Forum de Peyroules
C'est bien le diable si je ne trouve pas dans ce village un bistrot où je pourrai casser la croûte. Jules Romains
|
| | | Si la vie estivale Peyroulienne m’était contée …… |  |
| | | Auteur | Message |
|---|
Kiki
Peyroulienne
Nombre de messages : 7752
Age : 74
Date d'inscription : 07/10/2008
 | Sujet: Si la vie estivale Peyroulienne m’était contée ……  Lun 25 Aoû 2014, 19:07 | |
| Si la vie estivale Peyroulienne m’était contée ……
L’été arrive, avec son cortège de touristes qui, par les chemins, déambulent à la recherche du « trésor » qu’ils emporteront dans leur valise au retour.
Peyroules, au gré des mois de juillet et d’aout, se dévoile : niché entre le Logis du Pin et Castellane, pas loin des magnifiques Gorges du Verdon, il faut emprunter un petit chemin qui serpentent entre prés, bois, mamelons à escarper, mais avec tellement de plaisir à l’arrivée….
Le Moustereit, petit hameau sur la butte, datant de la fin du 16° siècle, habité par quelques vieilles bâtisses, et d’autres plus récentes, et dont les habitants, peu nombreux, laissent surtout les machines qui coupent, emballent et stockent le foin pour l’hiver, perturber le calme du coin.
Avancer un peu plus loin dans le chemin, passer devant la carrière de sable et graviers, et vous arrivez sur le « plateau » : des prés de tous les côtés, magnifiques panels de différents tons de vert, des plaques colorées, fleurs embaumantes et animées par les gazouillis des oiseaux et le bourdonnement des abeilles. A l’orée, les bois qui se découvrent, et qui livreront, à l’automne, quelques champignons aux senteurs entêtantes.
La Croix, croisée des sentiers menant à l’intérieur des terres, et puis, la descente aux lacets serrés, menant vers le village. Il s’étire tout en longueur, depuis l’oratoire de Sainte Anne, jusqu’au hameau de la Bâtie, quelques 10 kms plus loin.
Entre les deux, on passera par le lavoir, dans lequel les marcheurs rafraîchissent leurs pieds brûlés par les kilomètres avalés sous la chaleur. L’ancien four, à côté, rénové il y a déjà quelques années, n’a pas encore rallumé le feu, mais ce sera peut-être pour l’an prochain, il faudra y réfléchir….et retrouver la saveur du pain d’antan.
Les pas des visiteurs les mènent vers le « château », maison avec sa tour : les chaises y sont posées pour accueillir, sur le pas de la porte, quelques jolies dames aux têtes couronnées d’une blancheur éclatante, signe de sagesse.
Approchez-vous, posez votre sac, écoutez-les et découvrez la vie du village. Hélène, la doyenne, alerte pour ses 87 printemps, née à Ville, tout là-haut, et Zizi, aussi jeunette, vous feront partager la vie d’avant, là-haut, avec ses difficultés, mais aussi ses plaisirs. Les « bibles » du village nous inondent de leurs sourires et de leurs souvenirs.
Quelques nouvelles maisons s’étirent encore plus loin, mais, entre toutes, sur la droite, le lieu de prédilection de tous pour les partages de l’été : le jeu de boules et sa jolie buvette.
En après-midi, en soirée, jeunes, anciens, Peyrouliens, estivants, ils viennent tous là pour se défier à la pétanque, à la longue, à la provençale : Le papé Thiomé, Zean des abeilles , Claude, Mimi, Jo, Georges, Charly, Gérard, Jean, Gilles, Francis, Roger et tous les autres…. Sous les arbres, près de la buvette, une table, un tapis, des cartes, des pions, et quatre chaises occupées par Henri, Corinne, Robert (s), des prénoms m'échappent, joueurs changeant au gré des jours. Non, ce n’est pas la « partie de cartes de Marius », mais elle est tout aussi engagée : silence, bruit du carton qui s’abat, c’est du sérieux, attention, ne pas déranger ! Mais la fin restera amicale autour d’une boisson bien fraîche de la buvette.
Samedi 23 Aout : la placette s’anime, alors que le clocher nous indique 12H30. Tréteaux bousculés, nappes jaune soleil épinglées, car Mistral s’est encore invité ! La procession des peyrouliens recommence aujourd’hui, paniers remplis.
Tout est déposé sur les tables près de la buvette : la table des entrées, la table des plats, et la table des desserts… Abondance de couleurs, de parfums, profusion de mets aussi différents, mais tous prêts à être partagés par la quarantaine de convives, venus sur l’invitation de Robert, pour un repas de partage de fin d’été et fin de vacances….
Ding, ding, ding ….treize coups, la buvette se vide, après l’apéro, et chacun, assiette en mains, s’avance pour picorer un peu de ce qui s’offre devant eux afin de faire rugir leurs papilles de plaisir…
Deux belles tablées desquelles fusent les histoires, fusent les rires, les éclats de rire. Toutes les générations se côtoient et chacun apprécie cet instant.
La température fraîchit, déjà l’automne s’annonce même si l’été n’a pas donné tout son saoul de chaleur.
Tant pis, ce sera pour l’an prochain.
Et n’oubliez pas, les amoureux des couchers de soleil, de la pénombre naissante, du scintillement des étoiles, du lever de Madame La Lune dans le ciel Peyroulien, de prendre le « pédibus » : départ vers 20H30, près du lavoir, avec, comme chefs de file, les trois compères à quatre pattes : Lola, Ulot, Ionka, qui mènent la troupe, au gré de leurs envies, avec, comme suiveurs, Félix, Claude, Gigi, Christiane, Mireille, Monique, Cécile, Nathalie, Célia, Gérard, Mireille, Muriel, Andrée et des passagers qui se greffent au gré des arrêts impromptus.
Ce bus pas comme les autres, les mènera, selon la forme du soir, jusqu’à la carrière, ou la Croix, ou l’orée des bois du Casaou….Peu importe jusqu’où il va, il y a toujours un moment magique dans la soirée : moment où l’on se pose, où on écoute, où on lève la tête, où on observe …..
Une voie lactée magique, des étoiles qui scintillent les unes après les autres, les vers luisants qui nous attirent vers les buissons dans lesquels ils se lovent, les chauve-souris qui nous accompagnent de leurs vols délicats, les engoulevents qui se posent, s’aplatissent pour qu’on ne les voit plus.
Et puis, soir de chance, à l’orée du bois, dame sanglier et ses trois petits, ou dame chevreuil et son faon, nous laissent les apercevoir avant de fuir au fond des futaies pour être tranquilles….c’est l’heure du partage, de la communion avec dame nature pour ceux qui savent l’écouter, la regarder….moments magiques à emporter dans la valise des souvenirs.
Mais la balade Peyroulienne n’est pas terminée pour autant, même si les vacanciers commencent à fermer les portes et les fenêtres des maisons de vacances. D’autres moments de partage attendent les Peyrouliens et les autres.
Le 7 septembre aura lieu l’inauguration officielle de la Chapelle de St Pons, après sa restauration.
Pour qu’elle soit encore plus belle à regarder, ce matin, dimanche 24 août, Nicolas, Eric et Anthonin, de la Foux, ont pris le 4x4, empli d’outils, du pic nic et s’en vont vers là-haut pour nettoyer l’ancien cimetière, et les abords de la chapelle afin qu’elle offre aux regards ses plus beaux atours.
Ils seront rejoints, l’après-midi, par Roger, Monique, Claude, Gérard et Eric. Merci à ces deux jeunes Peyrouliens qui sont toujours là pour donner un « coup de mains » pour leur village.
Peyroules, village de pierres, n’a pas un cœur de pierre, mais un cœur rempli de l’amour de tous ses habitants.
L’été tire à sa fin, les jours raccourcissent, les fleurs se ferment et disparaissent, l’herbe jaunit, les nuits froides enveloppent les maisons, les cheminées vont bientôt s’animer et diffuser leurs panaches, mais les festivités hivernales continueront à animer ce si joli village pour le plus grand bonheur de tous.
Farigoulette
| |
|  | | Faï Tirà
Peyroulienne
Nombre de messages : 16432
Date d'inscription : 07/10/2008
| | Sujet: Passage au creux de la nuit Lun 25 Aoû 2014, 20:49 | |
| Un seul regret, c'est que Farigoulette n'ait pas posté ce texte elle-même !
(Elle le mérite aisément)
Ceci étant, merci à cette auteure pour ce texte empli d'émotion.
Il me revient à la mémoire, un sentiment que j'éprouve chaque fois quand je me rends au village très tard dans la nuit et sentiment que j'ai envie de partager avec vous.
Il pleut, il neige, il y a du brouillard et il fait...évidemment nuit !
J'arrive sur le Plan, pas de lumières, parfois à la lueur des phares, nous devinons quelques yeux brillants qui se déplacent ou nous observent...
Petit sentiment de bonheur de savoir ces animaux quels qu'ils soient, en parfaite liberté et gros pincement au cœur de douter de leur survie à notre prochaine 'remontée' en ces lieux.
Donc, c'est l'hiver ou l'automne, peu importe...
Je suis sur le Plan au milieu de nulle part, j'imagine un conducteur, un étranger perdu ici, aucune indication, pas de panneau invitant à rejoindre Peyroules.
Il se demande où il va, où se dirige t'il ?
Il s'est trompé, comment et où aller?
Faut-il continuer dans cette direction ?
Fin de toute civilisation ?? Inquiétant
Ligne droite, nuit complète et soudain, après un certain temps qui pourrait paraître angoissant, voici un léger halo de lumière prés d'une croix.
Cet étranger descend une route étrange bordée d'arbres touffus et légèrement inquiétants au travers desquels, l'on distingue ce fameux halo.
La lumière devient plus vive, on distingue... quoi donc ?
Simplement quelques maisonnées éclairées que nous, nous reconnaissons, tiens, untel est là, lui n'est pas venu, ahh, demain, nous verrons ceux-là
Il arrive(nous arrivons) après avoir fait très attention à la route abîmée surtout si la neige est présente.
Il (on) sent le froid, l'humidité, la nuit, il est tard, vraiment très tard...
Peyroules si loin et si prés de la civilisation, Peyroules dont on cause souvent et dont souvent, peu connaissent... finalement.
Il faut aimer ce bled, ce village perdu pour y retourner encore et encore par tout les temps.
Cela fait plus de 50 ans que j'y reviens, de façon épisodique il y a quelques années, mais très régulièrement aujourd'hui.
Il me semble une éternité que je parcours ses collines, de ferme en ferme...
Retour aux sources de ma jeunesse, retour aux valeurs, les vraies...qui m'agacent souvent mais dont je ne puis me passer.
Depuis, j'y ai traîné mes amis, ma famille et toujours ce même sentiment d'inquiétude le soir, la nuit, l'hiver lorsque j'arrive sur le Plan !
Etranger, visiteur, tu es toujours présent dans mon histoire ?
Mais oui, tu es venu, tu vas y revenir et y rester
Le village sera t'il toujours là ?
Il a si terriblement changé !
_______________________________________
Rien ne changera, à moins que les citoyens prennent eux mêmes les choses en main !
| |
| | | | Kiki
Peyroulienne
Nombre de messages : 7752
Age : 74
Date d'inscription : 07/10/2008
| | Sujet: Re: Si la vie estivale Peyroulienne m’était contée …… Mar 26 Aoû 2014, 07:21 | |
| Que c'est beau et que c'est vrai, il est beau ton poème Faï-Tira.
C'est Farigoulette qui m'a demandé de le posé, elle n'avait pas signé et je l'ai fait. | |
| | | | Farigoulette
Peyroulienne
Nombre de messages : 121
Age : 74
Date d'inscription : 23/10/2008
| | Sujet: Re: Si la vie estivale Peyroulienne m’était contée …… Mar 26 Aoû 2014, 09:08 | |
| si la vie estivale m'était contée ......quelques mots, quelques lignes, toujours inspirés par la vie dans ce joli village de Peyroules. Le calme, avant la tempête, le ciel bleu avant la grisaille, les festivités avant le calme et le silence de l'hiver ... en écrivant ces mots hier, mon coeur de peyroulienne a vécu un doux moment. Ca fait du bien de vivre des instants comme cela, ça met du baume au coeur quand il est mélancolique. La bibliothèque du tignet m'attend cet après-midi, pour quelques heures au service des tignétans en l'absence de leur bibliothècaire en vacances, et je vais pouvoir me plonger dans cet univers qui a empli mes jours avant la retraite...
les mots, toujours mes amis, se bousculent quelquefois dans ma tête, et il me faut les coucher sur une page blanche, la noircir, et laisser le crayon glisser sur la feuille, crisser doucement, et puis, miracle, le texte est là, devant moi. Je l'aime, plus ou moins, mais le plus souvent beaucoup, il reflète mon âme du moment, et si vous avez plaisir à le lire, j'en suis heureuse.
je vous souhaite une belle journée.
farigoulette | |
| | | | Farigoulette
Peyroulienne
Nombre de messages : 121
Age : 74
Date d'inscription : 23/10/2008
| | Sujet: Re: Si la vie estivale Peyroulienne m’était contée …… Mar 26 Aoû 2014, 09:14 | |
| Merci Faï Tira pour le partage de tes arrivées magiques sur le plateau de Peyroules. Je n'ai pas souvent vécu des moments comme cela, mais je me souviens que lorsque nous rentrions à la "civilisation" quelques soirs d'été, nous avions le plaisir de voir, mais il y a longtemps de cela, les lièvres faire leur "ronde de nuit" dans les prés, doucement éclairés par la lune, et pfttttt disparus dans les herbes pour notre plus grande déception. "L'étranger" ne nous est pas apparu, mais la prochaine fois que je serai là-bas de nuit, je penserai à lui, et peut-être qu'il voudra bien se montrer .....le mystère de la nuit est toujours impénétrable .....
farigoulette | |
| | | | Kiki
Peyroulienne
Nombre de messages : 7752
Age : 74
Date d'inscription : 07/10/2008
| | Sujet: Re: Si la vie estivale Peyroulienne m’était contée …… Mar 26 Aoû 2014, 10:29 | |
| | |
| | | | Contenu sponsorisé
| | Sujet: Re: Si la vie estivale Peyroulienne m’était contée …… | |
| |
| | | | | | Si la vie estivale Peyroulienne m’était contée …… | |
|
Sujets similaires | |
|
| | Permission de ce forum: | Vous pouvez répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|
