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Sujet: Lettre d'un "Poilu" de Marseille : la famille du soldat a été retrouvée Dim 18 Fév 2018, 15:34
Lettre d'un "Poilu" de Marseille : la famille du soldat a été retrouvée
www.laprovence.com/
Grâce à internet, un descendant de Jean Soulagnes a été retrouvé et pourra récupérer la missive
La lettre datant de 1915.
Une véritable enquête 2.0. À la suite d'une perquisition le mois dernier au domicile d'un homme suspecté de cambriolage, les policiers de la Division centre avaient mis la main sur une étrange lettre dérobée et datant du 27 mai 1915 !
Période de Grande guerre, période où les textos et mails n'existaient pas, Jean Soulagnes, sergent-fourrier marseillais au 75e régiment d'infanterie écrit à son "seul ami", Jean Audiffen. Poilu engagé sur le front de Somme, les nouvelles ne sont pas bonnes.
Il s'apprête à repartir au combat et confie au destinataire "le pénible service, en cas d'événement grave, d'avertir ma famille et ma fiancée qu'avant de mourir après avoir donné ma vie au pays, mon âme ne pense qu'à eux".
Avalanche d'informations
Prémonitoire lettre, le 8 juin 1915, à 24 ans, le soldat sera tué. À titre posthume, la légion d'honneur lui est décernée. Son nom est inscrit sur un monument aux Morts. Son émouvante lettre, témoignage du sacrifice des soldats en 14-18, reste aux mains des policiers.
Dans La Provence du 9 février, un numéro de téléphone est communiqué pour retrouver la famille de Jean Soulagnes et lui remettre la missive.
Pas de réponse. Le major Arnaud Louis de la Direction départementale de la sécurité publique décide alors d'étendre les recherches sur les réseaux sociaux. Sur le Facebook et le Twitter de la police nationale, un appel est lancé. Deux jours après la publication des posts, le résultat dépasse les attentes.
"C'est une véritable enquête collaborative, se félicite le major. Une sorte de Cluedo avec les internautes." Le terme est le bon tant les généalogistes du net fourmillent d'informations. L'acte de naissance de Jean Soulagnes est rapidement découvert. La case mariage est restée vide. "Ce qui laisserait supposer l'absence de descendance", commente Gérard H. sur Facebook. Qu'à cela ne tienne, le nom des 5 frères et sœurs est retrouvé.
Leur descendance aussi. De Marseille à la Bourgogne, l'enquête avance. Telle une recherche dans les fichiers de la police nationale, ça "matche". Le prénom et le nom d'un parent éloigné et encore vivant de Jean Soulagnes ont été simultanément trouvés par les généalogistes. Reste à certifier toutes les pistes avant de lui remettre en main propre la lettre du soldat. Manière de classer une affaire débutée il y a 103 ans.
Police nationale 13
✔@PoliceNat13
Un grand merci à toutes et tous. Grâce à vos multiples contributions et encouragements, @PoliceNat13 a pu retrouver un descendant du Sergent Soulagnes. Nous vous tiendrons informés au plus vite des suites de cette passionnante "quête historique"....
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Sujet: La dénonciation Jeu 22 Fév 2018, 19:27
La dénonciation
https://blogs.mediapart.fr/
·PAR JEAN-JACQUES BIRGÉ
·BLOG : MIROIR DE DRAME.ORG
J'ai retrouvé la lettre de dénonciation qui envoya mon grand-père, Gaston Birgé, à Auschwitz. À la Libération, son auteur, Roland Vaudeschamps, fut condamné aux travaux forcés à perpétuité, à la confiscation de ses biens et à l'indignité nationale à vie. Les dossiers que je viens de découvrir m'en apprennent plus que jamais sur celui dont je porte le prénom en second...
Dans les papiers descendus du haut de l'armoire de ma mère, j'ai retrouvé la lettre de dénonciation qui envoya mon grand-père, Gaston Birgé, à Auschwitz où il fut gazé après avoir subi sévices physiques et intellectuels. À la Libération, son auteur, Roland Vaudeschamps, fut condamné aux travaux forcés à perpétuité, à la confiscation de ses biens et à l'indignité nationale à vie. Pour commencer voici la lettre adressée au Mouvement Social Révolutionnaire, Pour la Révolution Nationale, Permanence locale 7 rue Montauban, Angers :
Angers, le 6 juin 1942 Monsieur le Chef du Service des Renseignements du M.S.R. Province, Paris Cher Camarade, J’ai l’honneur, dans le rapport suivant, d’attirer tout particulièrement votre attention sur les agissements de Monsieur Gaston Birgé, ancien Directeur de la Compagnie d’Électricté à Angers. Les renseignements qui constituent ce rapport sont rigoureusement exacts, ils m’ont été transmis par un ami employé à cette compagnie, Monsieur P……., entièrement acquis à l’idée de l’Alliance Franco-Allemande. Monsieur G.Birgé, de race juive, a été marié une première fois à une catholique dont il eut un fils, Jean Birgé. Après la mort de sa première femme, il se remaria avec une Juive du nom de Lévy, d’où deux enfants, puis il divorça. Il était affilié à la Secte maçonnique de la Grande Loge de France dont il était, sur le terrain local, un membre très influent, donc très nocif. Après l’Armistice de 1940, par un opportunisme qui n’appartient qu’à sa race, il se montre subitement partisan de la collaboration, et sentant venir le vent, fait mettre tous ses biens dans le nom de son fils aîné, qui n’est pas considéré comme juif à cause de son origine maternelle. Il fait aussi, dit-on, baptiser ses deux autres enfants. Le statut des Juifs lui interdit sa fonction de Directeur de la Cie d’Électricité, mais il y est, à l’heure actuelle, Chef d’un service très important et, ce qui est grave, continue à conserver avec le public les relations qu’une ordonnance allemande lui interdit. Il faut noter que, d’après ses propos récents, il se refusera à porter l’étoile imposée par la huitième ordonnance allemande, à partir du 6 juin. En résumé, ce personnage est extrêmement nuisible car il cache sous une approbation de surface à la collaboration et à la révolution nationale sa haine juive pour tout ce qui touche notre pays et nos idées qu’il sabote, avec la sournoiserie habituelle à ceux de sa race. Je compte donc sur vous pour mettre au plus tôt un terme aux agissements de cet individu. Je crois que l’infraction qu’il fera certainement à la 8ième ordonnance allemande peut servir de motif. J’en parlerai de mon côté au service compétent allemand à Angers. Veuillez, avec mon salut M.S.R., agréer l’assurance de mes sentiments très dévoués. Le Chef de la Subdivision d’Angers, R. Vaudeschamps
Les renseignements concernant mon grand-père et sa famille sont rigoureusement exacts et il refusera de porter l'étoile jaune. Il sera arrêté le 12 juin à l'arrivée de la Gestapo à Angers. Au cours du mois, un jeune résistant, Raymond Toutblanc, qui avait infiltré le M.S.R., s'était emparé de son dossier, où figurait la lettre de Roland Vaudeschamps. Toutblanc fut arrêté peu de temps après et mourut en déportation. Cypri, la secrétaire de mon grand-père, écrit qu'elle le rencontra rue Thiers, fit un bout de chemin avec lui par la rue du Port de l'Ancre avant de se cacher sous un porche pour être à l'abri des regards indiscrets, en particulier de la Gestapo susceptible de les surveiller tous les deux. Prisset, le P. de la lettre, employé à la Compagnie d'Électricité, tenait ses renseignements de sa chef de service, Mademoiselle Lioret, et probablement d'un certain Michel Favre. [url=http://www.drame.org/Files/Images/Courrier de l_Ouest 18071946.jpg]L'article du Courrier de l'Ouest du 17 juillet 1946[/url] fait le portrait de Vaudeschamps, la trentaine, marié avec deux enfants, lunettes et raie au milieu, comptable à l'usine électrique jusqu'en novembre 1941, il passa par le MS.R. avant de partir comme travailleur volontaire en Allemagne, de faire de la propagande pour la L.V.F., de participer à certaines arrestations et d'adhérer à la Milice. D'après une lettre de décembre 1945 de Marcel Paul, Ministre de la Production Industrielle (ancien ouvrier électricien et futur créateur d'EDF-GDF !), Prisset semble n'avoir subi qu'une sanction disciplinaire, "interdiction définitive d'exercer la profession dans les Services Publics du Gaz et de l'Électricité". La lettre de dénonciation, retrouvée en 1945 près de Tours parmi les documents emportés par les Allemands, fut jointe au dossier d'accusation de Vaudeschamps qui sera jugé en 1946.
Mon grand-père passa 80 jours à la prison d'Angers avant d'être envoyé au Camp de Drancy en septembre 1942 qu'il quitta le 3 ou 4 septembre 1943 pour être déporté. S'il avait été arrêté comme Juif, il avait des fonctions importantes dans la Résistance comme me le racontèrent Marcel Berthier, puis très récemment Alain Bernier, fils du Maire d'Angers pendant la guerre. Mon grand-père et Victor Bernier avaient l'habitude de parler en code lorsqu'ils se rencontraient, du style "Untel ne va pas très bien ces jours-ci..." pour dire qu'il y avait urgence à lui faire passer la ligne de démarcation par exemple, ce que s'apprêtait d'ailleurs à faire mon grand-père avant d'être arrêté.
Berthier, qui avait réussi à cacher les jeunes frère et sœur de mon père, ma tante Ginette et mon oncle Roger, me raconta qu'il recevait volontiers ses amis résistants comme lui et avait mis au service de la France Libre ses connaissances en électronique pour faire passer des messages en France non-occupée et plus tard en Grande-Bretagne aux moyens des réseaux électriques qu’il connaissait bien. (...) Il trafiquait aussi les chiffres de production et de consommation d'électricité. (...) Gaston Birgé avait "roulé" de très hauts personnages et ils n'ont pas aimé quand ils l'ont su. Il ne faut pas oublier que le château de Pignerolles à Saint-Barthélemy abritait un important État-Major de la Marine. C'était l'échelon militaire le plus élevé de la région, grosse consommatrice d'électricité (les bases, les radars, etc.) avec un droit de regard particulier sur les chiffres et sur ce qu'elle payait. Le poste de répartition d'Angers couvrait la zone : Lannemezan (Pyrénées), Eguzon (centrale hydraulique), Distré (Poste de transformation près de Saumur), Le Mans (SNCF), Caen, Paris (Métro) et les répartiteurs communiquaient entre eux par la téléphonie Haute-Fréquence que les Allemands ne pouvaient contrôler. C'était donc un système sensible et important. Le 24 février 1949, une cérémonie à la mémoire des agents de la Compagnie d'Électricité morts pendant la guerre a lieu à Angers où sont vantés les mérites de mon grand-père, ancien élève des Arts et Métiers de Châlons, ingénieur, créateur et organisateur des œuvres sociales de la Compagnie d'Électricité d'Angers, Président de la Mutuelle, Administrateur de la Caisse d'Assurances Sociales. "Il était serviable à merci, et tous ceux qui ont sollicité son aide n'avaient qu'à lui exposer leurs besoins pour qu'ils soient immédiatement satisfaits, au-delà même de leur désir..." Un boulevard porte son nom à Angers, où y est stipulé "Mort pour la France".
Le reste du dossier des dédommagements de guerre comprend la liste du mobilier volé par les Allemands, ce qui me permettra, quand je l'aurai épluché, de me faire une idée de la maison qu'il occupait et où mon père a grandi.
L'article complet
Faï Tirà Peyroulienne
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Sujet: 11/6/1944 : 13 résistants, dont 5 lycéens niçois, fusillés par la Gestapo à Saint-Julien-du-Verdon (04) Mar 12 Juin 2018, 13:51
11/6/1944 : 13 résistants, dont 5 lycéens niçois, fusillés par la Gestapo à Saint-Julien-du-Verdon (04)
11 résistants, dont 5 jeunes du lycée Masséna, ont été fusillés, dans un champ, le 11 juin 1944 par la Gestapo niçoise, à Saint-Julien-du-Verdon (Alpes-de-Haute-Provence, anciennement Basses-Alpes) dans un champ. Un espace commémoratif rappelle cette exécution collective.
Par Yves Lebaratoux avec Wikipedia
Les causes de l'exécution :
(Article détaillé : Bataille de Normandie).
Dans le cadre d'un débarquement allié à venir, la Résistance reçoit comme consigne d'intensifier les actions de guérillas et de formation de maquis aussi bien dans le nord que le sud de la France. Le lieu précis du débarquement est encore inconnu. Le 3 juin 1944, un détachement de maquisards Francs-tireurs et partisans (FTPF) occupe le village de Saint-Pierre (Alpes-de-Haute-Provence). Le détachement est commandé par Henri Hutinet alias Jean-Louis (Voray), ancien officier de l'armée d'armistice. 2 miliciens sont arrêtés, jugés, condamnés à mort et exécutés en public à 19h30. Vers 21 heures, les maquisards quittent le village à bord de deux bus réquisitionnés. Jean-Louis reçoit alors une information du sous-secteur FTP : la Gestapo de Nice (Alpes-Maritimes) va effectuer un déplacement par la route en direction de Digne (Alpes-de-Haute-Provence).
Première embuscade contre la Gestapo au col de Toutes-Aures...
L'ordre est donné d'attaquer les véhicules. Jean-Louis organise l'embuscade au col de Toutes-Aures, qui relie les vallées du Var et du Verdon (1.120 mètres d’altitude), entre Vergons et Annot. L'attaque a lieu le 6 juin 1944 à 8 h 45. 2 voitures sont interceptées par les maquisards. La 1ère voiture passe, puis est immobilisée après le col. La seconde est interceptée au niveau du col. Les chauffeurs sont tués. Dans la seconde voiture, 3 officiers allemands sont tués, dont l'adjoint (le lieutenant X) du chef de la Gestapo de Digne en uniforme SS. De la 1ère voiture, s'enfuient, sous les tirs des maquisards, 3 hommes (2 officiers et un civil) : le commandant Wolfram de la sûreté allemande de Digne, le capitaine Von Padorski et le lieutenant Heitman. Wolfram est grièvement blessé et décède quelques jours après à l'hôpital de Digne. Les maquisards récupèrent les papiers, les documents, les bottes, les armes. Ils arrosent ensuite les cadavres d'essence avant de les faire brûler.
Et 2ème à Saint-Julien-du-Verdon
Les maquisards FTP partent ensuite à Vergons (Alpes-de-Haute-Provence) où les villageois leur apprennent le débarquement en Normandie. Ils se rendent ensuite à Saint-Julien-du-Verdon (Alpes-de-Haute-Provence) où ils arrivent vers midi. Des habitants les aident à dresser un barrage de madriers et de matériaux divers pour contrôler la circulation au carrefour de 3 routes venant de Nice (Alpes-Maritimes), Castellane et Digne (Basses-Alpes). Rapidement, une voiture de police française arrive de Castellane. Elle est suivie d'un camion, remplis d'Allemands. Les maquisards mitraillent le convoi au carrefour. Un convoi de camions chargé d'Allemands surgit alors depuis Saint-André-les-Alpes. Les maquisards décrochent vers la montagne. Dans la panique, les 2 convois allemands se tirent dessus et s'infligent ainsi des pertes. Au total, 7 Allemands sont tués.
Premières arrestations Un détachement allemand arrive à Vergons dans l'après-midi. Paul Simon, le frère du maire, s'enfuit. Il est abattu. 6 personnes sont arrêtées : Angelin Audibert, Élie Bérault, Émile Goujon, César Guérin, Émile Mourrin et le maire Simon. Ils sont amenés à Digne, puis finalement relâchés. 3 hommes sont arrêtés à Saint-André-les-Alpes et Digne (René Dedieu-Amour, Jean Pianetta et Jean Tarentola) suite à des coups de feu contre un collaborateur. Les Allemands fouillent le village de Saint-Julien-du-Verdon et arrêtent le maire Jean Martel qui est déporté.
Combats et représailles Les combats se poursuivent les jours suivants, notamment autour de Saint-André-les-Alpes, dont les maquisards de la 5ème compagnie de FTP et les groupes de l'Armée secrète (AS) de Gérard Pierre-Rose (alias Manfred) et Lagoutte (commandés par Trouyet alias capitaine Charles) prennent le contrôle le 9 juin 1944. Des combats ont lieu vers 15 heures au col des Robines entre une colonne allemande (3 camions, 80 hommes environ) et la 5ème Cie FTP. Les maquisards repoussent les Allemands qui ont 3 morts et un prisonnier. 2 prisonniers allemands capturés en descendant du train des Pignes doivent être exécutés à Saint-André-les-Alpes. Mal fouillés, ils blessent 6 résistants d'origine russe avec des grenades. Ils sont maîtrisés et exécutés. Un agent de la Gestapo est arrêté par les maquisards à Castellane ainsi qu'un membre du PPF. Ils sont jugés puis exécutés. Pour venger les morts allemands et mater l'insurrection dans le secteur, la Gestapo de Digne décide de mener des représailles en exécutant 11 résistants à Saint-Julien-du-Verdon sur les lieux de l'embuscade du 6 juin 1944. Cependant, l'insécurité qui règne sur le réseau entre Castellane et Digne l'empêche de mener à bien elle-même cette opération de répression. Elle demande donc à la Gestapo de Nice d'organiser les représailles.
L'organisation de l'exécution par la Gestapo de Nice :
Le 10 juin 1944, 13 résistants sont extraits du quartier allemand de la prison de Nice. Ils sont poussés dans un fourgon cellulaire qui prend la route des Alpes. Parmi les 13 résistants, se trouvent notamment 4 élèves du lycée Masséna de Nice (Gilbert Campan, Césaire Aubé, Francis Gallo et Roger Demonceaux) ainsi qu'un ancien élève (Jacques Adam). Ces 4 lycéens ont rejoint le maquis du Férion le 6 juin 1944. Ce maquis formé début juin 1944 sur les hauteurs de Bendejun attend un parachutage d'armes. Les lycéens partent de Nice le 6 juin. Ils se sont donnés rendez-vous sous l'olivier de la paix devant le lycée Masséna. Joseph Arnaldi, fondateur du groupe de résistants lycéens Jojo est présent pour leur dire au revoir. L'agent de liaison Bernard Audibert les conduit à Bendejun. Ils arrivent au maquis de Férion. Cependant la Milice et les Allemands ont repéré les mouvements des groupes de résistance. Dans le même temps, ces derniers se rendent compte que le parachutage n'aura pas lieu, probablement du fait d'une incompréhension avec les Alliés sur le lieu de parachutage. Le 9 juin, l'évacuation du maquis commence. Les lycéens quittent à leur tour le maquis accompagnés par Jacques Adam pour rejoindre la maison de campagne de M. Gallo, à l’Aire Saint-Michel. Ils sont cependant arrêtés en route par la Milice (à Saint-André ou à Saint-Pancrace) qui les livre à des gendarmes allemands qui les conduisent à la prison de Nice. 3 des 11 fusillés de Saint-Julien-du-Verdon sont des résistants originaires de Puget-Théniers, membres du groupe François monté sur Puget-Théniers par Gabriel Mazier (alias capitaine François). Ces 3 résistants sont Nonce Casimiri arrêté le 29 avril 1944 ainsi que les frères Aimé et Roger Magnan arrêtés le 4 mai 1948.
2 résistants fusillés au Bar-sur-Loup :
Le fourgon qui emmène les résistants encadrés par des soldats allemands s'arrête une 1ère fois sur la commune du Bar (Alpes-Maritimes vers 19 heures au carrefour du Pré-du-Lac (quartier Saint-Andrieu). Pierre Appolin et Joseph Graffino, deux FTP antibois, sont extraits du fourgon et exécutés quelques mètres plus loin, à l'angle de la route de Grasse et du chemin des Martelles, en représailles de l'attentat organisé par la résistance et qui coûte la vie au consul fasciste-républicain d'Antibes. Cet attentat du 17 mars 1944 à Antibes a été organisé par le détachement Korsec. Une stèle commémorative a été érigée sur les lieux de l'exécution des deux FTP. Leurs corps sont déposés par la population avec les corpsdes frères Albert et Marcel Belleudy. Les frères Belleudy sont des résistants membres des FTP et originaires de Vence. Ils sont exécutés pour avoir voulu désarmer des soldats allemands dans les Gorges du Loup à Gourdon. Une plaque commémorative de cette exécution existe à Gourdon à la sortie du canal du Foulon.
L'exécution de 11 résistants à Saint-Julien-du-Verdon :
Le convoi poursuit sa route. Dans le fourgon, les résistants qui ont vécu l'exécution de leurs 2 camarades ne se font probablement plus d'illusion sur le sort qui les attend eux aussi. Les heures passent. Vers 5 heures du matin, le 11 juin 1944, le convoi arrive à l'entrée Saint-Julien-du-Verdon. Le fourgon s'arrête. Les soldats allemands ouvrent les portes. Ils disent aux prisonniers "Vous êtes libres !". Ils descendent et sont exécutés par rafales de mitraillettes. 9 prisonniers au milieu du terrain reçoivent le coup de grâce. 2 autres, Aimé Magnan et Jacques Adam, qui se trouvent un peu plus éloignés, au pied du taillis en bordure, font le mort et ne reçoivent pas le coup de grâce. Ils sont cependant grièvement blessés. La Gestapo quitte les lieux et laisse les corps sur place.
Découverte des corps et décès des deux survivants :
Les corps des fusillés (9 tués sur le coup et deux décédés de leurs blessures) sont regroupés au cimetière de Saint-Julien-du-Verdon, adossés le long du mur et pris en photographie par la gendarmerie de Castellane afin de pouvoir les identifier. Les 2 photos (une rangée de 5 corps et une autre de 6 corps) ont été publiées avec les identités en légende dans le journal L'Ergot n°8, édition du 8 octobre 1944.
Plusieurs camions de soldats allemands ont été aperçus dans la commune ce matin du 11 juin 1944. Vers 10 heures, l'abbé Alphonse Isnard, curé catholique de la paroisse, croise des soldats allemands qui le mettent en joue, tandis qu'il se rend à bicyclette à Castillon pour y célébrer la messe. Il a également entendu peu après des coups de feu au loin. Dans la matinée, M. Raybaud, l'oncle du maire, découvre les corps des résistants dans son champ. Les habitants sont prévenus, ainsi que l'abbé Isnard. Ils vont observer la scène, mais la présence allemande dans la vallée les empêche d'approcher les corps. Dans la nuit du 11 au 12 juin, l'abbé et quelques habitants s'approchent des corps. Ils constatent que certains ont été torturés. L'abbé Isnard retire un gant de la main de Gilbert Campan et se rend compte que la main est broyée. C'est en s'approchant des 2 autres corps en bordure du champ que l'on réalise qu'ils sont encore vivants. Épuisé, Jacques Adam dit brièvement "Nous venons de Nice, nous avons été trahis. On nous a dit que nous étions libres. J’ai fait le mort". Aimé Magnan est agonisant. Une chaîne de solidarité se met en place malgré le danger. Des femmes, des hommes âgés, des enfants prennent le char à bancs de M. Laugier. Ensemble, ils le poussent et le tirent jusqu'à l’église paroissiale située hors du village. Là, les 2 blessés sont cachés dans la chapelle latérale droite et déposés sur 2 matelas. À leur chevet se trouvent Madame Maria Bœuf (dont deux fils mourront à Buchenwald), Madame Jeanne Collomb et Madame Odette Michel. Pendant ce temps et malgré le danger, l'abbé Isnard se rend à bicyclette à Castellane pour chercher le médecin. Malheureusement, celui-ci est absent. Il se rend alors à Saint-André-les-Alpes auprès du docteur Dozoul. Ce dernier se rend immédiatement auprès des blessés. Il les examine et déclare qu'il ne peut plus rien faire. Leurs blessures sont trop graves et nécessitent des soins qu'on le peut leur prodiguer dans cette situation dramatique. L'abbé Isnard assiste les 2 hommes dans leurs derniers instants. Aimé Magnan décède en fin de journée le 12 juin sans avoir pu dire un mot. Jacques Adam n’a pratiquement rien dit et l'abbé Isnard ne lui pose aucune question pour ne pas l'épuiser. L'abbé Isnard est lui aussi un résistant. Il est lié aux maquis et connaît l'importance du silence. Jacques Adam est décédé le 13 juin très tôt le matin.
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Profondément marqué par les événements, l'abbé Isnard écrit un poème en juillet 1944 :
Onze garçons couchés, La face contre terre, Comme des tâches claires, Sur le vert du grand pré. Onze garçons fauchés, Par la haine infernale, Par la fureur bestiale, En ce matin d'été. Onze garçons vidés, De leur ardente vie, Cette vie qui sourit Dans les jeunes années. Onze corps torturés, Bras en croix sur la terre, Onze vies décimées : On se tait, c'est la guerre. Ils étaient onze et l'homme avait trahi.
Revoir les 2 reportages consacrés en 1993 à ces héros :
Saint-Julien-de-Verdon : 1er volet
Saint-Julien-du-Verdon : 2ème Volet
Faï Tirà Peyroulienne
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Sujet: Re: "Vivre au Pays pendant la Grande Guerre", inauguration le 9 mai Sam 13 Oct 2018, 15:52
Faï Tirà Peyroulienne
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Sujet: Re: "Vivre au Pays pendant la Grande Guerre", inauguration le 9 mai Dim 04 Nov 2018, 18:37
Faï Tirà Peyroulienne
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Sujet: "On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels" Mer 07 Nov 2018, 15:02
"On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels"
Anatole France 1922.
L'état-major en 1914 réclamait 100000 obus de 75 par jour alors qu'on en fabriquait 10000. Entre 1915 et 1917, les usines Renault assembleront 2000 chars FT-17, doubleront leur production de camions et produiront 8,5 millions d'obus. Citroën s'installe Quai de Javel en 1915 pour produire 24 millions d'obus.
Les chiffres d'affaires et les profits explosent pour les grands patrons. Schneider, Michelin, Peugeot, Bloch (Dassault)... Les colonies sont mises à contribution ( mines de cuivre du Katanga au Congo Belge) pour les douilles des munitions. Shell approvisionne le corps expéditionnaire britannique et fournit 80% du TNT. Idem du côté allemand avec Bayer, Krupp, Rheinmetall.
Maudite soit la guerre et les marchands de canon.
Faï Tirà Peyroulienne
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Sujet: Re: "Vivre au Pays pendant la Grande Guerre", inauguration le 9 mai Jeu 08 Nov 2018, 14:32
Y a t'il un sens ?
Honorer des maréchaux, honorer des hommes qui, soit en obéissant au pouvoir politique, soit de leur propre chef, donnèrent l'ordre de tirer sur leurs propres soldats quand ceux ci reculaient devant le feu nourri de l'artillerie ennemie.
Pour l'exemple, pour maintenir un climat d'horreur afin que tout soldat acculé n'ai que la mort, pour seule issue.
Quel honneur !
DFrere
Faï Tirà Peyroulienne
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Sujet: Re: "Vivre au Pays pendant la Grande Guerre", inauguration le 9 mai Jeu 08 Nov 2018, 16:31
Faï Tirà Peyroulienne
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Sujet: Pétain : le petit mensonge de Benjamin Griveaux sur l'hommage aux maréchaux Jeu 08 Nov 2018, 18:28
https://www.franceinter.fr/
Pétain : le petit mensonge de Benjamin Griveaux sur l'hommage aux maréchaux
Publié le jeudi 8 novembre 2018
Par Olivier Bénis@OlivierBenis
Le porte-parole du gouvernement soutient mordicus qu'il n'a "jamais été question" d'inclure Philippe Pétain dans l'hommage rendu samedi matin aux maréchaux de la Grande Guerre. Sauf qu'un document sur le programme commémoratif, présenté officiellement à Clermont-Ferrand le 18 septembre dernier, dit l'inverse.
Ce devait être le point final de la polémique : "aucun hommage ne sera rendu à Pétain samedi", assurait mercredi soir Benjamin Griveaux dans un communiqué.
Une décision logique au vu du torrent de réactions, politiques et au-delà, provoqué par les quelques mots du président de la République sur Philippe Pétain, "grand soldat" pendant la Première guerre mondiale.
Il est tout à fait légitime que nous rendions hommage aux maréchaux qui ont conduit aussi l'armée à la victoire, et que cet hommage soit rendu, comme il est rendu chaque année par l'armée française. Je ne fais aucun raccourci mais je n'occulte aucune page de l'Histoire.
À lire
Pétain : qu'en disaient les prédécesseurs de Macron ?
Dans cette séquence, Emmanuel Macron évoque bien un "hommage rendu aux maréchaux", dans le contexte d'une discussion sur le rôle de Philippe Pétain. Mais admettons : peut-être le président de la République voulait-il simplement évoquer la possibilité d'un hommage plus général, et pas forcément celui prévu samedi en particulier.
Un hommage collectif évoqué en septembre
L'erreur du porte-parole du gouvernement, c'est de surenchérir en affirmant : "Il n'en ajamaisété question" (un élément de langage repris, d'ailleurs, par Elisabeth Borne ce jeudi matin). Ce qui est faux : il en a (au moins) été question une fois.
Benjamin Griveaux
✔@BGriveaux
Aucun hommage ne sera rendu à Pétain samedi. Il n’en a jamais été question.
Ma tribune à retrouver ici https://tinyurl.com/benjamin-griveaux …
Dans un dossier de presse accompagnant la présentation officielle du programme national commémoratif, à Clermont-Ferrand le 18 septembre dernier, était évoqué, pour le dimanche 11 novembre à 9h, une "cérémonie d'hommage aux maréchaux de la Grande Guerre" aux Invalides. "Il s'agira de rendre hommage auxhuit maréchauxqui ont dirigé les combats", un chiffre qui inclut, mathématiquement, Philippe Pétain (en plus de Joffre, Foch, Gallieni, Lyautey, Franchet d'Espèrey, Fayolle et Manoury). "Cinq sont inhumés aux Invalides", ce qui n'est pas le cas de Pétain.
Capture d'écran du dossier de presse du 18 septembre 2018
Le dossier de presse en question est toujours présent "physiquement" sur le site officiel des commémorations du Centenaire, mais plus aucune page ne semble rediriger vers le document (devenu "orphelin"). Selon Mediapart, l'Élysée a été le premier surpris de découvrir la présence de cet événement dans le dossier "alors qu'il n'était pas dans le programme" et que "la moindre étape de l'itinérance du président a fait l'objet d'arbitrages extrêmement fins".
Mais le site d'information assure que le document était encore accessible plus d'un mois après sa publication, sur les sites de la Mission du Centenaire, du ministère de l'Éducation nationale et de l'académie de Clermont-Ferrand (qui renvoie désormais vers une page d'erreur).
Un indice de plus d'un rétropédalage de l'exécutif sur la question. D'autant plus gênant que dans la journée de mercredi, plusieurs représentants de la majorité, pour défendre les propos d'Emmanuel Macron, ont eux-mêmes défendu une certaine réhabilitation de Philippe Pétain. Tout en dénonçant, comme souvent, une polémique largement surestimée par les médias.
Polémique Pétain, Emmanuel Macron, hier, devant l'EHPAD de Rozoy-sur-Serre, s'adressant aux journalistes : "Vous créez des polémiques tous seuls mes enfants, moi je suis pas dans votre bocal hein?" #ItinéranceMémorielle
Faï Tirà Peyroulienne
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Sujet: 11- Novembre : Qui est Albert Roche, le « premier soldat de France » aux 1.200 soldats allemands capturés? Sam 10 Nov 2018, 13:58
https://www.20minutes.fr/
11- Novembre : Qui est Albert Roche, le « premier soldat de France » aux 1.200 soldats allemands capturés?
CENTENAIRE Présenté comme le « libérateur » des Alsaciens et « le premier soldat de France » par le maréchal Foch à son arrivée à Strasbourg fin novembre 1918, Albert Séverin Roche compte des exploits fous. Mais il est méconnu…
Bruno Poussard
Albert Séverin Roche, un héros de la Première Guerre mondiale encore méconnu. — Archives / Document remis / Mairie de Réauville.
Parmi les folles histoires qu’on raconte sur Albert Roche, ce membre du 27e bataillon des chasseurs alpins aurait entre autres capturé plus d’un millier d’Allemands pendant la Grande Guerre.
Pourtant, le soldat reste méconnu au-delà des spécialistes et de son village de Réauville, dans la Drôme, qui va honorer sa mémoire à l’heure du centenaire de l’armistice.
« Ses exploits ne se comptent pas », écrit Paris Soir après sa mort, en 1939. Pourtant, à en croire les articles à son sujet, Albert Séverin Roche, ce serait : 1.180 prisonniers de guerre et neuf blessures pendant la Première Guerre mondiale. Puis une phrase légendaire du maréchal Foch au balcon de l’hôtel de ville de Strasbourg (Bas-Rhin) après l’armistice : « Alsaciens, je vous présente votre libérateur, le premier soldat de France ! »
La citation du commandant aux côtés de ce « modeste soldat » en « uniforme bleu et béret des chasseurs alpins » né en 1895 est reprise par l’historien Pierre Miquel dans La Grande Guerre au jour le jour. Le moment est daté au 27 novembre, quelques jours après l’entrée des troupes françaises dans la ville. Une photo reste. Mais ce jour n’est pas particulièrement connu.
La guerre finie, Foch tombe sur les états de service d’Albert et hallucine totalement : le gars est toujours un simple chasseur (de 1ère classe depuis le 15 octobre 1915).
« Il a fait tout cela, et il n’a pas le moindre galon de laine ! » ?
Le 27 novembre 1918, le généralissime embarque Albert avec lui sur le balcon de l’hôtel de ville de Strasbourg et, devant la foule rassemblée là, déclare : « Alsaciens, je vous présente votre libérateur Albert Roche. C’est le premier soldat de France ! »
« C’est une époque où il y a tous les jours des parades, des cérémonies et des festivités en Alsace, explique Raphaël Georges, docteur en histoire. Les héros trouvent leur place, ils sont glorifiés, avant de se tourner vers le pacifisme. » Pourtant, Albert Roche reste un héros méconnu, malgré les folles histoires racontées sur lui dans plusieurs théâtres de la Grande Guerre.
Toujours les mêmes histoires de combats à revenir
De sa petite biographie publiée dans Paris Soir à celles parues dans le Dauphiné Libéré et un hors-série de L'Express, les mêmes récits de ses exploits reviennent toujours, repris sur sa courte page Wikipédia. Le quotidien national les introduit d’ailleurs en parlant de « hauts faits, dont certains tiennent de la légende ». Retour dans le temps, à partir de son entrée en campagne à 19 ans fin 1914 dans l’Est :
Avant d’être en âge de faire son service militaire, Albert Roche a quitté sa famille à Réauville (Drôme) pour partir à la guerre, sans l’aval de son père, fermier. Mais, mal noté en instruction, il se serait enfui, aurait risqué la prison, et négocié jusqu’à gagner le front, dans l’Aisne. Un moment où il y avait encore peu de jeunes combattants.
Premier exploit sur le front : alors que ses responsables voulaient envoyer un groupe de quinze soldats pour s’occuper d’un nid de mitrailleuses allemandes, il aurait demandé à y aller seul, avec deux amis. Une position dont il aurait réussi à s’emparer en jetant des grenades dans un tuyau de poêle de ses adversaires.
Preuve des longs déplacements des soldats en fonction des besoins sur le front, Albert Roche s’est ensuite illustré dans le sud de l’Alsace, sur le front de montagne des Vosges. Parmi les derniers combattants français au Sudel, il aurait été capturé par les Allemands, avant de réussir à s’enfuir en dérobant un pistolet dans une casemate.
Au chemin des Dames (seconde bataille de l’Aisne), il aurait rampé six heures dans les tranchées pour aller chercher son capitaine blessé. Revenu à son poste dans les lignes françaises, il aurait ensuite été accusé d’avoir abandonné son poste. Risquant d’être fusillé, son capitaine l’aurait finalement sauvé en sortant à temps du coma.
En 1913, le conseil de révision de la Drôme est dans le canton de Grignan pour y sélectionner les jeunes de 18 ans du coin qui seront déclarés bons pour le service armé. Parmi les recalés parce que jugés trop chétifs, il y a un petit bonhomme d’un mètre cinquante-huit.
Par manque d’éléments, une histoire ponctuée d’incertitudes
Malgré ses 12 décorations, le nom d’Albert Séverin Roche n’est cité ni dans les livres d’histoire, ni à la fac. En fait, ce héros militaire est surtout connu des passionnés de la Grande Guerre. Vincent Cuvilliers, aussi docteur en histoire, remarque : « Il est souvent mis en avant pour quelqu’un plus grand que lui. » Avec Foch mais pas seulement, à en croire les sources déjà citées :
A la place d’honneur d’un banquet officiel avec le général Mangin à Strasbourg fin novembre 1918.
Aux obsèques du maréchal anglais Lord French, à Londres, lors d’un dîner à la table du roi Georges V.
Dans la « délégation des braves » désignés pour porter la tombe du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe.
Mais sur les photos restantes de ces événements, difficile de le reconnaître. Par manque d’éléments historiques précis, difficile d’attester de tous les détails de ces folles anecdotes. Dans le film 11 novembre 1918 à Strasbourg encore visible, pas de traces du balcon de l’hôtel de ville le 27 novembre, par exemple. Son histoire reste ponctuée de petites incertitudes.
Quelques documents mais pas de travaux historiques
La maire de son village d’origine Réauville a monté une commission historique pour y honorer sa mémoire le dernier week-end du mois, 100 ans après les mots du maréchal Foch. Mais au-delà des documents de ses citations gardés par ses petits-enfants, d’articles d’époque et d’écrits d’une ex-institutrice de la commune, pas grand-chose n’a pu être exhumé. « Les faits restent vagues, précise Marie-Hélène Soupre. Les histoires ne sont jamais très détaillées. » Pas plus au 27e bataillon des chasseurs alpins d’Annecy (celui d’Albert Roche). Rien du tout aux archives du Bas-Rhin ou de la Drôme. Recherches frustrantes. « Et la maison où il est né (où vit son arrière-petite-nièce) a été bombardée pendant la Seconde Guerre mondiale. »
Albert Roche, Roland Garros, Marie Curie, Jean Bouin... Émission philatélique d'un collector sur les « héros » de la Grande Guerre par le @GroupeLaPoste durant l'exposition #ParisPhilex18 (7-10 juin 2018) - dessin Paul Flickinger
Aucun historien ne s’est visiblement focalisé sur Albert Roche. « Un écrivain bordelais intéressé nous a contactés mais il a laissé tomber après car il n’avait pas suffisamment d’éléments », ajoute Marie-Hélène Soupre. Enseignant et au service éducatif des archives du Bas-Rhin, Vincent Cuvilliers complète : « On est plus dans un récit que dans une recherche historique. »
Méconnu, même dans la Drôme, sauf peut-être à Réauville
« Méconnu même dans la Drôme », d’après Philippe Bouchardeau de la société d’histoire du département, Albert Séverin Roche est en tout cas décédé dans des conditions tragiques, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Le héros de guerre devenu cartonnier à la sortie du conflit vingt ans plus tôt a été fauché à Sorgues (Vaucluse) à la descente d’un bus.
Le buste d'Albert Roche situé sur la place portant le nom du soldat à Réauville (Drôme). - Document remis / Mairie de Réauville.
A travers les décennies, une promo de chasseurs alpins portant son nom a fait perdurer sa mémoire. Une autre de pompiers de Paris pourrait faire de même. Un timbre a été édité. Mais c’est à Réauville qu’il est le plus reconnu. Depuis le début des années 1970, une place y porte son nom et un buste en bronze y a été installé. Une plaque orne aussi la maison où il est né.
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Faï Tirà Peyroulienne
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Sujet: Re: "Vivre au Pays pendant la Grande Guerre", inauguration le 9 mai Dim 11 Nov 2018, 11:44
Faï Tirà Peyroulienne
Nombre de messages : 16511 Date d'inscription : 07/10/2008
Sujet: 11-Novembre : Comment un Poilu qui ne comprenait pas l'allemand a sauvé des milliers de vies Dim 11 Nov 2018, 11:52
https://www.francetvinfo.fr/
11-Novembre : Comment un Poilu qui ne comprenait pas l'allemand a sauvé des milliers de vies
Le 5 octobre 1918, un jeune électricien de la commune du Teil en Ardèche, intercepte un message capital auquel il ne comprend rien : l'information que l'Allemagne va capituler.
Alexis Tendil était le dernier poilu de la Drôme. (LE DAUPHINE LIBERE/MAXPPP)
France Bleu Drome Ardèche France info Radio France
Alexis Tendil, un jeune électricien du Teil en Ardèche a appris le morse. Il est chargé d'intercepter les messages des Allemands à quelques mètres des lignes du front, à Villers-Cotterêts, dans l'Aisne. Le 5 octobre 1918, il capte un message capital : le chancelier allemand annonce au Pape son intention de capituler. Alexis Tendil prend en note, sans savoir ce qu'il écrit comme il le racontait : "On ne connaissait pas l’allemand. C’était que des lettres, que des lettres… Alors, je l’ai pris et quand c’était terminé, j’ai appelé l’adjudant qui m’a dit de l’envoyer à l’état-major".
Des milliers de vie épargnées
Les chefs militaires décident alors de ne pas lancer la grande offensive prévue. Des milliers de vie sont épargnées. Le général Mangin vient féliciter Alexis Tendil quelques jours plus tard. "Il m’a dit c’est très bien mon petit. Tu as fait du bon travail", se souvenait Alexis Tendil.
Une légion d'honneur obtenue sur le tard
Les hommages officiels ont mis plus de temps à arriver, raconte Jean Pierron, le président de la fédération des associations d'anciens combattants de la région : "Ça a été la légion d’honneur qu’il a reçu 77 ans après, en 1995. Dans la foulée, il a reçu la médaille d’agent de la guerre électronique".
Alexis Tendil est mort en 2005, à l’âge 109 ans. Il est enterré près des Vans à Saint-Genest-de-Beauzon où il avait passé sa retraite. Sa commune de naissance, Le Teil, lui rend hommage ce 11 novembre, rapporte France Bleu Ardèche.
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Faï Tirà Peyroulienne
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Sujet: Lettre d'un poilu à sa femme Lun 12 Nov 2018, 13:06
Lettre d'un poilu à sa femme : "La sentence est tombée : je vais être fusillé pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempérer."
***** Le 30 mai 1917
Léonie chérie
J'ai confié cette dernière lettre à des mains amies en espérant qu'elle t'arrive un jour afin que tu saches la vérité et parce que je veux aujourd'hui témoigner de l'horreur de cette guerre.
Quand nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd'hui, les rives de l'Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversée, brûlée. Le paysage n'est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchées de première ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelés, c'est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser. Les tranchées s'écroulent sous les obus et mettent à jour des corps, des ossements et des crânes, l'odeur est pestilentielle.
Tout manque : l'eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillés, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid à cause de la longueur des boyaux à parcourir. Nous n'avons même plus de sèches pour nous réconforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous réchauffer.
Nous partons au combat l'épingle à chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffés d'un casque en tôle d'acier lourd et incommode mais qui protège des ricochets et encombrés de tout l'attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participé à des offensives à outrance qui ont toutes échoué sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissé exténués et désespérés. Les malheureux estropiés que le monde va regarder d'un air dédaigneux à leur retour, auront-ils seulement droit à la petite croix de guerre pour les dédommager d'un bras, d'une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaît à tous comme une infâme et inutile boucherie.
Le 16 avril, le général Nivelle a lancé une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Partout des morts ! Lorsque j'avançais les sentiments n'existaient plus, la peur, l'amour, plus rien n'avait de sens. Il importait juste d'aller de l'avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d'accès boisées, étaient rudes. Perdu dans le brouillard, le fusil à l'épaule j'errais, la sueur dégoulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausée. Un vrai charnier s'étendait à mes pieds. J'ai descendu la butte en enjambant les corps désarticulés, une haine terrible s'emparant de moi.
Cet assaut a semé le trouble chez tous les poilus et forcé notre désillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l'état-major. Tous les combattants désespèrent de l'existence, beaucoup ont déserté et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter à déposer les armes. La semaine dernière, le régiment entier n'a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchée, nous avons refusé de continuer à attaquer mais pas de défendre.
Alors, nos officiers ont été chargés de nous juger. J'ai été condamné à passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombée : je vais être fusillé pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempérer. En nous exécutant, nos supérieurs ont pour objectif d'aider les combattants à retrouver le goût de l'obéissance, je ne crois pas qu'ils y parviendront.
Comprendras-tu Léonie chérie que je ne suis pas coupable mais victime d'une justice expéditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliés de l'histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandés, à l'aube, agenouillé devant le peloton d'exécution. Je regrette tant ma Léonie la douleur et la honte que ma triste fin va t'infliger.
C'est si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon départ au combat était une si douce et si jolie folie mais aujourd'hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cœur. Je vous demande pardon mes anges de vous abandonner.
Promets-moi mon amour de taire à ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son père est tombé en héros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mémoire des poilus fusillés pour l'exemple est réhabilitée, mais je n'y crois guère, alors seulement, et si tu le juges nécessaire, montre-lui cette lettre.
Ne doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous sacrifier.
Promets-moi aussi ma douce Léonie, lorsque le temps aura lissé ta douleur, de ne pas renoncer à être heureuse, de continuer à sourire à la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite à toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous méritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cœur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravés dans ma mémoire, seront mon dernier réconfort avant la fin.
Eugène ton mari qui t'aime tant
Faï Tirà Peyroulienne
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Sujet: Le 11 Novembre, hommage... Jeu 11 Nov 2021, 20:05
11 NOVEMBRE
A NOS HÉROS, MORTS DANS DES CONDITIONS ÉPOUVANTABLES.
Sous le gaz moutarde, par balles ou à coup de baïonnette dans l’horreur des tranchées…
Morts pour ?
Pour l’industrie ? Les grands patrons ? L’économie du pays ?
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Sujet: Re: "Vivre au Pays pendant la Grande Guerre", inauguration le 9 mai
"Vivre au Pays pendant la Grande Guerre", inauguration le 9 mai