sieste. Trop de bruit »

« Comment trop de bruits ? Ici, le seul boucan, il vient des boules de pétanque. Et croyez moi, entre celles du curé et celles du maire, il n’y a que rarement contact ! »





La chronique de Marcel Brignoni. Cigales2


Éclat de rire de la table voisine. Le serveur, content de son effet, se retira. Seuls restaient les deux parisiens et la tablée constituée de trois hommes, rigolant encore de la blague du barman.

Le premier prît la parole:

« Bonjour, je me présente : Albert Cévenin, maire du village. Dites moi, c’est quoi cette histoire de bruit ? Parce qu’en tant que premier magistrat, je me dois de faire régner l’ordre »

Le parisien lui expliqua;

« Le jour, il fait chaud. La nuit, il fait chaud. Alors l’après-midi, on a besoin de faire la sieste. Et là ..impossible. Il y a toujours un bruit de crissement derrière les volets. Sans cesse, dehors, ces bestioles nous appellent pour ne pas que nous dormions « 

Deuxième rigolade de la part des locaux .

               « Moi je suis le curé de la paroisse et je connais quelqu’un qui peut vous dire                                ce que c’est ! »

La chronique de Marcel Brignoni. Cigales4

Après conciliabule, Marcel Brignoni s’approcha des parisiens et se mit à parler à voix basse.

« Moi, je sais ce que c’est. En fait, selon la légende, ce sont de petits insectes. Et le rôle de ces insectes là est d’empêcher les gens de faire la sieste »

Les yeux ébahis des gens de la capitale nécessitaient plus d’explication.

Marcel Brignoni s’en chargeât. 

« En fait ce sont nos célèbres cigales. Elles nous ont été envoyées par les anges,un été durant lequel ils sont venus passer leurs vacances ici. Lors de leur arrivée en terre provençale, quelle ne fut pas leur surprise de ne pas trouver âme qui vive ! Le soleil de plomb qui s’abattait sur la région n’arrangeait rien aux affaires de nos anges qui ne trouvaient pas un endroit ouvert pour se désaltérer. En chemin, ils s’aperçurent que les champs étaient en friche, que les potagers étaient à l’abandon…

La chronique de Marcel Brignoni. Cigales5La chronique de Marcel Brignoni. Cigales4





Fort inquiet de cette situation, attristés de voir cette si magnifique région vidée de ses habitants, et laissée à l’abandon, ils décidèrent d’aller frapper à la maison de Dieu pour y trouver réponses à leurs interrogations.


 Là encore, quelle ne fut pas leur étonnement de trouver le curé non pas en train de prier, mais allongé sous son boutis, en plein pénéquet !


 L’homme de foi apporta alors une réponse claire et limpide aux anges : à cause de la chaleur accablante et du soleil torride qui s’abat sur la région durant l’été, les provençaux se préservent paisiblement à l’ombre des oliviers et des figuiers. Surpris, les Anges demandèrent alors à quel moment de la journée les provençaux se mettaient au travail, ce à quoi l’homme de Dieu répondit : « A la fraîche tôt le matin », et « à la rosée » tard le soir.
 
 
 

La chronique de Marcel Brignoni. Cigales6





Mécontents, les anges s’en retournèrent au paradis pour raconter à Dieu leur mésaventure. Ce dernier, furieux, décida de punir les provençaux, en leur envoyant une nouvelle espèce d’insectes pour les empêcher de faire la sieste en pleine journée ! Cette nouvelle variété d’insectes «tambourinaire » aurait pour mission de se planquer dans les pins et d’exécuter une musique stridente, rendant impossible toute initiative de sieste provençale en pleine journée. 


Les cigales venaient de naître !

Les parisiens forts étonnés, reconnurent que la légende ne pouvait être née qu’en Provence et les cigales ne vivre qu’ici. Une question leur vint à l’esprit.

« Mais dîtes moi, vous les gens d’ici, vous faîtes toujours la sieste, malgré le bruit des cigales « 

La chronique de Marcel Brignoni. Cigales1

Le regard de Marcel s’illumina

« Finalement, cette tentative resta vaine, les autochtones s’habituèrent rapidement aux insectes. Et aujourd’hui, non seulement les cigales font parties de notre environnement mais en plus, elles ont un rôle médical ! »

Bêtement, les parisiens à l’unisson s’étonnèrent ;

« Ah bon ? »

Et oui, dit le maire sur un ton rocailleux.

Si les cigales chantent, c’est qu’il fait chaud. Et s’il fait chaud, c’est qu’il faut se mettre à l’abris. En Provence, Monsieur,  les cigales nous protègent du travail !





La chronique de Marcel Brignoni. Cigales3

Tout le monde se leva de table dans un grand éclat de rire. Direction le jeu de boules, ombragé…bien sûr.

Source : www.notreprovence.fr/

Mise en conte et montage : Infos Des Vallées

Merci à la famille de Marcel Brignoni pour le prêt du nom.

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Faï Tirà
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MessageSujet: Un trésor de ferraille   La chronique de Marcel Brignoni. Icon_minitimeMer 27 Mar 2019, 12:00

Un trésor de ferraille.

La chronique de Marcel Brignoni. Tf4


En cette premier jour d’aout, il faisait chaud, à en faire suer les pierres.  
L’herbe était sèche, la terre craquelée, ça faisait un grand moment que le ciel n’avait daigné nous gratifier de quelques gouttes d’eau, même les ronces et les chênes commençaient à replier leur feuilles qui se teintaient d’une couche de vert marron.




Le petit n’était pas monté d’un moment la haut, voir son vieil amis Marcel, il faisait trop chaud et puis, et puis, en cette période de vacance étaient arrivé au village des estivants, et ils avaient une fille, Magalie, dont la présence troublait bizarrement le petit. 

Il ressentait comme un besoin, celui d’
être prés d’elle, d’entendre le son de sa voix, son rire cristallin et joyeux. 


Sentir l’air quelle déplaçait en jouant , l’envie d’effleurer sa longue chevelure et comme une envie de la protéger… 





Bref, craisi que m’en capi.




Toutefois, un matin une rumeur descendit de la montagne, en réparant le mur d’une faïsa, Marcel avait fait une découverte et les gendarmes étaient monté chez lui.

Le lendemain à la fraiche, le petit pris la route, par chance quelqu’un montait et le pris au passage.


Marcel était derrière sa maison, et assit sur une cadière triait des choses qu’il extirpait d’un drôle de petit tonnelet.


– Oh, Marcel va ben tu ? En gamba ?
– A part cette terrible chaleur qui commence à me donner mal aux pattes, ça va :
– Et à quoi tu t’occupe ?
– A trier ce qui reste de ma part d’héritage de mon arrière oncle Saturnin. J’ai fini par trouver son trésor, celui dont on parlait dans la famille.
– Un trésor ?
– Enfin si l’on veut, le Saturnin, il était sellier bourrelier ambulant, il réparait tout ce qui était en cuir et même les chaussures.





La chronique de Marcel Brignoni. Tf1




Il parcourait tous les villages et les quartiers isolés avec sa mule et son outillage, ces colles, et ses bouts de cuir.



Il faut dire qu’à cette époque, il ne manquait pas de travail, tout le monde travaillait avec des bêtes, des attelages, pour tout un tas de travaux des champs et de la forêt, aussi des choses en cuir, il n’en manquait pas. Et c’était l’époque ou l’on réparait plutôt que de jeter et de racheter.


Aussi, il était attendu de partout, car les gens n’allaient pas perdre la journée pour descendre au gros bourg pour faire réparer un harnais ou un licol.




Il avait une marotte et surtout un œil d’aigle. En parcourant les chemins , il repérait le moindre bout de métal et le mettait dans sa bounière.


Il récupérait tout, les bouts de fer à vaches ou à mulets, les clous de ferrage, les clous et les bouts de renforts de semelles des chaussures, les restes de gros clous carré de traverse des charpentier ou des forestiers.


– Et qu’est ce qu’il en faisait ?
–  Il les accumulait dans un récipient et puis quand il en avait beaucoup, il les descendait au forgeron, à Entrevaux. 


Il faut dire que ces bouts de ferrailles qui avaient connu plusieurs fois le feu de la forge et les martellements du forgeron donnaient une fois ramollis, rougis au feu, remartelés et trempés en plusieurs bains, les meilleurs aciers pour faire des outils. 


Ainsi en partageant son butin avec le forgeron, il obtenait les meilleurs outils tranchants et les meilleures alènes à coudre le cuir de tout le canton.


Il était alchimiste aussi, il préparait lui-même ses colles, avec de la glue, de la résine de pins, des os de poulet, et une pincée de farine de gland.
Quand il recollait, cousait et reclouait une semelle de cuir sous des godillots, les gens en avaient pour plusieurs années.





La chronique de Marcel Brignoni. Tf3


Il allait lui-même , acheter ses peaux de bœuf ou de vache, chez les bouchers et les tannaient lui-même, il disposait d’un cabanon prés du Cians, où il avait acheminé de l’eau avec des tuyaux en terres cuites et faisait  lui-même ses préparation alcalines pour le tannage.



Tiens, il faisait lui-même son cirage, avec du suif et de la cire d’abeille, du noir de fumée pour le cirage noir et du brou de noix pour le cirage marron.
Et c’était de la qualité, sur les foires les marchands de chaussures se disputaient pour en obtenir quelques pots.


Je me rends compte maintenant de tout le savoir qui s’est perdu le jour où il nous a quitté.


– Et les gendarmes pourquoi ils sont montés.
– Oh, les nouvelles vont vites , ben tout simplement parce que quand en défaisant , le mur de pierre qui tenait une partie du gros clapas, sur le dessus du tonneaux de Saturnin que je venais de découvrir, il y avait deux coques de grenades rondes en fonte qui dataient de la guerre de 14-18 ou qui venaient du champs de tir ou de manœuvre du plateau St Michel à Bueil.
Comme je me méfiais, je les ais quand même appelé avant de continuer à dégager le contenant de ferraille. Mais comme elles étaient vides, ils me les ont laissées.


– Tu me les montreras.
– Bien sûr.
Et le reste de la matinée fut un voyage archéologique effectué à partir de tout un tas de petits bouts de fer rouillés.
Ce fut une grande leçon d’histoire, celle de ces petites gens, durs aux labeurs qui peuplaient alors nos montagnes.





La chronique de Marcel Brignoni. Tf2




– Et çà qu’est ce que c’est ? 
Ben çà alors ! Une aiguille à chapeau, elle est en acier, et c’est étrange, elle n’a jamais pris la moindre rouille.
– Une aiguille à chapeau ? A quoi cela servait ?
– Et bien dans les grandes occasions voire même lors des travaux de champs les femmes portaient chapeau et pour ancrer le chapeau sur la tête, afin que lors d’un coup de vent ou lors d’un mouvement il ne tombe pas, les femmes le maintenaient dans leur chignon à l’aide d’une longue aiguille.
– Et la pierre rouge qui est sertie au bout, c’est un gros rubis ?
– Oh, j’en doute, un bout de verre coloré, tu sais par ici les gens n’avaient pas les moyens de se payer des pierres précieuses.




– Tu me le donnes ?
– Si ça peut te faire plaisir.

Quelques jours passèrent, et en passant sur la placette alors qu’il remontait d’avoir fait quelques courses à Puget-Théniers, Marcel aperçu le petit assit sur le banc à côté d’une ravissante gamine en short blanc. Elle avait ramassé ses longs cheveux noirs en un chignon arrière, et était coiffée d’un chapeau de paille.





Texte de Monsieur Fonseca

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MessageSujet: Le visiteur du soir.   La chronique de Marcel Brignoni. Icon_minitimeVen 22 Mar 2019, 09:57

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Le visiteur du soir.








.La chronique de Marcel Brignoni. Brignoni-marcel

Marcel Brignoni prenait le soleil sur le muret devant sa maison quand le petit paru.
– Dis moi, Marcel, tu y crois toi à ses histoires de fantômes, parce que hier soir c’était vendredi, et je suis allé chez mon cousin Roger, celui de Puget. Et on a regardé une vidéo blue ray : I am a gost 

– Moi, croire à ses balivernes, absolument pas. Les esprits, les fantômes, ça n’existe pas et puis souvent c’est mal traité dans les films, horreur, et hémoglobine.

– Pour toi donc les fantomes, les revenants ça n’existe pas !

– Tout à fait, mais à ce propos laisse moi te raconter une histoire.

Je venais juste de me laisser bercer doucement par les vagues de ce clair obscur de cette nuit tardive de printemps, cherchant au-delà de mes paupières closes la trace des bourgeons des rêves de la nuit, quand soudain une étrange lueur m’apparue.

J’ouvris un œil, sur la chaise à côté du lit, celle qui me sert à jeter mon pantalon le soir, était assit un homme.

Il était presque phosphorescent, habillé d’un pantalon de velours vert tenu par une large ceinture de flanelle, une ample chemise blanche et un veston de velours noir. J’avais du mal à distinguer son visage dont les traits semblaient lissés sinon de grands yeux bleu surmontés d’épais sourcils blancs.

Il était coiffé d’un large béret de chasseur alpin.

– Oh, qu’est ce que vous faites là, dans mon rêve. Lui dis je

–  Mais vous ne rêvez pas, d’ailleurs vous ne dormiez pas encore. N’ayez pas peur, me dit-il, je ne suis qu’un esprit qui vient de faire une petite escapade. Vous savez, nos sorties sont limitées, nous ne pouvons retourner que dans les endroits où notre présence a marqué les pierres des murs.


– Et que me vaut le plaisir de votre visite ?

– Vous n’avez aucune idée des rumeurs qui circulent là-haut. Faut dire que nous manquons de distractions. Aussi, je me suis dis que j’allais descendre faire un tour. 

Cela ne vous dérange pas si je pose quelques questions.

– M’a fois allez y toujours.

– Où en est la guerre, vous n’avez pas été mobilisé ?

– Quelle guerre ?

– Vous n’avez pas de guerre en Europe ?

– Ben non.

– Et depuis combien de temps ?

–  Depuis soixante douze ans.

– Soixante douze ans ? Ce n’est pas possible.

– Et pourtant !

– Que y en avait qui m’avait dit qu’il y avait-eut des morts à Paris une bataille du Bataclan et même à Nice sur la Promenade des Anglais.

– Ce n’est pas vraiment une guerre, mais des assassinats de foule, du terrorisme.

Au fait qui vous êtes ?

– Je m’appelle Louis Alphonse Lombardini dit l’agile, je suis mort à, l’âge de 85 ans en1953, de vieillesse, tout simplement.

– On n’aurait pus se croiser alors , je suis né en octobre 1951.

– J‘en revient pas , pas de guerre en Europe depuis soixante douze ans alors que durant ma vie, j’en aurais subit trois, celle de 1870, celle de 14-18, et celle de 39-45. Celle de 1870, j’y ai perdu un oncle. 

Celle de 14-18, j’étais réserviste dans la territoriale 46 ans, je gardai avec d’autre un vieux fort à Sospel, mais j’y ai perdu deux fils, un Jacques à Verdun, l’autre Paul dans les Vosges. Enfin en 39-45, j’avais déjà 72 ans, je rendais encore quelques services pour les maquis, mais j’ai perdu un petit fils fusillé par les Allemands et la famille de ma bru, déportée. 

Sans parler des amis morts dans des bombardements dont celui du 26 mai 1944, ils habitaient Pasteur en face la passerelle.

– Des années terribles pour plusieurs générations.

– Et il n’y a plus de disette, de pénurie, personne ne souffre plus de la faim ?
– En Europe ces maux ont disparu, il y a toujours des mal logés ; des gens qui dormentdans la rue, mais c’est une minorité. 

– Et les maladies, la diphtérie, la poliomyélite, le tétanos, la variole, le choléra, la syphilis, le typhus, la tuberculose, la terrible grippe espagnole.

– En partie éradiquée par l’hygiène et les vaccins.

– Alors de quoi meurt-on ?

–  Du cancer, de maladie cardio vasculaire, de maladie provoquée par les pesticides dans l’alimentation, des produits chimiques que l’on utilise dans l’industrie, la construction.

On meurt aussi de Stress.

– C’est quoi le Stress ?

–  Une maladie générée par les contraintes ou les frustrations de la vie moderne, ne pas pouvoir agir sur son environnement et devoir subir. Le stress de ne pas pouvoir consommer comme le voisin, le patron, le modèle de réussite que l’on promeut dans la société moderne.

– Consommer ? Boire un coup au bistrot ?

– Non, ne pas pouvoir acheter le superflu, le non indispensable. Par exemple ne pouvoir s’acheter une paire de chaussure chaque mois, ne pas pouvoir aller au cinéma, au spectacle, ne pas pouvoir prendre de vacances à la mer ou au ski.

– Et ils meurent de ça, maintenant les gens ?

– Une partie, oui, la peur de manquer. Il y en a qui se bousculent et se battent à l’entrée des magasins.

– Pourquoi, parce qu’ils sont presque vides les magasins comme durant l’occupation ?

– Non parce qu’ils sont plus que plein, et pour liquider les stocks, ils font d’importantes remises.
– Alura sian vengut propri fouala. (Alors ils sont devenus complétements fous).

– Ahi es couma acco (Eh oui, c’est comme ça).

– Bon, mais ce n’est pas tout, il faut que je me rentre avant qu’ils ne se soient aperçu de ma disparition là-haut. Mais je reviendrai, j’ai encore plein de question à poser. Ciao e a ben leu.
Et Louis Alphonse disparut.

Le pichoun était stupéfié par le récit

– Et il est revenu ? Parce que je voudrais savoir la suite.

– Non, il n’est pas repassé, mais je suis sûr qu’il repassera, tu sais l’échelle du temps pour un fantôme ce n’est pas la même que la notre, eux ils ont le temps, ils ne souffrent pas de Stress.
– Alors, tu vois que tu y crois aux fantômes !

– Officiellement, non !

– Alors ta maison, elle est hantée ?

– N’en parles à personne, ils seraient capables de m’augmenter la taxe d’habitation.

De notre ami, Jean-Marc Fonseca

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MessageSujet: Marcel et Martine   La chronique de Marcel Brignoni. Icon_minitimeDim 17 Mar 2019, 17:40

Marcel et Martine

La chronique de Marcel Brignoni








La chronique de Marcel Brignoni. Martine




Lou pichoun arpentait les chênaies discrètement à la recherche de la mouche ribassière dans l’espoir de trouver des pépites (des truffes).
Marcel qui disposait d’un troisième œil pour surveiller son territoire s’apprêta à l’intercepter.
– Ahura Pichoun que fa encueil ? (Alors petit qu’est ce que tu fais aujourd’hui ?)
– Je cherche la mouche !
– Oh, paure de tu, sabi que per la ribassiera, es pas la bouona luna. Ma noun te fa de bila, li sanglié an pas beson de mousca, sian dja passat. (Oh, pauvre de toi, tu sais que pour la Ribassiera- Mouche de la Truffe- ce n’est pas la bonne lune. Mais ne te fait pas de souci, les sangliers, n’ont pas besoin de la mouche, ils sont déjà passé.)
– Tout ça, c’est la faute au réchauffement climatique comme ils nous ont expliqué à l’école.
–  Des changements climatiques, nos ancêtres ils en ont déjà connu, des chauds comme des froids.
Il y eut même des petites périodes glacières qui précédèrent des périodes de réchauffement et vice et versa. C’est par périodes. 
Il y a des périodes où les chemins des grands cols, n’était praticables que 5 mois par ans, et d’autres où ils restaient ouverts presque toute l’année.
Il y a des périodes où les troupeaux montaient en haute estive en Mai, et il y a des périodes où il y avait des névés jusqu’en Juillet.

–  Oui, mais là, tu me parle de l’an pépin, du temps ou Berta Filava.
– Oh, ne crois pas ça, j’ai déjà connu ça, et je ne suis pas encore centenaire.
– Mais enfin, tu as constaté comme moi, qu’une fois de plus, on a pas eut d’hiver.
– Ma l’hiver n’es pas finit.
– Tu parles, on est déjà en février.
– Pas tout à fait encore, nous ne somme que le 30 janvier, la Sainte Martine.
– Celle des illustrés, Martine à retrouvé son chien, fait du vélo, les trucs débiles pour les Merdous ? etc…

– Non, celle, qui subit le martyr, du temps de l’empereur Alexandre, à Rome.
Arrêtée alors qu’elle priait dans une église, elle fut amenée au temple d’Apollon afin d’abjurer sa foi, mais un tremblement de terre détruit le temple et la statue d’Apollon.
Elle fut torturée et trainée dans l’arène pour y être tué par les Lions, mais les Lions se couchèrent à ses pieds. Elle fut ensuite mise sur le bûcher, mais les flammes ne l’atteignirent pas et brulèrent les spectateurs. Finalement l’empereur la fit décapiter, et deux aigles virent veiller sa dépouille.






 
La chronique de Marcel Brignoni. Martine1





Santa Martina-Rome


– Whao, elle est gore, ton histoire, on dirait un film. Ma mère, elle m’avait mis au Cathé, mais jamais le curé ne nous racontait de super histoires comme ça, d’ailleurs je m’y ennuyais.
 
– Eh, oui, nous on se régalait de toutes ces histoires. Mais revenons à nos moutons, tu connais le diton : « A la Sainte Martine, l’hiver se débine ou se mutine ». Aloura verem ben ?





La chronique de Marcel Brignoni. Martine2



Merci à Monsieur Fonseca pour cette chronique de Marcel Brignoni

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MessageSujet: La Pie au œufs d’or.   La chronique de Marcel Brignoni. Icon_minitimeMer 06 Mar 2019, 13:52

La chronique de Marcel Brignoni



La Pie aux œufs d’or.



Une nouvelle chronique de Marcel Brignoni, délicieusement tirée de nos contes et légendes provençales.







La chronique de Marcel Brignoni. Pie1

Le petit s’en était monté voir son ami Marcel, histoire de ficanasser.
– Tu es au courant qu’il parait que les Dagland, on changé de voiture, il se sont acheté une grosse berline 4X4 de luxe.

En plus, il ont loué un camion, et ils ont viré de leur appartement tout le mobilier qu’ils ont porté à la déchetterie.
Puis durant une semaine, ce sont des peintres, qui sont intervenus ; après il est passé tout un tas de camions de livraison, cuisine, électroménager, mobilier de luxe.
Sur le banc de la place , l’autre jours Robert, il disait qu’ils avaient du trouver la poule aux œufs d’or.


La chronique de Marcel Brignoni. Oeuf-d-or_0

– Oh, la poule aux œufs d’or, j’y crois guère, ils n’ont même pas un poulailler, mais le Loto, ou un héritage tardif. A moins que ce fut la Pie aux œufs d’or.


– La Pie aux œufs d’or, s’in quese ?


– Ben, je vais te raconter. Il y avait dans notre canton des territoires et des parcelles sur lesquels le bon dieu s’était penché, la terre y était bonne, le soleil savait s’y attarder quand on en avait besoin, et il y avait de l’eau. Par contre il avait dû oublier d’autres endroits, de maigres parcelles accrochées à la montagne, entre deux ravinas, un de roubines noires et l’autre de roches rouges. Il y avait comme ça un hameau constitué de quelques bâtiments, ou l’eau était rare, l’herbe et les arbres aussi, où loin de tout, une famille s’accrochait à vivre.

Dans cette famille, il y avait un jeune garçon, un peu de ton âge, il se nommait Barnabé, et il était passionné par les oiseaux ; il s’était au cours des années constitué une collection d’œufs d’oiseaux qu’il allait prélever dans les nids.

Par chez nous, la gasse (la pie), ne reste pas, on est trop haut, et les prédateurs sont nombreux, mais va t’en savoir pourquoi, il y a des années où elle monte.
Barnabé avait observé en dessous du hameau , les allées et venues de deux pies, qui paraissaient nicher dans les branches d’un vieux tilleul.
Il grimpa sur l’arbre au risque plusieurs fois de se rompre le cou et fini par découvrir un nid ; celui-ci n’était pas gardé . Au fond du nid, il n’y avait que deux œufs, de la taille de la dernière phalange du majeur de la main d’un adulte. Il s’en saisit et redescendit de l’arbre.
C’est une fois arrivé chez lui qu’il les examina avec attention.

Ces œufs étaient bien lourd, ils avaient la forme d’une grosse goutte, ovale comme un œuf, mais avec une petite excroissance à l’extrémité supérieure.

Des œufs de Pie, Barnabé n’en avait jamais vu, et que à l’époque il n’y avait pas de livre d’image, ni internet pour pouvoir comparer et vérifier. 
Le lendemain, il alla en parler à son grand père, qui même ne sachant ni lire, ni écrire était une véritable bibliothèque pour tout ce qui concernait les choses de la nature.

Le grand-père, regarda sa trouvaille, soupesa de sa main les œufs, en mit un dans la bouche, et exerça une pression sur la coquille avec les quelques dents qui lui restait. Puis, il le lustra longuement sur le devant de sa chemise.

Au bout d’un moment, la crasse du temps qui entourait l’œuf disparue, et il apparut une coquille faite d’un métal doré.



La chronique de Marcel Brignoni. Tilleul-111750


– Regargea ben pitchoun, acco es de l’or, regargea la marca qu’a fach lei mieu paura dent.
Barnabé regarda de plus prés.

–  Où les as-tu trouvés ?

–  Sur le gros Tilleul d’en dessous la faissa paura.

– N’en parle à personne pour le moment, faut que je réfléchisse, tu sais la gasse est voleuse, on dit qu’elle chipe volontiers tout ce qui brille, pour aller le déposer parfois dans un de ses anciens nids.

Mais il faudrait que tu continue à les observer du matin, jusqu’au soir et noter dans ta tête où elles vont.

Barnabé s’enquit de cette tache avec le plus grand sérieux, il fit même un plan où il indiqua par des flèches les déplacements des Pies.

Ainsi les pies, parcouraient un vaste territoire, Barnabé les localisait souvent grâce à leur jacasseries.
Le soir, il rendait compte à son grand père.


La chronique de Marcel Brignoni. Ravinnoir


– Et puis elles montent jusqu’à la petite barre rouge, de là elles virent à gauche, traversent le ravin du Fiou Noir, les terres de rien, puis elles vont jacasser, dans l’ilot d’arbres isolés qui domine le ravin du Fiou Rouge.

– Je vois, je vois, est ce que par là haut, tu ne vois pas les restes d’un immense chêne à moitié mort.

– Tout à fait, pépé, je me suis rapproché par le haut en suivant la sente des chèvres, mais c’est super dangereux par là bas, faudrait être un oiseau pour y aller.

– Je vois très bien où c’est ! Coura era pichoun, la foudre était tombée sur un gros chêne isolé là-bas et il avait brûlé pendant une semaine, on voyait la fumée d’ici et comme une étrange lueur rougeoyante la nuit.

Mais cela me rappelle autre chose, j’étais comme d’autre partis travailler en Provence, dans un petit village pas loin de Toulon, il y avait une vieille tour qui servait à fabriquer du plomb de chasse.

Au sommet de la tour, on faisait fondre du plomb que l’on versait dans une sorte de grande passoire, les gouttes de plombs tombaient dans le vide et formaient en descendant de petites boules sphériques. Des fois, il en avait qui prenaient la forme d’un tout petit œuf avec une petite bavure sur le haut, un peu comme tes œufs.


Au repas du soir, le papé pris la parole.

La chronique de Marcel Brignoni. Rester-zen-pendant-un-repas-de-famille-10-astuces-indispensables_width1024

– Mes chers enfants, gens de notre lignés, brues et gendres, j’ai une grande nouvelle à vous annoncer. Jusqu’ alors on ne peut pas dire que la chance soit passée par chez nous.
Toutefois, il y a un trésor sur nos terres.


– Oh, papé, tu es encore allé faire un tour à la cave, vérifier ton tonneau de piquette. Dit l’oncle Célestin.


– Et çà qu’est ce que c’est, dit le papé, en lançant sur la table les œufs de Pies.


Le silence se fit et chacun examina, soupesa, et mordit dans les pépites.
Il n’y avait aucun doute c’était bien de l’or.
Et le papé expliqua l’aventure de Barnabé, et les déductions qu’il en avait tirée.
On prépara donc une expédition, certains se munirent de piochons pour faire des marques de pieds pour franchir les valons de roubines, le plus dur fut de faire traverser une échelle de bois de plus de trois mètres. On s’était encordé et l’on plantait des pieux pour pouvoir créer un passage.

On se pourvu aussi de haches, de scies et de tranchoirs à élaguer.
Il fallut toutefois une bonne journée pour traverser et faire un semblant de passage pour atteindre l’îlot au milieu des ravinas.
On recommencerait le lendemain matin.
Effectivement le vieux chêne était bien là, au milieu d’un bosquet de chênes plus jeunes, ses ultimes descendants.
C’est Honorin le père de Barnabé qui monta le premier à l’échelle, et escalada le restant. En haut du tronc, la où partaient les branches majeures, il y avait comme un puit noirci qui descendait au milieu de l’arbre.  Honorin aperçu alors vers le fond un trait de lumière.
Il redescendit le long de l’arbre à l’aide d’un cordage, jusqu’au niveau de l’origine du trait de lumière.

Au dessus d’un moignon de branche morte, il y avait une faille, et le long de ce moignon comme un petit canal creusé dans laquelle reposait une garniture de métal qui se terminait par une coulure vers le sol.

Il prit sont couteau et décolla la bavure, c’était bien de l’or.
– Il y a bien de l’or, il faut creuser, ratisser, et tamiser le sol au pied de l’arbre, au dessous de là où je me trouve.


Ils se mirent tous au travail et effectivement finirent par trouver de nombreux œufs de Pies en Or.
A la fin de la journée, il fallut se rendre à l’évidence, un trésor de pièces d’or avait bel et bien été caché dans un creux en haut du vieux chêne et le feu déclenché par la foudre l’avait fait fondre.

Mais il était possible qu’il restât dans les entrailles du vieux chêne mort une partie importante de cet or.

On décida de revenir pour couper, débiter et espépier les blocs du tronc du chêne.

Il fallut bien presque cinq jours de travail pour y arriver mais l’on trouva plus d’un kilo d’or dans les entrailles du chêne.

La famille, pu ainsi, s’acheter une bonne terre, là où l’eau abondait , construire un nouveau hameau, et vivre dans la prospérité du labeur.
Avant de quitter leur ancien hameau, il tirent quand même à ériger un petit oratoire là ou se trouvait le vieux chêne. Dans ce petit oratoire trône une statue de Pie en bois peinte.

– Et c’était où ? Dit le petit.

– Là où au milieu des ravinas, subsiste aujourd’hui quelques ruines et où à proximité au milieu d’autres ravinas demeure un boqueteau de chênes, et un oratoire avec une Pie.
Et le petit reparti ravis de son histoire, plein d’idées sur les Pies et les Trésors.

Deux semaines passèrent et l’absence du petit lui pesant, Marcel inquiet téléphona à sa mère pour avoir de ses nouvelles.

– Oh, en ce moment, il a une nouvelle passion, je ne le vois plus de la journée ; il court après les Pies.

– Oh, paure, cela lui passera, dans quelques années, il courra après les filles.



Par Monsieur JM Fonseca

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MessageSujet: La chronique de Marcel Brignoni.   La chronique de Marcel Brignoni. Icon_minitimeMer 29 Mar 2017, 19:50

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La chronique de Marcel Brignoni.




Tanta Fortuna.






La chronique de Marcel Brignoni. A198


En ce dernier weekend des vacances de Pâques, le petit avait profité d’une voiture qui montait sur le plateau pour aller faire la conversation avec son vieil ami Marcel Brignoni.
La porte de la maison était ouverte et il le trouva entrain de dégermer les pommes de terre.


– Alura pichoun, va ben encueih tu ?

–  Je commençais à m’ennuyer en bas, plus personne ne met le nez dehors, ils sont tous à la maison avec leur smartphone.

– Ben, si tu t’ennuies, j’ai une occupation pour toi, tu m’aides à dégermer les pommes de terre.
Tu en prends un tas, tu leur enlèves les yeux et tu mets les germes sur le papier journal et les tantiflas dans lou cagetin.

Au bout d’un moment le petit lança la conversation.

– Tu as vu le baudou à Grasses qui a gagné cinq millions d’euros au loto ? Qu’est-ce que tu ferais si cela t’arrivait ?

– Oh ben sabi pas ! Parce que cinq millions c’est une trop grosse somme.  Je ne saurais pas quoi en faire, je ne compte pas changer de vie, je suis heureux ici. Le matin, je regarde le soleil se lever, si j’ai faim je mange, si j’ai soif, je bois. Si j’ai froid, je rentre et je me chauffe, et si j’ai chaud je fais mon penec dans la cave. Je n’ai pas de raison de vouloir autre chose.
Gagner cent cinquante mille euros, ça me suffirait plus que largement. Cinquante milles je les utiliserais pour améliorer le confort de ma maison et cent milles, je les placerais pour améliorer l’ordinaire quand je serais très vieux et que je me retrouverais à l’hospice.

– Mais tu n’as pas de la famille à qui ça profiterait ?

– Eh, non, tu sais l’accouchement de ma mère fut difficile, et elle choisit ou ne pût avoir d’autres enfants. Quant aux neveux et nièces de mes parents, je ne les ai jamais vus.
Et comme j’ai fait le berger bien jeune, je n’ai jamais pu trouver une madame Brignoni qui accepte de partager une vie de galère et de misère avec moi.




La chronique de Marcel Brignoni. A199





– Ben moi, si je gagnais cinq millions, je saurais quoi en faire. Prems, je m’achèterais deux cents hectares avec une grosse source ou un bout de rivière, et puis j’élèverais des bisons que je surveillerais depuis ma maison à l’aide d’un drone. Je clôturerais ma propriété et je ferais construire un train électrique pour en faire le tour.
Après, Je ferais construire une villa au soleil pour ma mère avec un spa et une piscine. Elle n’aurait plus besoin de travailler, et elle aurait une femme de ménage et un jardinier.
Ensuite je n’aurais plus besoin d’aller au collège, de supporter la prof d’anglais et de manger à la cantine.
Et puis j’investirais dans une société de création de jeux vidéo, ainsi je pourrais tester toutes les nouveautés en exclusivité.
Et à toi, je t’offrirais un immense téléviseur haute définition à écran plat et une collection de film sur CD Blu-ray que tu pourras regarder le soir.
Et pis aussi un quad pour aller aux champignons et à la chasse.

– Ben, te rengraci de penser à moi, pichoun. Mais comme ils disent pour gagner au loto encore faut il y jouer.

– Je vais aller voir Éric au tabac de Touët et avec mes économies, je prendrai un abonnement pour l’année et je jouerais toujours les mêmes chiffres.

– Encore faut-il que tu ais les bons numéros.

– Après tout, c’est déjà arrivé dans le village, l’histoire de Victor Pépino.
– Oui, une fois en 1928, Victor Pépino était un bûcheron journalier venu du Piémont ; il faisait aussi du charbon de bois pour le maréchal ferrant et pour les forgerons, il était maigre comme un coucou, et noir comme la suie. En fait Victor Pépino, avait peut-être trouvé un trésor en abattant un vieux chêne creux, et il avait aussi peut être inventé cette histoire de billet gagnant de la loterie nationale pour éviter d’avoir à partager avec le propriétaire du terrain.
Toujours est-il qu’il disparut et quatre années plus tard le maire d’alors reçu une lettre et des photos de Victor Pépino. Il était au Canada dans une petite ville appelée aussi Rigaud.
Il disait s’être acheté une immense forêt et vivait dans un ranch à côté d’un lac, il avait épousé une indienne et avait un fils. Bref, il était riche et heureux.
Il remerciait la Madone de l’église du village de lui avoir permis de rencontrer Tanta Fortuna qui lui avait donné les chiffres de sa vie.




La chronique de Marcel Brignoni. A1100



– Tanta Fortuna ? Mais qui c’est ?

– Une fée, qui prend l’apparence d’une vieille femme, elle apparaît à certaine période entre Pra d’Astier et le Moulin de Bueil conduisant une carriole tirée par un âne.
On dit que si tu la rencontre, que tu la salue par quelques amabilités et que tu donne une poignée de grains à son âne ; elle te révèle les chiffres de ta vie.
– Encore des fadaises ton histoire.

– Tu sais pichoun, dans nos histoires et nos légendes, il y a toujours un fond de vérité ; mais n’oublie jamais que les chiffres de ta vie, ce sont ceux qui sont inscrits sur ton bulletin de note à la fin de ton année scolaire.

Sur ce, Marcel oublia cette histoire et le surlendemain, il profita de la descente d’un voisin au village pour aller régler une histoire de limite et de cadastre à la mairie.
Une fois dans la mairie, le téléphone sonna et la secrétaire de mairie s’en courut dans le bureau du maire.

–  Monsieur le maire, c’est pour vous, la gendarmerie de Puget-Théniers.
Marcel surpris quelques bribes de conversation.
–   Qui le fils Passeron ? Ben, écoutez j’arrive, pour le récupérer.
Il sortit et aperçu Marcel.

– Tiens, tu tombes bien toi, les gendarmes ont récupéré ton protégé sur la route du Cians, dans les gorges rouges, à l’ancien tunnel du tram. Bon, ben tu viens avec moi, tu le garderas en attendant que sa mère revienne du travail, et tu lui proposeras quelque chose à manger.



La chronique de Marcel Brignoni. A1101

Et ils embarquèrent dans la voiture du maire.
Arrivé à la gendarmerie, le chef de brigade les accueillit :

–  C’est un moulin à parole ce petit et surtout une imagination débordante. Les collègues montaient un gendarme auxiliaire pour faire son stage à Valberg, quand ils l’ont aperçu. Ils lui ont demandé ce qu’il faisait là tout seul à l’heure où il aurait dut être au collège. Il a répondu qu’il attendait Tanta Fortuna qui devait lui donner les chiffres de sa vie. C’est un bougre et un malin, ce petit, parce que figurez-vous qu’on a téléphoné au collège. Son absence avait été signalée par le docteur lui-même, un état fiévreux symptôme d’une gastro entérite. On a vérifié, des cinq docteurs du canton aucun n’avait fait de visite à Rigaud dans la matinée. Bon, il n’a commis aucun délit sinon l’école buissonnière qui n’est passible que d’une bonne réprimande de la part de ses parents et d’une punition du corps enseignant. Donc on vous le rend.

Marcel essaya de réprimer un sourire intérieur qui semblait l’illuminer.

– Bon, dit le maire, on le ramène au village, il faut vous signer quelque chose ?

– Juste le procès-verbal d‘audition et un récépissé de prise en charge de mineur.

Durant le trajet qui les ramenait au village, personne n’a émis le moindre propos.
Toutefois arrivé sur la place, le maire dit à Marcel : « La prochaine fois fais attention aux histoires que tu lui racontes au petit. Au fait c’est qui Tanta Fortuna ? »
– Je vous la raconterais une autre fois Monsieur le Maire…
 
Écrit brillamment par Monsieur Jean Marc Fonseca

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