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 Christiane Taubira démissionne

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Faï Tirà
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MessageSujet: Christiane Taubira démissionne   Christiane Taubira démissionne Icon_minitimeMer 27 Jan 2016, 13:14

Christiane Taubira démissionne Ct10


Beaucoup de courage, de ténacité, humaniste.


Femme de culture, engagée, audacieuse,femme de convictions et surtout véritable femme de gauche.

Pour l'avoir rencontrée, écoutée, même si je n'étais pas toujours en accord avec ses décisions, j'ai toujours eu beaucoup de respect pour cette grande Dame.

Elle était accessible, savait parler au public sans prendre la "grosse tête"

Je ne sais pas où elle a trouvé cette force de résistance face à ce racisme épouvantable, aux insultes, au mépris qu'elle a sans cesse subi durant ces quatre années, c'était sans cesse une abomination des mots qui lui était adressée.


Bravo Madame qui jusqu'au boutisme reste fidèle à ses valeurs.

Quelle force dans ces simples mots !




"Parfois résister c'est rester, parfois résister c'est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l'éthique et au droit."

ChT

Je vous invite à lire cet article qui reflète (à mon gout) la véritable personnalité de CT

 
http://rue89.nouvelobs.com/2016/01/27/christiane-taubira-rien-ninterdit-faire-sens-beaute-229694?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook


Difficile d'exister comme femme politique de gauche dans un gouvernement de droite... et Merci pour ce combat sans faille et la défense de nos valeurs universelles.

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Rien ne changera, à moins que les citoyens prennent eux mêmes les choses en main !


Dernière édition par Faï Tirà le Mer 27 Jan 2016, 18:26, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Christiane Taubira démissionne   Christiane Taubira démissionne Icon_minitimeMer 27 Jan 2016, 13:30

Christiane Taubira : Canal+ déprogramme son prime pour un "Conversation secrète" spécial



Ce soir, la chaîne cryptée diffusera en lieu et place de son film un document enregistré samedi par Michel Denisot.


Christiane Taubira démissionne 4506856-michel-denisot-et-christiane-taubira-sur-620x345-1 
 
 


L'annonce est tombée il y a tout juste une heure. Par deux tweets publiés à 9h14 et 9h15,Christiane Taubira a annoncé ce matin sa démission. La ministre de la Justice explique sa décision par une volonté de "résister", évoquant sans doute notamment la polémique sur la déchéance de nationalité, où elle n'avait pas caché son désaccord avec la position du président de la République et du Premier ministre.
 
 

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MessageSujet: Taubira et le laxisme : quatre ans d'intox de la droite   Christiane Taubira démissionne Icon_minitimeMer 27 Jan 2016, 16:00

Taubira et le laxisme : quatre ans d'intox de la droite






http://www.liberation.fr/


Par Cédric Mathiot
 


Christiane Taubira démissionne 846575-000_7f503

Christiane Taubira, le 27 novembre à l'Elysée. Photo Miguel Medina. AFP



L'ex-ministre de la Justice a été la cible d'attaques tout au long de son passage au gouvernement. Un procès en grande partie nourri de fantasmes.


 
 
 


   Taubira et le laxisme : quatre ans d'intox de la droite




Dans un dernier hourra pavlovien, la droite et l’extrême droite saluent aujourd’hui la fin d’une ère de laxisme à la chancellerie. Rien de surprenant puisque pendant presque quatre ans, la ministre de la Justice a été leur cible. Avec une confondante mauvaise foi, la plupart du temps. Rappel non exhaustif des procès fumeux dont a fait l’objet la désormais ex-garde des Sceaux.


Taubira a-t-elle vidé les prisons ?



L’idée selon laquelle Christiane Taubira vide les prisons françaises a beau être serinée soir et matin, elle ne résiste guère aux statistiques. Le nombre de personnes détenues en France à ce jour n’est guère inférieur à celui qu’on pouvait observer lors du dernier quinquennat. Au 1er décembre 2015, on comptait 66 818 détenus (dont 48 235 condamnés). Soit sensiblement les mêmes valeurs qu’au 1er juin 2012 : 66 915 détenus dont 50 159 condamnés. Si l’on regarde l’évolution de la courbe mensuelle depuis quelques années, on constate même plutôt une évolution à la hausse.


Christiane Taubira démissionne 840944-detenus



Taubira a-t-elle généralisé les aménagements de peine ?




C’est un autre procès récurrent : Taubira, détestant donc la prison, aurait fait exploser les aménagements de peine. Or, on ne constate pas non plus d’inflation des aménagements de peine en regardant les chiffres officiels. Au 1er juin 2012, on comptait 13 232 condamnés bénéficiant d’un aménagement de peine, dont 10 111 placements sous surveillance électronique (PSE). Au 1er janvier 2015 (dernier mois où les statistiques comparables sont disponibles), on recensait 13 078 condamnés bénéficiant d’un aménagement de peine, dont 10 419 PSE.


Christiane Taubira démissionne 840952-stat-amenagements

Christiane Taubira démissionne 840962-stats-3




Et il est amusant de voir qu’en matière d’aménagement des peines, le procès de Christiane Taubira instruit par la droite n’est autre que le procès de la politique que la droite a mené elle-même. Car c’est à la réforme pénale de Rachida Dati que l’on doit le cadre qui prévaut aujourd’hui en matière d’aménagement des peines. La ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy avait ainsi prévu un examen par le juge d’application des peines pour toute peine inférieure ou égale à deux ans (un an pour les récidivistes).


Et quand Alain Juppé (pour citer la dernière bêtise en date) déclare récemment sur Europe

 1 : «Il n’est pas normal par exemple qu’à chaque fois qu’il y a une peine de prison inférieure à deux ans on échappe à la prison.» Il s’en prend donc à une mesure mise en place par son propre camp, tout en la caricaturant jusqu’au grotesque, puisque la mesure ne signifiait évidemment en aucun cas que tous les condamnés à des peines de prison égales ou inférieures à deux ans échappaient à la prison.



Taubira et le laxisme de la contrainte pénale




Si une mesure symbolise aux yeux de la droite le laxisme de Taubira, c’est bien la contrainte pénale. Point central de la réforme de la garde des Sceaux, entrée en vigueur le 1er octobre 2014, cette nouvelle peine est effectuée en milieu ouvert, c’est-à-dire en dehors de la prison, avec un suivi renforcé. D’une durée comprise entre six mois et cinq ans, elle est applicable aux délits passibles de cinq ans d’incarcération maximum. La contrainte pénale doit être étendue à tous les délits à partir du 1er janvier 2017.

Que d’âneries, dans les premières années du mandat Hollande, ont été dites sur cette proposition ! Pendant des mois, la droite, dans une entreprise de désinformation aussi massive que grossière, a tenté de faire croire que tous les délinquants condamnés pour des délits passibles de cinq ans éviteraient la prison. Ils oubliaient simplement que cette peine, loin d’être automatique, venait seulement élargir la palette des peines que les magistrats peuvent prononcer.

Ainsi, Marion Maréchal Le Pen a par exemple affirmé des mois durant, sans rire, que la création du nouveau délit d’entreprise individuelle de terrorisme ne servirait à rien à cause de la contrainte pénale :  tous les barbares terroristes ne seraient condamnés qu’à un accompagnement socio-éducatif…




À LIRE AUSSI :Quand Marion Maréchal Le Pen s’échine à ne pas comprendre la loi Taubira





Dans le genre «grosse intox qui tâche», citons aussi Brice Hortefeux qui lui assurait, partant lui aussi d’un principe qu’avec la contrainte pénale, 30% de ceux qui auraient été condamnés à la prison avant ne le seraient plus. Bref, un effet massif.

À LIRE AUSSI :Brice Hortefeux et le laxisme de la réforme pénale



Et quelques mois plus tard, les premières statistiques officielles ont renvoyé ces funestes prévisions à leur statut de pur fantasme : entre le 1er octobre 2014 (marquant la mise en place de la mesure) et la fin de l’année 2014, 242 contraintes pénales ont été prononcées. Et le rythme n’a pas vraiment augmenté depuis. Entre le 1er octobre 2014 et le 30 juin 2015, 813 contraintes pénales avaient été prononcées. Dérisoire. Et bien loin des prévisions de la chancellerie, qui dans  étude d’impactprévoyait à terme que 8 000 à 20 000  contraintes pénales soient prononcées par les juges chaque année.

Au point que si la contrainte pénale de Christiane Taubira peut être jugée comme un échec, ce n’est pas pour avoir vidé les prisons comme l’avait prophétisé la droite à grand renfort de mauvaise foi, mais pour avoir été au contraire peu utilisée jusqu’à présent, et ce pour différentes raisons (frilosité ou inertie des magistrats, manque de moyens pour le suivi, trop grande proximité entre la contrainte pénale et le sursis avec mise à l’épreuve).


Taubira, responsable des tueries de Charlie et de l’Hyper Cacher




Les jours qui suivirent les attentats de janvier 2015 furent les plus violents en termes de critiques. Car pour une partie de la droite et la totalité de l’extrême droite, Taubira et sa réforme pénale furent propulsées complices des auteurs des attentats. Exemple parfait d’une obsession dont la violence n’avait d’égal que la mauvaise foi.

 Plusieurs responsables politiques, relayés par les réseaux sociaux en furie, ont d’abord affirmé que la réforme pénale de Taubira avait facilité la sortie de prison d’Amedy Coulibaly. Oubliant simplement que la promulgation de la réforme était postérieure à la libération du terroriste.



À LIRE AUSSI :Coulibaly, la prison et Taubira : farandole d’intox






Difficile de ne pas citer ici Valeurs actuelles. L’hebdomadaire d’extrême droite, qui a fait de la chasse à Taubira son passe-temps favori, s’est rué sur les événements tragiques de janvier 2015 pour instruire le procès en laxisme de la garde des sceaux. Dans un Dans un édito vidéo, le directeur général du magazine assurait : «Nous déclarons Christiane Taubira coupable d’aveuglement, de laxisme, d’idéologie, de sectarisme. Sans cet aveuglement, sans ce laxisme, sans ces réformes pénales à répétition et cette culture de l’excuse que Christiane Taubira invoque indéfiniment, peut-être n’aurions-nous pas eu cette terreur qui s’est abattue sur Paris avec les attentats à Charlie Hebdo ou à l’Hyper Cacher.»


Dans les pages intérieures du journal, Xavier Raufer (criminologue très droitier) affirmait : tous (Merah, Nemmouche, les frères Kouachi, Coulibaly) auraient dû passer «dix à vingt ans en prison» dans un «Etat de droit normal». Or, «dans la France de Taubira, ils se promènent dans la nature». Sans entrer dans le détail des condamnations de chacun (Merah était considéré comme un petit délinquant), il suffisait de s’arrêter sur le cas de Saïd Kouachi, dont on voit mal quelle justice de quel Etat de droit aurait pu l’enfermer vingt ans puisqu’il n’avait jamais été condamné à aucune peine de prison.

De même, au nom de quoi Chérif Kouachi aurait-il dû rester en prison dix ans de plus, puisque les charges qui pesaient sur lui ont été levées à la fin de l’été 2013 ? Et quand bien même la justice aurait-elle été trop clémente, en quoi Taubira en aurait-elle été comptable ? Doit-on rappeler que les condamnations sont le fait de magistrats indépendants. Et doit-on rappeler que toutes les condamnations des terroristes avaient été prononcées avant son arrivée au ministère de la Justice. Ou pour le dire autrement : aucune mesure prise par la garde des Sceaux depuis son arrivée n’a eu le moindre impact sur le devenir judiciaire ou carcéral des auteurs des actes terroristes de janvier 2015.


Dans sa vidéo accusatrice, Yves de Kerdrel tentait un autre argument. Si la politique pénale de Taubira n’est pas responsable de leur condamnation, au moins est-elle responsable de leur suivi une fois dehors. Et le directeur général de Valeurs actuelles expliquait «précisément» (sic) pourquoi Taubira était coupable : «Il n’est pas normal que, dans la France d’aujourd’hui, un Kouachi qui devait pointer au commissariat quatre fois par jour ait pu aller se promener au Yémen.» C’était d’une part prêter beaucoup de responsabilités à une garde des Sceaux. Et c’était d’autre part se tromper de garde des Sceaux. Car c’est à l’été 2011 que le voyage au Yémen des frères Kouachi s’est déroulé.



À LIRE AUSSI :Jean Roucas et «Valeurs actuelles» font leur Bébête Show avec Christiane Taubira





Avec Taubira, les récidivistes sont-ils désormais traités comme les primo-délinquants ?




L’allégement des peines des récidivistes est un des autres reproches les plus récurrents intentés à Taubira. Il repose sur un peu de vrai… et une bonne dose de caricature. Oui, Taubira, conformément à la promesse de François Hollande, a supprimé les peines planchers. Le dispositif sarkozyste visait à infliger une peine minimale aux délinquants en situation de récidive. Une peine qui n’était pas aussi automatique qu’on le dit. En effet, des dérogations (indispensables au respect du principe de l’individualisation des peines) permettaient aux magistrats de s’en affranchir. Liberté dont ils ont usé. Si les peines planchers ont indéniablement abouti à un alourdissement des peines, elles n’ont par exemple été appliquées, en 2010, que dans 38% des cas où elles auraient pu l’être, selon les statistiques du ministère de la Justice.


Mais la suppression des peines planchers ne signifie pas que les récidivistes sont désormais traités comme des primo-délinquants. «Ce n’est pas du tout le cas, réagissait Laurence Blisson secrétaire générale du Syndicat de la magistrature, dans un désintox consacré au sujet. La règle selon laquelle un récidiviste doit se voir appliquer une peine minimale a disparu. Mais la règle selon laquelle la peine encourue en cas de récidive est doublée demeure. Et dans les faits les récidivistes sont condamnés plus lourdement, ne serait-ce que parce qu’ils ont un casier judiciaire, et que les antécédents sont évidemment pris en compte dans la sévérité de la peine.»

En revanche, la réforme pénale de Christiane Taubira a bien mis un terme au régime spécifique des récidivistes concernant les réductions de peines et la liberté conditionnelle. Désormais, les récidivistes peuvent bénéficier des mêmes crédits de réduction de peine que les autres condamnés (soit trois mois pour la première année, deux mois pour chaque année suivante, au lieu de deux mois pour la première année et un mois pour les suivantes auparavant). De même, alors qu’ils devaient attendre d’avoir purgé deux tiers de leur peine pour bénéficier de la liberté conditionnelle, ils peuvent aujourd’hui y prétendre après avoir purgé la moitié de leur peine, comme les autres non récidivistes.



Avec Taubira, la grande évasion ?



C’est le propre du procès en laxisme : tout fait divers vient le nourrir. Réagissant à l’évasion en permission de sortie d’un détenu l’automne dernier, RTL recense 236 détenus s’étant fait la belle depuis le 1er janvier et calcule que cela aboutit à «presque une évasion par jour depuis début 2015». Illico, les détracteurs de Christiane Taubira s’emparent du chiffre. Le site Boulevard Voltaire, créé par l’ex-président de Reporters sans frontière et maire de Béziers, Robert Ménard, aujourd’hui proche du FN, écrit par exemple que Taubira a «facilité cette année la fuite» de ces 236 détenus. Le sénateur Les Républicains (LR), Alain Houpert, juge sur Twitter que ces «évasions en série fragilisent la chancellerie».

Ce nombre d’évasions, suite à des permissions pour les détenus, est pourtant loin d’être exceptionnel. Il suffit de regarder les chiffres.


Christiane Taubira démissionne 825181-permissions


Ajoutons que, là encore, la législation en vigueur concernant les permissions de sortie date de 2004. La loi du 9 mars, portée par le garde des Sceaux de Jacques Chirac, Dominique Perben, inscrivait à l’article 723-3 du code de procédure pénale la possibilité pour «un condamné [de] s’absenter d’un établissement pénitentiaire pendant une période de temps déterminée». Taubira n’y a pas touché depuis son arrivée à la chancellerie, en 2012. En outre, le nombre de permissions accordées chaque année a plutôt baissé sous le quinquennat de François Hollande. En 2013, on comptait par exemple 55 302 permissions accordées, contre une moyenne légèrement supérieure à 58 000 sur les années Sarkozy.



Une ministre qui ne fut par avare d’intox elle-même




Si Taubira a donc été largement caricaturée pendant l’exercice de son mandat, elle a su répondre à ses détracteurs, y compris en empruntant parfois l’intox elle-même. Accusée en novembre par un député LR de favoriser les évasions (lire ci dessus), Christiane Taubira , lors des questions au gouvernement, avait peu glorieusement plongé à son tour dans une grossière manipulation de chiffres pour renvoyer la droite dans les cordes.

À LIRE AUSSI :Taubira en lice pour la palme d’or du bidonnage statistique


La rubrique Désintox lui a aussi souvent reproché sa tendance à présenter sous un jour trompeur les statistiques concernant l’augmentation de la récidive sous la droite. De même, la chancellerie, pour accréditer l’idée selon laquelle les sorties sans aménagements de peine favorisent la récidive, a parfois pu avoir une lecture un peu biaisée des rares études consacrée à la question.



À LIRE AUSSI :Les points 5 et 6 de : Taubira, le laxisme, la Justice : une semaine d’intox

Cédric Mathiot

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MessageSujet: Tour d'horizon des projets (aboutis ou non) qu'avait lancés la désormais ex-ministre de la Justice.   Christiane Taubira démissionne Icon_minitimeMer 27 Jan 2016, 18:21

Christiane Taubira démissionne 846606--



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Christiane Taubira, ce mercredi au ministère de la Justice à Paris. Photo Kenzo Tribouillard. AFP
 

Tour d'horizon des projets (aboutis ou non) qu'avait lancés la désormais ex-ministre de la Justice.

 

 Quel bilan pour Taubira ?


Après presque quatre ans au ministère de la Justice, Christiane Taubira laisse des réformes symboliques fortes mais aussi de nombreux chantiers en sommeil. Bilan de ce qui a plus ou moins bien fonctionné, au-delà de la réforme emblématique du mariage pour tous.  


Ce qu’elle a fait


Suppression des peines planchers

C’était le symbole de la justice version Sarkozy. Lors de sa campagne en 2012, Hollande s’était engagé à les abroger. Pourtant, pour Christiane Taubira, il n’a pas été si simple de supprimer les peines planchers, qui fixaient une peine minimum pour les délinquants récidivistes. La ministre de la Justice a pâti du costard de laxiste que lui avait taillé la droite dès le premier jour de son arrivée au gouvernement. Devenue la «ministre qui vide les prisons» – en août 2013, Estrosi avait même lancé une pétition contre elle – elle a eu du mal à faire entendre au grand public que les peines planchers, vendues par Nicolas Sarkozy comme le meilleur moyen d’enfermer pour longtemps les grands criminels, ne touchaient en réalité que les petits délinquants, souvent marginalisés (SDF, toxicos, etc.).


La droite n’a pas été la seule à lui mettre des bâtons dans les roues. Pour cela, elle a toujours pu compter sur Manuel Valls. En août 2013, alors ministre de l’Intérieur, celui-ci écrivait une lettre à l’Elysée cherchant à enterrer la réforme pénale de sa collègue, qui prévoyait d’abolir les peines planchers : «La quasi-totalité des dispositions de ce texte a fait l’objet de discussions, voire d’oppositions du ministère de l’Intérieur.» Il est vrai que la suppression des peines planchers était très mal vue par les policiers.

Au final, la réforme pénale, après avoir été maintes fois repoussée, a bien été votée en juillet 2014, et les peines planchers supprimées. L’obstination de la ministre a bénéficié du soutien des parlementaires de gauche et d’une majorité de magistrats.

Vers l’indépendance du parquet

C’est une des victoires incontestables de Christiane Taubira : avoir redonné un peu d’indépendance à la justice. L’ex-garde des Sceaux peut, en particulier, se vanter d’avoir mis un terme aux instructions de l’exécutif dans les affaires individuelles. Un changement inscrit dans loi d’août 2013, qui s’est accompagné d’une absence d’interventionnisme à peu près total de la ministre.

Comme l’exige la politique pénale, la ministre reste informée des dossiers dits «signalés», considérés comme les plus sensibles. Mais Taubira a diminué leur volume de plus de 30% depuis quatre ans. Une rupture supplémentaire avec le précédent quinquennat, au cours duquel la vassalisation d’une partie de la justice avait atteint son paroxysme.
Pour autant, Taubira n’est pas allée au bout sur le sujet. Il n’y a pas eu la réforme constitutionnelle promise sur l’indépendance du parquet, destinée à aligner le statut des procureurs sur celui des juges du siège en les nommant eux aussi après avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), nomination qui renforcerait leur indépendance. Christiane Taubira avait pourtant commandé un rapport sur le sujet au haut magistrat Jean-Louis Nadal.

Son travail est resté dans les cartons. Exit aussi la réforme du CSM, destinée à redonner plus de place aux magistrats en son sein, tout en renforçant son pouvoir disciplinaire. La majorité fébrile du gouvernement avait fait reculer Taubira, la réforme constitutionnelle nécessitant un vote aux trois cinquièmes du Parlement réuni en congrès. 

Ce qu’elle n’a pas (ou mal) fait


La réforme des mineurs


C’est sans doute la réforme à laquelle Christiane Taubira tenait le plus : réaffirmer la vocation éducative, plutôt que purement répressive, de la justice des enfants. Elle n’aura finalement jamais pu la mener à bien. Le texte, lui, est écrit depuis bien longtemps. En septembre 2014, Catherine Sultan, la directrice de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) en présentait déjà les grandes lignes dans Libération – un peu remaniées depuis.

La réforme prévoyait de supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs instaurés par Nicolas Sarkozy. Moins spécialisés que l’habituelle justice des mineurs, ils étaient supposés être plus sévères envers les délinquants (ce qui ne s’est pas révélé si clair à l’usage). Elle créait aussi une «mesure éducative unique» qui accompagnerait le parcours du jeune délinquant et s’adapterait à son évolution. Et prévoyait encore la «césure de la procédure» : pour les mineurs, la réponse judiciaire se ferait en deux temps.

D’abord statuer rapidement sur la culpabilité du jeune. Puis prendre davantage de temps pour décider de la sanction ou de la mesure éducative à laquelle le contraindre. Rien de révolutionnaire en somme.
Consensuel auprès des syndicats de magistrats et d’éducateurs, le texte a pourtant toujours été perçu comme politiquement très sensible par l’exécutif – à juste titre vu les tours de chauffe de la droite. Aux yeux de bons connaisseurs du dossier, Christiane Taubira était à la fois la chance et le talon d’Achille de cette réforme. La ministre était sans doute l’une des rares, aujourd’hui à gauche, à se préoccuper à ce point des enfants délinquants.

Mais son image de laxiste, sans cesse aiguisée par la droite, n’aurait pas facilité l’adoption du texte. Quelques mois seulement après sa prise de fonction, sa passe d’armes avec le président de la République sur les centres éducatifs fermés – elle estimait qu’ils n’étaient pas la meilleure réponse à la délinquance des jeunes, il voulait doubler leur nombre - l’avait fragilisée pour longtemps sur la question.


Sans cesse repoussée, objet de «chantage» utilisé par François Hollande pour faire rester au gouvernement Christiane Taubira à chaque atermoiement de celle-ci, la réforme de la justice des mineurs devait cette fois être présentée au Conseil des ministres en mai.

Le semi-échec de la contrainte pénale

La réforme pénale a été l’un des grands travaux d’Hercule de Christiane Taubira. Au-delà de la suppression des peines planchers, la loi voulait renverser la manière de penser la prévention de la récidive. Quitter le tout-répressif façon Sarkozy pour parler probation, liberté conditionnelle et surveillée, réparation…

Mais ces mots ont-ils encore un sens, dans un pays qui débat d’une énième reconduction de l’état d’urgence ? C’est peu dire que la vision Taubira, même avant les attentats, était à contre-courant. Si elle a bien réussi à créer une nouvelle peine de probation, rebaptisée la contrainte pénale, celle-ci a largement été vidée de son contenu.

 L’idée était simple : le délinquant effectue sa peine hors de la prison mais il est soumis à un contrôle étroit de la justice. La garde des Sceaux avait un temps pensé reconstruire le régime des peines autour de trois grandes sanctions : la prison pour les crimes, la probation et l’amende pour les délits.

Une idée par trop révolutionnaire, et vite abandonnée. La «contrainte pénale» ne sera finalement qu’une peine de plus, qu’on distingue mal du sursis avec mise à l’épreuve qui existait déjà. Résultat : selon les premiers chiffres, les magistrats ne se sont pas emparés de cette nouvelle sanction. En octobre 2015, un an après son entrée en vigueur, la contrainte pénale n’avait été prononcée que 950 fois. Une misère.
Autant dire que ce n’est pas elle qui videra les prisons, comme le craignait la droite.

Au 1er décembre 2015, 66 818 personnes étaient incarcérées en France. En juin 2012, à l’arrivée de la gauche au pouvoir, elles étaient 66 915 personnes sous écrou. Christiane Taubira a-t-elle au moins inversé la tendance : le nombre de détenus, qui ne cessait d’augmenter depuis le début des années 2010, est en baisse depuis 2015.


Pas de suppression de la rétention de sûreté

C’est une réforme symbolique, mais ô combien significative. Instaurée en 2008, la rétention de sûreté permet de maintenir un criminel en prison même après la fin de sa peine, à condition qu’il soit encore considéré comme dangereux par un collège de magistrats et de psychiatres. Concrètement, la mesure n’a jusqu’ici concerné qu’une poignée de personnes. Mais elle est très significative de la tendance contemporaine à revenir sur les grands principes du droit que nous connaissons depuis les Lumières. Christiane Taubira, qui était fondamentalement opposée à la rétention de sûreté, n’est jamais parvenue à convaincre l’Elysée de l’abolir.


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MessageSujet: Re: Christiane Taubira démissionne   Christiane Taubira démissionne Icon_minitimeJeu 28 Jan 2016, 13:33

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MessageSujet: Re: Christiane Taubira démissionne   Christiane Taubira démissionne Icon_minitimeJeu 28 Jan 2016, 13:34

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MessageSujet: Re: Christiane Taubira démissionne   Christiane Taubira démissionne Icon_minitimeVen 29 Jan 2016, 13:02

Le départ de Christiane Taubira "c'est le dernier mur de gauche qui tombe", déplore Guy Bedos

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Taubira sans frontières - Les Guignols du 28/01 - CANAL+




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MessageSujet: Re: Christiane Taubira démissionne   Christiane Taubira démissionne Icon_minitimeSam 30 Jan 2016, 14:14

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MessageSujet: Taubira publie un réquisitoire implacable contre la déchéance de nationalité   Christiane Taubira démissionne Icon_minitimeLun 01 Fév 2016, 09:33

Taubira publie un réquisitoire implacable contre la déchéance de nationalité

Christiane Taubira démissionne 0581413984627
Par L' Obs
 
 
L'ex-ministre de la Justice publie un essai surprise contre la mesure alors que l'examen du projet de loi constitutionnelle doit débuter vendredi prochain.
 
 
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Christiane Taubira, alors ministre de la Justice, visite la prison de Saint-Martin-en-Ré le 28 août 2014. (ROBERT/NOSSANT/SIPA)




  • "Résister", ce n'est pas "fuir ses responsabilités" : la réponse de Valls à Taubira




Christiane Taubira est opposée à la déchéance de nationalité et le dira par tout les moyens. Après sa démission surprise du gouvernement mardi dernier, la garde des Sceaux prend à nouveau tout le monde de court en publiant ce jour un essai-réquisitoire sur le terrorisme et contre la mesure, alors que l’examen du projet de loi constitutionnelle doit débuter vendredi prochain à l’Assemblée nationale, révèle France 2.


Intitulé "Murmures à la jeunesse", le livre publié aux Editions Philippe Rey tiré à 40.000 exemplaires a été imprimé en Espagne et comme le raconte Le Monde", distribué aux librairies comme un "livre sous X". Seul François Hollande a pu lire dès le 22 janvier la prose de celle qui était alors encore sa ministre.

 
Signant le livre avec le titre de garde des Sceaux qu'elle avait encore lors de la mise sous presse, Christiane Taubira écrit :
 
Céder à la coulée d'angoisse et se laisser entraîner, au lieu d'endiguer, signe la fin du Politique et de la politique. Le glas. Plus fatal que l'hallali."
 
Elle tacle "l’inefficacité" de la déchéance de nationalité et ses "effets nuls en matière de dissuasion".
 
Osons le dire : un pays doit être capable de se débrouiller avec ses nationaux. Que serait le monde si chaque pays expulsait ses nationaux de naissance considérés comme indésirables ? Faudrait-il imaginer une terre-déchetterie où ils seraient regroupés."
 
Elle poursuit :
A qui parle et que dit le symbole de la déchéance de nationalité pour les Français de naissance ? Puisqu’il ne parle pas aux terroristes […], qui devient, par défaut, destinataire du message ? Celles et ceux qui partagent, par totale incidence avec les criminels visés, d’être binationaux, rien d’autre."
 

"Il faut comprendre pour anticiper"

 
Christiane Taubira y formule également son désaccord avec le Premier ministre Manuel Valls qui a dit à plusieurs reprises qu'"expliquer le djihadisme, c'est déjà vouloir un peu excuser." Elle lui répond :
Oui, il faut comprendre pour anticiper et aussi pour ramener du sens au monde. Que les cris des tyranneaux de la pensée cessent de tétaniser nos esprits. Sinon, par omission, nous aurons laissé s'installer de nouvelles frustrations grosses d'exaltations macabres, nous aurons arrosé le terreau où poussent ces contentieux passionnels…".
 
Contrairement à ses prédécesseurs démissionnaires Cécile Duflot ou Arnaud Montebourg, elle s'abstient en revanche de diatribe contre le président de la République, auquel elle choisit même de rendre hommage en postface de l'ouvrage, rapporte "Le Monde".  Elle y salue la façon dont il a fait face aux attentats du 13 novembre. 
 

"Je ne suis sûre de rien"

 
Au moment où elle a écrit ce texte, Christiane Taubira n'a pas encore tranché la question de sa démission. Elle couche aussi sur le papier ses hésitations :
 
Je ne suis sûre de rien. Le tourment m'habitera jusqu'à la tombe. L'inquiétude. L'intranquillité. Peut-être est-ce faire trop de bruit pour peu de chose. Peut-être serait-il plus raisonnable d'être raisonnable et de laisser passer. En convenir. S'en accommoder. Ne pas ajouter au trouble. Ne vaut-il pas mieux alors un cri et une crise plutôt qu'un long et lent étiolement ? Je ne suis sûre de rien, sauf de ne jamais trouver la paix si je m'avisais de bâillonner ma conscience."
 
E.G.

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MessageSujet: Re: Christiane Taubira démissionne   Christiane Taubira démissionne Icon_minitimeLun 01 Fév 2016, 18:16

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MessageSujet: On a lu le livre de Christiane Taubira   Christiane Taubira démissionne Icon_minitimeMar 02 Fév 2016, 19:35

On a lu le livre de Christiane Taubira



Christiane Taubira démissionne 6031416577184

Par Mathieu Delahousse



Dans "Murmures à la jeunesse", l'ancienne garde des Sceaux expose ce que sont les raisons de sa démission : la déchéance de nationalité et la "capitulation intellectuelle".


 

 

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Christiane Taubira, à New York le 29 janvier 2016 (Jewel Samad / AFP)


 




Assurément, c'est un livre d'ancien garde des Sceaux. Ordinairement, on lit ce genre de propos emprunts de philosophie et de recul dans leurs mémoires ou dans des livres d'histoire politique, quelques années après leurs départs. Ici, ces paroles interviennent moins d'une semaine aprèssa démission. Les 96 pages de "Murmures à la jeunesse" publiées aux Editions Philippe Rey sont bel et bien signées, en quatrième de couverture, d'une Christiane Taubira "garde des Sceaux, ministre de la Justice" mais cette mention ne trompe personne. Le ton est annoncé sur la même page : Elle est une "femme de conviction", "femme libre". Et tout son livre ne semble être qu'une réponse à ceux avec lesquels elle a partagé la table du conseil des ministres.

Réponse à François Hollande qui lors de la cérémonie aux Invalides après les attentats du 13 novembre avait évoqué "la jeunesse de France". Réponse aussi à Manuel Valls qui avait souligné dans une formule un peu trop rapide qu'"expliquer, c'est déjà vouloir un peu excuser". Plus qu'un murmure, les paroles de la ministre démissionnaire résonnent comme un cri contre les choix dugouvernement qu'elle a quitté.

 

Plusieurs points illustrent à la fois l'emphase et le fond du propos. Le premier concerne le terrorisme. Comment le définir ? Christiane Taubira s'attaque aux défaites du langage :

 

Enfermer ce monstre dans des définitions lapidaires ne sert qu'à ratifier notre défaite. Le décrire plus longuement avec les quelques termes supplémentaires réquisitionnés pour rendre compte de sa nature et de ses capacités tentaculaires, sert à clôturer le chapitre sur ce centre de commandement qui ne sert pas grand-chose, mais suggère, inspire, encourage, avalise et valide. Car il faut en convenir : si la stratégie n'est pas subtile, elle est atrocement habile."

 

Un peu plus loin, au même chapitre, elle lance cet appel :

Refuser, malgré les intimidations, de capituler intellectuellement. Il nous faut au contraire rester déterminés à gagner la bataille du recrutement, assécher cette armée innombrable qui se lève sur tous les continents, détourner ces soldats, au sens étymologique du mot, qui font allégeance à ces lointains zombies maléfiques et répandent partout la mort, la stupeur et la détresse."

 

Sur ce que d'aucuns nommaient "l'état de la menace", l'ancienne ministre ne nie pas les statistiques :

Combien sont-ils ? Trop nombreux. Près de mille sont repérés […] et près de 600 sont engagés dans des filières irako-syrienne. 600, c'est E-NOR-ME", écrit-elle en capitales dans le texte.

 

La partie la plus explosive du livre concerne, comme l'on pouvait s'y attendre, la déchéance de nationalité. Après une "brève revue de nos instruments obsolètes" au premier rang desquels figure "le rétablissement de la peine de mort" qui n'aurait aucun effet sur des terroristes kamikazes,Christiane Taubira évoque la fameuse mesure de déchéance de nationalité :

Déchoir des terroristes, qui songerait à s'y opposer ? Binationaux ou non ! Mais quel effet sur les mêmes ? Ils ne meurent ni Français ni binationaux, ils meurent en morceaux."

 

Plusieurs pages après, elle ajoute :

Osons le dire : un pays doit être capable de se débrouiller avec ses nationaux. Que serait le monde si chaque pays expulsait ses nationaux de naissance considérés comme indésirables ?"

 

Parmi de nombreuses réflexions sur ce point, figure enfin la crainte de l'erreur, qu'elle soit erreur judiciaire ou erreur d'Etat :

Une pensée me taraude. Même dans quinze, vingt ans ou plus, la seule idée qu'une personne pourrait, du fait de sa double nationalité, être bannie à tort de la communauté nationale, ou en être apeurée, me paraît terrifiante. Il suffit de vivre hors les murs, de croiser et côtoyer les gens pour voir et ressentir la peur de certains, et ce qu'elle creuse, la peur de monstruosité plus encore que des monstres, la peur du boomerang aussi."

 

Dans son ouvrage, l'ancienne garde des Sceaux livre encore quelques coulisses du pouvoir sur les journées qui ont suivi les tueries de Charlie Hebdo et de l'Hyper Casher. Sur les attentats du 13 novembre, elle raconte comment elle a vécu aux côtés de François Hollande "l'incroyable, l'indicible et l'innommable."

 

 

Mathieu Delahousse

 

 

"Murmures à la jeunesse", Editions Philippe Rey, 96 pages, 7 euros

 

 

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MessageSujet: Sans surprise, les députés PS ont choisi Dominique Raimbourg pour succéder àJean-Jacques Urvoas à la tête de la commission des lois   Christiane Taubira démissionne Icon_minitimeMar 02 Fév 2016, 22:16

Sans surprise, les députés PS ont choisi Dominique Raimbourg pour succéder àJean-Jacques Urvoas à la tête de la commission des lois






http://tempsreel.nouvelobs.com/
 

Christiane Taubira démissionne 14811174

(AFP)


Dominique Raimbourg a été choisi mardi, sans surprise, par les députés socialistes pour devenir président de la commission des Lois et succéder ainsi à Jean-Jacques Urvoas, nommé ministre de la Justice la semaine dernière. Il a été désigné à l'issue d'un vote interne.
La nomination de Dominique Raimbourg, 65 ans (et fils de l'acteur Bourvil) doit désormais être officialisée mercredi matin lors de la réunion de l'ensemble de la commission des Lois.
Il avait été choisi mercredi comme rapporteur de la réforme constitutionnelle.


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MessageSujet: Re: Christiane Taubira démissionne   Christiane Taubira démissionne Icon_minitimeSam 06 Fév 2016, 12:42

Pour celles et ceux qui n'ont rien suivi, qui n'ont rien compris ou n'ont pas voulu comprendre, pour celles et ceux qui ignoraient, qui disent : Ah bon ! Je ne savais pas, je n'avais pas compris cela !




Eh bien voici ...
Ecoutez, réfléchissez et analysez !


DÉSINTOX TV

http://www.liberation.fr/

Depuis que Christiane Taubira a quitté le ministère de la Justice, la droite a ressorti ses intox sur son prétendu laxisme. Alors que les modalités actuelles des aménagements de peine remontent au temps de… Rachida Dati.






 
À lire aussi

Taubira et le laxisme : quatre ans d’intox de la droite

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MessageSujet: Re: Christiane Taubira démissionne   Christiane Taubira démissionne Icon_minitimeMar 21 Avr 2020, 12:28

Ces ombres qui nous bichonnent

On peut faire comme si c’était un mystère.

 Ce n’est pas un effet de loupe. Juste un retour à l’essentiel.

 En parlant d’essentiel, quelle est notre échelle ? Les premiers jours, d’accord, nous étions pris par surprise. Il fallait se protéger du virus, protéger les autres, éviter d’encombrer les hôpitaux, de déborder et d’épuiser les personnels soignants déjà tellement sollicités. A peu près dans cet ordre. Rien que ça, cet ordre-là, aurait dû nous alerter. 

Le reste a suivi. Seuls les commerces essentiels… 

Tout le monde a compris, sans plus de précision, qu’il s’agissait des grandes surfaces alimentaires. Rapide avantage collatéral : nous avons redécouvert les caissières, nous y compris ceux qui passaient sans les voir et souvent préféraient confier leurs courses aux postes automatiques, à ces robots sans visage ni silhouette qui, d’une voix désarticulée, leur dictaient la présentation des articles, le montant de leurs courses et aspiraient sloup leur carte bancaire avant de leur intimer d’en taper le code. Puis nous avons repéré les éboueurs.


 Ah ! voilà un métier qui n’a pas besoin d’être féminisé pour être dévalorisé. Il est vrai que ses agents n’ont pas grand-chose à envier aux femmes en matière de déconsidération sociale. 


Vint ensuite le tour de ces ombres qui, depuis toujours se glissent au matin, furtives, accablées d’ajouter à un emploi partiel au salaire insuffisant ces jobs ingrats de nettoyage de nuit pour qu’au jour levé, les uns et les autres vaquent à leurs emplois importants, sans se soucier de ne pas avoir à respirer leurs propres microbes de la veille ni s’inquiéter de savoir qui a effacé leurs traces de doigts sur les vitres.

 Dans les villes dépeuplées, les cyclistes à gros sac à dos qui forcent dans les côtes et pédalent en danseuses, sont apparus incongrus, avant qu’on réalise qu’ils livrent des repas.

 Et qu’on se souvienne qu’ils sont à la merci d’employeurs qu’on fait semblant de croire insaisissables. Nous n’étions pas au bout de nos découvertes. On ne croise plus guère les chauffeurs de taxi ni les chauffeurs d’Uber. 


Avec le risque d’oublier que ces deux modes de transport organisent une impitoyable concurrence entre générations, dans la même catégorie sociale, entre pères et fils. Ce n’est pas fini. Nous avions oublié que nos denrées alimentaires sont transportées. Par des routiers que nous sommes habitués à trouver antipathiques. Ils prennent toute la place sur les routes. Et polluent. Ne dorment guère. 


Même s’ils ne valent pas tous Montand, Vanel, Lulli dans Le salaire de la peur. Soudain, les voilà presque pitoyables, exposés à de dures conditions. 


Au fait, comment mangent désormais les étudiants qui faisaient toutes sortes de boulots sans lendemains ? Que disons-nous aux enseignantes, nos vaillantes ? Où sont passées celles qu’on fait semblant de ne pas voir, justement on ne les voit plus, celles qu’on osa appeler filles de joie, et dont Brassens a chanté la complainte sans misérabilisme.


 Elles ne finissent pas toutes dans le lit de Reggiani, le cœur couvert de pleurs et de blessures qui le rassurent. Gardez vos larmes et vos sarcasmes nous dit-il. 


L’essentiel, disais-je ? Parmi ces ombres qui nous bichonnent, il y a bien des travailleurs pauvres, qui ont des enfants pauvres. 

Et lorsqu’ils ne le sont pas strictement, ils comptent. Leurs sous. Compteront-ils pour nous ? Quand nous serons pressés d’oublier cette initiation à l’essentiel, que nous voudrons réduire à une parenthèse.


Je ne sais à quoi ressemblera le monde d’après, mais assurément, ça, ça ne pourra continuer comme ça.

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MessageSujet: La sécurité est la première de nos libertés.   Christiane Taubira démissionne Icon_minitimeMar 28 Avr 2020, 16:28

La sécurité est la première de nos libertés.
 
Combien de fois n’avons-nous entendu cette ineptie ? Combien d’entailles furent infligées au Droit sur le fondement de cette croyance aussi saugrenue que pédante ?


Et depuis quand ?


On pourra toujours trouver un début avant le début. Retenons-en un, pas si arbitraire : en 1898 Léon Blum s’élève contre les ‘lois scélérates’ de 1893 et 1894, conçues pour répondre aux attentats anarchistes mais visant les libertés de pensée et d’expression, et permettant une large répression d’opinions politiques.


Le danger alors est réel : les attentats sont multiples, souvent symboliques, certains meurtriers.


La loi est appelée à la rescousse, par nécessité mais aussi par peur, avec quelques intentions opportunistes, voire cyniques. Pourquoi Blum, juriste, en réclame-t-il l’abrogation quatre ans plus tard ? Il interroge la discussion parlementaire : a-t-elle été ‘’complète, loyale et lucide’’ ?
 
Il rappelle les principes constitutionnels du Droit. C’est du passé, a-t-on envie de penser, nous avons désormais un Conseil constitutionnel. Certes…
 

Il y a quelque chose d’insidieux dans les traces que laissent ces torsions imposées au Droit. Une sorte de mémoire plastique qui absorbe les restrictions nouvelles comme une espèce de familiarité. Chaque fois qu’on restreint le champ des libertés, on part forcément des précédentes restrictions. La logique en devient routinière. 



Le danger invoqué et les mobiles sont inégaux. Voir la loi antiterroriste de 1986, puis les lois Pasqua anticasseurs. Chaque précédent ouvre la voie aux rétrécissements suivants. Pareilles lois, même de moindre gravité ont servi et serviront, au prétexte d’un vrai danger, à se débarrasser d’opinions dissidentes : d’abord les plus radicales, celles qui n’entendent aucun compromis ; puis les plus radicales, celles qui prennent racine dans les injustices sociales.




 Et, tel un épervier – aussi bien le filet de pêche que le prédateur d’oiseaux chanteurs - les mesures d’exception s’étendent sur des délits de parole, des défauts d’apparence, des contestations et désobéissances de tous degrés et toutes natures. 


Dans cette obsession du préventif, il faut prendre garde car la presse y laisse toujours des plumes. Le schéma est rôdé : droits réduits, procédures assouplies, surveillances accrues. Souvent, nous y adhérons sous un motif puéril : "pourquoi pas" ? je n’ai rien à me reprocher’.

Mais posons le socle : non, la sécurité n’est pas la première de nos libertés.

Elle est la condition d’exercice de nos libertés.
 
D’ailleurs, c’est la sûreté qui constitue cette condition. En clair, pas la sécurité dans sa version obsessionnelle de contrôle et de répression, mais la sécurité qu’apporte l’Etat en garantissant l’exercice de nos libertés individuelles et publiques. C’est la sûreté que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui préface la Constitution, déclare imprescriptible.




 Et ce qui fait l’Etat de droit, qui est plus que la démocratie, c’est que l’Etat respecte le Droit.


 Encore faut-il qu’il ne puisse le changer à volonté. Cette histoire de séparation réelle, par l’organisation des choses entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire afin que le pouvoir arrête le pouvoir, c’est au moins aussi vieux que monsieur de Montesquieu.



A condition que les citoyens eux-mêmes ne soient pas trop passifs, trop distraits, trop consentants. Des habitudes ont été prises. Les gouvernants flattent l’électeur, haranguent le consommateur mais ne s’attardent plus à converser avec le citoyen.


Je ne sais à quoi ressemblera le monde d’après, mais assurément, ça… ça risque bien de continuer comme ça.




‘’La vérité ne se prend qu’à l’assaut, C’est le grand air pour la pensée humaine, Mon jeune ami, montez, montez plus haut’’.





C’est Eugène Pottier qui chante.
 
Christiane Taubira

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