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 Paul Giéra (1816-1861), le notaire poète

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AuteurMessage
Faï Tirà
Peyroulienne
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Faï Tirà


Nombre de messages : 16435
Date d'inscription : 07/10/2008

Paul Giéra (1816-1861), le notaire poète  Empty
MessageSujet: Paul Giéra (1816-1861), le notaire poète    Paul Giéra (1816-1861), le notaire poète  Icon_minitimeDim 13 Avr 2014, 21:42

Paul Giéra (1816-1861), le notaire poète
 
http://www.geneprovence.com/



Paul Giéra (1816-1861), le notaire poète  Paul-giera
Paul Giéra. DR.


Paul Giéra naît le 22 janvier 1816 à Avignon dans une famille de faïencier d’origine italienne. Après de solides études, il devient clerc de notaire, et finit par acheter une étude notariale, située au 41 de la rue de la Terre, en 1846.
Sa position établie, Giéra se consacre aux œuvres de charité de sa ville d’Avignon. C’est au cours d’une réunion de bienfaisance qu’il fait la rencontre de Joseph Roumanille et de Théodore Aubanel. Giéra rejoint alors le petit groupe des poètes provençaux. Il les accueille dans son château de Font-Ségugne, à Châteauneuf-de-Gadagne, pour la réunion qui aboutit à la création du Félibrige le 21 mai 1854.
Sa charge de notaire lui laisse du temps pour écrire des poésies empreintes d’originalité et de fantaisies. Il les signe toutes sous le pseudonyme de Glaup ou de lou Felibre ajougui, ne se préoccupant pas de passer à la postérité. En 1865, après la mort de son ami, Joseph Roumanille les regroupe sous le titre Li Galejado et les publie dans un recueil, Un liame de rasin.
Il meurt le 26 avril 1861, à l’âge de 45 ans, dans sa demeure familiale d’Avignon, située au 15 de la rue Banasterie.




Un poème de Paul Giéra



Paru dans l'Armana de 1855.

Traduction française de Martine Bautista.



O lengo richo, armouniouso,
De ti felibre glouriouso,
Me sènte pres dóu tremoulun,
Quand l'Envejo despoutentado,
Emé sa chourmo enverinado,
T'agarris de soun revoulun.
O langue riche, harmonieuse,
De tes felibres glorieuse,
Je me sens pris de frissons,
Quand l’Envie rendue impuissante,
Avec sa cohorte malveillante
Te harcèle de son tourbillon.
Mai que pòu sa ràbi 'mpoutènto
Contro ta grandour reneissènto?
Quand de furour mostro li dènt,
Jiten nòsti flour à brassado,
E vers tu mounto pèr oundado
La tubèio de noste encèn.
Mais que peut sa rage impuissante
Contre ta grandeur renaissante ?
Quand de fureur elle montre les dents,
Jetons nos fleurs par brassée,
Et vers toi monte par ondée
La fumée de notre encens.
Que soun verin raje e trafigue !
Que de si crid l'èr restountigue !
Sies rèino, e rèino de renoum !
E ta glòri toujou creissènto
N'en sara que mai trelusènto !
Veiras l'Envejo à ti geinoun.
Que son venin coule et transperce !
Que de ses cris l’air retentisse !
Tu es reine, et reine de renom !
Et ta gloire toujour croissante
N’en sera que plus reluisante !
Tu verras l’Envie à tes genoux !
Te cresien morto, e soumihaves !
Mai quand t'an vist qu'esbrihaudaves,
E que toun front, carga de rai,
S'espandissié dessus la terro,
Emé tu se soun mes en guerro:
Ti lausié d'or ie fan esfrai !
Ils te croyaient morte, et tu sommeillais !
Mais quand ils t’ont vue que tu éblouissais,
Et que ton front, vêtu de lueurs,
S’étendait dessus la terre,
Avec toi, ils se sont mis en guerre ;
Tes lauriers d’or leur font peurs !
A tis enfant drueve li porto :
Tout es galoi, tout es pèr orto,
Quand èi questioun de te venja !
Pèr castiga sis insoulènço,
Uno noblo e fièro jouvènço
A toun entour vèn s'arrenja.
A tes enfants ouvre les portes :
Tout est joyeux, tout est en agitation,
Quand il est question de te venger !
Pour punir ses insolences,
Une noble et fière jeunesse
Autour de toi vient se ranger.
D'Aubanèu l'espaso brandusso;
Vese l'Ajougui que s'escusso,
E Mistrau, au bras vigourous,
Tout en aigo, tresano e ourlo,
E fai virouia la machourlo
Qu'engranara lis envejous !
D’Aubanel l’épée s’agite ;
Je vois l’enjoué qui se retrousse,
Et Mistral, au bras vigoureux,
Tout en sueur, tressaille et hurle,
Et fait tournoyer le gourdin
Qui attaquera les envieux !
Mai pièi, Roumaniho moun mèstre,
Es lou dounaire d'escaufèstre !
Quand part lis aclapo de mau;
Soun iu se cargo de belugo ;
Souto sa voues lis amalugo:
Es un tron parti sènso uiau !
Et puis, Roumanille mon maitre,
Est le donneur de suées !
Quand part les fossoyeurs de mal ;
Son œil se charge d’étincelles ;
Sous sa voix les mortifie :
C’est un coup de tonnerre sans éclair !
Noun, jamai res me fara 'ncrèire
Que lou parla de nòsti rèire
N'es pas poulidet, noun fai gau :
A quau me dirié lou countràri,
Subran pourgiriéu lis ensàrri,
La basto, uno brido, un mourrau !
Non, jamais personne ne me fera croire
Que le parlé de nos ancêtres
N’est pas beau, ne fait pas plaisir :
Et qui me dirait le contraire,
Aussitôt je mettrais les cabas,
Le bât, une bride, une muselière !
 
 


 

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